bandeau handzone

Toulouse s'incline mais accède à la D2 Féminine !

Nationale 1F

dimanche 5 juin 2022 - © Yves Michel

 7 min 24 de lecture

Malgré encore une gardienne, Andréa De La Torre déterminante dans ses cages (14 arrêts), les joueuses du TFH n'ont pas pu empêcher le Stade Pessacais de garder son invincibilité à domicile (32-28). C'est au match aller en s'imposant de 7 buts que les Toulousaines avaient accompli l'essentiel. Elles obtiennent le 3ème et dernier ticket d'accession à la D2F.

1ère surprise. On leur prédisait l'enfer dans une salle où la quasi totalité des supporters tout de violet vêtus serait acquise à la cause des Pessacaises mais quand elles en ont eu besoin, les Toulousaines ont pu compter sur la centaine de soutiens qui avait fait le déplacement en Gironde. Car celles qui ce samedi soir sur le coup de 22h, ont bétonné leur accession à l'étage supérieur, sont passés par toutes les sensations. Une entame rêvée où la réussite d'Amy Adams combinée à celle de Lalie Brouillet (photo de tête) a contraint le banc adverse à poser son 1er temps mort après seulement 5 minutes au chrono (0-4). « Les filles ont très bien manœuvré, reconnait Fabien Vedel, le coach du TFH. On a choisi de commencer fort pour que le doute s’installe dans la tête de nos adversaires, avant même qu’elles puissent maîtriser le match. » La réaction des Pessacaises a été quasi immédiate. Elles ont changé de système défensif (en passant en 1-5 avec une stricte alternée sur la demi-centre ou l'arrière gauche) mais aussi en étant plus en réussite qu'elles ne l'avaient été offensivement. Sur le pressing, Toulouse a perdu quelques ballons et s'est retrouvé en difficulté. Mais vingt minutes s'étaient déjà écoulées. Elles étaient revenues à hauteur et même avaient dépassé les Toulousaines mais elles avaient cet handicap de sept longueurs concédé à l'aller. Le mano a mano sans concession va en fait durer jusqu'à la pause. Les Girondines étaient devant (15-14) mais continuaient à courir après le spectre de cette défaite dans la ville rose. Une longueur d'écart, à peine, les Toulousaines avaient parfaitement bien géré ces 30 premières minutes. Elles vont d'ailleurs confirmer leurs intentions en remettant de l'intensité dès la reprise (21-22 à la 42è). Les vingt dernières minutes seront celles de la renaissance pour Pessac. Le tandem Segura Grau-Daquin va sonner la révolte et tenter d'enclencher ce qui par moments, va prendre des allures de "remontada".  Un 8-1 en huit minutes (29-23 à la 50è). Dans les gradins, les supporters au t-shirt violet avaient retrouvé leur voix et sur le terrain, leurs protégées, le sens de la marche. Le vacarme était assourdissant, Fabien Vedel avait posé ses trois temps morts et avait du mal à distiller ses recommandations.  Pessac arrivait même à ses fins à l'entrée du money-time (32-25). Il manquait désormais un but pour inverser la tendance sur l'ensemble des deux matches. Toulouse va pouvoir compter sur Andréa De La Torre dont les cinq derniers arrêts (sur 14) vont anéantir à jamais les espoirs des Girondines qui... s'imposent (32-28) mais c'est le TFH qui monte. « On pourra toujours se dire qu’on était pas si loin que ça, soupire Frédéric Balssa, entraîneur adjoint du SPUC. C’est vrai qu’au final, on ne monte pas et c’est très décevant mais Toulouse a été plus pertinent que nous sur les deux matches. On a plus de regrets que d’amertume. On va tirer les enseignements de ce qui s’est passé, notre projet existe et tient la route, on va se remettre en selle et apprendre de nos erreurs. L’échec même s’il est relatif doit faire partie de la réflexion. » Une saison s'achève et à Toulouse, on se projette déjà sur ce qui va suivre. « Tout va dépendre ce qu’on veut faire de cette montée en D2, tempère Fabien Vedel. Il y aura des matches à cibler pour assurer le maintien et il faudra répondre présent. On doit se servir de la saison prochaine pour faire grandir le club. A tous les niveaux, sportif, structurel et même politique. Mon espoir et même ma fierté seraient qu’en Occitanie, les joueuses qui entrent au Pôle ne soient pas obligées de partir si elles veulent atteindre le haut niveau. » Et dans le désert sub-saharien où s'est installé le handball féminin d'Occitanie, il y a un énorme travail en profondeur à réaliser. Autant faut-il qu'il y ait une vraie volonté de le mener. 

Salle omnisports Bellegrave (Pessac), samedi 4 juin 2022
Barrage retour d'accession à la D2F 
STADE PESSACAIS UCHB - TOULOUSE FEMININ HB      32-28  (MT: 15-14)

Arbitres : David Phommachanh & Lionel Coucurou

SPUC : Gallais (5 arrêts) Tignon (3 arrêts et 2/2 buts) – Bouchon (1/3) Daquin (9/14) Desgrolard (0/4) Frebault (2/2) Heure (2/3) Olivar (4/8) Seailles (1/2) Segura Grau (8/9) Souvercaze (3/4) Lahitte, Tode

TFH :  De La Torre (14 arrêts) Longo – Adams Amy (3/8) Adams Florette (2/3) Amardeilh (2/4) Assana (4/4) Bomble (1/1) Brouillet (7/9) Burcea (2/3) Legatindji (1/1) Pigal (1/4) Theys (5/7) Marandel, Segur




Trois questions à Andrea De La Torre, gardienne de buts du TFH

Ce samedi, l'internationale espagnole native de Valldoreix (en banlieue de Barcelone) a encore été le facteur X de la formation toulousaine. Ce n'est pas pour rien qu'elle termine (au nombre d'arrêts soit 280) meilleure gardienne de la N1 féminine, toutes poules confondues. 

La saison se termine en apothéose malgré une dernière défaite…
On était vraiment venu pour gagner ce match. On a su gérer nos temps forts mais on a commis quelques erreurs qui nous ont été fatales. Mais c’est vrai que le plus important, c’est la montée et on est toutes fières d’avoir atteint cet objectif. 

Avec tes partenaires, avez-vous eu ce samedi, des moments de doute ? 
Bien-sûr. Quand elles remontent et qu’on est en échec, on a un peu paniqué, moi, la 1ère. J’ai gardé mon calme, laissé passer l’orage. Il y a des buts que je ne pouvais pas arrêter mais pour d’autres, j’ai su le faire. 

Finalement, c’est maintenant que le plus dur commence ? 

Ce qui va se passer dans les prochaines semaines nous échappe. C’est aux dirigeants de s’exprimer. Il y aura un recrutement à faire, je sais que des contacts ont été établis mais tout dépendait de la montée. Maintenant, tout le monde sait que Toulouse accède à la 2ème division. Donc... 



Le plus dur est à venir 

C’est donc désormais dans la coulisse, à l’abri des projecteurs que Rémi Chambelin, le président du TFH va devoir convaincre de la nécessité de pérenniser une équipe féminine de haut rang dans la 5ème (bientôt 4ème) ville de France ! La bataille est loin d’être gagnée tant le sport collectif en salle (hand, volley et basket réunis) ne semble pas être une priorité de la municipalité toulousaine. L’épisode assez pathétique de la gestion du petit palais des Sports est significatif. Déjà, le hand n’y avait pas accès puisque les balles enduites de résine n’y étaient pas tolérées. Mais pire, l’enceinte est sur le point d’être démolie pour faire place nette à... une école de management (la Toulouse Business School, en anglais, ça claque mieux !). Et le TFH dans tout cela ? Le gymnase démodé des Argoulets, ses planches qui servent de gradins et son éclairage blafard n’offrent pas la capacité minimale requise de 500 places imposée par le cahier des charges de la D2F. Quelle est la solution ? Les dirigeants toulousains vont devoir… bricoler. Sinon carrément déménager (le nom de Tournefeuille, une localité voisine a été plusieurs fois évoqué), maintenir les entraînements dans la zone des Argoulets, aux portes de la ville et s’arranger pour que le grand palais des sports, là où évoluent habituellement les handballeurs du Fénix et les volleyeurs des Spacer’s, soit libre pour organiser les matches à domicile. La cohabitation est primordiale sinon impérieuse. Philippe Dallard, le président du Fénix reste pragmatique. « Bravo au TFH qui a réussi une belle saison. Plus on a d’ambitions pour le hand, plus on valorise le sport de haut niveau, mieux c’est. Le problème de l’espace, c’est le problème des grandes villes. On aura un Palais des Sports flambant neuf d’ici 2025, après, on y cohabite déjà avec le volley à raison de deux entraînements au quotidien, nos matches sont décalés entre le mercredi et le samedi, ce que je sais, c’est qu’il y a de moins en moins de visibilité pour dégager de nouveaux créneaux. Le TFH jouera peut-être le dimanche, je ne sais pas. Cela ne me dérange pas. » Au problème de l'hébergement de l'équipe de D2, se rajoute la volonté de faire évoluer le budget. L’enveloppe actuelle de 220 000 euros est largement insuffisante. La doubler serait l’idéal mais le président Chambelin qui est un véritable passionné, garde les pieds sur terre. Pour étoffer le groupe qui est très jeune, a minima deux nouvelles joueuses confirmées sont attendues.

Toulouse s'incline mais accède à la D2 Féminine ! 

Nationale 1F

dimanche 5 juin 2022 - © Yves Michel

 7 min 24 de lecture

Malgré encore une gardienne, Andréa De La Torre déterminante dans ses cages (14 arrêts), les joueuses du TFH n'ont pas pu empêcher le Stade Pessacais de garder son invincibilité à domicile (32-28). C'est au match aller en s'imposant de 7 buts que les Toulousaines avaient accompli l'essentiel. Elles obtiennent le 3ème et dernier ticket d'accession à la D2F.

1ère surprise. On leur prédisait l'enfer dans une salle où la quasi totalité des supporters tout de violet vêtus serait acquise à la cause des Pessacaises mais quand elles en ont eu besoin, les Toulousaines ont pu compter sur la centaine de soutiens qui avait fait le déplacement en Gironde. Car celles qui ce samedi soir sur le coup de 22h, ont bétonné leur accession à l'étage supérieur, sont passés par toutes les sensations. Une entame rêvée où la réussite d'Amy Adams combinée à celle de Lalie Brouillet (photo de tête) a contraint le banc adverse à poser son 1er temps mort après seulement 5 minutes au chrono (0-4). « Les filles ont très bien manœuvré, reconnait Fabien Vedel, le coach du TFH. On a choisi de commencer fort pour que le doute s’installe dans la tête de nos adversaires, avant même qu’elles puissent maîtriser le match. » La réaction des Pessacaises a été quasi immédiate. Elles ont changé de système défensif (en passant en 1-5 avec une stricte alternée sur la demi-centre ou l'arrière gauche) mais aussi en étant plus en réussite qu'elles ne l'avaient été offensivement. Sur le pressing, Toulouse a perdu quelques ballons et s'est retrouvé en difficulté. Mais vingt minutes s'étaient déjà écoulées. Elles étaient revenues à hauteur et même avaient dépassé les Toulousaines mais elles avaient cet handicap de sept longueurs concédé à l'aller. Le mano a mano sans concession va en fait durer jusqu'à la pause. Les Girondines étaient devant (15-14) mais continuaient à courir après le spectre de cette défaite dans la ville rose. Une longueur d'écart, à peine, les Toulousaines avaient parfaitement bien géré ces 30 premières minutes. Elles vont d'ailleurs confirmer leurs intentions en remettant de l'intensité dès la reprise (21-22 à la 42è). Les vingt dernières minutes seront celles de la renaissance pour Pessac. Le tandem Segura Grau-Daquin va sonner la révolte et tenter d'enclencher ce qui par moments, va prendre des allures de "remontada".  Un 8-1 en huit minutes (29-23 à la 50è). Dans les gradins, les supporters au t-shirt violet avaient retrouvé leur voix et sur le terrain, leurs protégées, le sens de la marche. Le vacarme était assourdissant, Fabien Vedel avait posé ses trois temps morts et avait du mal à distiller ses recommandations.  Pessac arrivait même à ses fins à l'entrée du money-time (32-25). Il manquait désormais un but pour inverser la tendance sur l'ensemble des deux matches. Toulouse va pouvoir compter sur Andréa De La Torre dont les cinq derniers arrêts (sur 14) vont anéantir à jamais les espoirs des Girondines qui... s'imposent (32-28) mais c'est le TFH qui monte. « On pourra toujours se dire qu’on était pas si loin que ça, soupire Frédéric Balssa, entraîneur adjoint du SPUC. C’est vrai qu’au final, on ne monte pas et c’est très décevant mais Toulouse a été plus pertinent que nous sur les deux matches. On a plus de regrets que d’amertume. On va tirer les enseignements de ce qui s’est passé, notre projet existe et tient la route, on va se remettre en selle et apprendre de nos erreurs. L’échec même s’il est relatif doit faire partie de la réflexion. » Une saison s'achève et à Toulouse, on se projette déjà sur ce qui va suivre. « Tout va dépendre ce qu’on veut faire de cette montée en D2, tempère Fabien Vedel. Il y aura des matches à cibler pour assurer le maintien et il faudra répondre présent. On doit se servir de la saison prochaine pour faire grandir le club. A tous les niveaux, sportif, structurel et même politique. Mon espoir et même ma fierté seraient qu’en Occitanie, les joueuses qui entrent au Pôle ne soient pas obligées de partir si elles veulent atteindre le haut niveau. » Et dans le désert sub-saharien où s'est installé le handball féminin d'Occitanie, il y a un énorme travail en profondeur à réaliser. Autant faut-il qu'il y ait une vraie volonté de le mener. 

Salle omnisports Bellegrave (Pessac), samedi 4 juin 2022
Barrage retour d'accession à la D2F 
STADE PESSACAIS UCHB - TOULOUSE FEMININ HB      32-28  (MT: 15-14)

Arbitres : David Phommachanh & Lionel Coucurou

SPUC : Gallais (5 arrêts) Tignon (3 arrêts et 2/2 buts) – Bouchon (1/3) Daquin (9/14) Desgrolard (0/4) Frebault (2/2) Heure (2/3) Olivar (4/8) Seailles (1/2) Segura Grau (8/9) Souvercaze (3/4) Lahitte, Tode

TFH :  De La Torre (14 arrêts) Longo – Adams Amy (3/8) Adams Florette (2/3) Amardeilh (2/4) Assana (4/4) Bomble (1/1) Brouillet (7/9) Burcea (2/3) Legatindji (1/1) Pigal (1/4) Theys (5/7) Marandel, Segur




Trois questions à Andrea De La Torre, gardienne de buts du TFH

Ce samedi, l'internationale espagnole native de Valldoreix (en banlieue de Barcelone) a encore été le facteur X de la formation toulousaine. Ce n'est pas pour rien qu'elle termine (au nombre d'arrêts soit 280) meilleure gardienne de la N1 féminine, toutes poules confondues. 

La saison se termine en apothéose malgré une dernière défaite…
On était vraiment venu pour gagner ce match. On a su gérer nos temps forts mais on a commis quelques erreurs qui nous ont été fatales. Mais c’est vrai que le plus important, c’est la montée et on est toutes fières d’avoir atteint cet objectif. 

Avec tes partenaires, avez-vous eu ce samedi, des moments de doute ? 
Bien-sûr. Quand elles remontent et qu’on est en échec, on a un peu paniqué, moi, la 1ère. J’ai gardé mon calme, laissé passer l’orage. Il y a des buts que je ne pouvais pas arrêter mais pour d’autres, j’ai su le faire. 

Finalement, c’est maintenant que le plus dur commence ? 

Ce qui va se passer dans les prochaines semaines nous échappe. C’est aux dirigeants de s’exprimer. Il y aura un recrutement à faire, je sais que des contacts ont été établis mais tout dépendait de la montée. Maintenant, tout le monde sait que Toulouse accède à la 2ème division. Donc... 



Le plus dur est à venir 

C’est donc désormais dans la coulisse, à l’abri des projecteurs que Rémi Chambelin, le président du TFH va devoir convaincre de la nécessité de pérenniser une équipe féminine de haut rang dans la 5ème (bientôt 4ème) ville de France ! La bataille est loin d’être gagnée tant le sport collectif en salle (hand, volley et basket réunis) ne semble pas être une priorité de la municipalité toulousaine. L’épisode assez pathétique de la gestion du petit palais des Sports est significatif. Déjà, le hand n’y avait pas accès puisque les balles enduites de résine n’y étaient pas tolérées. Mais pire, l’enceinte est sur le point d’être démolie pour faire place nette à... une école de management (la Toulouse Business School, en anglais, ça claque mieux !). Et le TFH dans tout cela ? Le gymnase démodé des Argoulets, ses planches qui servent de gradins et son éclairage blafard n’offrent pas la capacité minimale requise de 500 places imposée par le cahier des charges de la D2F. Quelle est la solution ? Les dirigeants toulousains vont devoir… bricoler. Sinon carrément déménager (le nom de Tournefeuille, une localité voisine a été plusieurs fois évoqué), maintenir les entraînements dans la zone des Argoulets, aux portes de la ville et s’arranger pour que le grand palais des sports, là où évoluent habituellement les handballeurs du Fénix et les volleyeurs des Spacer’s, soit libre pour organiser les matches à domicile. La cohabitation est primordiale sinon impérieuse. Philippe Dallard, le président du Fénix reste pragmatique. « Bravo au TFH qui a réussi une belle saison. Plus on a d’ambitions pour le hand, plus on valorise le sport de haut niveau, mieux c’est. Le problème de l’espace, c’est le problème des grandes villes. On aura un Palais des Sports flambant neuf d’ici 2025, après, on y cohabite déjà avec le volley à raison de deux entraînements au quotidien, nos matches sont décalés entre le mercredi et le samedi, ce que je sais, c’est qu’il y a de moins en moins de visibilité pour dégager de nouveaux créneaux. Le TFH jouera peut-être le dimanche, je ne sais pas. Cela ne me dérange pas. » Au problème de l'hébergement de l'équipe de D2, se rajoute la volonté de faire évoluer le budget. L’enveloppe actuelle de 220 000 euros est largement insuffisante. La doubler serait l’idéal mais le président Chambelin qui est un véritable passionné, garde les pieds sur terre. Pour étoffer le groupe qui est très jeune, a minima deux nouvelles joueuses confirmées sont attendues.