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Une progression à vitesse Grandveau

LBE

jeudi 28 mars 2024 - © Laurent Hoppe

 4 min 20 de lecture

Championne du monde peu avant ses 21 ans, fraîchement élue meilleur espoir planétaire de l'année, la meneuse de jeu nantaise poursuit son ascension constante en élargissant ses compétences. Si elle voit la troisième place en championnat fragilisée à la suite de la défaite de mercredi à Metz (33-31), deux demi-finales de coupes sont encore dans son viseur.

Modéliser la heatmap défensive de Léna Grandveau en club, c'est poser un gros point chaud à hauteur du poste 2, côté gauche. Lorsque son équipe n'a pas la possession, la Nantaise s'en tient strictement à son périmètre, sa prérogative : monter licitement la garde. En la matière, « elle a beaucoup progressé » depuis son arrivée en 2022, apprécie Helle Thomsen. « Intelligente, puissante, rapide » pour amorcer les montées de balle : la coach danoise des Neptunes est élogieuse à son endroit.

 

Concernant l'attaque, en revanche, le dépassement de fonction est autorisé. Voire encouragé. La carte des déplacements effectués à Metz, ce mercredi, dessine en effet un croissant de lune. La numéro 29 peut commencer un enclenchement en position d'arrière gauche, le poursuivre demi-centre en permutant avec Tamara Horacek, et même passer arrière droit droitière, comme en sélection, en fin de mi-temps.

 

Déboussolée, la stratège native de Côte-d'Or ? Jamais. Où qu'elle soit, ses courses, ses cadrages-débordements créent des différences. Désorientent les pointures qu'elle sème, excluent Bouktit et Grijseels pour deux minutes. Amènent quantité de passes décisives et de buts, respectivement sept et cinq (sur neuf tentatives) lors de l'affiche de la 19ème journée de LBE. Un choc deuxième contre troisième, perdu 33-31 par des Nantaises qui en ont perdu le contrôle en milieu de seconde mi-temps. La faute, entre autres, à de l'indiscipline et quelques impairs. Grandveau a ainsi perdu deux ballons-clés dans les cinq dernières minutes, dont cette passe au pivot pour Horacek interceptée par Jørgensen à la 60ème, alors que les Ligériennes espéraient encore égaliser.

 

La benjamine du groupe France champion du monde (16 sélections A) sera absoute, tant son champ des possibles est vaste. Loin d'être défriché, croit son premier entraîneur dans l'élite. « Dans quelques années, elle peut faire partie des meilleures joueuses du monde, pense Camille Comte. Elle avance très vite. Il faut la mettre dans des situations qui lui permettent de progresser, et elle progresse d'elle-même. » Exemple pioché totalement au hasard : lui faire jouer l'épilogue d'une finale de championnat du monde, contre les tenantes du titre, devant 14 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs. Telle Orlane Kanor six ans plus tôt, face aux mêmes adversaires, c'était elle, la novice à cette altitude, le facteur X venu terrasser la Norvège (31-28) en inscrivant quatre buts à la file. L'apothéose d'une compétition dont elle était déjà la révélation bleue bien avant la finale.

 

Devant son écran, le 17 décembre au soir, l'ancien tacticien de Bourg-de-Péage ne pouvait que se remémorer leurs deux saisons drômoises communes. « On lui faisait déjà jouer les fins de mi-temps, parce qu'on avait Marta Mangué titulaire. On avait convenu avec Léna de la faire travailler là-dessus. C'est quelqu'un qui présentait déjà un sang froid hors normes. A 18 ans, elle nous pliait des matches à elle seule. »

 

Trois mois plus tard, personne n'a oublié le moment de grâce d'Herning. Dans le public des Arènes, une fillette venue de Besançon (avec sa mère) portait un maillot de l'équipe de France dédicacé par le talent repéré en N1 à Chevigny. La semaine dernière, un vote collégial (sélectionneurs, experts mandatés, internautes) inédit et orchestré par l'IHF consacrait Léna Grandveau meilleur espoir féminin 2023, faisant d'elle le pendant féminin d'Elias Ellefsen á Skipagøtu, le Féringien de Kiel, lui aussi demi-centre. La récompense des coups d'éclat sur les grandes scènes scandinaves, forcément. Mais aussi celle d'une attitude, d'une maturité. « Elle joue comme si elle était plus âgée », observe Helle Thomsen. Sa gestuelle, ses prises de parole dans le bloc défensif, ses tirs à la hanche ou de près peuvent faire oublier la date de naissance. Le 21 janvier 2003, 21 ans et deux mois.

 

« Elle veut toujours apprendre. Avec elle, on n'a pas besoin de répéter les consignes », ajoute Camille Comte. Un jour peut-être, c'est même la Bourguignonne qui les délivrera. « Elle a démarré une formation d'entraîneure, révèle son ancien mentor. Ca montre sa passion, sa compréhension du jeu. Avant qu'elle arrive (à Bourg-de-Péage), on faisait déjà du travail vidéo sur ce qu'elle faisait à Chevigny. Elle aime réfléchir au jeu. Au milieu de la deuxième saison (2021-2022), je la consultais pour construire le jeu, alors qu'elle n'avait pas 20 ans. »

 

Stratège d'aujourd'hui et de demain, Léna Grandveau a mis son projet en stand-by. Ses priorités du moment se devinent aisément. Mûrir avec Nantes, où elle a prolongé de deux saisons. Garder les pieds sur terre face aux honneurs et sollicitations qui affluent. Ouvrir un palmarès en club encore vierge. En ce sens, deux opportunités rapprochées se présentent : une demi-finale de Coupe de France, samedi (18 h) contre Dijon, puis celle de Ligue européenne face aux Norvégiennes de Storhamar, le 11 mai à Graz (Autriche).

Une progression à vitesse Grandveau 

LBE

jeudi 28 mars 2024 - © Laurent Hoppe

 4 min 20 de lecture

Championne du monde peu avant ses 21 ans, fraîchement élue meilleur espoir planétaire de l'année, la meneuse de jeu nantaise poursuit son ascension constante en élargissant ses compétences. Si elle voit la troisième place en championnat fragilisée à la suite de la défaite de mercredi à Metz (33-31), deux demi-finales de coupes sont encore dans son viseur.

Modéliser la heatmap défensive de Léna Grandveau en club, c'est poser un gros point chaud à hauteur du poste 2, côté gauche. Lorsque son équipe n'a pas la possession, la Nantaise s'en tient strictement à son périmètre, sa prérogative : monter licitement la garde. En la matière, « elle a beaucoup progressé » depuis son arrivée en 2022, apprécie Helle Thomsen. « Intelligente, puissante, rapide » pour amorcer les montées de balle : la coach danoise des Neptunes est élogieuse à son endroit.

 

Concernant l'attaque, en revanche, le dépassement de fonction est autorisé. Voire encouragé. La carte des déplacements effectués à Metz, ce mercredi, dessine en effet un croissant de lune. La numéro 29 peut commencer un enclenchement en position d'arrière gauche, le poursuivre demi-centre en permutant avec Tamara Horacek, et même passer arrière droit droitière, comme en sélection, en fin de mi-temps.

 

Déboussolée, la stratège native de Côte-d'Or ? Jamais. Où qu'elle soit, ses courses, ses cadrages-débordements créent des différences. Désorientent les pointures qu'elle sème, excluent Bouktit et Grijseels pour deux minutes. Amènent quantité de passes décisives et de buts, respectivement sept et cinq (sur neuf tentatives) lors de l'affiche de la 19ème journée de LBE. Un choc deuxième contre troisième, perdu 33-31 par des Nantaises qui en ont perdu le contrôle en milieu de seconde mi-temps. La faute, entre autres, à de l'indiscipline et quelques impairs. Grandveau a ainsi perdu deux ballons-clés dans les cinq dernières minutes, dont cette passe au pivot pour Horacek interceptée par Jørgensen à la 60ème, alors que les Ligériennes espéraient encore égaliser.

 

La benjamine du groupe France champion du monde (16 sélections A) sera absoute, tant son champ des possibles est vaste. Loin d'être défriché, croit son premier entraîneur dans l'élite. « Dans quelques années, elle peut faire partie des meilleures joueuses du monde, pense Camille Comte. Elle avance très vite. Il faut la mettre dans des situations qui lui permettent de progresser, et elle progresse d'elle-même. » Exemple pioché totalement au hasard : lui faire jouer l'épilogue d'une finale de championnat du monde, contre les tenantes du titre, devant 14 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs. Telle Orlane Kanor six ans plus tôt, face aux mêmes adversaires, c'était elle, la novice à cette altitude, le facteur X venu terrasser la Norvège (31-28) en inscrivant quatre buts à la file. L'apothéose d'une compétition dont elle était déjà la révélation bleue bien avant la finale.

 

Devant son écran, le 17 décembre au soir, l'ancien tacticien de Bourg-de-Péage ne pouvait que se remémorer leurs deux saisons drômoises communes. « On lui faisait déjà jouer les fins de mi-temps, parce qu'on avait Marta Mangué titulaire. On avait convenu avec Léna de la faire travailler là-dessus. C'est quelqu'un qui présentait déjà un sang froid hors normes. A 18 ans, elle nous pliait des matches à elle seule. »

 

Trois mois plus tard, personne n'a oublié le moment de grâce d'Herning. Dans le public des Arènes, une fillette venue de Besançon (avec sa mère) portait un maillot de l'équipe de France dédicacé par le talent repéré en N1 à Chevigny. La semaine dernière, un vote collégial (sélectionneurs, experts mandatés, internautes) inédit et orchestré par l'IHF consacrait Léna Grandveau meilleur espoir féminin 2023, faisant d'elle le pendant féminin d'Elias Ellefsen á Skipagøtu, le Féringien de Kiel, lui aussi demi-centre. La récompense des coups d'éclat sur les grandes scènes scandinaves, forcément. Mais aussi celle d'une attitude, d'une maturité. « Elle joue comme si elle était plus âgée », observe Helle Thomsen. Sa gestuelle, ses prises de parole dans le bloc défensif, ses tirs à la hanche ou de près peuvent faire oublier la date de naissance. Le 21 janvier 2003, 21 ans et deux mois.

 

« Elle veut toujours apprendre. Avec elle, on n'a pas besoin de répéter les consignes », ajoute Camille Comte. Un jour peut-être, c'est même la Bourguignonne qui les délivrera. « Elle a démarré une formation d'entraîneure, révèle son ancien mentor. Ca montre sa passion, sa compréhension du jeu. Avant qu'elle arrive (à Bourg-de-Péage), on faisait déjà du travail vidéo sur ce qu'elle faisait à Chevigny. Elle aime réfléchir au jeu. Au milieu de la deuxième saison (2021-2022), je la consultais pour construire le jeu, alors qu'elle n'avait pas 20 ans. »

 

Stratège d'aujourd'hui et de demain, Léna Grandveau a mis son projet en stand-by. Ses priorités du moment se devinent aisément. Mûrir avec Nantes, où elle a prolongé de deux saisons. Garder les pieds sur terre face aux honneurs et sollicitations qui affluent. Ouvrir un palmarès en club encore vierge. En ce sens, deux opportunités rapprochées se présentent : une demi-finale de Coupe de France, samedi (18 h) contre Dijon, puis celle de Ligue européenne face aux Norvégiennes de Storhamar, le 11 mai à Graz (Autriche).

Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#24 Metz Chambray 37 25 12/05/2024 15:00
#24 Mérignac Nantes 21 37 01/05/2024 17:00
#24 Toulon Plan de Cuques 33 32 11/05/2024 20:30
#24 Paris 92 Strasbourg Achenheim 39 21 12/05/2024 17:00
#24 Brest St Maur 35 23 12/05/2024 14:00
#24 Nice Dijon 28 31 10/05/2024 20:30
#24 St Amand les Eaux Besançon 27 28 12/05/2024 16:00

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
#25 Besançon St Maur 22/05/2024 20:00
#25 Toulon Dijon 22/05/2024 20:00
#25 Paris 92 Metz 22/05/2024 20:30
#25 Strasbourg Achenheim St Amand les Eaux 22/05/2024 20:00
#25 Plan de Cuques Nantes 22/05/2024 20:30
#25 Nice Mérignac 22/05/2024 20:30
#25 Chambray Brest 22/05/2024 20:00

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 Brest 70 24 23 0 1
2 Metz 67 23 22 0 1
3 Paris 92 60 24 18 0 6
4 Nantes 60 24 18 0 6
5 Chambray 54 24 14 2 8
6 Dijon 50 24 11 4 9
7 Plan de Cuques 49 24 12 1 11
8 Besançon 47 23 11 2 10
9 Nice 39 24 7 1 16
10 St Amand les Eaux 36 24 6 0 18
11 Strasbourg Achenheim 35 24 5 1 18
12 Toulon 35 24 5 1 18
13 Mérignac 35 24 5 1 18
14 St Maur 31 24 3 1 20