L'Europe et le Monde dans le flou
On le sait maintenant l’Euro féminin commence à avoir du plomb dans l’aile après les déclarations du gouvernement norvégien qui a annoncé abandonner l’organisation de la prochaine compétition, laissant le Danemark seul et sans doute bien dans l’embarras lui aussi… L'idée de tout recentrer au niveau de Herning dans une bulle fait son chemin à l'EHF. A voir si le Danemark souhaitera prendre en charge la totalité de l'organisation dans une salle où le huis clos pourrait avoir des effets tragiques en termes d'image mais aussi budgétaire. Côté organisation du prochain Mondial masculin, elle pourrait elle aussi poser de gros problèmes. L’étude de la création d’une bulle sanitaire pourrait aider, mais est-ce qu’un Mondial sans spectateur comme pour l'Euro féminin fait vraiment envie ? Quand on voit la tristesse des matches à huis clos, on peut légitimement se poser la question. Au niveau des pros, on pourrait penser que les choses vont mieux puisqu’ils ont le droit au moins de jouer à huis clos. Mais c’est sans compter avec les compétitions européennes et mondiales… Et les 17 matches reportés en ProLigue, 14 en LSL et les 12 en LBE vont bien devoir trouver des dates. Mais tout cela vient en conflit ouvert avec les matches européens, les 11 matches reportés de LDC M, les 12 matches de LDC F et on y rajoute les matches de Coupe EHF F et M, cela fait un sacré paquet de rencontres à recaser dans un calendrier qui n’a plus de dates disponibles… Supprimer les préparations pour l’Euro féminin ou le Mondial Masculin ? Sûrement que certains y pensent, merci pour les athlètes qui vont exploser en plein vol si cela se fait !!!
Une salle vide, il faut s'y faire…
Penser au monde d'en bas
Mais le véritable drame va se jouer au niveau départemental ou régional et national ! Dans ces niveaux régionaux et départementaux la casse sportive pourrait être gérée et une saison pourrait encore avoir lieu ou au pire transformer en loisir des compétitions devenues ingérables sur la durée. Mais structurellement, le Handball national risque d’y perdre plus que des plumes. Les clubs, base même de l’édifice de la FFHB pourraient avoir plus de mal à retrouver des effectifs cohérents après le cataclysme du COVID. Et qui dit petits clubs en voie de disparition, dit rétrécissement de la base de la pyramide et perte de qualité tout en haut à moyen terme. Clairement tout ce monde « d’en bas » attend des décisions fédérales et rien ne vient ! La collision avec les élections des Comités, Ligues et Fédération venant brouiller le jeu des décisions urgentes à prendre et tout cela fait penser à un sentiment d’« Après moi, le déluge… ».
Mais ce qui est encore plus en danger immédiat est la partie amateure des clubs nationaux… Si les pros de LNH et LFH ont été autorisés à jouer, pour le reste, c’est tout le monde à la maison et on ne bouge plus une oreille. Avec pour beaucoup des contrats pro ou promotionnels pour les joueurs et joueuses ou encore pour les staff à assumer. Des structures qui vivent sur le partenariat aussi bien public que privé et qui n’ont plus rien du tout à vendre. Une visibilité nulle sur la suite des événements, on peut traduire trivialement que la partie « silencieuse » du handball national « serre les fesses et prie tous les dieux que tout puisse repartir rapidement ». Des plans B, C et même D ont été envisagés. Avec par exemple pour les nationaux masculins, si 10 matches arrivent à se jouer, des classements pourront être validés en fin de compétition et l’année ne sera pas blanche.
Une salle pleine chez les amateurs, un lointain souvenir
Mais pour cela il faut y arriver à ces 10 matches… En National masculine, Marolles et Saint Egrève n’ont toujours pas disputé le moindre match. Saint Ouen l’Aumône en N1M n’en a joué qu’un seul, tout comme Avignon, Roissy et L’Union. En D2F 23 matches sont reportés sur les deux poules. 13 pour la seule poule N1 M dite « Elite » et ainsi de suite. Il y a 1 semaine, le nombre de matches reportés étaient de 1577 au niveau national, seniors, U18 et U17…. Bon courage aux futurs élus de la COC nationale pour gérer tout cela ! Si l'on rajoute l'interdiction pour les niveaux dits "Semi-professionnels", N1M et D2F, de jouer par le gouvernement, le tableau finit par être bien sombre dans les divisions gérées par la FFHB... On l'a bien compris, le sport amateur n'est plus du tout une priorité pour le gouvernement. A la sortie de tout cela, la casse structurelle et donc sociale pourrait être faramineuse.
Le constat n’est guère engageant pour la fin de saison, que ce soit sportivement ou économiquement, le sport en général et le Handball en particulier vont beaucoup souffrir jusqu’à la fin de la pandémie. Et même si aujourd’hui le vaccin tant attendu est annoncé, tous les organismes sanitaires sont au moins d’accord sur un point : pour qu’une vague de vaccination soit efficace, il faut de longs mois…