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Abalo - Guigou... Stop ou Encore ?

En Attendant le TQO

jeudi 11 mars 2021 - © Yves Michel

 9 min 0 de lecture

Avec respectivement 273 et 294 sélections à leur actif, Luc Abalo et Michaël Guigou sont les handballeurs en exercice les plus capés de l'équipe de France. Du moins parmi ceux retenus pour participer au TQO qui débute vendredi à Montpellier. Nikola Karabatic en convalescence en totalise lui, 313. Les deux ailiers, amis de toujours savent que la retraite internationale approche. Une question de jours, de mois ? Tout va dépendre de la prestation proposée en cette fin de semaine par l'équipe tricolore.

Nikola Karabatic aurait été de la partie et aurait intégré pour une énième fois, le trio magique. Celui des plus capés, derniers représentants d’une période dorée de l’équipe de France où l’insouciance régnait depuis les tribunes lorsqu'au coup d'envoi, après les hymnes, les Bleus prenaient possession du parquet. "Niko" opéré d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit en octobre 2020 et encore en convalescence suivra tout cela confortablement installé devant son écran de télévision. Luc Abalo et Michaël Guigou eux, ont tout simplement pour mission dès ce vendredi, de tout faire pour que l’aventure se poursuive à Tokyo en plein été (24 juillet au 8 août pour le hand). Le passage obligé par l’Aréna de Montpellier et la tâche qui attend les deux désormais vétérans tricolores, est largement à la portée de la sélection. Même si elle devra se méfier des trois adversaires qui lui seront proposés. La Croatie (vendredi), la Tunisie (samedi) le Portugal (dimanche). 

 
 
 

Abalo-Guigou. Destins indissociables. Ces deux là auraient pu évoluer dans le même club mais la vie en a décidé autrement. C’est cette histoire de l’équipe de France qui les a rapprochés au point de faire dès 2007, chambre commune. Aucun sous-entendu, chacun son lit, chacun ses petites habitudes qui pour certaines ont disparu au fil du temps mais surtout une complicité et une amitié jamais désavouées. Luc Abalo 36 ans – Michaël Guigou 39 ans se délectent encore des moments qu’ils passent ensemble. Aussi surtout parce qu’ils savent que ce sont les derniers. Le tout est de savoir quand ? Justement, en cette fin de semaine, c'est à Montpellier que l'aventure peut se poursuivre au moins jusqu'à l'été ou tout simplement, s'arrêter brutalement. « Je pars du principe que si dans la vie on réfléchit trop à ce qui pourrait mal se passer, inévitablement, ça se passe mal, ponctue "Lucio". Je n’y pense donc pas et je préfère surtout envisager l’après. L’espoir de jouer les J.O et voir mon équipe et ceux qui la supportent heureux.» Le ton est donné, l'ailier droit exilé cette saison en Norvège à Elverum où il n'a pas choisi la facilité (voir plus bas) est fidèle à son image. Son co-locataire lui, s'est préparé à toutes les éventualités. « C’est vrai, ce week-end, cela peut-être mes tout derniers matches chez les Bleus et derrière par contre, cela peut être très certainement ma dernière compétition. Donc oui, j'ai réfléchi à la question. Je suis ultra motivé par rapport à cela malgré quelques incertitudes car on ne sait pas encore totalement dans quelles conditions les JO pourront se dérouler ? Mais j'ai envie que ce week-end, tout le monde puisse vivre des moments forts.» Voilà très exactement 13 ans que l'équipe de France masculine ne s'était pas retrouvée dans pareille situation. Forcée de passer par un Tournoi de Qualification Olympique. 



Fin mai 2008, dans un Bercy survolté, cela lui avait plutôt bien réussi puisqu'elle n'avait fait qu'une bouchée des trois adversaires proposés (Tunisie, Espagne, Norvège). Et les deux complices qui deux ans plus tôt, s'étaient enrichis d'or fin lors du championnat d'Europe en Suisse, avaient largement contribué à l'oeuvre collective. « Le contexte était pourtant différent, tempère Michaël Guigou. Car en 2008 je pense qu’on était au-dessus. On était sur une autre dynamique de domination. Même si on a réalisé une dernière belle compét, là ça va être la guerre pendant trois jours, en plus avec un 1er match contre la Croatie qui compte dans ses rangs, beaucoup de joueurs d’expérience. Je pense que cela ne sert à rien de s’appuyer sur ce qui s’est passé dans le passé. Même si le rythme des trois matches en trois jours est toujours d'actualité. Peut-être que tout se jouera dimanche sur la dernière rencontre face au Portugal ? Il va falloir être fort physiquement et mentalement.» Techniquement, l'équipe de France qui aux dires de son entraîneur principal Guillaume Gille, « est encore en chantier», sort d'un Mondial en Egypte où certes la 4ème place, celle au pied du podium est la pire qui soit mais dont le bilan est loin d'être catastrophique. Surtout un an après la "Bérézina" de l'Euro. « On n'a pas eu le temps de tout débriefer, confesse Luc Abalo. J'ai visionné la demi-finale perdue contre la Suède. A moments donnés, on revient à un but (en début de 2ème MT). Dans l'instant qui a suivi, on ne parvient pas à égaliser. Je me suis dit, ce sont ces questions qu'il faut se poser et ces manques sur lesquels il faut insister. Mieux gérer nos temps faibles. De toute façon, cela ne va servir à rien de graduer chaque adversaire car si vendredi et samedi, tout se passe bien, on est qualifié. Il ne faut rien calculer et penser qu'il existe des différences entre telle ou telle équipe. Il faudra jouer tous les ballons comme si c’était les derniers du match. Eviter de prendre des buts faciles, mettre le doute dans la tête de ceux d'en-face. Courir après le score pompe beaucoup d’énergie donc il faut que tout le monde évolue à son niveau.» En Egypte, la France avait attaqué par la Norvège qui était sensée être l'adversaire le plus relevé de son groupe. 

Vendredi, à Montpellier, elle retrouvera la Croatie qui malgré une gestion calamiteuse en Egypte, s'est depuis, regroupée autour de son nouvel entraîneur Hrvoje Horvat (l'adjoint du démissionnaire Lino Cervar) et pourrait au nom de "l'union sacrée" retrouver les mêmes vertus qui en 2020, lui avaient permis de devenir vice-championne d'Europe. « Jusque-là, poursuit "Mika" Guigou, la France (au Mondial) et la Croatie (à l'Euro) sont des 4 équipes, les seules à avoir atteint le dernier carré sur les deux dernières compétitions. Quand tu montres que tu es capable d'une telle domination, c’est que forcément il y a quelque chose de fort dans chacune des deux. En Egypte, par rapport au 1er succès face à la Norvège, le G.A.P s'est avéré très important pour la suite. Quoi qu’il se passe durant ce 1er match, dans le bon ou le mauvais sens, il faudra vraiment se concentrer sur tous les ballons pour soit faire la différence, soit en tout cas ne pas prendre un trop gros éclat.» Et ce sont dans ces circonstances peut-être tendues, que l'impact du public, qui plus est à domicile, aurait revêtu une importance capitale. D'ailleurs quand Montpellier et son Aréna avaient été choisies pour abriter le TQO français, la décision avait été unanimement accueillie. La Covid et tout son flot de contraintes ont perturbé l'organisation. De vendredi à dimanche, six rencontres sont programmées et l'imposant édifice planté en bordure de la route des plages et qui aurait pu recevoir un maximum de 10 000 spectateurs par soirée, résonnera comme une coquille vide. « C’est clair qu’on n’aura pas ce coup de main du public et il faut faire avec, regrette un brin fataliste, Luc Abalo. C'est navrant mais si on y pense trop, cela peut nous perturber. Avec des tribunes bien garnies, on se serait senti un peu plus à la maison.» Même sentiment de frustration du côté de celui pour qui les lieux n'ont aucun secret. Surtout quand on a passé vingt ans au MHB et que cette route de Perols est celle qui conduit aux stations balnéaires de la région. «Evidemment que c’est une déception de savoir que tu ne vas pas communier avec les supporters, ne pas voir tous les amis, soupire Michaël Guigou. Je me retrouve dans une bulle à 500m de la maison, sans pouvoir voir ni ma femme ni ma fille, sans pouvoir échanger avec ceux que j'aime. Il manquera cette ferveur qui aurait rendu l'évènement grandiose. Malheureusement, on s'est habitué à ce type de contexte depuis plusieurs mois. Il faut que j’oublie un peu cette frustration. Une fois sur le terrain, je suis persuadé que je serai concentré pour la qualification. » Et pour un billet pour une cinquième olympiade, ce qui ferait de l'Aptois de naissance, le handballeur recordman des participations à l'évènement planétaire. 



Une vie de bohême pour "Lucio"

L'été dernier, Luc Abalo a quitté le PSG pour la Norvège et signé à Elverum. Parfait pour lui, le club de la ville située à 2h au nord d'Oslo avait gagné son billet en Ligue des Champions et lui permettait de garder le contact avec le haut niveau, se retrouvant même dans la poule de Paris. A son arrivée, il avait été accueilli avec les honneurs dus à sa carte de visite internationale. 

 

Seulement voilà. Lors du dernier trimestre, les autorités norvégiennes ont durci les contraintes liées à la Covid et en janvier, de retour du Mondial, Luc s'est vu carrément interdire l'entrée au royaume. Il a pu disputer les déplacements européens avec ses partenaires mais aucun match à domicile. Situation ubuesque puisque le Français habite et exerce son métier de handballeur à Elverum.  

 

Depuis plusieurs semaines, il est en transit avec un sac ou deux pour seuls bagages. Très peu d'étrangers sont actuellement invités à se rendre en Norvège et la situation peut s'éterniser. «Après les 3 matches du TQO, je sais que j’aurai deux semaines où je vais devoir m’entraîner tout seul, je ne sais pas si je vais rentrer en Norvège, j’essaie de profiter au maximum des regroupements collectifs. La situation est difficile à cause du Covid, et face à un quotidien qui a changé les habitudes, il faut rester fort. » Au point de prendre la situation avec la plus grande philosophie. « Ne pas se poser de questions. Vivre au jour le jour, profiter, se reposer un peu l’esprit et le corps et une fois qu’on est sur le terrain, se donner à fond. Se plaindre n’est pas la solution. On aurait pourtant ce droit, comme tous ceux qui vivent cette pandémie, de manière très particulière pour le boulot. Nous, on a la chance de pouvoir jouer au handball, de vivre à la fois passion et métier donc il faut faire abstraction des tracas.» Sur un plan sportif, malgré son classement à la dernière place du groupe A, le club norvégien pourra disputer les 8èmes de finale de la compétition contre un mastodonte, 1er du groupe B, le FC Barcelone. 

 
 

Abalo - Guigou... Stop ou Encore ?  

En Attendant le TQO

jeudi 11 mars 2021 - © Yves Michel

 9 min 0 de lecture

Avec respectivement 273 et 294 sélections à leur actif, Luc Abalo et Michaël Guigou sont les handballeurs en exercice les plus capés de l'équipe de France. Du moins parmi ceux retenus pour participer au TQO qui débute vendredi à Montpellier. Nikola Karabatic en convalescence en totalise lui, 313. Les deux ailiers, amis de toujours savent que la retraite internationale approche. Une question de jours, de mois ? Tout va dépendre de la prestation proposée en cette fin de semaine par l'équipe tricolore.

Nikola Karabatic aurait été de la partie et aurait intégré pour une énième fois, le trio magique. Celui des plus capés, derniers représentants d’une période dorée de l’équipe de France où l’insouciance régnait depuis les tribunes lorsqu'au coup d'envoi, après les hymnes, les Bleus prenaient possession du parquet. "Niko" opéré d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit en octobre 2020 et encore en convalescence suivra tout cela confortablement installé devant son écran de télévision. Luc Abalo et Michaël Guigou eux, ont tout simplement pour mission dès ce vendredi, de tout faire pour que l’aventure se poursuive à Tokyo en plein été (24 juillet au 8 août pour le hand). Le passage obligé par l’Aréna de Montpellier et la tâche qui attend les deux désormais vétérans tricolores, est largement à la portée de la sélection. Même si elle devra se méfier des trois adversaires qui lui seront proposés. La Croatie (vendredi), la Tunisie (samedi) le Portugal (dimanche). 

 
 
 

Abalo-Guigou. Destins indissociables. Ces deux là auraient pu évoluer dans le même club mais la vie en a décidé autrement. C’est cette histoire de l’équipe de France qui les a rapprochés au point de faire dès 2007, chambre commune. Aucun sous-entendu, chacun son lit, chacun ses petites habitudes qui pour certaines ont disparu au fil du temps mais surtout une complicité et une amitié jamais désavouées. Luc Abalo 36 ans – Michaël Guigou 39 ans se délectent encore des moments qu’ils passent ensemble. Aussi surtout parce qu’ils savent que ce sont les derniers. Le tout est de savoir quand ? Justement, en cette fin de semaine, c'est à Montpellier que l'aventure peut se poursuivre au moins jusqu'à l'été ou tout simplement, s'arrêter brutalement. « Je pars du principe que si dans la vie on réfléchit trop à ce qui pourrait mal se passer, inévitablement, ça se passe mal, ponctue "Lucio". Je n’y pense donc pas et je préfère surtout envisager l’après. L’espoir de jouer les J.O et voir mon équipe et ceux qui la supportent heureux.» Le ton est donné, l'ailier droit exilé cette saison en Norvège à Elverum où il n'a pas choisi la facilité (voir plus bas) est fidèle à son image. Son co-locataire lui, s'est préparé à toutes les éventualités. « C’est vrai, ce week-end, cela peut-être mes tout derniers matches chez les Bleus et derrière par contre, cela peut être très certainement ma dernière compétition. Donc oui, j'ai réfléchi à la question. Je suis ultra motivé par rapport à cela malgré quelques incertitudes car on ne sait pas encore totalement dans quelles conditions les JO pourront se dérouler ? Mais j'ai envie que ce week-end, tout le monde puisse vivre des moments forts.» Voilà très exactement 13 ans que l'équipe de France masculine ne s'était pas retrouvée dans pareille situation. Forcée de passer par un Tournoi de Qualification Olympique. 



Fin mai 2008, dans un Bercy survolté, cela lui avait plutôt bien réussi puisqu'elle n'avait fait qu'une bouchée des trois adversaires proposés (Tunisie, Espagne, Norvège). Et les deux complices qui deux ans plus tôt, s'étaient enrichis d'or fin lors du championnat d'Europe en Suisse, avaient largement contribué à l'oeuvre collective. « Le contexte était pourtant différent, tempère Michaël Guigou. Car en 2008 je pense qu’on était au-dessus. On était sur une autre dynamique de domination. Même si on a réalisé une dernière belle compét, là ça va être la guerre pendant trois jours, en plus avec un 1er match contre la Croatie qui compte dans ses rangs, beaucoup de joueurs d’expérience. Je pense que cela ne sert à rien de s’appuyer sur ce qui s’est passé dans le passé. Même si le rythme des trois matches en trois jours est toujours d'actualité. Peut-être que tout se jouera dimanche sur la dernière rencontre face au Portugal ? Il va falloir être fort physiquement et mentalement.» Techniquement, l'équipe de France qui aux dires de son entraîneur principal Guillaume Gille, « est encore en chantier», sort d'un Mondial en Egypte où certes la 4ème place, celle au pied du podium est la pire qui soit mais dont le bilan est loin d'être catastrophique. Surtout un an après la "Bérézina" de l'Euro. « On n'a pas eu le temps de tout débriefer, confesse Luc Abalo. J'ai visionné la demi-finale perdue contre la Suède. A moments donnés, on revient à un but (en début de 2ème MT). Dans l'instant qui a suivi, on ne parvient pas à égaliser. Je me suis dit, ce sont ces questions qu'il faut se poser et ces manques sur lesquels il faut insister. Mieux gérer nos temps faibles. De toute façon, cela ne va servir à rien de graduer chaque adversaire car si vendredi et samedi, tout se passe bien, on est qualifié. Il ne faut rien calculer et penser qu'il existe des différences entre telle ou telle équipe. Il faudra jouer tous les ballons comme si c’était les derniers du match. Eviter de prendre des buts faciles, mettre le doute dans la tête de ceux d'en-face. Courir après le score pompe beaucoup d’énergie donc il faut que tout le monde évolue à son niveau.» En Egypte, la France avait attaqué par la Norvège qui était sensée être l'adversaire le plus relevé de son groupe. 

Vendredi, à Montpellier, elle retrouvera la Croatie qui malgré une gestion calamiteuse en Egypte, s'est depuis, regroupée autour de son nouvel entraîneur Hrvoje Horvat (l'adjoint du démissionnaire Lino Cervar) et pourrait au nom de "l'union sacrée" retrouver les mêmes vertus qui en 2020, lui avaient permis de devenir vice-championne d'Europe. « Jusque-là, poursuit "Mika" Guigou, la France (au Mondial) et la Croatie (à l'Euro) sont des 4 équipes, les seules à avoir atteint le dernier carré sur les deux dernières compétitions. Quand tu montres que tu es capable d'une telle domination, c’est que forcément il y a quelque chose de fort dans chacune des deux. En Egypte, par rapport au 1er succès face à la Norvège, le G.A.P s'est avéré très important pour la suite. Quoi qu’il se passe durant ce 1er match, dans le bon ou le mauvais sens, il faudra vraiment se concentrer sur tous les ballons pour soit faire la différence, soit en tout cas ne pas prendre un trop gros éclat.» Et ce sont dans ces circonstances peut-être tendues, que l'impact du public, qui plus est à domicile, aurait revêtu une importance capitale. D'ailleurs quand Montpellier et son Aréna avaient été choisies pour abriter le TQO français, la décision avait été unanimement accueillie. La Covid et tout son flot de contraintes ont perturbé l'organisation. De vendredi à dimanche, six rencontres sont programmées et l'imposant édifice planté en bordure de la route des plages et qui aurait pu recevoir un maximum de 10 000 spectateurs par soirée, résonnera comme une coquille vide. « C’est clair qu’on n’aura pas ce coup de main du public et il faut faire avec, regrette un brin fataliste, Luc Abalo. C'est navrant mais si on y pense trop, cela peut nous perturber. Avec des tribunes bien garnies, on se serait senti un peu plus à la maison.» Même sentiment de frustration du côté de celui pour qui les lieux n'ont aucun secret. Surtout quand on a passé vingt ans au MHB et que cette route de Perols est celle qui conduit aux stations balnéaires de la région. «Evidemment que c’est une déception de savoir que tu ne vas pas communier avec les supporters, ne pas voir tous les amis, soupire Michaël Guigou. Je me retrouve dans une bulle à 500m de la maison, sans pouvoir voir ni ma femme ni ma fille, sans pouvoir échanger avec ceux que j'aime. Il manquera cette ferveur qui aurait rendu l'évènement grandiose. Malheureusement, on s'est habitué à ce type de contexte depuis plusieurs mois. Il faut que j’oublie un peu cette frustration. Une fois sur le terrain, je suis persuadé que je serai concentré pour la qualification. » Et pour un billet pour une cinquième olympiade, ce qui ferait de l'Aptois de naissance, le handballeur recordman des participations à l'évènement planétaire. 



Une vie de bohême pour "Lucio"

L'été dernier, Luc Abalo a quitté le PSG pour la Norvège et signé à Elverum. Parfait pour lui, le club de la ville située à 2h au nord d'Oslo avait gagné son billet en Ligue des Champions et lui permettait de garder le contact avec le haut niveau, se retrouvant même dans la poule de Paris. A son arrivée, il avait été accueilli avec les honneurs dus à sa carte de visite internationale. 

 

Seulement voilà. Lors du dernier trimestre, les autorités norvégiennes ont durci les contraintes liées à la Covid et en janvier, de retour du Mondial, Luc s'est vu carrément interdire l'entrée au royaume. Il a pu disputer les déplacements européens avec ses partenaires mais aucun match à domicile. Situation ubuesque puisque le Français habite et exerce son métier de handballeur à Elverum.  

 

Depuis plusieurs semaines, il est en transit avec un sac ou deux pour seuls bagages. Très peu d'étrangers sont actuellement invités à se rendre en Norvège et la situation peut s'éterniser. «Après les 3 matches du TQO, je sais que j’aurai deux semaines où je vais devoir m’entraîner tout seul, je ne sais pas si je vais rentrer en Norvège, j’essaie de profiter au maximum des regroupements collectifs. La situation est difficile à cause du Covid, et face à un quotidien qui a changé les habitudes, il faut rester fort. » Au point de prendre la situation avec la plus grande philosophie. « Ne pas se poser de questions. Vivre au jour le jour, profiter, se reposer un peu l’esprit et le corps et une fois qu’on est sur le terrain, se donner à fond. Se plaindre n’est pas la solution. On aurait pourtant ce droit, comme tous ceux qui vivent cette pandémie, de manière très particulière pour le boulot. Nous, on a la chance de pouvoir jouer au handball, de vivre à la fois passion et métier donc il faut faire abstraction des tracas.» Sur un plan sportif, malgré son classement à la dernière place du groupe A, le club norvégien pourra disputer les 8èmes de finale de la compétition contre un mastodonte, 1er du groupe B, le FC Barcelone. 

 
 

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