Les Nantais ne vont certainement pas bouder leur plaisir même si dans le money-time, Paris a bien failli semer le doute pour refaire son retard de trois buts et pourquoi pas égaliser ou même s’imposer. C’eut été cruel au vu de la somme d’efforts que les joueurs du H avaient pu produire jusque-là et il n’en a rien été. Ils ont tenu et arraché un succès qui certes ne les remettra pas dans la course au titre mais qui est lourd de symbole. Le PSG restait sur 43 matches de rang sans défaite et le dernier revers remontait au 12 mai 2019 à Saint Raphaël. Et puis Nantes qui avait perdu sur blessure la semaine dernière, l’emblématique Rock Feliho a produit une prestation de haut niveau. Notamment en défense avec dans l’axe un duo Cavalcanti-Pechmalbec très efficace et surtout Emil Nielsen dans ses cages. Auteur de 15 arrêts sur l’ensemble de la rencontre, le Danois a été un véritable baromètre. C’est lorsqu’il a commencé à mettre en échec les velléités parisiennes que ses partenaires ont pris l’ascendant.
Car leur entame a été catastrophique. Surpris par un PSG en mode « pied au plancher » qui a su exploiter les accélérations et les changements d’orientation de Luc Steins et tous les ballons gagnés par Vincent Gérard. A l’instar de son vis-à-vis nordique, le portier de l’équipe de France va se montrer à son avantage. Notamment à 6 mètres où Valero Rivera sera souvent en situation d’échec. Le scénario ressemblait à celui de la confrontation face à Montpellier. Paris avait fait très vite la différence (9-5 à la 15ème) et le H avait eu du mal à digérer ce handicap. L’impression de maîtrise va abandonner le camp parisien. La fraîcheur manquait à ceux qui d’habitude se montrent décisif. Les défenseurs nantais se montraient plus agressifs qu’ils ne l’avaient été, les Parisiens eux, plus maladroits et plus apathiques. Seul Vincent Gérard assurait le minimum syndical. Ce qui ne va pas suffire puisqu’en dix minutes, les joueurs de la capitale vont dilapider leur crédit et encaisser un 6-0 (9-11 à la 25ème). Prandi, Hansen, Rémili… l’attaque parisienne était devenue muette.
Avec une longueur d’avance à la pause (12-13), les Nantais allaient-ils trouver les ressources pour maintenir le niveau qui avait été le leur dans ce dernier quart d’heure du 1er acte ?
Ils ne vont même pas se poser de questions et jauger les intentions adverses. Ils vont tout simplement prendre le jeu à leur compte. Traduction immédiate avec trois puis quatre buts d’écart au tableau d’affichage (14-18 à la 39ème). Le PSG était bien trop lent pour espérer mieux. Aymeric Minne (notre photo de tête) était à la manœuvre et la relation entre la base arrière et les pivots fonctionnait parfaitement. Ajoutez au tableau, la prestation de Nielsen, et Nantes restait devant. Un soupçon de révolte va animer le groupe parisien mais Grébille puis Ferran Solé vont se heurter au portier danois. Le H pliait mais ne rompait pas et exploitait surtout les mauvais choix du PSG. Pourtant, dans le money-time, les hommes de Raul Gonzalez, piqués au vif vont refaire une partie de leur retard. Mais après un final plutôt confus, le succès va rester dans le camp nantais (24-25). Ce succès à Coubertin met fin à un passage compliqué en championnat. C’est aussi un coup de semonce pour Paris qui sans éprouver la moindre inquiétude au classement de la Starligue devra se tenir sur ses gardes pour ce qui va suivre. Il y aura une finale de coupe de France face à Montpellier sur un match sec et surtout une double marche à ne pas rater pour accéder à un Final Four européen. Sans oublier que les Nantais sont eux aussi concernés par la Ligue des Champions. Finalement ce dimanche est riche d’enseignements pour les uns comme les autres.
Aix n'y arrive pas à Ivry, Chartres s'impose à Dunkerque
Si Nantes est allé s’imposer à Coubertin, à une dizaine de kilomètres de la porte de St Cloud, Pays d’Aix un autre prétendant au podium a passé une bien mauvaise après-midi à Ivry. Après avoir dominé pendant le 1er quart d’heure (4-7 à la 13ème), les hommes de Thierry Anti ont pris un 5-0 en moins de 7 minutes et ils ne plus se détacher. Perdant des ballons, ajustant mal leurs tirs et tombant sur un Mate Sunjic très inspiré devant ses cages (16 arrêts sur l’ensemble). A 9 minutes du terme, les Ivryens allaient même porter leur avance à six buts ! Aix fera le nécessaire pour revenir et penser arracher le partage des points avec une dernière réalisation du pivot Inaki Pecina à 4 secondes du buzzer. C’était sans compter sur Hamza Kablouti, héros du jour qui va tromper la vigilance de Rok Zaponsek, le portier slovène arrivé dans la semaine à Aix et qui n’aura pas démérité avec 13 arrêts au total. Sauf que le dernier eut été décisif !
Dans l’autre rencontre de la journée, Chartres qui a dominé la 1ère période est allé s’imposer à Dunkerque qui a fait jeu égal en 2ème. Mais comme à Ivry, le scénario a été semblable mais en sens inverse. Le gaucher chartrain Nikola Jukic inscrivant le but victorieux à 20 secondes de la sirène (28-29)
Le diaporama du match PSG - Nantes par Céline Dély