Un seul match était à enjeu et non des moindres, une montée directe en Lidl Starligue sans passer par le rattrapage. Et cet enjeu, source d'une légitime crispation entraperçue les vingt premières minutes à Nancy, Saran l'a parfaitement assimilé. A la peine dans le premier tiers du match (8-6 / 13-10, 20°), Luka Groff, Elvar Asgeirsson (5/6) et Théo Muller trouvant les espaces dans un mur aux briques un tantinet disjointes, les Septors se sont mis petit à petit au niveau des nancéiens (Yann Ducreux 8/9) diablement efficaces devant (17 buts sur 21 tirs à 80%). Arrivée à point nommée pour Nancy en perte de vitesse, la pause confirme la tendance. De 17-17 (29°), le tableau d'affichage passe à 17-21 (37°), l'oeuvre du trio infernal saranais, Quentin Eymann surpuissant (8/11), Théo Avelange Demouge métronome (8/9) et Hadrien Ramond (photo ci-dessous) rageur face à "l'indélicatesse" de ses ex collègues de travail. Le temps mort posé par Benjamin Braux remet provisoirement les lorrains dans le sens de la marche (22-22, 44°). Mais, limitant les rotations, l'absence de Marius Randriantseheno et le rendement limité de Danijel Vukicevic se font sentir. Et si Kristijan Jurisic (10 arrêts à 33%) retarde l'échéance, ça ne suffit pas à combler les manques. Entre pertes de balle (8 en 2° période, 13 au total) et tirs manqués (9 en 2° période, 13 au total), Nancy, contraint et forcé, finit par laisser Saran filer vers l'élite, cinq ans après l'avoir quittée.
A lire, l'interview exclusive de Fabien Courtial, le manager général des Septors de Saran, ICI
Meilleur barragiste (3°), Nancy devra vite se remettre de cette petite déception. Car contrairement au barragiste le mieux classé (qui, en cas de victoire en barrages, lui offrirait Pontault en demi-finale à Créteil), les trois autres se sont baladés dans la dernière heure de jeu de la saison régulière. A part Dijon (Marc Poletti 7/9, photo ci-dessous) adversaire dès mercredi de Nancy, légèrement chahuté en fin de match par Valence (Adrien Vergely 8/12) après avoir compté jusqu'à huit buts d'avance (27-19, 42°), Massy et Cherbourg les autres barragistes (et futurs adversaires) ont conclu leur sortie par une large victoire. Le festival offensif (79 buts marqués !) a tourné en faveur de Massy. Logique, Angers ajoutant la cuillère de bois des défenses à sa dernière place...
Photo Eric Bontemps
Si cette ouverture d'esprit offensif a profité aux attaquants, à Simon Lavialle (11/17) ou Grigorios Ioannou (9/12) côté angevin, à Junior Réault (6/7), Edson Imare (6/7) ou Florent Suretet (5/6) côté essonnien, ça a fait beaucoup de torts à des gardiens réduits au rôle de figurants. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse... Une ivresse que la deuxième meilleure défense de ProLigue (681 buts encaissés) devra éviter mercredi face à son immédiat successeur, Cherbourg (693). En recevant Besançon (Djuro Karanovic 6/7), les mauves avaient besoin de se rassurer, une semaine après avoir été battus à Valence. L'ont ils été ? P't'être bien qu'oui, p't'être bien qu'non... Une réponse de normand pour qualifier un succès qui, vite dessiné (7-4, 12° / 16-10, 24°), a révélé les lacunes récurrentes de la JSC.
Photo Valentin Leflamand
Des difficultés principalement offensives, l'énorme travail abattu et l'incroyable talent de Lucas Vanègue ne masquant pas les errances de ses collègues de l'arrière. Si, fidèle à lui-même, le bondissant et généreux Chérubin Tabanguet a rendu une copie honorable (6/10), ni Lior Gurman (0/2, photo ci-dessus) son alter ego à gauche, ni Jonas Burud (1/6) à droite n'ont démontré une capacité à être dangereux et efficace à longue distance. Mercredi à Massy, les mauves ne pourront pas uniquement s'en remettre à leurs seuls avants (Williams Manebard 6/6, John Nkonda 5/8) ou à leurs deux agitateurs de jeu (Hakon Ekren 4/4, Lucas Vanègue 5/8, photo ci-dessous). Et face à une défense harcelant et châtiant les impertinents osant s'aventurer dans les neuf mètres, il faudra forcément performer de loin.
Photo Valentin Leflamand
Les autres matches
Si dans le derby Alsace-Lorraine, Strasbourg (Yvan Gérard 5/6) a dû attendre 25 minutes (13-12, 25°) pour briser la résistance de Sarrebourg (Lucas Hubert 5/8) et prendre le large (23-17, 38°), la décision fut beaucoup plus longue pour Nice. Et pas qu'un peu puisqu'à un quart d'heure de la fin, le Cavigal (Jérémi Pirani 8/9) pointait à cinq unités de Billère (22-27, 44°). Le final tonitruant des niçois aura raison du courage de béarnais (Jérémy Vergely 8/12) submergés par la vague méditerranéenne.
Programme des barrages
Dijon-Nancy mercredi 19 mai à 20H
Massy-Cherbourg mercredi 19 mai à 20H
Nancy-Dijon samedi 22 mai à 17H30
Cherbourg-Massy samedi 22 mai à 20H
Le Diaporama de Nancy - Saran par Christophe Devoitine