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Rock Feliho ne veut pas partir sans un dernier trophée

Champion's League

lundi 7 juin 2021 - © Yves Michel

 6 min 22 de lecture

C'est un des piliers du HBC Nantes qui en fin de semaine va tout simplement tirer sa révérence. A presque 39 ans dont 11 sous les couleurs du "H" et 20 dans le professionnalisme, Rock Feliho décide de mettre un terme à sa carrière. Et pour que la fête soit totale, le capitaine nantais conduira l'équipe qui ce samedi affronte le Barça en demi-finale de la Ligue des Champions. Gagner la plus belle des épreuves serait un sacré cadeau de départ !

La semaine qui débute peut se conclure sur un feu d’artifice, un final en apothéose pour le handball français puisque deux clubs, le Paris St Germain et Nantes participent au carré final de la Ligue des Champions. Ce sera dès samedi à Cologne, malheureusement à huis clos. Le PSG affrontera les Danois d’Aalborg, le "H" se frottera au FC Barcelone. A cette occasion (pour espérons-le, la finale), Rock Feliho portera pour la dernière fois le maillot nantais. A 39 ans, le défenseur et capitaine nantais, arrivé en Loire-Atlantique en 2010, a décidé de mettre un terme à une carrière bien remplie. La fidélité récompense un homme droit et sur qui on peut compter et un ultime trophée européen serait une juste récompense.

Cette décision d’arrêter a-t-elle été mûrement réfléchie ? 
C’est un constat qui a été facile à faire. Pour que je m’épanouisse et que je joue, il fallait que plusieurs paramètres soient réunis et surtout si je me voyais continuer, le seul endroit, c’était à Nantes. Mais j’ai bien compris que le staff sportif voulait passer à autre chose. J’aurais pu insister pour obtenir une prolongation mais je n’aurais certainement pas obtenu ce que je voulais derrière. Si c’est pour être dans un placard et faire de la figuration, non merci. Ça me permet de finir de la meilleure manière possible, tout en haut. 

En mai, lorsque tu te blesses au genou, tout le monde pense que c’est le coup d’arrêt. Tu avais évoqué cette prolongation d’une saison…
Oui c’est vrai mais je ne voulais pas que cela se termine ainsi. Dans un quasi anonymat, une salle vide, sans connaître finalement ce qu’on va vivre en cette fin de semaine. Heureusement, la blessure était moins grave que prévue, et même si la saison a été particulière à cause de la Covid, je la bouclerai normalement. 

20 ans chez les pros, 11 à Nantes, que va-t-il te manquer le plus ? 
Déjà, je ne vais pas vivre avec des regrets. Je suis décidé à passer à autre chose même s’il va me falloir un temps d’adaptation à cette nouvelle vie. C’est sûr que ne plus me retrouver au quotidien avec mes coéquipiers, ces émotions que seul le sport peut te procurer vont me manquer, ce qui me touche le plus, c’est aussi cette relation avec le public et à Nantes, il a toujours été là. Même dans cette période compliquée. 

Tu as aussi grandi avec le "H" avec peut-être les dernières années comme les meilleures ?

Je ne ferai pas de différence. Tout ce que j'ai vécu ici a été intense. Tu sais, quand pour la 1ère fois de l’histoire du club, on se qualifie pour une coupe d’Europe (2011), c’est un grand moment. La finale de Ligue des Champions (en 2018 perdue face à Montpellier), c’est incroyable d’y avoir participé mais la victoire en finale de la coupe de France à Bercy (2017), ça l’est tout autant.  Etre encore là à ce niveau avec deux participations au Final Four de la LDC, je me dis que c’est géant. On est Nantes… on n’a pas les moyens du PSG. Faire partie des plus grands clubs au monde, c’est vraiment une fierté. 

En début de saison, avec son lot de blessés, c’était loin d’être évident…
C’est là que tu vois que le club a de solides fondations. Même si on n’a encore rien gagné, on doit se satisfaire de notre saison. En Ligue des Champions par exemple, on a fait de sacrées performances, on avait confiance en nous et on n’est pas là par hasard. Quand en début de saison, tu intègres tous ces jeunes, on sait ce qu’on fait. Ils se sont fondus dans le collectif et ont permis au club de rester ambitieux. 

C’est une page qui va se tourner, et pour toi, et quelques autres ? 
Valero (Rivera) par exemple, c’est un historique. On est arrivé la même année et je pense qu’il sera très bon pour reprendre le flambeau. Mais c’est sûr, c’est une nouvelle page qui va s’écrire. Que ce soit Olivier Nyokas, Gurbindo, Arnaud (Siffert), Cyril (Dumoulin photo ci-dessous) sans oublier Thierry (Anti) et certains autres, ça fait partie des mecs qui  ont aidé le club à franchir un cap. J’ai vécu toutes les étapes de l’évolution du club. Le moment où tout a basculé. Ça correspond à cette même année où beaucoup de choses arrivent en même temps (2017)




Il était question des jeunes, cela montre qu’il y a une certaine réserve au "H" ? 
Oui, c’est ça qui est génial car cela qui te motive aussi. Je n’avais pas l’intention de leur faciliter la tâche (sourires) et bien leur montrer qu’une carrière chez les pros, ce n’est pas simple. J’en ai vu passé un certain nombre et même si certains ne sont pas restés, beaucoup ont progressé au H et ont surtout fait un sacré parcours. 

L’éclosion d’un gars comme Théo Monar, ça doit te faire plaisir non ? 
Bien-sûr ! Le staff lui a confié des responsabilités et il les assume parfaitement. Pour assurer la pérennité du club, c’est essentiel d’avoir de tels éléments. C’est une pépite qui en quelques mois a montré de très belles choses. 

L’immédiat, ce sera donc ce Final Four et Barcelone en demi, vous n’aurez rien à perdre…
Cela peut être vu de cette façon mais on n’y va qu’avec une seule ambition : revenir avec le Trophée. OK, ils sont favoris mais on a autant de chances qu’eux de réaliser un exploit. Deux matches en deux jours, il peut se passer plein de choses. 

La frustration de 2018 peut-elle être un moteur ? 
On est 5-6 à avoir vécu cette finale et c’est quelque chose qui va nous servir. On a appris de nos erreurs et il faut y aller conscient de notre force, sans complexe et avec la ferme intention d’aller gagner deux matches. En tout cas, on va tout faire pour après coup, ne pas avoir de regrets. Peut-être que Barcelone nous battra mais on va leur rendre la tâche très difficile ! 

Pour renforcer l’après carrière, tu as décidé de reprendre les études…
Quand je suis passé pro, je me suis vite rendu compte que c’était difficile de faire des études en même temps. Je suis arrivé en licence (en management des organisations sportives). Pendant le confinement, j’ai décidé de préparer ce qui allait suivre. J’avais envie d’atteindre le maximum. J’ai donc préparé un master à l’EM Lyon. 

Plus concrètement ? 
L’idée était de pouvoir choisir librement ma voie et surtout de faire valoir ma compétence. Il y a peu de chances que ça soit sur le volet sportif mais la reconversion va se dérouler au sein du H. On me retrouvera en costard dans l’organigramme (sourires).

A quel poste ? 
Cela reste à définir. 



Les demi-finales de Ligue des Champions ce samedi à la Lanxess Arena de Cologne 
15h15      PSG Handball - AALBORG Handbold (Dan)
18h00      BARçA (Esp) - HBC NANTES

Rock Feliho ne veut pas partir sans un dernier trophée 

Champion's League

lundi 7 juin 2021 - © Yves Michel

 6 min 22 de lecture

C'est un des piliers du HBC Nantes qui en fin de semaine va tout simplement tirer sa révérence. A presque 39 ans dont 11 sous les couleurs du "H" et 20 dans le professionnalisme, Rock Feliho décide de mettre un terme à sa carrière. Et pour que la fête soit totale, le capitaine nantais conduira l'équipe qui ce samedi affronte le Barça en demi-finale de la Ligue des Champions. Gagner la plus belle des épreuves serait un sacré cadeau de départ !

La semaine qui débute peut se conclure sur un feu d’artifice, un final en apothéose pour le handball français puisque deux clubs, le Paris St Germain et Nantes participent au carré final de la Ligue des Champions. Ce sera dès samedi à Cologne, malheureusement à huis clos. Le PSG affrontera les Danois d’Aalborg, le "H" se frottera au FC Barcelone. A cette occasion (pour espérons-le, la finale), Rock Feliho portera pour la dernière fois le maillot nantais. A 39 ans, le défenseur et capitaine nantais, arrivé en Loire-Atlantique en 2010, a décidé de mettre un terme à une carrière bien remplie. La fidélité récompense un homme droit et sur qui on peut compter et un ultime trophée européen serait une juste récompense.

Cette décision d’arrêter a-t-elle été mûrement réfléchie ? 
C’est un constat qui a été facile à faire. Pour que je m’épanouisse et que je joue, il fallait que plusieurs paramètres soient réunis et surtout si je me voyais continuer, le seul endroit, c’était à Nantes. Mais j’ai bien compris que le staff sportif voulait passer à autre chose. J’aurais pu insister pour obtenir une prolongation mais je n’aurais certainement pas obtenu ce que je voulais derrière. Si c’est pour être dans un placard et faire de la figuration, non merci. Ça me permet de finir de la meilleure manière possible, tout en haut. 

En mai, lorsque tu te blesses au genou, tout le monde pense que c’est le coup d’arrêt. Tu avais évoqué cette prolongation d’une saison…
Oui c’est vrai mais je ne voulais pas que cela se termine ainsi. Dans un quasi anonymat, une salle vide, sans connaître finalement ce qu’on va vivre en cette fin de semaine. Heureusement, la blessure était moins grave que prévue, et même si la saison a été particulière à cause de la Covid, je la bouclerai normalement. 

20 ans chez les pros, 11 à Nantes, que va-t-il te manquer le plus ? 
Déjà, je ne vais pas vivre avec des regrets. Je suis décidé à passer à autre chose même s’il va me falloir un temps d’adaptation à cette nouvelle vie. C’est sûr que ne plus me retrouver au quotidien avec mes coéquipiers, ces émotions que seul le sport peut te procurer vont me manquer, ce qui me touche le plus, c’est aussi cette relation avec le public et à Nantes, il a toujours été là. Même dans cette période compliquée. 

Tu as aussi grandi avec le "H" avec peut-être les dernières années comme les meilleures ?

Je ne ferai pas de différence. Tout ce que j'ai vécu ici a été intense. Tu sais, quand pour la 1ère fois de l’histoire du club, on se qualifie pour une coupe d’Europe (2011), c’est un grand moment. La finale de Ligue des Champions (en 2018 perdue face à Montpellier), c’est incroyable d’y avoir participé mais la victoire en finale de la coupe de France à Bercy (2017), ça l’est tout autant.  Etre encore là à ce niveau avec deux participations au Final Four de la LDC, je me dis que c’est géant. On est Nantes… on n’a pas les moyens du PSG. Faire partie des plus grands clubs au monde, c’est vraiment une fierté. 

En début de saison, avec son lot de blessés, c’était loin d’être évident…
C’est là que tu vois que le club a de solides fondations. Même si on n’a encore rien gagné, on doit se satisfaire de notre saison. En Ligue des Champions par exemple, on a fait de sacrées performances, on avait confiance en nous et on n’est pas là par hasard. Quand en début de saison, tu intègres tous ces jeunes, on sait ce qu’on fait. Ils se sont fondus dans le collectif et ont permis au club de rester ambitieux. 

C’est une page qui va se tourner, et pour toi, et quelques autres ? 
Valero (Rivera) par exemple, c’est un historique. On est arrivé la même année et je pense qu’il sera très bon pour reprendre le flambeau. Mais c’est sûr, c’est une nouvelle page qui va s’écrire. Que ce soit Olivier Nyokas, Gurbindo, Arnaud (Siffert), Cyril (Dumoulin photo ci-dessous) sans oublier Thierry (Anti) et certains autres, ça fait partie des mecs qui  ont aidé le club à franchir un cap. J’ai vécu toutes les étapes de l’évolution du club. Le moment où tout a basculé. Ça correspond à cette même année où beaucoup de choses arrivent en même temps (2017)




Il était question des jeunes, cela montre qu’il y a une certaine réserve au "H" ? 
Oui, c’est ça qui est génial car cela qui te motive aussi. Je n’avais pas l’intention de leur faciliter la tâche (sourires) et bien leur montrer qu’une carrière chez les pros, ce n’est pas simple. J’en ai vu passé un certain nombre et même si certains ne sont pas restés, beaucoup ont progressé au H et ont surtout fait un sacré parcours. 

L’éclosion d’un gars comme Théo Monar, ça doit te faire plaisir non ? 
Bien-sûr ! Le staff lui a confié des responsabilités et il les assume parfaitement. Pour assurer la pérennité du club, c’est essentiel d’avoir de tels éléments. C’est une pépite qui en quelques mois a montré de très belles choses. 

L’immédiat, ce sera donc ce Final Four et Barcelone en demi, vous n’aurez rien à perdre…
Cela peut être vu de cette façon mais on n’y va qu’avec une seule ambition : revenir avec le Trophée. OK, ils sont favoris mais on a autant de chances qu’eux de réaliser un exploit. Deux matches en deux jours, il peut se passer plein de choses. 

La frustration de 2018 peut-elle être un moteur ? 
On est 5-6 à avoir vécu cette finale et c’est quelque chose qui va nous servir. On a appris de nos erreurs et il faut y aller conscient de notre force, sans complexe et avec la ferme intention d’aller gagner deux matches. En tout cas, on va tout faire pour après coup, ne pas avoir de regrets. Peut-être que Barcelone nous battra mais on va leur rendre la tâche très difficile ! 

Pour renforcer l’après carrière, tu as décidé de reprendre les études…
Quand je suis passé pro, je me suis vite rendu compte que c’était difficile de faire des études en même temps. Je suis arrivé en licence (en management des organisations sportives). Pendant le confinement, j’ai décidé de préparer ce qui allait suivre. J’avais envie d’atteindre le maximum. J’ai donc préparé un master à l’EM Lyon. 

Plus concrètement ? 
L’idée était de pouvoir choisir librement ma voie et surtout de faire valoir ma compétence. Il y a peu de chances que ça soit sur le volet sportif mais la reconversion va se dérouler au sein du H. On me retrouvera en costard dans l’organigramme (sourires).

A quel poste ? 
Cela reste à définir. 



Les demi-finales de Ligue des Champions ce samedi à la Lanxess Arena de Cologne 
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18h00      BARçA (Esp) - HBC NANTES

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