En tout cas, on a vu que sans une concentration énorme et une application de tous les instants, l’équipe de France peut vite retomber dans certains travers comme l’a montré la première période. Et c’est des deux côtés du terrain que les Bleues vont quand même bien se louper. Tirs ouverts ratés, pertes de balles mais aussi défense pas assez compacte et surtout peu d’entraide entre les joueuses, résultat, la France va encaisser la bagatelle de 18 buts de la part de ces Hongroises au talent plus que certain. Entre les ailières Viktoria Lukacs et Greta Marton gavées de bons ballons qu’elles vont mettre au fond sans sourciller et une Katrin Klujber intenable avec son bras gauche dévastateur, il y avait les bonnes armes pour enfoncer le bloc bleu et faire vivre 30 minutes bien compliquées à Laura Glauser loin de sa réussite de vendredi sur ce premier acte. 14-18 à la pause, il fallait se remettre en cause et surtout repartir des bases pour tenter de faire basculer un match qui avait depuis le début trouvé ses patronnes et elles étaient hongroises.

Clairement, les choses ont été dites à la pause et au dire d’Olivier Krumbholz c’est tout le groupe qui a énoncé les problèmes et choisi ses solutions. Commencer par revenir aux préceptes de base de l’équipe de France, resolidifier la défense pour pouvoir jouer sur grand espace et faire courir vers l’arrière ces hongroises qui détestent cela. Et très rapidement, tout cela va porter ses fruits, même si en attaque placée on voyait que la mise au repos de Pauletta Foppa était un vrai souci. Que ce soit Béatrice Edwige ou Oriane Ondono, la nouvelle capée en bleu, ce n’est pas leur faire offense que de dire qu’elles n’ont pas la puissance et la technique de pivot et cette prise de balles à la limite de l’exceptionnel qui font de la Brestoise un des ou le meilleur pivot du Monde en ce moment. Alors en attaque placée ce n’était toujours pas topissime mais sur jeu rapide il y avait de très jolies choses et surtout la défense magyare était souvent aux abois et concédait des 7 mètres tirés de main de maître par une Tamara Horacek qui ne va jouer qu’en défense mais réussir un 11/11 dont 8 jets de 7 mètres et 3 contre-attaques.

Même si la fin de match va être un peu tendue, le retour de Laura Glauser aux affaires va faire un bien fou et les Bleues vont résister à la furieuse envie hongroise d’équilibrer les choses après la grosse défaite de vendredi. Peine perdue, les Tricolores vont arriver à garder un tout petit but d’avance, suffisant pour leur confiance et sans doute utile pour les laisser en état d’alerte avant d’affronter vendredi une équipe angolaise toujours compliquée à jouer.

A Paris, ¨Palais des Sports de Coubertin
Le dimanche 28 novembre à 17h00
France - Hongrie : 29 - 28 (Mi-temps : 14-18)
4 000 spectateurs
Arbitres : MM Sidali Hamidi et Youcef Belkiri (ALG)
Evolution du score : 4-3 5°, 5-7 10°, 8-8 15°, 9-11 20°, 11-14 25°, 14-18 MT - 18-19 35°, 21-21 40°, 24-24 45°, 28-26 50°, 29-27 55°, 29-28 FT.

Les réactions (Avec le concours du service de presse de la FFHB)
Olivier Krumbholz : Si on cherchait quelque chose qui nous montre qu’il faut encore travailler, c’est pas mal. C’est très bien d’avoir gagné ce match qui était mal engagé. Nous avons fait un bon début de seconde mi-temps. Je ne m’attendais pas à ce que l’on revienne aussi vite et aussi fort sur les Hongroises. La Hongrie a joué sans pression et démontré qu’elle possède d’excellentes tireuses. Nous avons vu ce soir de belles performances, notamment Tamara Horacek qui a mis le nez à la fenêtre et qui pouvait difficilement faire mieux, en attaque et en défense. Elle a plus que marqué des points pour les jours à venir. On reste un peu handicapé sur ce match-là avec Grace qui s’est un peu fait mal à la main hier à l’entraînement mais elle tenait à jouer. Pauletta Foppa n’était pas là, ni Cléopâtre Darleux. Même fragilisés, nous aurions dû faire un peu mieux. Nous avons mieux redressé les courses en 2e période. La montée de balle est toujours un atout mais il va falloir élever notre niveau défensif car nous restons fragiles.

Tamara Horacek : je prends du plaisir à chaque fois que je rentre sur le terrain et depuis le début de la saison. Nous avons dû cravacher et sortir nos tripes même si je pense qu’on peut en faire encore plus. On s’est un peu laissé endormir en première mi-temps mais c’est difficile d’enchaîner deux matches de suite, surtout au regard du scénario de vendredi. Mais nous avons produit de belles défenses et bien monté les ballons, c’est ce qu’il fallait faire. Nous sommes restées concentrées jusqu’au bout, on s’est donné à fond. C’est très bien. Il reste un peu de boulot mais aussi un peu de temps. Marquer 8 tirs sur 8 aux penalty ? On finit par se demander quoi faire. Je le prends comme un jeu et je ne laisse pas la gardienne rentrer dans ma tête.