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Et si enfin, le virus laissait les Bleus, tranquilles ?

Euro

jeudi 27 janvier 2022 - © Yves Michel

 6 min 2 de lecture

La France s’est habituée aux charmes de Budapest au point de vouloir y passer un dernier week end. Avec peut-être au bout, l’apothéose d’une nouvelle médaille dorée comme il y a cinq mois sur le podium olympique. Pour y arriver, il faudra commencer par écarter la Suède en demi. Ensuite, il faudra patienter avec pour l’ensemble du groupe, la hantise que le virus ne vienne perturber la sérénité ambiante.

« On a fait preuve de beaucoup d’abnégation, de beaucoup de flexibilité et de solidité mentale parce que quand tous les matins, il y a le doc qui vient et qui liste les cas positifs, ce sont des moments difficiles à vivre. C’est un peu lourd. Là on va en demi-finale et le gagnant de cette compétition aura un bon souvenir mais pour l’instant ce n’est pas la régalade. » Le propos de Vincent Gérard pourrait résumer l’état d’esprit général qui aura régné sur cet Euro. Depuis le 13 janvier, le virus a décidé de la composition des groupes et demandé à tous les acteurs de s’adapter. On ne saura qu’en fin de matinée ce vendredi, si Kentin Mahé et le coach Guillaume Gille, à l’isolement après le 1er match du tour principal face aux Pays Bas, pourront réintégrer l'équipe. Du résultat d’un ultime test PCR dépend leur présence. La Suède, elle, a perdu un nouveau joueur. L’arrière droit d’Aalborg Lukas Sandell a été déclaré positif et va louper la demi-finale. Dans un même temps, trois de ses partenaires précédemment infectés mais apparemment rétablis sont restés à l’écart. Incertitude donc sur la participation de l’indispensable ailier gauche Hampus Wanne, du vétéran sur l’aile opposée Niclas Ekberg et sa doublure Daniel Pettersson. Ce qui est sûr, c’est que le gardien Andreas Palicka et le demi-centre Felix Claar sont toujours positifs. Pour renforcer l’équipe, l’ancien arrière droit ivryen Linus Persson a été appelé. Les Tricolores sont dans la même crainte même si depuis leur succès face au Danemark, l’équipe est un peu plus sereine. Elle est dans le carré final et c’est bien là l’essentiel. Comme aux J.O, il y a cinq mois, comme au Mondial, il y a tout juste un an. Et en Egypte, la Suède se dressait déjà sur sa route et elle s’était confortablement imposée (32-26). « Les scénarios des matches contre la Suède et le Danemark sont un peu similaires, on prend l’eau très vite sauf que contre les Danois, on a su repartir de l’avant, argumente le gardien des Bleus. La Suède, ce sont des joueurs talentueux mais on sait aussi qu’on doit être capable de les embêter. Il faut avant tout qu’on se concentre sur nous, sûrs de nos forces et qu’on arrive à imposer notre jeu. » Les Français auraient très bien pu se contenter du partage des points face aux Danois, ce qui les aurait qualifiés mais classés 2èmes du groupe 1, ils auraient retrouvé l’Espagne en demi. Ils se sont finalement offert le luxe de choisir leur prochain adversaire. « Si on avait choisi, visé le nul pour retrouver l’Espagne, déjà ce n’est pas respectueux pour l’adversaire. Et surtout, c’est le meilleur moyen de donner le bâton pour se faire battre. Donc clairement, on voulait gagner.» Et contrairement aux insinuations du coach espagnol Jordi Ribera qui a déclaré que le Danemark s’était volontairement laissé battre !  



Focus sur la Suède

Si après le succès de la France sur le Danemark, Glenn Solberg s’est évertué à encenser son futur adversaire et en faire le favori logique de la confrontation, l’entraîneur suédois cherchait avant tout à brouiller les cartes et à débarrasser ses propres joueurs d’une pression un peu trop lourde à porter. « On doit retenir les leçons du passé, met en garde Nikola Karabatic. Lan dernier en demi-finale du Mondial, on nous donnait favori par rapport à la Suède un peu plus que demain (ce vendredi) puisqu’on avait l’équipe quasiment au complet, à part moi, et cela ne s’est pas bien déroulé. On sait que tout peut arriver notamment avec l’incertitude liée aux résultats des tests Covid. Donc, il faut avoir énormément de respect pour la Suède, je ne nous mets pas favoris car on est passé à deux doigts de l’élimination et on sait que cela va être très dur. » Depuis le début de l’Euro et les sept matches qui ont jalonné le parcours de l’équipe de France, "Niko" a passé 3h53 sur le terrain, ce qui en fait un des Tricolores les plus utilisés de l’effectif (seuls Vincent Gérard avec 4h30 et Dika Mem avec 4h11, le devancent). Tantôt arrière gauche, tantôt demi-centre, à bientôt 38 ans, l’expérience acquise compense le poids des années. Contre le Danemark, il s’est pleinement investi dans le combat notamment au moment décisif. Une image est restée dans tous les esprits. Lorsqu’il se jette sur le ballon pour servir Dika Mem sur un plateau. « Quand tu arrives dans le money-time, que tu as couru après le score et que là, tu remontes, toutes les actions sont importantes. C’est vrai que j’ai un bon sens de l’anticipation et j’ai sauté sur ce ballon qui traînait. Malheureusement sur le 1er, je n’ai pas réussi à le passer à Valentin et sur le 2ème, l’expérience du 1er m’a aidé. Je me suis cramé les coudes, je l’ai senti toute la soirée mais j’en suis fier. Dans ces moments-là, tu ne calcules pas, tu te jettes, ces ballons ils étaient pour moi et s’il y avait un Danois, j’aurais mis un coup d’épaule et il serait parti à dix mètres (sourires).» Il faut espérer que ce vendredi, Nikola sera au bon endroit pour chaparder quelques balles que les Suédois auront laissé traîner. 

Comment ‘’Gino’’ a vécu la qualif’ en demi ? 

Guillaume Gille n’en peut plus d’arpenter les 20 m² de sa chambre. Depuis qu’il a été informé qu’il était positif et qu’aucun test n’est venu valider son retour. Il a raté l’Islande, le Monténégro et le Danemark et traversé toute sorte d’émotions. De la souffrance à la délivrance. « J’avoue qu’on a réussi à faire un peu de morse entre les chambres, entre covidés avec des réactions parfois d’énervement parce qu’on ne trouvait pas notre rythme, notre jeu dans ce début de match, et malgré tout ça, sentir qu’il y avait de l’espoir, quelque chose à faire et au moment où ça bascule, où on revient, y’a quelques cris qui ont été lâchés et de ma chambre et des chambres voisines, cette espèce d’union des Covidés à distance était assez marrante mais c’est certain que c’est hyper frustrant de vivre ça devant sa télé. J’espère pouvoir sortir de ma chambre, être à nouveau au contact de l’équipe, du staff, du terrain. » Et le coach français de confier qu’il n’a pas eu le goût de siroter une bière, préférant le faire en toute convivialité et partage avec les membres du staff. 

     Le programme des demi-finales au Dôme de Budapest (Hongrie)

18h00      Espagne - Danemark  (arbitres: Slave Nikolov & Gjorgji Nachevski - Macédoine)
20h30      France - Suède  (arbitres: Bojan Lah & David Sok - Slovénie)

Et si enfin, le virus laissait les Bleus, tranquilles ?  

Euro

jeudi 27 janvier 2022 - © Yves Michel

 6 min 2 de lecture

La France s’est habituée aux charmes de Budapest au point de vouloir y passer un dernier week end. Avec peut-être au bout, l’apothéose d’une nouvelle médaille dorée comme il y a cinq mois sur le podium olympique. Pour y arriver, il faudra commencer par écarter la Suède en demi. Ensuite, il faudra patienter avec pour l’ensemble du groupe, la hantise que le virus ne vienne perturber la sérénité ambiante.

« On a fait preuve de beaucoup d’abnégation, de beaucoup de flexibilité et de solidité mentale parce que quand tous les matins, il y a le doc qui vient et qui liste les cas positifs, ce sont des moments difficiles à vivre. C’est un peu lourd. Là on va en demi-finale et le gagnant de cette compétition aura un bon souvenir mais pour l’instant ce n’est pas la régalade. » Le propos de Vincent Gérard pourrait résumer l’état d’esprit général qui aura régné sur cet Euro. Depuis le 13 janvier, le virus a décidé de la composition des groupes et demandé à tous les acteurs de s’adapter. On ne saura qu’en fin de matinée ce vendredi, si Kentin Mahé et le coach Guillaume Gille, à l’isolement après le 1er match du tour principal face aux Pays Bas, pourront réintégrer l'équipe. Du résultat d’un ultime test PCR dépend leur présence. La Suède, elle, a perdu un nouveau joueur. L’arrière droit d’Aalborg Lukas Sandell a été déclaré positif et va louper la demi-finale. Dans un même temps, trois de ses partenaires précédemment infectés mais apparemment rétablis sont restés à l’écart. Incertitude donc sur la participation de l’indispensable ailier gauche Hampus Wanne, du vétéran sur l’aile opposée Niclas Ekberg et sa doublure Daniel Pettersson. Ce qui est sûr, c’est que le gardien Andreas Palicka et le demi-centre Felix Claar sont toujours positifs. Pour renforcer l’équipe, l’ancien arrière droit ivryen Linus Persson a été appelé. Les Tricolores sont dans la même crainte même si depuis leur succès face au Danemark, l’équipe est un peu plus sereine. Elle est dans le carré final et c’est bien là l’essentiel. Comme aux J.O, il y a cinq mois, comme au Mondial, il y a tout juste un an. Et en Egypte, la Suède se dressait déjà sur sa route et elle s’était confortablement imposée (32-26). « Les scénarios des matches contre la Suède et le Danemark sont un peu similaires, on prend l’eau très vite sauf que contre les Danois, on a su repartir de l’avant, argumente le gardien des Bleus. La Suède, ce sont des joueurs talentueux mais on sait aussi qu’on doit être capable de les embêter. Il faut avant tout qu’on se concentre sur nous, sûrs de nos forces et qu’on arrive à imposer notre jeu. » Les Français auraient très bien pu se contenter du partage des points face aux Danois, ce qui les aurait qualifiés mais classés 2èmes du groupe 1, ils auraient retrouvé l’Espagne en demi. Ils se sont finalement offert le luxe de choisir leur prochain adversaire. « Si on avait choisi, visé le nul pour retrouver l’Espagne, déjà ce n’est pas respectueux pour l’adversaire. Et surtout, c’est le meilleur moyen de donner le bâton pour se faire battre. Donc clairement, on voulait gagner.» Et contrairement aux insinuations du coach espagnol Jordi Ribera qui a déclaré que le Danemark s’était volontairement laissé battre !  



Focus sur la Suède

Si après le succès de la France sur le Danemark, Glenn Solberg s’est évertué à encenser son futur adversaire et en faire le favori logique de la confrontation, l’entraîneur suédois cherchait avant tout à brouiller les cartes et à débarrasser ses propres joueurs d’une pression un peu trop lourde à porter. « On doit retenir les leçons du passé, met en garde Nikola Karabatic. Lan dernier en demi-finale du Mondial, on nous donnait favori par rapport à la Suède un peu plus que demain (ce vendredi) puisqu’on avait l’équipe quasiment au complet, à part moi, et cela ne s’est pas bien déroulé. On sait que tout peut arriver notamment avec l’incertitude liée aux résultats des tests Covid. Donc, il faut avoir énormément de respect pour la Suède, je ne nous mets pas favoris car on est passé à deux doigts de l’élimination et on sait que cela va être très dur. » Depuis le début de l’Euro et les sept matches qui ont jalonné le parcours de l’équipe de France, "Niko" a passé 3h53 sur le terrain, ce qui en fait un des Tricolores les plus utilisés de l’effectif (seuls Vincent Gérard avec 4h30 et Dika Mem avec 4h11, le devancent). Tantôt arrière gauche, tantôt demi-centre, à bientôt 38 ans, l’expérience acquise compense le poids des années. Contre le Danemark, il s’est pleinement investi dans le combat notamment au moment décisif. Une image est restée dans tous les esprits. Lorsqu’il se jette sur le ballon pour servir Dika Mem sur un plateau. « Quand tu arrives dans le money-time, que tu as couru après le score et que là, tu remontes, toutes les actions sont importantes. C’est vrai que j’ai un bon sens de l’anticipation et j’ai sauté sur ce ballon qui traînait. Malheureusement sur le 1er, je n’ai pas réussi à le passer à Valentin et sur le 2ème, l’expérience du 1er m’a aidé. Je me suis cramé les coudes, je l’ai senti toute la soirée mais j’en suis fier. Dans ces moments-là, tu ne calcules pas, tu te jettes, ces ballons ils étaient pour moi et s’il y avait un Danois, j’aurais mis un coup d’épaule et il serait parti à dix mètres (sourires).» Il faut espérer que ce vendredi, Nikola sera au bon endroit pour chaparder quelques balles que les Suédois auront laissé traîner. 

Comment ‘’Gino’’ a vécu la qualif’ en demi ? 

Guillaume Gille n’en peut plus d’arpenter les 20 m² de sa chambre. Depuis qu’il a été informé qu’il était positif et qu’aucun test n’est venu valider son retour. Il a raté l’Islande, le Monténégro et le Danemark et traversé toute sorte d’émotions. De la souffrance à la délivrance. « J’avoue qu’on a réussi à faire un peu de morse entre les chambres, entre covidés avec des réactions parfois d’énervement parce qu’on ne trouvait pas notre rythme, notre jeu dans ce début de match, et malgré tout ça, sentir qu’il y avait de l’espoir, quelque chose à faire et au moment où ça bascule, où on revient, y’a quelques cris qui ont été lâchés et de ma chambre et des chambres voisines, cette espèce d’union des Covidés à distance était assez marrante mais c’est certain que c’est hyper frustrant de vivre ça devant sa télé. J’espère pouvoir sortir de ma chambre, être à nouveau au contact de l’équipe, du staff, du terrain. » Et le coach français de confier qu’il n’a pas eu le goût de siroter une bière, préférant le faire en toute convivialité et partage avec les membres du staff. 

     Le programme des demi-finales au Dôme de Budapest (Hongrie)

18h00      Espagne - Danemark  (arbitres: Slave Nikolov & Gjorgji Nachevski - Macédoine)
20h30      France - Suède  (arbitres: Bojan Lah & David Sok - Slovénie)

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