A suivre, le handball suédois peut paraître stéréotypé, sans grande ingéniosité mais au final, c'est en appliquant les bonnes vieilles recettes que les solutions sont trouvées. L'efficacité sans s'embarrasser du superflu est ce qu'il y a de plus précieux dans la construction d'un résultat. Ce vendredi, alors que la veille face aux Iles Féroé, ils avaient connu quelques moments de doute, les Suédois ont appliqué à la lettre, les préceptes inculqués depuis le plus jeune âge. 

Déjà au coup d'œil de leur morphologie, si défi physique il devait y avoir par rapport aux Français, les Nordiques avaient semble-t-il un avantage. C'est ce qu'ils ont tenté d'imposer dès les 1ères minutes et cela a payé. Il y a aussi cette vitesse d'exécution où le ballon doit vivre et ne pas s'attarder dans les mêmes mains. Encore sur cet aspect, les Tricolores ont souvent été en difficulté. En ce début de 1ère période, tout paraissait aller trop vite pour eux. Et ils ont perdu tout repère, toute confiance, toute maîtrise. Après seulement douze minutes (5-10), le duo Björkman (le pivot) – Lundstadt (l'arrière droit), tous les deux taillés dans la pierre, avait fait d'énormes dégâts dans la maison bleue. Pas seulement dans les jambes mais aussi dans les têtes. Même quand les Suédois étaient sanctionnés, les Tricolores ne donnaient pas l'impression de pouvoir en profiter. Sentiment d'impuissance qui ne fera que s'accentuer. Pourtant tout n'était pas à jeter avec l'eau du bain. Rémi Peyre qui avait vite pris la place d'un Emilien Peyronnet totalement dépassé et qu'on ne reverra plus, avait plutôt bien assumé le rôle qu'on lui avait attribué. Le gardien Skoog qui avait mis plusieurs fois en échec les velléités françaises était moins en réussite et Keyliane Traoré (photo de tête) commençait à faire ''parler'' son bras droit à distance respectable. Sauf que l'écart ne se réduisait pas ou si peu. Les Bleuets payaient ce temps faible de près de 8 minutes où ils avaient encaissé six buts contre un seul inscrit. Ils vont surtout s'user à courir après leur déficit. 

Trois longueurs à remonter à l'entame de la 2ème mi-temps, tout était possible mais l'autre gardien suédois, Holmberg s'avérait aussi talentueux que son partenaire Skoog. Pourtant, les joueurs de Pascal Person se montraient plus volontaires et moins contractés par l'enjeu. Comme si quelqu'un les avait convaincus qu'ils n'avaient rien à perdre et que si les Nordiques avaient sorti leurs muscles et leur agressivité, rien n'était définitif. Il fallait mettre un peu plus la tête et pousser l'adversaire à la faute. La Suède va tomber dans le piège. Antijeu de Mansson logiquement sanctionné, Reyhan Zuzo découpé façon bûcheron par le Golgoth de 2 mètres, Segertoft, la paire arbitrale va sévir et les joueurs au maillot jaune vont se retrouver à 3 sur le parquet. Jules Berriau (un des meilleurs Tricolores ce vendredi) ne va pas se faire prier pour profiter de la situation et ramener les siens à une seule longueur (24-25 à la 42ème). Malgré un 7 mètres de Mansson écarté par Yann Pichon, la réaction suédoise va être immédiate avec un money-time parfaitement géré. Les Bleuets avaient tant donné que la moindre erreur va leur être préjudiciable (31-34). 

Ils avaient espéré pouvoir figurer dans le top 8, force est de constater qu'ils n'avaient pas les moyens pour y parvenir. Ils vont devoir se battre pour viser au mieux, la 9ème place. Avant même l'entame du 2ème tour (qui débute mardi), il y a deux points à prendre dimanche, face aux Îles Féroé.