Tout partait sur de bonnes bases et la hiérarchie était parfaitement respectée. Après six minutes, les Françaises avaient mis la grand-voile et le break était conséquent (1-5). Les Brésiliennes avaient surtout montré leurs maladresses et des capacités à manier le ballon assez limitées. Et puis, elles ont commencé à grignoter leur retard. La France est soudain devenue brouillonne, ratant des tirs faciles ou trouvant le bois des cages de Manuella Navarro. La gardienne auriverde va se signaler en détournant un 7 mètres devant Lylou Borg ou dans la continuité de la même action, mettant en échec Perret et Golvet. Bref, le scénario tournait à la plaisanterie et après 26 minutes, ce que personne n’aurait imaginé, se concrétisait, de son côté droit, Elisa E Silva permettait à son équipe de basculer en tête (12-11) ! « Je pense qu’on s’est reposé sur nos acquis, confesse la Dijonnaise Nina Dury. Pas de la suffisance mais après un bon départ, on voulait calmer le jeu et ce n’était pas forcément la bonne solution. On leur a donné les moyens de nous bousculer. » Peu avant la pause, les Tricolores vont réagir (12-14) mais c’est la tête basse qu’elles vont retrouver les vestiaires. « Il y a eu une remobilisation générale, on s’est remis dans l’objectif de la soirée : gagner pour être sûre d’aller en quarts. En plus, ça nous tenait à cœur de montrer quel était notre vrai niveau. » Et de côté-là, dès la reprise, tous ceux qui suivent les Bleuettes ont été rassurés. Nina Perret a donné le ton, Shana Wanda a stoppé son 2ème sept mètres de la soirée et les montées de balle étaient parfaitement conclues. La gardienne tricolore était une barrière infranchissable, la défense avait retrouvé des vertus. Le Brésil va attendre dix longues minutes avant d’inscrire un but et constater qu’en face, ce n’était plus la même équipe. Pas même une double infériorité numérique ne va entamer la sérénité des Françaises qui vont terminer les vingt dernières minutes en roue libre sur un 10-2. Cette aisance permettant à Olivier De La Fuente de faire tourner tout son banc.
Les filles sont donc en quarts et dimanche, elles affronteront le Danemark. Adversaire autrement mieux outillé que les Brésiliennes et qui n’a pas perdu une seule rencontre depuis le début du Mondial. « On remet les compteurs à zéro, ce sera du 50/50, martèle la capitaine tricolore. Ça se jouera à qui aura le plus envie, qui aura le plus de tête, qui aura le plus de cœur. Je dis que c’est largement jouable mais il faut qu’on élève notre niveau, qu’on défende comme on sait le faire et surtout qu’on reste nous-mêmes, peu importe ce qui peut arriver. On n’a pas encore tout montré. » Ce samedi va être studieux pour s'imprégner des qualités (mais aussi des faiblesses) de l'adversaire. Les Danoises, 4èmes du dernier Euro, seront dans la peau des favorites. Et même si en décembre dernier, en amical en Hongrie, les Françaises s’étaient inclinées (26-29) face aux Nordiques, cette fois-ci, elles comptent bien inverser la tendance.
A Skopje (Macédoine du N.), centre sportif Jane Sandanski, vendredi 5 août 2022
Tour Principal - Groupe IV
Arbitres: Marina Duplii & Olena Pobedrina (Ukraine)
BRESIL - FRANCE 17-30 (MT: 12-14)
Evolution du score: 1-4 (5) 3-7 (10) 6-8 (15) 8-9 (20) 11-11 (25) 12-14 (MT) 12-18 (35) 14-20 (40) 15-22 (45) 15-27 (50) 16-29 (55) 17-30 (FIN)
Brésil: Navarro (4a/28 dt 1/2 à 7m), Queiroz (0a/6) - Rodrigues (3/6) Jorge, Borne (1/2) Da Cruz G. (1/1) Rosa (6/16) Oliveira, De Oliveira (0/1) Dos Santos (1/1) Borges (2/2) Machado, Kaefer (0/1) Da Cruz A. (1/1) Soares (0/3 dt 0/2 à 7m) E Silva (2/2)
France: Wanda (12a/23 dt 2/2 à 7m) Lazzari (1a/7) - Rangier (0/1) Errard (1/3) Karamoko, Lelong (2/2) Tuccella (1/2 dt 1/1 à 7m) Golvet (1/2) Dury (6/6) Broquaire (1/1) Sissoko (1/1) Perret (5/7) Nikindanda (1/1) Borg E. (6/8) Louveau (0/1) Borg L. (5/9 dt 0/1 à 7m)
Trois questions à Olivier De La Fuente, l’entraîneur de l’EDF FEM U18
La 1ère période face au Brésil est-elle à ranger dans les anecdotes ?
Je dirai qu’on est passé du rôle du chasseur à celui de chassé et ce n’est pas forcément une situation qui convient aux filles. Dès qu’on s’est désuni défensivement, qu’on n’a pas été dans ce qu’on fait habituellement, tout est allé de travers. C’est un peu la même mésaventure qu’on a rencontrée face à l’Argentine et quelque part, cela nous a été utile pour nous remettre dans le droit chemin.
La boussole de cette équipe, c’est véritablement Shana Wanda dans les cages…
C’est le facteur X qui vient compléter tout le travail défensif du groupe. On empêche certains tirs, on en ouvre d’autres et Shana est performante dans tous les secteurs et elle peut se mettre en valeur.
Ce groupe est-il perfectible ?
En tout cas, il progresse à son rythme. Il y a bien-sûr un noyau dur qui nous apporte une certaine stabilité et autour, il y a des jeunes filles peut-être un peu plus instables mais qui sont en construction et qui tentent d’apporter leur contribution. Il y a eu un renouvellement par rapport à l’été dernier mais les filles ont la volonté de prendre une revanche sur ce qui s’est passé
(la France avait terminé 11ème à l’Euro U17 au Monténégro). Ce n’était pas leur place et ce qui est aussi intéressant, c’est qu’elles commencent à se prendre en charge et faire preuve d’autonomie. C’est vraiment un groupe qui vit très bien ensemble.
Le tableau des quarts de finale (dimanche 7 août) 18h15 | DANEMARK | FRANCE |
18h15 | ISLANDE | PAYS-BAS |
20h30 | HONGRIE | EGYPTE |
20h30 | COREE DU S. | SUEDE |
Le point sur les meilleures scoreuses de la Maison Bleue: Nina Perret (31) Lylou Borg (26) Enola Borg (21) Nina Dury (19)