Presque trop facile à tel point que le speaker du FDI Stadium a parfois ramé pour créer un quelconque suspense et user de ses habituels artifices pour faire lever ceux qui avaient garni les travées. Habituellement, quand une équipe se met à dérouler forte d'une avance plutôt confortable, c'est dans le dernier quart d'heure, au mieux dès le retour des vestiaires. Ce mardi soir, le match était plié en moins de dix minutes. Il y a une semaine, les Hongrois de Ferencvaros Budapest avaient opposé une résistance un peu plus rugueuse aidés en cela par les fréquentes pertes de balle des Héraultais et des arrêts de leur portier Adam Borbely. Au final, cela ne les avait pas empêché de lâcher six buts d'écart avant d'effectuer le déplacement en France. Ils ne s'attendaient certainement pas à boire un bouillon sacrément pimenté ! Le jeu sans ballon du génie Skube, la vista de Jaime Fernandez, l'inspiration de Valentin Porte, les impacts de Karl Konan, il n'en fallait pas plus pour que l'addition se corse rapidement. Pour couronner cette justesse et ce tempo imposés par le MHB, un "mec" venu il y a quelques années en voisin de Frontignan est allé se méler à la bagarre. Charles Bolzinger (notre photo de tête) a dépassé le cap de la révélation. A Montpellier, c'est désormais le taulier. Il pourrait d'ailleurs le devenir très rapidement en équipe de France. Encore une fois, il a dégoûté les Hongrois. Avec des arrêts d'une fréquence métronomique. Un 1er après 9 minutes, rebelote sur un 7m quelques secondes plus tard, pendant que ses partenaires prenaient du bon temps sur le parquet et creusaient l'écart (11-5 par exemple après seulement 13'), lui se détendait (à tous les sens du terme) sur sa ligne. A quatre minutes de la pause, le coach de Ferencvaros avait déjà grillé son 2ème temps mort. Il n'en aurait utilisé aucun que le scénario eut été vraisemblablement identique. Les Montpelliérains ont abordé ce match retour comme s'il s'agissait de leur 1er, comme si la qualification pouvait leur échapper, comme s'il fallait se mettre rapidement à l'abri. Six buts à remonter, c'est possible, les historiens du handball le savent bien mais avec le 10ème arrêt de "Charly", 82% d'efficacité au tir et déjà 12 buts d'avance à la pause, que peut-il vous arriver ? Une démobilisation qui laisse une once d'espoir à l'adversaire ? Pas quand le MHB est dans cet état d'esprit et que le tandem Canayer-Degouy veille au grain.
Après 30 minutes à balayer devant sa porte, il était temps que Bolzinger aille sur le banc, se muer en spectateur et laisser s'exprimer son pote chez les Bleus, Rémi Desbonnet. Les Hongrois piqués dans leur orgueil, ont sporadiquement réagi. Notamment par leur arrière droit Zsolt Balogh (qui inscrira deux buts consécutifs en début du second acte et n'aura que très peu de déchet à 7m) et par le gardien remplaçant Kristof Gyori. Ceci étant, le collectif héraultais va s'avérer plus talentueux que son homologue hongrois même si en cette 2ème période (mais comment peut-on les blamer ?), les partenaires de Valentin Porte seront moins fringants avec quelques trous en défense. N'empêche ! Ils vont exploser le compteur atteignant à la 50ème, la barre des 40 buts avec en évidence, en fin de martyre (pour Ferencvaros), Julien Bos aussi adroit passeur que buteur (7/10), talonné au rayon des stats côté MHB, par Kyllian Villeminot, plus régulier en 1ère qu'en seconde. Bref, l'essentiel pour Patrice Canayer, c'est que la qualification est acquise, qu'elle s'est faite sans heurt, qu'il a pu remettre en selle des éléments en manque de confiance (on pense notamment à l'arrière gauche danois Andreas Jensen), qu'il a pu préserver un Diego Simonet si marquant à l'aller mais qui aura besoin de toute son énergie dans les prochaines semaines lorsqu'il faudra notamment affronter Nantes et Paris à deux reprises (en coupe et championnat).
8ème de finale retour Ligue Européenne – mardi 28 mars 2023
FDI Stadium, Montpellier (France)
Montpellier HB - Ferencvaros TC 43-29 (MT : 23-11)
score aller : 36-30
Arbitres : Ivars Cernavskis & Edmunds Bogdanovs (Lettonie)
Evolution du score : 3-2 (5) 7-4 (10) 11-5 (15) 14-8 (20) 17-8 (25) 23-11 (MT) 28-16 (35)30-19 (40) 35-19 (45) 39-24 (50) 41-26 (55) 43-29 (FIN)
Le 11 avril prochain, les Montpelliérains iront disputer le quart de finale aller de la Ligue Européenne au Portugal à Lisbonne face au Sporting. Cela ne leur était pas arrivé depuis plus de cinq ans puisqu'ils avaient affronté ce même club lors de la saison 2017-2018 en phase de groupe de la Ligue des Champions. La fameuse ! Celle où quelques mois plus tard, ils remportaient le trophée à Cologne face à Nantes . En presque six ans, l'autre club phare de la capitale coaché en 2019 par Thierry Anti, n'est pas parvenu à monter sur la plus haute marche du podium national supplanté par le FC Porto. Lors de cette phase, les Lisboètes ont obtenu leur qualification pour les quarts de justesse. Battus à l'aller en Espagne à Irun de trois longueurs, ils s'imposent certes de 6 au retour mais dans les 20 dernières minutes grâce notamment au Français Etienne Mocquais (ex Créteil et Tremblay) et aux frères Costa (10 buts pour Martim, 5 pour la pépite de 18 ans, Francisco).
Résultats 8èmes de la Ligue Européenne
| en gras (qualifié) | | Aller | Retour |
Flensburg Hand. (All) | SL Benfica (Por) | 39-26 | 33-28 |
Ystads IF H (Sue) | Kad. Schaffhouse (Sui) | 32-38 | 25-27 |
RK Nexe (Cro) | Motor Zaporozhye (Ukr) | 27-23 | 27-29 |
Skanderborg - Aarhus (Dan) | Fraikin Granollers (Esp) | 34-32 | 25-30 |
Frisch A. Göppingen (All) | Valur Reykjavik (Isl) | 36-29 | 33-31 |
Füchse Berlin (All) | Skjern Handbold (Dan) | 28-23 | 38-32 |
Sporting CP (Por) | Bidasoa Irun (Esp) | 27-30 | 34-28 |
Montpellier (Fra) | Ferencvaros TC (Hon) | 36-30 | 43-29 |
Tableau des Quarts (11 & 18 avril)
Sporting CP (Por) | Montpellier HB (Fra) |
BM Granollers (Esp) | SG Flensburg Handewitt (All) |
Frisch Auf Göppingen (All) | Nexe Nasice (Cro) |
Kadetten Schaffhouse (Sui) | Füchse Berlin (All) |
Le diaporama photos de Montpellier - FTC par Patrick DAVIGNON