Quand on est en équipe de France, c'est qu'on le mérite ! La phrase peut paraître d'une banalité déconcertante mais elle prend tout son sens lorsqu'elle concerne la 1ère sélection de Samir Bellahcène. Finalement, de ce gars-là, ce sont les autres qui en parlent le mieux. Son humilité lui interdit souvent de se mettre en avant. Sauf... dans le rayon des six mètres. Mais l'intéressé sait aussi trouver les mots pour mettre en valeur ceux avec qui il partage le quotidien. Sa bienveillance, sa bonhommie, son impétuosité (et on va s'arrêter là), sécurisent le groupe et forcent le respect. 

Lorsque Guillaume Gille peut s'offrir le luxe, parce que la France est d'ores et déjà qualifiée pour l'Euro 2024 (du 10 au 28 janvier en Allemagne), de mettre une partie des cadres au repos et faire confiance aux jeunes, voire à de nouvelles têtes, c'est parfait. Et quoi de plus naturel pour le sélectionneur d'appeler le portier de l'USDK ! 

L'actuel meilleur gardien de Starligue entrera dans cette sélection sur la pointe des pieds mais avec la ferme intention de montrer ce qu'il sait faire. A 28 ans, il devra jouer des coudes aux côtés de Rémi Desbonnet (31 ans) et de Charles Bolzinger (22 ans), tous trois issus (soit dit en passant) de la formation montpélliéraine ! 

Pour Samir, cette journée de vendredi a été particulière: il y a eu cette annonce puis départ en train pour Nîmes où l'USDK dispute ce samedi soir la 24ème journée. 

Comment apprend-on sa sélection ? 
Tout simplement par l'intermédiaire de mon coach Franck (Maurice) qui voulait me voir juste avant de prendre le train pour Nîmes. Et ensuite, j'ai eu le sélectionneur Guillaume Gille. Je n'avais aucune info jusque-là. Mes coéquipiers m'ont même demandé si ce matin, j'avais eu des indices à l'entraînement (sourires)... Pas du tout ! 

Et ensuite ? 
J'ai passé mon voyage à avoir la tête dans les nuages. Je commence à peine à réaliser. Ma famille a été la 1ère à me féliciter, tout comme mon cercle très proche. Quand je les ai appelés, ce n'était que du bonheur. En plus comme on joue à Nîmes, j'avais prévu de les voir et leur faire la surprise de l'annonce mais avec les réseaux sociaux, ça s'est vite su. Mon frère est en déplacement à Dijon (l'arrière de Frontignan joue là-bas ce samedi) je l'ai appelé, nous sommes très proches, le moment a été incroyable. 
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Et ça t'est tombé sur la tête...
Cela a toujours été un rêve d'enfant et sans être prétentieux, j'y ai toujours cru. J'ai bossé pour, mais bon, je n'étais pas déçu de ne pas voir mon nom à chaque divulgation de sélection. 

Quand vers 12 ans, on est du côté de Bougnol aux portes du centre de formation, on pense à quoi ? 
A ce moment-là, j'étais à des années lumière d'imaginer qu'un jour, je sois admis sur une liste de l'équipe de France. Déjà avoir un pied dans le monde pro, c'était ma priorité mais quelque part dans la tête, depuis que je fais du hand, on ne peut qu'y penser. Je n'ai jamais rien raté des compét des Bleus à la télé. C'est indescriptible. Il y a même du respect à contempler tout ce qui a été fait. Et maintenant, je vais côtoyer ce monde-là. 

Quand en 2016 tu signes pro au MHB, le n°1 au club , c'est... Vincent Gérard. 
C'est vrai. J'ai même pu lui parler dans l'après-midi, il m'a félicité, cela a été très touchant. Cela a été toujours quelqu'un que j'ai regardé travailler, même quand je suis arrivé à Dunkerque, on m'a identifié à lui. Cela a toujours été un exemple. 

Tu sembles plus étonné par les marques de sympathie qui ont accueilli cette sélection...
Tu ne peux pas imaginer ! J'ai vraiment pris une claque tout au long du voyage, je ne m'attendais pas du tout à cette vague de soutien et de messages. Je n'avais jamais vécu cela dans ma vie. Mais franchement, ce qui restera le plus intense, c'est la réaction de mes parents. 

Le papa a écrasé une larme ? 
(Rires) Ça, c'est personnel mais j'en suis quasi certain. 

Et dire qu'il y a quelques années, on te chambrait sur ta corpulence...
Ce que disent les gens... Je ne suis pas juste un physique. Il y a du travail derrière. Quand on voit Emil Nielsen ('ex gardien de Nantes, désormais au Barça), son profil est atypique et il figure parmi les meilleurs. Les critiques ne m'ont jamais atteint en fait. Je pense que les staffs ne m'auraient jamais fait confiance si je n'avais pas quelques qualités. J'ai été épargné par les grosses blessures, je suis vraiment bien dans ma peau. 

C'est bien d'apparaître sur une liste, le tout est d'y rester...
C'est évident ! Sur cette liste, il manque quelques cadres mais il y a de beaux joueurs et l'ensemble est très séduisant. Même ,si la plupart est jeune. On remarque que tous sont cadres dans leur équipe de club. Je ne minimise rien du tout, c'est le maillot de l'équipe de France et même si elle est qualifiée , c'est une opportunité pour moi. C'est un immense avantage de bénéficier de cette semaine. 

Ce samedi, Dunkerque joue à Nîmes. Comment vas-tu faire la part des choses ? 
Après cet interview avec toi, je coupe mon téléphone et je suis focus sur le match. Ce samedi, je ne réponds à personne, je trouverai peut-être d'autres messages en le rouvrant. 

A 28 ans, te projettes-tu sur la suite de ta carrière ? 
Pas du tout ! J'ai re signé cette année avec Dunkerque (jusqu'en 2025), je suis bien dans cet environnement, il y a un nouveau projet et il faudra un peu de temps pour que cela se mette en place. On n'a pas été épargné par les blessures cette saison, j'ai vraiment confiance dans l'effectif par la suite. Je ne vais pas vriller de la tête parce que j'ai une sélection avec les Bleus sur ma carte de visite. Il y a aussi un beau clin d'oeil pour la formation du MHB puisque les trois gardiens ont débuté là-bas. Charles, c'est quand même un extra-terrestre, c'est le plus jeune mais ça ne me surprend pas du tout de le voir à ce niveau. 



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