Et c'est Paris qui a eu le dernier mot. Pour surtout célébrer son 10ème titre en communion avec Coubertin. D'ailleurs, ce sacre potentiel qu'il a fallu organiser un peu à la hâte, a suscité quelques polémiques. De la part d'esprits grincheux pour ne pas dire frustrés qui trouvaient incongru que l'épilogue soit entériné lors de l'avant dernière journée. Les Parisiens ont fait le boulot et en s'imposant face à ceux qui leur contestaient le titre ou plutôt qui retardaient l'échéance, il n'y avait aucune raison d'attendre leur déplacement à Aix mardi pour déclencher les festivités. 

Les Nantais espéraient réaliser un exploit. Eux qui à l'aller peu avant Noël avaient cédé sur leur terrain, face à ces mêmes adversaires par le plus petit écart (32-33). Il y avait donc une revanche dans l'air mais aussi la volonté de maintenir un statut qui leur permettait de se qualifier pour la prochaine Ligue des Champions. Cette opportunité est désormais suspendue à la performance de Montpellier. Un sans-faute des hommes de Patrice Canayer ce samedi face à Aix et mardi face à Chambéry alors que Nantes n'aura plus qu'à gérer sa confrontation face à la lanterne rouge Sélestat, et ce 2ème billet tant convoité reviendra aux Héraultais. 

Ce vendredi, Paris n'a pas attendu trop longtemps pour affirmer son autorité sur le parquet. Poussant son adversaire à la faute (3 exclusions en seulement 9') avec à la baguette un Luc Steins irréprochable. Les changements de rythme, la vitesse et l'explosivité du petit Néerlandais ont mis les Toto, Cavalcanti et consorts sous pression. Lui et ses partenaires profitaient à la fois des espaces laissés par les Nantais. Et quand c'était à leur tour d'attaquer, ils butaient sur une défense parfaitement articulée avec un bloc central Toft Hansen-Luka Karabatic très efficace. Beaucoup d'échecs un peu trop pénalisants à 6 mètres. Le quart d'heure n'était pas encore atteint que le PSG avait déjà réalisé un sacré break. Une avance de quatre longueurs qui ne laissait présager rien de bon pour les visiteurs.  Pesic dans les cages pointait aux abonnés absents. A l'inverse, son vis à vis Jannick Green lui, était bien présent. Le gardien croate du "H" va enfin se signaler devant Kamil Syprzak (photo de tête - principal pourvoyeur de la soirée avec 12 buts). Mais ses attaquants avaient toujours autant de mal à aller jusqu'au bout de leurs intentions. C'est pourtant un changement en 5-1 et les tirs de Thibaud Briet longue distance qui vont annoncer un sursaut et remettre les Nantais dans le sens de la marche. Aymeric Minne s'était beaucoup dépensé sans grand résultat, Rok Ovnicek qui va lui succéder aura un peu plus de réussite. Tout comme Viktor Hallgrimsson au relais d'Ivan Pesic. Nantes aura la possibilité de réduire son retard mais n'y parviendra pas. (19-16 à la pause). 

La reprise lui sera pourtant profitable. En 4 minutes, malgré deux arrêts du Parisien Palicka, les joueurs de Grégory Cojean vont se hisser au niveau des Parisiens. La patience et surtout, un peu plus de rigueur payaient enfin ! L'engagement comme les intentions était plus franc. Quand le "H" parvenait à égaliser, le PSG reprenait aussitôt l'avantage. La température va monter et l'atmosphère devenir irrespirable. Jorge Maqueda parfaitement servi par son demi-centre slovène permettait aux siens de passer en tête (26-27 à la 49ème). Dès lors, le couple arbitral va totalement se déconcentrer et être plutôt permissif avec le camp parisien. Une faute oubliée sur Maqueda et une autre plus probante sur Ovnicek ou la sévérité d'une exclusion de Briet pour un acte imaginaire sur Kristopans. Certes, les erreurs ou les omissions d'arbitrage font partie de l'ensemble, mais à ce niveau-là, elles peuvent être lourdes de conséquences. Il restait moins de trois minutes au chrono, tout était encore possible (32-31). Un 7 mètres de Valero Rivera détourné sur le montant (ballon sortant) par Palicka puis une fulgurance de Kristopans vont anéantir les aspirations nantaises. A deux minutes du buzzer, la ventilation de Coubertin était un peu plus facile.  Et après qu'Elohim Prandi ait pris un sérieux coup sur la main gauche (l'arrière international a regagné le banc en grimaçant), Kamil Syprzak va à lui seul entériner le sacre en convertissant deux jets de 7 mètres. 

Nantes perd peut-être gros dans l'affaire. Le club de Loire-Atlantique va pousser derrière les prochains adversaires de Montpellier. Si les Héraultais réalisent un sans faute lors des deux dernières journées (on peut d'ailleurs s'étonner que les éminents décideurs de la LNH aient morcelé cette avant-dernière journée en trois parties), ils termineront juste derrière le champion. Le PSG peut désormais utiliser les deux semaines qui arrivent pour préparer son rendez-vous européen. Et quel rendez-vous ! Le carré final de la Ligue des Champions à Cologne avec une demi-finale face aux Polonais de Kielce.  



Stade Pierre de Coubertin (Paris), 29è journée de Starligue, vendredi 2 juin 2023

PSG Handball - HBC Nantes          35-32   (Mi-temps: 19-16)

Arbitres: Karim et Raouf Gasmi 

Evolution du score: 3-3 (5) 7-5 (10) 9-5 (15) 11-8 (20) 14-12 (25) 19-16 (30) 20-19 (35) 22-21 (40) 26-24 (45) 27-27 (50) 30-30 (55) 35-32 (FIN)


Les réactions au micro de BeIn Sports....

Valero Rivera (ailier gauche Nantes): "C'est un match où il fallait être parfait et on ne l'a pas été. On les a fait douter jusqu'à la fin mais des petites erreurs nous ont été fatales. Les mots ne me viennent pas pour expliquer ce qui a manqué."

Luka Karabatic (capitaine PSG): "Cela a été un match dur, extrêmement intense et Nantes nous a posé beaucoup de problèmes. Une finale avec des enjeux, des tensions, les deux équipes se sont vraiment donné à 101%, ça a été un énorme combat et un énorme spectacle pour un championnat qui a été difficile du début à la fin. Je suis fier des gars de n'avoir rien lâché. Etre champions de France sur un match, c'est difficile mais c'est génial."

Kamil Syprzak (pivot PSG): "Tous les matches sont de haut niveau dans la Ligue française. Je prends vraiment du plaisir à jouer ici, j'essaie de tout donner mais pour moi, au-delà des buts que je marque, le plus important, c'est que l'équipe gagne. L'année dernière, on a fait une saison exceptionnelle mais je préfère être champion au bout comme ça, c'est important pour la préparation du Final Four."

Nikola Karabatic (PSG): "Tout au long de la saison, il y a eu une grosse bataille et ça se joue sur les cinq dernières minutes. Je suis heureux que le titre revienne au PSG  mais on peut féliciter Nantes et Montpellier pour ce qu'ils ont réalisé. A mon niveau, je n'ai pas pu me battre jusqu'au bout sur le terrain mais j'ai vibré dans les tribunes. Quand on traverse ces moments, quand on ne joue pas, on se rend compte encore un peu plus de la chance qu'on a de faire ce qu'on fait. Ce métier c'est ma passion, j'ai fait une demie saison avec eux mais je suis autant heureux qu'eux. Ils me permettent de gagner un titre de plus (le 15ème national pour "Niko" dont 8 avec le PSG et 7 avec le MHB) et c'est pour partager tout cela qu'on fait du sport pro. Cela devrait être une joie de tous les jours mais malheureusement, on n'est heureux que lorsqu'on gagne des titres."