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Dijon met en relief l'échec de Tremblay

ProLigue

samedi 3 juin 2023 - © Yves Michel

 5 min 35 de lecture

Devant son public, Dijon n'a pas failli et a battu en demi-finale de Proligue, Tremblay (34-30). Les Bourguignons font coup double en empochant le 2ème billet d'accession pour l'élite dans le sillage de Saran qui avait terminé 1er de la phase régulière du championnat. Les Loiretains ont su conserver leur statut de meilleure équipe de la saison en s'imposant dans la 1ère demi-finale face à Pontault-Combault (38-34). Ce dimanche, Dijon et Saran se disputeront le titre de Proligue. Pour Tremblay, c'est la douche froide ! Malgré un opulent budget (près de 4,5 millions d'euros), les banlieusards parisiens échouent une nouvelle fois aux portes de l'élite.

Du haut de ses (presque) 41 ans, Wassim Helal (photo de tête) n'était pas le moins heureux lorsque sur ce parquet dijonnais qu'il foule depuis 2016, la sirène de la délivrance a retenti. Le gardien de buts tunisien en avait rêvé et avec sa bande de potes, il est parvenu à l'objectif qu'il s'était fixé. Faire un quasi sans faute lors de cette demi-finale face à Tremblay, la gagner et surtout accéder à l'élite puisque quelques minutes plus tôt, Saran le promu direct à l'issue de la phase régulière avait écarté Pontault-Combault. Les Bourguignons vont rejouer dans la cour des grands, neuf ans après en avoir été exclu. Le plus dur va commencer comme pour leurs homologues loiretains. Les deux formations ont joué des coudes et ont surtout mis à mal les ambitions de Tremblay ! 

Les banlieusards parisiens avaient tout pour réussir. Dans leur environnement, rien ou presque ne manque. Certainement pas l'argent puisque depuis quelques années, les dirigeants parviennent à séduire les collectivités locales et un bataillon de partenaires. Mais présenter un gros budget ne garantit rien. Sur un parquet, ce sont les joueurs qui courent vers le but, les gardiens et la défense qui tentent de mettre en échec les attaquants adverses et depuis le bord de touche, l'entraîneur qui échaffaude ses tactiques... Pas le compte en banque. 4 millions 447 166 euros de budget au niveau du groupement sportif dont 48% en charges de personnel (joueurs et entraîneurs). 1er budget de Proligue mais surtout une enveloppe qui est plus épaisse que neuf clubs de D1 dont Chambéry qui terminera 4ème au classement ou Toulouse, 6ème. Il s’agira là d’un accident, d’une saison sur l’autre. Saran avec plus de deux fois moins de moyens aura fait l’ascenseur à deux reprises mais n’aura mis qu’une saison pour retrouver l’élite. Dijon (15ème budget mais 5ème masse salariale) aura du se montrer plus patient puisque le dernier bail en D1 remonte à l'exercice 2013-2014. Alors qu'est-ce qui différencie ce groupe donné ultra-favori pour l'accession en début de saison et les deux équipes qui lui grillent la politesse ? Déjà, la constance au niveau de son staff. A Saran, Fabien Courtial est à la tête de l’équipe 1 depuis 2009 et a même prolongé jusqu’en 2024.  Chez les Bourguignons, Ulrich Chaduteaud est aux commandes depuis 2018 après avoir été adjoint, plusieurs saisons. En Seine St Denis, la valse des techniciens est devenue une spécialité. En moins de 11 ans, neuf personnes se sont succédé ! Certaines tombées un temps en disgrâce et sorties par la petite porte, ont fait leur retour par la fenêtre avant de se sauver à nouveau par une porte dérobée. Du quasiment jamais vu dans le handball français ! 



Il y a eu aussi le brassage au niveau des effectifs. Et là, à chaque intersaison, les agents se frottaient les mains. Assurés de placer n’importe quel joueur même si le besoin ne s’en faisait sentir ! Avec plus de deux bâtons pour constituer la masse salariale, il y avait de quoi faire et les mercenaires aux dents longues ont afflué. En juin 2021, 11 départs avaient été recensés, un an plus tard, ‘’seulement" 7. Certains n’ont même pas terminé la saison. D’autres se sont fait porter pâles et ont attendu tranquillement dans leur fauteuil. Cette saison, rares sont ceux qui méritent des éloges. Chérif Hamani (photo ci-dessus) appelé en début de saison, a fait ce qu’il a pu. Fort d’une expérience de Proligue, il a managé une formation de… Proligue. Sans plus. Et c’est un minot de 21 ans, Matteo Fadhuile, membre de l’équipe de France U21 qui termine meilleur buteur de l’équipe, 2ème de la phase régulière. Il est un des rares motifs de satisfaction avec… Cyril Dumoulin. Le presque quadragénaire qui après avoir connu des moments heureux à Chambéry, Toulouse et Nantes, a eu l’idée de planter sa tente en banlieue parisienne en 2021. Et dire que deux ans plus tôt, il gardait les cages de l’équipe de France et que son destin aurait été certainement tout autre sans une vilaine blessure au genou gauche en petite finale du Mondial face à l’Allemagne. Le Rhônalpin a sauvé bien souvent ce qui pouvait l’être en terminant 2ème gardien de Proligue derrière l’impressionnant Kévin Mesnard, le surdoué de la petite balle et surtout futur médecin !  

Quid de l'avenir ? Quel look épousera le Tremblay 2023-2024 ? Le recrutement pour la prochaine est quasiment bouclé. Cherif Hamani a bien puisé dans le réservoir pontellois puisque Dupoux, Ferreira et Garaudet sont attendus en Seine-St-Denis ainsi que le Portugais Tiago Rocha. Mathieu Salou qui cette année, a passé autant de temps dans un train que sur un parquet, fait son retour à Cesson après un crochet par Nîmes où il n’aura pas laissé un souvenir impérissable. Le dégraissage devrait se poursuivre. Dix-huit professionnels encore recensés, ça pèse un peu lourd ! Certains d’entre eux sont en fin de bail et devraient soit aller sous d'autres cieux, soit stopper leur carrière professionnelle comme Rémy Gervelas, Mathieu Bataille ou Fabien Ruiz. Le budget ne devrait pas bouger. Un élément nouveau doit tout de même intervenir début 2024. L’ouverture du Colisée, une salle de 8000 places qui risque de sonner un peu creux pour des affiches aussi alléchantes qu’elles soient de Proligue !  



Les demi-finales de Proligue - Palais des Sports Jean Michel Geoffroy (Dijon)

Saran Loiret - Pontault Combault       38-34   (mi-temps: 21-15)  Stats

Evolution du score:  4-2 (5) 7-4 (10) 12-6 (15) 14-8 (20) 18-10 (25) 21-15 (MT) 23-17 (35) 25-20 (40) 28-20 (45) 31-24 (50) 34-29 (55) 38-34 (FIN)

Dijon Métropole - Tremblay en F.       34-30  (mi-temps: 17-12)   Stats

Evolution du score: 2-2 (5) 4-4 (10) 8-7 (15) 9-10 (20) 13-10 (25) 17-12 (MT) 19-15 (35) 23-17 (40) 25-20 (45) 30-23 (50) 32-26 (55) 34-30 (FIN)

La finale entre Saran et Dijon est programmée ce dimanche à 15h15

Dijon met en relief l'échec de Tremblay 

ProLigue

samedi 3 juin 2023 - © Yves Michel

 5 min 35 de lecture

Devant son public, Dijon n'a pas failli et a battu en demi-finale de Proligue, Tremblay (34-30). Les Bourguignons font coup double en empochant le 2ème billet d'accession pour l'élite dans le sillage de Saran qui avait terminé 1er de la phase régulière du championnat. Les Loiretains ont su conserver leur statut de meilleure équipe de la saison en s'imposant dans la 1ère demi-finale face à Pontault-Combault (38-34). Ce dimanche, Dijon et Saran se disputeront le titre de Proligue. Pour Tremblay, c'est la douche froide ! Malgré un opulent budget (près de 4,5 millions d'euros), les banlieusards parisiens échouent une nouvelle fois aux portes de l'élite.

Du haut de ses (presque) 41 ans, Wassim Helal (photo de tête) n'était pas le moins heureux lorsque sur ce parquet dijonnais qu'il foule depuis 2016, la sirène de la délivrance a retenti. Le gardien de buts tunisien en avait rêvé et avec sa bande de potes, il est parvenu à l'objectif qu'il s'était fixé. Faire un quasi sans faute lors de cette demi-finale face à Tremblay, la gagner et surtout accéder à l'élite puisque quelques minutes plus tôt, Saran le promu direct à l'issue de la phase régulière avait écarté Pontault-Combault. Les Bourguignons vont rejouer dans la cour des grands, neuf ans après en avoir été exclu. Le plus dur va commencer comme pour leurs homologues loiretains. Les deux formations ont joué des coudes et ont surtout mis à mal les ambitions de Tremblay ! 

Les banlieusards parisiens avaient tout pour réussir. Dans leur environnement, rien ou presque ne manque. Certainement pas l'argent puisque depuis quelques années, les dirigeants parviennent à séduire les collectivités locales et un bataillon de partenaires. Mais présenter un gros budget ne garantit rien. Sur un parquet, ce sont les joueurs qui courent vers le but, les gardiens et la défense qui tentent de mettre en échec les attaquants adverses et depuis le bord de touche, l'entraîneur qui échaffaude ses tactiques... Pas le compte en banque. 4 millions 447 166 euros de budget au niveau du groupement sportif dont 48% en charges de personnel (joueurs et entraîneurs). 1er budget de Proligue mais surtout une enveloppe qui est plus épaisse que neuf clubs de D1 dont Chambéry qui terminera 4ème au classement ou Toulouse, 6ème. Il s’agira là d’un accident, d’une saison sur l’autre. Saran avec plus de deux fois moins de moyens aura fait l’ascenseur à deux reprises mais n’aura mis qu’une saison pour retrouver l’élite. Dijon (15ème budget mais 5ème masse salariale) aura du se montrer plus patient puisque le dernier bail en D1 remonte à l'exercice 2013-2014. Alors qu'est-ce qui différencie ce groupe donné ultra-favori pour l'accession en début de saison et les deux équipes qui lui grillent la politesse ? Déjà, la constance au niveau de son staff. A Saran, Fabien Courtial est à la tête de l’équipe 1 depuis 2009 et a même prolongé jusqu’en 2024.  Chez les Bourguignons, Ulrich Chaduteaud est aux commandes depuis 2018 après avoir été adjoint, plusieurs saisons. En Seine St Denis, la valse des techniciens est devenue une spécialité. En moins de 11 ans, neuf personnes se sont succédé ! Certaines tombées un temps en disgrâce et sorties par la petite porte, ont fait leur retour par la fenêtre avant de se sauver à nouveau par une porte dérobée. Du quasiment jamais vu dans le handball français ! 



Il y a eu aussi le brassage au niveau des effectifs. Et là, à chaque intersaison, les agents se frottaient les mains. Assurés de placer n’importe quel joueur même si le besoin ne s’en faisait sentir ! Avec plus de deux bâtons pour constituer la masse salariale, il y avait de quoi faire et les mercenaires aux dents longues ont afflué. En juin 2021, 11 départs avaient été recensés, un an plus tard, ‘’seulement" 7. Certains n’ont même pas terminé la saison. D’autres se sont fait porter pâles et ont attendu tranquillement dans leur fauteuil. Cette saison, rares sont ceux qui méritent des éloges. Chérif Hamani (photo ci-dessus) appelé en début de saison, a fait ce qu’il a pu. Fort d’une expérience de Proligue, il a managé une formation de… Proligue. Sans plus. Et c’est un minot de 21 ans, Matteo Fadhuile, membre de l’équipe de France U21 qui termine meilleur buteur de l’équipe, 2ème de la phase régulière. Il est un des rares motifs de satisfaction avec… Cyril Dumoulin. Le presque quadragénaire qui après avoir connu des moments heureux à Chambéry, Toulouse et Nantes, a eu l’idée de planter sa tente en banlieue parisienne en 2021. Et dire que deux ans plus tôt, il gardait les cages de l’équipe de France et que son destin aurait été certainement tout autre sans une vilaine blessure au genou gauche en petite finale du Mondial face à l’Allemagne. Le Rhônalpin a sauvé bien souvent ce qui pouvait l’être en terminant 2ème gardien de Proligue derrière l’impressionnant Kévin Mesnard, le surdoué de la petite balle et surtout futur médecin !  

Quid de l'avenir ? Quel look épousera le Tremblay 2023-2024 ? Le recrutement pour la prochaine est quasiment bouclé. Cherif Hamani a bien puisé dans le réservoir pontellois puisque Dupoux, Ferreira et Garaudet sont attendus en Seine-St-Denis ainsi que le Portugais Tiago Rocha. Mathieu Salou qui cette année, a passé autant de temps dans un train que sur un parquet, fait son retour à Cesson après un crochet par Nîmes où il n’aura pas laissé un souvenir impérissable. Le dégraissage devrait se poursuivre. Dix-huit professionnels encore recensés, ça pèse un peu lourd ! Certains d’entre eux sont en fin de bail et devraient soit aller sous d'autres cieux, soit stopper leur carrière professionnelle comme Rémy Gervelas, Mathieu Bataille ou Fabien Ruiz. Le budget ne devrait pas bouger. Un élément nouveau doit tout de même intervenir début 2024. L’ouverture du Colisée, une salle de 8000 places qui risque de sonner un peu creux pour des affiches aussi alléchantes qu’elles soient de Proligue !  



Les demi-finales de Proligue - Palais des Sports Jean Michel Geoffroy (Dijon)

Saran Loiret - Pontault Combault       38-34   (mi-temps: 21-15)  Stats

Evolution du score:  4-2 (5) 7-4 (10) 12-6 (15) 14-8 (20) 18-10 (25) 21-15 (MT) 23-17 (35) 25-20 (40) 28-20 (45) 31-24 (50) 34-29 (55) 38-34 (FIN)

Dijon Métropole - Tremblay en F.       34-30  (mi-temps: 17-12)   Stats

Evolution du score: 2-2 (5) 4-4 (10) 8-7 (15) 9-10 (20) 13-10 (25) 17-12 (MT) 19-15 (35) 23-17 (40) 25-20 (45) 30-23 (50) 32-26 (55) 34-30 (FIN)

La finale entre Saran et Dijon est programmée ce dimanche à 15h15

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