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François Berthier : passer de la révélation à la confirmation

ProLigue

lundi 8 juin 2009 - Handzone

 6 min 13 de lecture

 En cette fin de saison, il était impératif de faire le point avec le coach du Saint Cyr Touraine Handball sur la saison écoulée, ses sentiments sur celle-ci, et ses attentes sur l'avenir...

Au palmarès 2008-2009 du SCT, une troisième place et un quart de finale de Coupe de France contre Chambéry. Pour une équipe qui aurait dû évoluer en Nationale 1, le parcours est plutôt flatteur, non ?
Ce parcours reflète le groupe. Nous sommes partis sur la pointe des pieds, sans trop savoir où on allait arriver. L'osmose s'est faite d'entrée entre les joueurs et le staff. La préparation a été bonne, en laissant augurer de belles choses sans savoir quel serait notre point de rupture. Il s'est produit en octobre, novembre avec l'enchaînement de quatre revers consécutifs. Nous n'étions pas préparés à cela. Il est vrai que l'on ne prépare jamais une équipe à perdre... Notre deuxième tiers de championnat a été très bon, avec une belle dynamique et seulement trois défaites alors que nous en comptions déjà cinq dans le premier tiers. On peut dire que notre saison s'est jouée là. Maintenant, on ne sait jamais ce qui serait arrivé si nous avions été dans le bon wagon.
Notre fin de parcours a été palpitante et à chaque fois, cela nous a donné encore plus d'envie dans le travail  au niveau du staff et du groupe. Notre progression au classement nous a permis d'avoir des objectifs à la hausse. C'était une bonne chose, bien sûr, et là-dessus, est venu se greffer un bon parcours en Coupe de France. Nous avons respecté cette compétition en prenant le tirage à chaque fois au sérieux. Gagner contre Nîmes et finir face à Chambéry dans notre salle a donné de l’élan au club et nous a permis d'exposer un peu plus le SCT dans le paysage du handball français. Ce qui permet de sortir de l'anonymat. Le club a su donc tirer profit des enseignements du passé.

Comme tu le soulignais, François, ce deuxième tiers de championnat ne laisse-t-il pas des regrets, de la frustration, de la déception à tes yeux...
On peut regretter l'un ou l'autre match perdu car nous sommes tout prêt de la montée. Frustration, déception, oui, pourquoi pas ! Seulement, si on nous avait dit, dès le départ que nous serions troisièmes, on aurait signé des deux mains. Entre nous, on s'était dit d'aller viser la deuxième place. C'était le souhait des joueurs. En effet, lors du premier jour, avec Jérôme Delarue mon adjoint, nous avons fait passer un papier au sein du groupe et on arrivait à la place de deuxième. Les joueurs ont eu raison car c'est eux qui l’avaient décidé. En rapport avec cet objectif, nous sommes dans les clous quasiment !... Il est vrai que l’on peut ressentir une légère frustration d'avoir manqué celui-ci d’un rien, d'avoir surtout perdu certaines rencontres.
Une saison, c'est long. Il y a vingt-six matchs... Parfois, nous étions à deux doigts de perdre et nous avons gagné. D'autres fois, ce fût l'inverse !... Il faut quand même se satisfaire de cela. Même, si en tant que compétiteur, on peut se dire qu'avec des «si», on n'aurait pas mis Paris en bouteille mais peut-être battu une fois Dijon, et cela aurait suffi à notre bonheur ! Maintenant, tirons les enseignements de notre parcours, du bon et du moins bon. Lors de notre passage à vide, le club nous a laissé travailler et le groupe a su réagir individuellement et collectivement. Les dirigeants, les supporters ont toujours été derrière nous. Personne n'a voulu la tête de l'un ou de l'autre. Chacun a compris qu'il fallait se remettre en ligne, au travail !... L'équipe est partie de la treizième place pour finir à la troisième. Le SCT avait l'habitude de perdre le championnat et de jouer le maintien derrière. Là, on perd le championnat pour jouer la montée. En résumé, je dirai qu'il s'agit quand même d'un très beau parcours.

François, courant avril, tu annonçais que tu renouvelais ton bail à la tête de l'équipe pour le prochain exercice (NDLR : une nouvelle reçue avec soulagement par tout l'entourage du club et les supporters...) Au vu de ta situation personnelle, (la famille de François Berthier vit toujours en Alsace), les critères sportifs ont du être déterminants, prépondérants dans ta décision ?
C’est un ensemble. Tout d'abord, il y a le critère familial. Ma femme et mes enfants sont en Alsace. Il est vrai que c'est le premier écueil qui s'est dressé devant moi. La discussion avec Céline, ma femme, a été franche et cela a permis d'avancer. Deuxièmement, le club voulait me garder, car, avec les dirigeants, les partenaires, les supporters, tout s'est bien passé pendant cette saison. On peut dire que l'on s’est bien rencontré ! Rapidement, le club m’a proposé de rester. Ça a mis du temps. Cette réflexion a été longue. J'ai mis trois mois pour prendre ma décision. Il est vrai aussi que les joueurs, les résultats ont fait que mon impression fût bonne.
En début de saison, je ne savais pas trop où j'allais. Ces bons résultats me donnent de l'envie et du courage pour l'année prochaine. Ce qui fait que je serai toujours saint-cyrien la saison prochaine.

Projetons-nous sur l'exercice 2009- 2010. Côté effectif, les discussions ont bien sûr déjà démarré... Peut-on déjà avoir une idée du Saint-Cyr Touraine Handball cru 2009 – 2010 ?
L'effectif sera, j’espère, de qualité et un peu plus complémentaire que cette année, encore. Avec les bonnes bases affichées, cette saison, je ne vois pas pourquoi on aurait changé les trois quarts de l'effectif pour dire « on change...» À ce jour, Jonathan Julvecourt et Thomas Haegeli ont signé. Après, deux, trois fins de contrat ne sont pas reconduits. Sur les éléments forts, la grosse base de l'effectif est conservée. Le reste on verra plus tard.

Après une belle saison et un entraîneur fidèle au poste, on peut penser que Saint Cyr aura de l'ambition pour l'exercice prochain. Qu'en est-il exactement ?
Je m'attends à une saison difficile. Nous venons de finir troisième et nous serons placés dans le chapeau des équipes qui voudront monter. Ce sera aussi notre ambition !... À mes yeux, c'est un point à ne pas négliger. Notre fin de parcours nous a placés dans la peau d'un favori et nous avons su tenir notre rang. Là, c'est d'emblée que nous serons dans les prétendants à l'accession. J'espère que nous le resterons le plus longtemps possible. Le SCT sera parmi les six-huit équipes qui peuvent prétendre jouer le haut du pavé. Nous, nous le serons d’entrée, donc nous risquons d'être attendus...
Le début de championnat sera prépondérant et je préviendrai suffisamment tôt dans ce sens. Notre beau parcours ne doit pas laisser augurer que cela sera chose aisée et facile... Avec mon staff, nous nous préparons à un championnat difficile, avec les relégués de LNH, les formations qui arrivent de Nationale 1, qui seront solides et les autres équipes, sûrement homogènes.
J'espère, également, que les vacances ne feront pas tourner la tête aux joueurs. Il va falloir veiller à tout cela... La confirmation est toujours plus compliquée que l'effet de surprise ! Je ne tiens pas à être la surprise de l'année 2009 mais bien la confirmation de 2010 ! Ce qui nécessitera beaucoup de rigueur. J'ai déjà averti dans ce sens et je profite de ces lignes pour renouveler le message.

Entretien réalisé par Christophe Poupault.

François Berthier : passer de la révélation à la confirmation 

ProLigue

lundi 8 juin 2009 - Handzone

 6 min 13 de lecture

 En cette fin de saison, il était impératif de faire le point avec le coach du Saint Cyr Touraine Handball sur la saison écoulée, ses sentiments sur celle-ci, et ses attentes sur l'avenir...

Au palmarès 2008-2009 du SCT, une troisième place et un quart de finale de Coupe de France contre Chambéry. Pour une équipe qui aurait dû évoluer en Nationale 1, le parcours est plutôt flatteur, non ?
Ce parcours reflète le groupe. Nous sommes partis sur la pointe des pieds, sans trop savoir où on allait arriver. L'osmose s'est faite d'entrée entre les joueurs et le staff. La préparation a été bonne, en laissant augurer de belles choses sans savoir quel serait notre point de rupture. Il s'est produit en octobre, novembre avec l'enchaînement de quatre revers consécutifs. Nous n'étions pas préparés à cela. Il est vrai que l'on ne prépare jamais une équipe à perdre... Notre deuxième tiers de championnat a été très bon, avec une belle dynamique et seulement trois défaites alors que nous en comptions déjà cinq dans le premier tiers. On peut dire que notre saison s'est jouée là. Maintenant, on ne sait jamais ce qui serait arrivé si nous avions été dans le bon wagon.
Notre fin de parcours a été palpitante et à chaque fois, cela nous a donné encore plus d'envie dans le travail  au niveau du staff et du groupe. Notre progression au classement nous a permis d'avoir des objectifs à la hausse. C'était une bonne chose, bien sûr, et là-dessus, est venu se greffer un bon parcours en Coupe de France. Nous avons respecté cette compétition en prenant le tirage à chaque fois au sérieux. Gagner contre Nîmes et finir face à Chambéry dans notre salle a donné de l’élan au club et nous a permis d'exposer un peu plus le SCT dans le paysage du handball français. Ce qui permet de sortir de l'anonymat. Le club a su donc tirer profit des enseignements du passé.

Comme tu le soulignais, François, ce deuxième tiers de championnat ne laisse-t-il pas des regrets, de la frustration, de la déception à tes yeux...
On peut regretter l'un ou l'autre match perdu car nous sommes tout prêt de la montée. Frustration, déception, oui, pourquoi pas ! Seulement, si on nous avait dit, dès le départ que nous serions troisièmes, on aurait signé des deux mains. Entre nous, on s'était dit d'aller viser la deuxième place. C'était le souhait des joueurs. En effet, lors du premier jour, avec Jérôme Delarue mon adjoint, nous avons fait passer un papier au sein du groupe et on arrivait à la place de deuxième. Les joueurs ont eu raison car c'est eux qui l’avaient décidé. En rapport avec cet objectif, nous sommes dans les clous quasiment !... Il est vrai que l’on peut ressentir une légère frustration d'avoir manqué celui-ci d’un rien, d'avoir surtout perdu certaines rencontres.
Une saison, c'est long. Il y a vingt-six matchs... Parfois, nous étions à deux doigts de perdre et nous avons gagné. D'autres fois, ce fût l'inverse !... Il faut quand même se satisfaire de cela. Même, si en tant que compétiteur, on peut se dire qu'avec des «si», on n'aurait pas mis Paris en bouteille mais peut-être battu une fois Dijon, et cela aurait suffi à notre bonheur ! Maintenant, tirons les enseignements de notre parcours, du bon et du moins bon. Lors de notre passage à vide, le club nous a laissé travailler et le groupe a su réagir individuellement et collectivement. Les dirigeants, les supporters ont toujours été derrière nous. Personne n'a voulu la tête de l'un ou de l'autre. Chacun a compris qu'il fallait se remettre en ligne, au travail !... L'équipe est partie de la treizième place pour finir à la troisième. Le SCT avait l'habitude de perdre le championnat et de jouer le maintien derrière. Là, on perd le championnat pour jouer la montée. En résumé, je dirai qu'il s'agit quand même d'un très beau parcours.

François, courant avril, tu annonçais que tu renouvelais ton bail à la tête de l'équipe pour le prochain exercice (NDLR : une nouvelle reçue avec soulagement par tout l'entourage du club et les supporters...) Au vu de ta situation personnelle, (la famille de François Berthier vit toujours en Alsace), les critères sportifs ont du être déterminants, prépondérants dans ta décision ?
C’est un ensemble. Tout d'abord, il y a le critère familial. Ma femme et mes enfants sont en Alsace. Il est vrai que c'est le premier écueil qui s'est dressé devant moi. La discussion avec Céline, ma femme, a été franche et cela a permis d'avancer. Deuxièmement, le club voulait me garder, car, avec les dirigeants, les partenaires, les supporters, tout s'est bien passé pendant cette saison. On peut dire que l'on s’est bien rencontré ! Rapidement, le club m’a proposé de rester. Ça a mis du temps. Cette réflexion a été longue. J'ai mis trois mois pour prendre ma décision. Il est vrai aussi que les joueurs, les résultats ont fait que mon impression fût bonne.
En début de saison, je ne savais pas trop où j'allais. Ces bons résultats me donnent de l'envie et du courage pour l'année prochaine. Ce qui fait que je serai toujours saint-cyrien la saison prochaine.

Projetons-nous sur l'exercice 2009- 2010. Côté effectif, les discussions ont bien sûr déjà démarré... Peut-on déjà avoir une idée du Saint-Cyr Touraine Handball cru 2009 – 2010 ?
L'effectif sera, j’espère, de qualité et un peu plus complémentaire que cette année, encore. Avec les bonnes bases affichées, cette saison, je ne vois pas pourquoi on aurait changé les trois quarts de l'effectif pour dire « on change...» À ce jour, Jonathan Julvecourt et Thomas Haegeli ont signé. Après, deux, trois fins de contrat ne sont pas reconduits. Sur les éléments forts, la grosse base de l'effectif est conservée. Le reste on verra plus tard.

Après une belle saison et un entraîneur fidèle au poste, on peut penser que Saint Cyr aura de l'ambition pour l'exercice prochain. Qu'en est-il exactement ?
Je m'attends à une saison difficile. Nous venons de finir troisième et nous serons placés dans le chapeau des équipes qui voudront monter. Ce sera aussi notre ambition !... À mes yeux, c'est un point à ne pas négliger. Notre fin de parcours nous a placés dans la peau d'un favori et nous avons su tenir notre rang. Là, c'est d'emblée que nous serons dans les prétendants à l'accession. J'espère que nous le resterons le plus longtemps possible. Le SCT sera parmi les six-huit équipes qui peuvent prétendre jouer le haut du pavé. Nous, nous le serons d’entrée, donc nous risquons d'être attendus...
Le début de championnat sera prépondérant et je préviendrai suffisamment tôt dans ce sens. Notre beau parcours ne doit pas laisser augurer que cela sera chose aisée et facile... Avec mon staff, nous nous préparons à un championnat difficile, avec les relégués de LNH, les formations qui arrivent de Nationale 1, qui seront solides et les autres équipes, sûrement homogènes.
J'espère, également, que les vacances ne feront pas tourner la tête aux joueurs. Il va falloir veiller à tout cela... La confirmation est toujours plus compliquée que l'effet de surprise ! Je ne tiens pas à être la surprise de l'année 2009 mais bien la confirmation de 2010 ! Ce qui nécessitera beaucoup de rigueur. J'ai déjà averti dans ce sens et je profite de ces lignes pour renouveler le message.

Entretien réalisé par Christophe Poupault.

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