Dans le naufrage collectif qui a accompagné la défaite des Bleus, vendredi contre le Brésil, Rémi Salou a été montré du doigt par ses entraîneurs qui n’ont pas apprécié son comportement détestable sur le terrain. Exclu définitivement (3x2’), le Montpelliérain n’en menait pas large. La meilleure réponse aux critiques, il l’a apportée hier sur le terrain contre la Norvège en assumant un rôle de vrai leader.
La nuit dernière a été difficile ?
Non, pas si mauvaise que ça… On n’a pris une grosse claque collectivement et j’ai pris un rouge individuellement… On a peut-être considéré les Brésiliens pour des « pin pins » et ça nous a joué un mauvais tour. Il fallait qu’on réagisse et contre la Norvège, on l’a fait sans problème.
Vous avez été recadré par le staff de l’équipe de France suite à votre geste déplacé sur un Brésilien….
Je reconnais que j’ai eu un comportement inadmissible. Je me suis énervé après les arbitres et contre ce joueur. Ce n’est pas dans ma nature. Je ne vais pas me cacher derrière la fatigue accumulée, la chaleur, le stress qui sont présents depuis que l’on est arrivé mais bon…. J’ai fait une connerie… d’ailleurs au moment où je l’ai faite, j’ai mesuré les conséquences. J’abandonne des coéquipiers qui ont confiance en moi….
Vous avez estimé quelque part que vous les trahissiez ?
Oui ! Tout à fait. Dans ma tête je me suis dit, je les ai lâchés, j’ai pris un rouge, je les ai laissés se débrouiller tout seul. J’avais à cœur aujourd’hui de faire mieux et de leur montrer qu’ils pouvaient compter sur moi…
Aujourd’hui, vous vous êtes investi comme jamais et ce, dès l’échauffement….
En fait, en équipe de France, j’aime bien m’investir progressivement. Le truc, c’est qu’on a dix matches à jouer et je pensais monter en rythme au fur et à mesure de la compétition et là, il y a eu ce match catastrophe donc j’ai décidé de m’investir à fond. Puis ensuite sur le terrain, j’avais à cœur de me rattraper et prouver à mes potes qu’il pouvait compter sur moi. J’ai tout donné sur ce match et je pense que cela s’est vu. Et cette prestation-là, j’espère qu’on va la reproduire lors des prochains rendez-vous.
La suite, vous la voyez toujours aussi sereinement qu’il y a une semaine ?
Oui, oui. Je pense qu’il faut se dire : voilà, nous sommes véritablement entrés dans le Mondial et on va prendre tous les matches avec sérieux. Les Iraniens (ndlr : futurs adversaires des Bleus qui ont battu l’Espagne hier, d’un but) prouvent qu’ils savent jouer au hand, qu’ils sont en progression et qu’ils méritent le respect. C’est bien aussi pour le handball qui se développe un peu partout dans le Monde.
Propos recueillis par
Yves MICHEL