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Les Français ont abdiqué trop tôt

Mondial

mardi 11 août 2009 - Handzone

 6 min 13 de lecture

L’équipe de France juniors ne sera sans doute pas sur le podium des championnats du Monde 2009. Hier soir, les Tricolores ont certainement anéanti l’ultime chance qui leur restait de passer une dernière semaine en Egypte à jouer un des tous premiers rôles parmi les grands favoris de la compétition. La courte défaite, 25-27 concédée face à l’Espagne ne reflète en rien la physionomie d’une rencontre trop rapidement offerte à l’adversaire. Une rencontre pourtant prise par le bon bout l’espace de 17 minutes avant de connaître la panne totale. Une aubaine pour des Espagnols qui terminent cette phase préliminaire avec le maximum de points en vue du tour suivant. La France est qualifiée sur le fil mais partira avec un sérieux handicap.

Cette défaite française est avant tout celle des cadres de l’équipe. Autant lorsqu’il avait fallu relever la tête face à la Norvège et enchaîner contre l’Iran, ils avaient été présents, autant hier contre l’Espagne, ils n’ont jamais su prendre leurs responsabilités. Pourtant, l’entame avait été réussie, les Français contrant très crânement les incursions espagnoles pour mener de trois buts après seulement douze minutes de jeu (6-3). La défense tricolore était en place face à un adversaire qui commençait à se poser des questions… Cinq minutes plus tard, le paysage changeait magistralement de couleurs. A 8-5 (17ème), et alors qu’aucune amélioration n’était constatée dans son équipe, Isidoro Martinez, l’entraîneur espagnol décidait d’abattre son temps mort. Doit-on parler de tournant du match puisque la physionomie de la rencontre allait changer du tout au tout, les Tricolores prenant en moins de 8 minutes un cinglant 6-0 ! Certes, rien n’était perdu et la pause était atteinte sur le score de 10-12 en faveur de l’Espagne.

Jordan Perronneau, le Nîmois, redonnait même espoir à ses camarades, en réduisant le score dès la reprise. Un but, deux buts d’écart, les Français restaient derrière mais au contact. Mais les Espagnols fourbissaient leurs armes. William Accambray pris en stricte, Xavier Barachet peu inspiré sur ses trajectoires, il n’en fallait pas plus à l’adversaire pour prendre confiance. D’autant que dans les buts, le petit catalan (d’à peine 18 ans) Gonzalo Perez de Vargas qui marche sur les traces d’un certain David Barrufet (gardien de l’équipe d’Espagne A et du FC Barcelone) sortait tout ce qu’il voulait.

En 1ère période, les Ibères avaient accéléré pour refaire leur handicap, en seconde mi-temps, ils allaient accélérer pour étouffer des Français complètement à la rue.  En un peu plus de cinq minutes, ils vont porter leur avance d’un à six buts d’écart (15-21 à la 17ème). A ce moment-là, la messe était donc dite et sur leur banc de touche, les remplaçants espagnols commençaient à exulter. En face, ce n’était que maladresses et oubli des fondamentaux. Et ce n’était pas les ultimes rushes de l’ailier de Chambéry Benjamin Massot-Pellet, un des rares à surnager hier dans ce bain en eaux troubles qui allaient y changer quelque chose.

Au coup de sifflet final, les Espagnols levaient les bras au ciel, improvisant une ronde sans fin au centre du terrain. Les Français eux, quittaient l’arène, la tête basse, les yeux rougis pour certains, le regard hagard pour d’autres.

Pour le camp tricolore, cette défaite est bien plus qu’une simple défaite, c’est la fin d’un rêve entamé voilà deux ans, lorsque quelques potes de la même génération s’étaient jurés de s’installer sur le toit du monde ou de s’en rapprocher. Faillite d’un groupe trahi par ceux qui lui avaient donné une âme. Là est tout le paradoxe et la complexité du problème. C’est dommage, car les joueurs de Guy Petitgirard avaient véritablement leur épingle à tirer dans un tournoi qui a vu cette année, l’arrivée de nouvelles nations et qui reste (à part peut-être le Danemark au dessus du lot) très ouvert.

Aujourd’hui, dans un silence certainement très pesant, l’autocar va quitter Suez (c’est une maigre consolation) pour remonter vers Le Caire où l’équipe de France sera attendue de pied ferme par l’Egypte, l’Argentine et l’Allemagne. Trois ogres qui espèrent ne faire qu’une bouchée des petits Bleus.

L’Espagne elle, prendra la même direction mais le trajet sera certainement, plus facile à accomplir. Car les Espagnols savent eux, qu’ils reviennent de loin.

A Suez,
Le mardi 11 août 2009 à 18h30
France - Espagne : 25 - 27 (Mi-temps : 10-12)
Arbitres :
MM HORACEK Vaclav et  NOVOTNY Jiri (Rep. Tchèque)

Statistiques du match

France
Gardiens :

Mansuy 54' 12/36, Le Goff 6' 0/3 dont 0/1 pen.
Joueurs :
Gomis, Massot Pellet 6/8 dont 2/2 pen., Briffe 3/6, Darras, Perroneau 3/7, Di Panda, François Marie 2/4, Jung 1/1, Karabatic, Barachet 1/5, Salou 3/3, Accambray 6/15.

Espagne :
Gardien :

Perez 15/40 dont 0/2 pen.
Joueurs :
Montoro 0/2, Maqueda 0/3, Pecina 1/2, Gonzales, Liebana, Figueras, 4/6, Jimenez 5/7, Ruiz 4/6, Crowley 3/3, Aguirezabalaga 1/2, Saubich 2/2, Mindegia 7/10.

Classement du groupe B
1 Brésil 8 pts  
2 France 6 pts +11
3 Espagne 6 pts +11 
4 Norvège 6 pts -4 
5 Iran 4 pts 
6 Tunisie 0 pt

Les réactions
Isidoro Martinez (entraîneur de l’Espagne)
« Nous avons vécu une longue semaine, très dure. Nous étions dans le trou il y a trois jours, et aujourd’hui, nous sommes tous heureux d’aller au Caire et en plus, avec 4 points. Cela nous donne une nouvelle ambition. Contre la France, cela a été très difficile mais nous avons su trouver les solutions. Je suis très fatigué nerveusement car nous avons du livrer de durs combats et je confirme que ce groupe était le plus difficile des quatre. Nous venons de faire une grande chose. J’espère que nous allons livrer des matches de la même intensité que celui contre la France car pour moi, c’est un match référence tant mes garçons ont montré de la volonté et de l’efficacité. »

Guy Petitgirard (entraîneur de l’équipe de France)
«  Les Espagnols n’ont pas volé leur victoire. Leur gardien de buts était en état de grâce et on n’a pas réussi à solutionner ce problème. Ils ont su museler William Accambray, d’ailleurs son rendement au niveau du tir s’en ressent. Et il n’est pas le seul. On sera au Caire pour le Tour Principal mais on part avec aucun point au compteur. C’est donc mission impossible pour la suite. Nous aurons trois matches à disputer contre l’Allemagne, l’Argentine et l’Egypte, pour ces jeunes joueurs, c’est une véritable opportunité de jouer des matches d’un tel niveau. Il vaut mieux cela que rencontrer le Groenland, même si je n’ai rien contre cette équipe. »

Romain Briffe (ailier gauche)
« Je suis déçu car c’est un match que l’on doit gagner. Nous étions motivés mais nous n’avons pas su trouver les bons réglages. On n’a pas profité des moments opportuns pour passer devant. Et il y avait la place pour le faire. Franchement, c’est en 1ère mi-temps qu’on rate le coche car c’est là qu’on devait faire le trou. Leur gardien nous a fait beaucoup de mal. Nous leur avons rendu trop de ballons. Maintenant, on va au Caire et mathématiquement, nous ne sommes pas dans une très bonne position. On va voir ce que va donner ce groupe. Il reste trois matches. Il ne faut se poser trop de questions et les gagner. »

Yves MICHEL

Les Français ont abdiqué trop tôt 

Mondial

mardi 11 août 2009 - Handzone

 6 min 13 de lecture

L’équipe de France juniors ne sera sans doute pas sur le podium des championnats du Monde 2009. Hier soir, les Tricolores ont certainement anéanti l’ultime chance qui leur restait de passer une dernière semaine en Egypte à jouer un des tous premiers rôles parmi les grands favoris de la compétition. La courte défaite, 25-27 concédée face à l’Espagne ne reflète en rien la physionomie d’une rencontre trop rapidement offerte à l’adversaire. Une rencontre pourtant prise par le bon bout l’espace de 17 minutes avant de connaître la panne totale. Une aubaine pour des Espagnols qui terminent cette phase préliminaire avec le maximum de points en vue du tour suivant. La France est qualifiée sur le fil mais partira avec un sérieux handicap.

Cette défaite française est avant tout celle des cadres de l’équipe. Autant lorsqu’il avait fallu relever la tête face à la Norvège et enchaîner contre l’Iran, ils avaient été présents, autant hier contre l’Espagne, ils n’ont jamais su prendre leurs responsabilités. Pourtant, l’entame avait été réussie, les Français contrant très crânement les incursions espagnoles pour mener de trois buts après seulement douze minutes de jeu (6-3). La défense tricolore était en place face à un adversaire qui commençait à se poser des questions… Cinq minutes plus tard, le paysage changeait magistralement de couleurs. A 8-5 (17ème), et alors qu’aucune amélioration n’était constatée dans son équipe, Isidoro Martinez, l’entraîneur espagnol décidait d’abattre son temps mort. Doit-on parler de tournant du match puisque la physionomie de la rencontre allait changer du tout au tout, les Tricolores prenant en moins de 8 minutes un cinglant 6-0 ! Certes, rien n’était perdu et la pause était atteinte sur le score de 10-12 en faveur de l’Espagne.

Jordan Perronneau, le Nîmois, redonnait même espoir à ses camarades, en réduisant le score dès la reprise. Un but, deux buts d’écart, les Français restaient derrière mais au contact. Mais les Espagnols fourbissaient leurs armes. William Accambray pris en stricte, Xavier Barachet peu inspiré sur ses trajectoires, il n’en fallait pas plus à l’adversaire pour prendre confiance. D’autant que dans les buts, le petit catalan (d’à peine 18 ans) Gonzalo Perez de Vargas qui marche sur les traces d’un certain David Barrufet (gardien de l’équipe d’Espagne A et du FC Barcelone) sortait tout ce qu’il voulait.

En 1ère période, les Ibères avaient accéléré pour refaire leur handicap, en seconde mi-temps, ils allaient accélérer pour étouffer des Français complètement à la rue.  En un peu plus de cinq minutes, ils vont porter leur avance d’un à six buts d’écart (15-21 à la 17ème). A ce moment-là, la messe était donc dite et sur leur banc de touche, les remplaçants espagnols commençaient à exulter. En face, ce n’était que maladresses et oubli des fondamentaux. Et ce n’était pas les ultimes rushes de l’ailier de Chambéry Benjamin Massot-Pellet, un des rares à surnager hier dans ce bain en eaux troubles qui allaient y changer quelque chose.

Au coup de sifflet final, les Espagnols levaient les bras au ciel, improvisant une ronde sans fin au centre du terrain. Les Français eux, quittaient l’arène, la tête basse, les yeux rougis pour certains, le regard hagard pour d’autres.

Pour le camp tricolore, cette défaite est bien plus qu’une simple défaite, c’est la fin d’un rêve entamé voilà deux ans, lorsque quelques potes de la même génération s’étaient jurés de s’installer sur le toit du monde ou de s’en rapprocher. Faillite d’un groupe trahi par ceux qui lui avaient donné une âme. Là est tout le paradoxe et la complexité du problème. C’est dommage, car les joueurs de Guy Petitgirard avaient véritablement leur épingle à tirer dans un tournoi qui a vu cette année, l’arrivée de nouvelles nations et qui reste (à part peut-être le Danemark au dessus du lot) très ouvert.

Aujourd’hui, dans un silence certainement très pesant, l’autocar va quitter Suez (c’est une maigre consolation) pour remonter vers Le Caire où l’équipe de France sera attendue de pied ferme par l’Egypte, l’Argentine et l’Allemagne. Trois ogres qui espèrent ne faire qu’une bouchée des petits Bleus.

L’Espagne elle, prendra la même direction mais le trajet sera certainement, plus facile à accomplir. Car les Espagnols savent eux, qu’ils reviennent de loin.

A Suez,
Le mardi 11 août 2009 à 18h30
France - Espagne : 25 - 27 (Mi-temps : 10-12)
Arbitres :
MM HORACEK Vaclav et  NOVOTNY Jiri (Rep. Tchèque)

Statistiques du match

France
Gardiens :

Mansuy 54' 12/36, Le Goff 6' 0/3 dont 0/1 pen.
Joueurs :
Gomis, Massot Pellet 6/8 dont 2/2 pen., Briffe 3/6, Darras, Perroneau 3/7, Di Panda, François Marie 2/4, Jung 1/1, Karabatic, Barachet 1/5, Salou 3/3, Accambray 6/15.

Espagne :
Gardien :

Perez 15/40 dont 0/2 pen.
Joueurs :
Montoro 0/2, Maqueda 0/3, Pecina 1/2, Gonzales, Liebana, Figueras, 4/6, Jimenez 5/7, Ruiz 4/6, Crowley 3/3, Aguirezabalaga 1/2, Saubich 2/2, Mindegia 7/10.

Classement du groupe B
1 Brésil 8 pts  
2 France 6 pts +11
3 Espagne 6 pts +11 
4 Norvège 6 pts -4 
5 Iran 4 pts 
6 Tunisie 0 pt

Les réactions
Isidoro Martinez (entraîneur de l’Espagne)
« Nous avons vécu une longue semaine, très dure. Nous étions dans le trou il y a trois jours, et aujourd’hui, nous sommes tous heureux d’aller au Caire et en plus, avec 4 points. Cela nous donne une nouvelle ambition. Contre la France, cela a été très difficile mais nous avons su trouver les solutions. Je suis très fatigué nerveusement car nous avons du livrer de durs combats et je confirme que ce groupe était le plus difficile des quatre. Nous venons de faire une grande chose. J’espère que nous allons livrer des matches de la même intensité que celui contre la France car pour moi, c’est un match référence tant mes garçons ont montré de la volonté et de l’efficacité. »

Guy Petitgirard (entraîneur de l’équipe de France)
«  Les Espagnols n’ont pas volé leur victoire. Leur gardien de buts était en état de grâce et on n’a pas réussi à solutionner ce problème. Ils ont su museler William Accambray, d’ailleurs son rendement au niveau du tir s’en ressent. Et il n’est pas le seul. On sera au Caire pour le Tour Principal mais on part avec aucun point au compteur. C’est donc mission impossible pour la suite. Nous aurons trois matches à disputer contre l’Allemagne, l’Argentine et l’Egypte, pour ces jeunes joueurs, c’est une véritable opportunité de jouer des matches d’un tel niveau. Il vaut mieux cela que rencontrer le Groenland, même si je n’ai rien contre cette équipe. »

Romain Briffe (ailier gauche)
« Je suis déçu car c’est un match que l’on doit gagner. Nous étions motivés mais nous n’avons pas su trouver les bons réglages. On n’a pas profité des moments opportuns pour passer devant. Et il y avait la place pour le faire. Franchement, c’est en 1ère mi-temps qu’on rate le coche car c’est là qu’on devait faire le trou. Leur gardien nous a fait beaucoup de mal. Nous leur avons rendu trop de ballons. Maintenant, on va au Caire et mathématiquement, nous ne sommes pas dans une très bonne position. On va voir ce que va donner ce groupe. Il reste trois matches. Il ne faut se poser trop de questions et les gagner. »

Yves MICHEL

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