L’équipe de France juniors ne terminera pas en queue de peloton de ces 17èmes championnats du Monde en Egypte. Dans leur match de classement, les Tricolores ont battu l’Estonie, 32 à 29, se classant donc 11ème sur les douze équipes qualifiées pour le Tour Principal.
Un match pour du beurre ou presque programmé dans une salle annexe du Cairo stadium, où l’on pouvait d’ailleurs au coup d’envoi, compter les spectateurs un par un, tant l’assistance était clairsemée. Assis dans les tribunes et donc forfaits pour cette confrontation inédite : Jordan Perronneau, (douleur persistante à l’épaule et coup au moral) et Rémi Salou (douleur au coude gauche).
Une rencontre qui débutait sur une série de maladresses de part et d’autre, les buteurs échouant sur le gardien adverse ou sur le bois. A ce petit jeu, les Estoniens vont être les premiers à trouver l’ouverture (0-1 après 3’). Sans doute décontenancé par l’horaire (11h30) et un échauffement écourté, les Français éprouvaient toutes les peines à entrer dans le match pendant que les Estoniens s’en donnaient à cœur joie devant une défense tricolore un peu trop friable (2-6 à la 11ème). Les Bleus vont mettre 13 minutes pour refaire surface et revenir au contact (11-11 à la 24ème). Pourtant, les Estoniens avaient le dernier mot avant la pause (12-13).
En supériorité numérique à la reprise, les Tricolores resserraient les lignes et parvenaient enfin à passer en tête grâce notamment à des rushes conquérants de William Accambray, Luka Karabatic et Jérémy Darras (15-13 à la 34ème). Dès lors, ils ne se laisseront plus déborder, muselant comme il le fallait le grand arrière gauche slovène Mait Patrail (2.01m), meilleur buteur du tournoi (63 réalisations jusque là et 12 supplémentaires hier) et futur sociétaire dans un an, du prestigieux club allemand de Kiel.
Les Français n’avaient plus qu’à gérer leur substantiel matelas et comme Emile Mansuy se montrait en réussite sur sa ligne, l’avance atteignait trois, quatre puis cinq buts (21-16 à la 40ème et 24-20 à la 44ème). Elément intéressant pour redonner de l’allant à la machine tricolore, William Accambray, en échec ces derniers jours, retrouvait ce qui avait fait sa force contre la Norvège, son bras droit magique et dévastateur (9/13 hier). Les Estoniens vont bien tenter de réagir (26-25 à la 49ème puis 28-28 à la 54ème) mais face à des Français bien décidé à ne pas quitter l’Egypte sur une cinquième défaite consécutive, le match leur échappait. Et c’est le Cessonnais Romain Briffe qui concluait le travail grâce à trois buts inscrits dans les deux dernières minutes (32-29).
Les joueurs de Guy Petitgirard peuvent nourrir des regrets. Leur préparation est certainement, à pointer du doigt. Quand Allemands, Egyptiens et Danois s’étaient retrouvés pour des campagnes de huit à dix semaines ensemble, enchaînant matches amicaux de haut niveau sur matches amicaux et que d’un autre côté, la France se contentait seulement d’une petite semaine de mise en place et deux oppositions contre Montpellier, il ne faut pas chercher bien loin les raisons de cet échec cinglant. La leçon sera à méditer. D’autant qu’il faudra tout reconstruire, pour tout d’abord le prochain Euro en Slovaquie dans un an et un Mondial en Grèce dans deux ans. Avec de nouveaux joueurs et assurément une meilleure préparation.
Au Caire, Cairo Hall 1
Le Lundi 17 août 2009 à 11h30
France - Estonie : 32 - 29 (Mi-temps : 12-13)
Arbitres :
MM COULIBALY Yalatima et DIABATE Mamoudou
Statistiques du match
France
Gardien :
Le Goff 60' 18/47 dont 1/4 pen.
Joueurs :
Gomis, 2/4, Massot Pellet 1/4 dont 1/1 pen., Briffe 4/5, Darras 5/7, Le Padellec 0/1, Di Panda 0/1, François Marie 2/4, Jung 1/1, Karabatic 3/4, Barachet 3/7, Accambray 9/15, Staigre 2/3.
Estonie
Gardien :
Loeokene 11/43 dont 0/1 pen.
Joueurs :
Liiva 2/3, Sillaste 2/7, Patrail 12/26 dont 3/4 pen., Volt 5/5, Rooba, Tibar 0/2, Slastinovski, Jaanimaa 4/7, Voika, Lees 3/4, Toomla, Pinnonen 1/3.
Les réactions après France – Estonie
Rémi Salou (pivot) : « C’est sûr qu’on reste sur un goût d’inachevé mais tu peux avoir les meilleurs joueurs du Monde, si la préparation n’est pas bonne, cela ne peut pas marcher. Nous étions plein d’ambition et nous avons du déchanter. Quand tu commences à ne plus y arriver, à perdre des ballons et à ne plus trouver tes coéquipiers, tu commences à t’énerver et ce n’est pas bon. Dans les moments difficiles, nous n’avons pas su être lucides. Nous avons aussi notre part de responsabilité. Mais c’est dommage que cette aventure se termine de cette façon. »
Olivier Jung (pivot) : « Nous avons eu du mal depuis le début et nous avons vécu douloureusement ces championnats. Sur un plan personnel, je suis très déçu car j’étais quasiment là depuis le début de l’aventure. C’est nous qui sommes fautifs. Il ne faut pas chercher d’autres excuses. Cela fait plus mal dans les têtes que dans les jambes. Mentalement, je suis choqué. J’aimerais penser à autre chose, faire un break avec le hand mais dès que je vais rentrer en France, il va falloir penser au club et au championnat qui commence bientôt. » (ndlr : Olivier évolue en D.2 à Sélestat)
Yves MICHEL