Contre toute attente, le Danemark, jusque là invaincu dans la compétition et qui partait largement favori, est tombé sur un impressionnant bloc allemand souverain en défense et ingénieux en attaque. Le succès de la Mannschaft (32-24) est sans contexte et mérité face à une équipe qui a peut-être trop compté sur ses individualités.
C’est comme si, invité à la table de Barbe Bleue, vous n’attendiez même pas votre hôte pour dévorer les mets qui vous sont proposés. Hier soir, les Allemands n’ont laissé à personne, le soin de conduire les opérations, pire même, ils ont toujours été devant des Danois bien peu habitués à courir après le score. Et c’est le géant Patrick Wiencek (2.02m), pivot à ses heures pleines à Essen (D2 allemande) qui donnait le ton en contrant le 1er tir danois. Savait-il à ce moment-là du match que non seulement à l’image de son équipe, il serait infranchissable en défense mais surtout qu’il inscrirait 8 buts dans cette rencontre (meilleur réalisateur de la partie) ? Et comme son gardien, le pétillant Dario Quenstedt assurait son rôle de dernier rempart, rien de passait. Son vis-à-vis Niklas Landin étant aussi en réussite, les deux équipes se neutralisaient (2-2 à la 6ème). Les joueurs du Grand Nord perdaient patience, s’empalant sur une 6-0 allemande très mobile. L’arrière gauche Nicolaj Markussen n’arrivait même plus à être dangereux et ses pertes de balle ou ses tirs ratés allaient être fatals à son équipe. Doucement mais sûrement, le futur champion du monde allait enclencher sa mécanique de précision. Et les Grötzki (sur son aile droite), Wiencek (dans l’axe), Häfner (sur le côté droit ou à 9 mètres) et Kogut, le demi centre, allumaient les mèches (7-4 après 13’). Les Danois étaient dépassés par tant de fougue et d’envie. D’autant que leur calvaire se poursuivait avec à la parade, l’inévitable Quenstedt ! Les Allemands avaient tout pour eux, supérieurs dans tous les compartiments du jeu, se permettant même de gâcher quelques bons ballons. Les Danois n’allaient même pas profiter de leur supériorité numérique (exclusion de Munch) pour refaire leur handicap (13-11 à la pause).
Et pourquoi ne pas recommencer à la reprise, ce qui avait si bien fonctionné en première mi-temps ? L’asphyxie était programmée et trouvait concrétisation très rapidement (22-16 à la 44ème). Jamais depuis le début de la compétition, les Danois n’avaient paru si désemparés et mis en échec sur leurs combinaisons. Les réactions étaient sporadiques mais peu efficaces. Et comme si cela ne suffisait pas, Patrick Grötzki (élu d’ailleurs meilleur ailier droit de ce Mondial) et ses camarades changeaient de système de défense avec un voire deux hommes en pointe, histoire de jouer l’interception. Une tactique qui va s’avérer payante grâce notamment à la roublardise de l’arrière droit Kaï Hafner (31-22 à 2’ de la fin). Sur le banc de touche allemand, les remplaçants (mais peut-on parler de remplaçants lorsqu’une équipe évolue tellement au diapason ?) commençaient à s’enlacer, Martin Heuberger, l’entraîneur, s’isolant en bout de ligne afin d’écraser une petite larme (voir réaction).
Les Danois désemparés, ne pouvaient que constater les dégâts, ils venaient de tomber sur une Grande Allemagne, sur de grands guerriers en défense et un grand gardien, Dario Quenstedt (die Mauer « le Mur »). Le score sans appel (32-24) est lourd. Il faut remonter à 1991 et la victoire de la Yougoslavie sur la Suède lors du Mondial en Grèce pour comptabiliser un écart supérieur (+ 11). L’Allemagne qui avait tant souffert face à la France, a relevé le défi de la meilleure des façons. Et à coup sûr, les Grötzki, Quenstedt, Gutbrod, Kogut, Häfner ou Wessig pourraient très rapidement prétendre à intégrer une autre Mannschaft, celle de la catégorie au dessus.
Au Caire, Cairo Hall 1
Le mercredi 19 août 2009 à 19h30
Allemagne - Danemark : 32 - 24 (Mi-temps : 13-11)
Arbitres :
MM HORACEK Vaclav et NOVOTNY Jiri
Statistiques du match
Allemagne :
Gardiens :
Quenstedt 57' 11/32 dont 0/1 pen., Baur 3' 0/3
Joueurs :
Gutbrod 1/3, Gossbau 0/3 dont 0/1 pen., Wiencek 8/10, Munch , Kogut 4/8, Nippes , Wessig, Gortski 6/11 dont 0/1pen., Weiss 1/1, Hafner 6/6, Fath 5/7, Schmidt 1/1.
Danemark
Gardiens :
Landin 43' 12/33 dont 1/41 pen., Green 17' 2/13 dont 1/1 pen.
Joueurs :
Olsen 0/1, Schmidt 4/9, Jepsen 6/9, Borm, Markussen 3/10, Mortensen 4/6 dont 1/1 pen., Rasmussen 3/5, Schriver 1/1, Jensen 1/2, Sorensen 0/1, Pape Granvig 2/2, Thrane.
Réaction : Martin Heuberger (entraîneur de l’Allemagne) : « Notre défense a été exemplaire et c’est ce qui a déstabilisé le Danemark. Toute l’équipe avait décidé de jeter tout ce qu’elle avait dans la bataille. Et puis, depuis mars, et cette terrible épreuve que nous avons endurée avec le décès de Sebi (ndlr Sebastian Faisst, foudroyé en plein match contre la Suisse), nous nous devions de lui rendre un bel hommage. C’est d’ailleurs ce à quoi j’ai pensé à quelques minutes du coup de sifflet final et c’est la raison pour laquelle, les larmes me sont venues »
la Slovénie surclasse l’Egypte
Où étaient passés les 30 000 spectateurs qui l’avant-veille soutenaient comme un seul homme, l’équipe égyptienne ? A peine 2000 personnes (et pas uniquement des autochtones) dans les gradins de la Cairo Arena au coup d’envoi de la petite finale entre l’Egypte et la Slovénie. Et cela partait plutôt mal pour les locaux puisque la Slovénie menait déjà largement après seulement 5 minutes (0-6). Les Egyptiens qui jusque là, avaient été étrangement absents, empilant maladresses et manque d’inspiration en attaque, trouvaient timidement la clé au bout de 8 minutes (1-6) mais comme sur les remises en jeu, les Slovènes continuaient sur leur lancée, l’écart ne faiblissait pas (2-11 à la 12ème), pire même augmentait (4-13 à la 16ème). Sous la pression du public qui commençait à siffler, les Egyptiens tentaient de réagir en resserrant les lignes et surtout en élevant le rythme en contre-attaque (7-13 à la 20ème). Sursaut d’orgueil de courte durée puisque l’attaque slovène repartait à la charge sous l’impulsion notamment, du petit rouquin de service, le demi centre Stas Skube (1.76m et une mobilité déconcertante). Les deux équipes atteignaient la pause sur le score de 18 à 11 en faveur de la Slovénie. La seconde période n’allait être que la copie conforme de la première, les Slovènes construisant leur succès grâce une défense très mobile et un jeu en contre-attaque très dynamique (score finale : 24-35).
Les Egyptiens quittent ce Mondial par la petite porte, avec au bout du couloir, une médaille en chocolat. Auteurs d’une entrée en trombe dans la compétition, ils ont craqué dans les moments cruciaux. Les Slovènes eux, terminent 3èmes renouvelant ainsi l’histoire une 2ème fois, après déjà le même podium lors du Mondial brésilien en 2003.
Au Caire, Cairo Hall 1
Le mercredi 19 août 2009 à 17h00
Slovénie - Egypte : 35 - 24 (Mi-temps : 18-11)
Arbitres :
MM JOHANSSON Michael et KLIKO Jasmin
Statistiques du match
Slovénie
Gardiens :
Cudic 60' 12/36 dont 0/1 pen.
Joueurs :
Rojc , Bundalo 3/4, Pucnik, Skube 1/2 pen., Paladin 1/2, Bombac 6/7, Razgor 8/10 dont 1/2 pen., Dolenec 9/13 dont 1/1 pen., Svetelsek, Vrecar , Flajs , Abrahamsberg 7/7
Egypte
Gardiens :
Hendawy 44' 7/32 dont 1/3 pen., Shehata 16' 2/12 dont 0/1pen.
Joueurs :
Mohamed, El Masry 0/1, Radwan 4/8 dont 1/1 pen., El Magd 0/1, Nasr 2/4 dont 0/1 pen., Ibrahim 3/4, El Sheik, Shebib 3/3, Toman 4/7, Yousef 1/4, Aly 5/10, Hashem 2/6
Yves MICHEL