Après une défaite logique à Bordeaux, le promu cherbourgeois se devait de réagir. Et d'affirmer sa suprématie à Chantereyne. Devant au moins 1.474 formidables spectateurs, Massy est venu buter sur des normands accrocheurs en diable.
Soyons honnêtes. Avant le match et même si on accordait un bon crédit aux mauves quant à leur capacité à se transcender, on ne donnait pas forcément très cher de leur peau face à des massicois en recherche de points après leur défaite chez un concurrent à la montée. Et bien, encore une fois, "on" se trompait ! Car hormis un déficit sur la ligne d'avants - 13 buts pour la paire d'ailiers de Massy contre 4 pour celle de Cherbourg -, on n'aura pas vu une vraie différence entre un promu aux modestes ambitions de maintien et un prétendant à l'accession en D2. Vous me direz sur un match, tout est possible et c'est cette folle envie cherbourgeoise qui aura fait la différence.
La leçon du match contre St Gratien a été retenue. Cherbourg rentre à fond dans le match, annulant ainsi les mêmes intentions affichées par Armand Steiger le coach massicois. Mizouni prend les intervalles pas encore fermés, enrhume Carnier et Caron sur un "un contre un" d'école et Cherbourg prend les devants (4-2, 6ème). Massy va vite se reprendre. Traitement de faveur sur Youf Pinsault, le cheval de Troie cherbourgeois enclavé dans la muraille adverse, sorties sur les arrières, arrêts de Leconte et Massy passe un 4-0 en 5 minutes chrono (4-6, 11ème).
Le match va ensuite baisser d'intensité, les défenses commençant à trouver les bons réglages. Surtout, Damien Rouault va entamer un festival, stoppant Réault au bout d'une montée de balle, repoussant un premier 7 mètres, bloquant un missile de Caron, et prompt à se relever après une salve envoyée par Braux doublement battu... Maillard s'envole enfin au dessus d'une troupe de canaris décimée non pas par une quelconque grippe aviaire mais par un corps arbitral en envoyant 3 en quarantaine et les jaunes broient du noir pour avoir brisé du mauve (13-11, 25ème)...
Cet avantage, la JS va le conserver jusqu'à l'entrée du dernier tiers temps. Rouault n'en finit pas d'arrêter les nombreux 7 mètres concédés, Namir entré en lieu et place de Capelle ouvre enfin le compteur sur l'aile gauche et tout va bien ?... Non, tout ne va pas bien. Mathieu Desbois manque un premier penalty, puis un second, Maillard bute sur le fort Alaimo - remplaçant efficace, même si Leconte est bon -, Youf Pinsault, Zitouni Terki et Mizouni prennent deux minutes, faut bien équilibrer les comptes, et Massy en profite. Dourbecker se montre intraitable aux 7 mètres, sa patte gauche bien adroite, Carnier déploie ses foulées de géant vers le but normand, Massy semble filer vers la victoire (17-20, 48ème).
Mais c'est mal connaître ce petit coin de Normandie résistant à tout envahisseur que de croire qu'il pouvait se résigner. Portés par 1.500 coeurs debout, les hommes de Pascal Lefrançois vont jeter leurs dernières forces dans la bataille. Zitouni plein centre marque, Rouault arrête, Zitouni cueille Alaimo au ras du sol, Rouault arrête, Lepoittevin monte et marque, Rouault arrête et à 5 minutes du buzzer, la JS est de retour (20-20, 55ème) ! Cherbourg aura deux balles de match à 22-21, Jourdain lâchant un ballon un peu trop facilement - péché de jeunesse vite pardonné - et Mizouni touchant du bois. Réault va chercher le match nul pour Massy qui aurait pu prendre les 3 points sans un dernier arrêt (le 24ème) de Rouault. Tout est bien qui finit bien et l'avenir dira qui des deux équipes a perdu ou gagné un point.
Cherbourg, Salle Chantereyne, 1.500 spectateurs
JS CHERBOURG HB - MASSY ESSONNE HB : 22-22 (mi-temps: 14-12)
Arbitres : FAREZ Didier et FAREZ Patrick
Statistiques du match
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