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Les Juniors ont un appétit de plus en plus aiguisé

Euro

samedi 31 juillet 2010 - © Yves Michel

 7 min 34 de lecture

En battant la République Tchèque (34-31), les Juniors français se sont qualifiés pour le Tour principal de l’Euro 2010. Mais leur mission est loin d’être terminée. Il reste un match à disputer, ce dimanche, face aux Danois, avec en cas de victoire, une bien belle récompense : les deux points qu’ils conserveraient pour la suite de la compétition. 

Ces dernières années, notamment face aux « A » champions toutes catégories, la République Tchèque a toujours été un poison. Et même si le point commun s’arrête là, les juniors tchèques ont donné du fil à retordre à une sélection tricolore qui avait pourtant été mise en garde du danger. Sans présager que les futurs Jicha, Nocar ou Filip se trouvent actuellement à Bratislava, cette équipe slave a prouvé qu’elle avait des ressources et qu’elle n’abandonnait à personne le moindre centimètre.

Les Français s’attendaient à des joutes rustiques ? Eh bien, ils ont été servis ! Demandez par exemple à Mathieu Grébille et Valentin Aman. Le premier concerné a pris en pleine tête un ballon qui passait par là. Le trou noir au bout de cinq minutes. On ne le reverra plus sur le parquet. Le Montpelliérain va mettre très longtemps (bien après le coup de sifflet final) pour réaliser ce qu’il faisait un samedi de juillet, en Slovaquie alors que tous ses copains restés dans l’Hérault se la coulent douce sur le sable de la Grande Motte ou de Carnon-plage. Le Sélestadien lui, a été victime d’une agression caractérisée. Un « uchi mata » en règle, qui d’ailleurs ne va émouvoir ni son auteur (le pivot Radim Broz), ni les arbitres croates qui n’ont pas daigné prononcer la moindre sanction. Sept minutes de judo et de boxe s’étaient écoulées. Les retardataires n’avaient rien raté, les deux équipes étant à égalité (5-5).

Le jeu du chat et de la souris va se poursuivre très longtemps (7-7 à la 11ème, 7-9 puis 10-9 à la 16ème, 13-13 à la 21ème). Tout ça pour ça et une équipe de France en proie à un manque évident de sérénité, trop souvent isolée par rapport au jeu en mouvement des Tchèques.  Mais ce sont à la fois Kentin Mahé (le demi centre de Dormagen a été encore meilleur marqueur hier avec 12 réalisations) puis Kévin Bonnefoi dans ses buts, qui vont sonner la fin de la récréation pour atteindre la pause avec deux unités d’avance (18-16). Ce début de 2ème round, allait nous gratifier d’un pur chef d’œuvre. Une de ces combinaisons qui font le bonheur du vrai public de handball. Un magistral kung-fu de nos ninjas à nous, Martin Gaillard dans le rôle de rampe de lancement et Valentin Porte dans celui du canonnier. Les compères toulousains s’en souviendront longtemps, histoire de le retenter pour une grande occasion (et si c’était le week-end prochain ?). Les Tchèques étaient toujours là (19-17 à la 32ème) et leur travail de sape s’avérait payant puisqu’en deux minutes, ils revenaient à hauteur des Français (19-19). Le dénouement était encore lointain mais la roue semblait tourner dans le bon sens.

Gaillard et Portes (encore eux) puis Aman (qui avait retrouvé ses esprits) puis Molinié se démenaient sans pouvoir pour autant se débarrasser de leur nervi slave (25-23 à la 44ème). Mais il était écrit que le dernier quart d’heure allait encore réserver de l’émotion et de la tension sur et autour du parquet. Surtout lorsque les Français bénéficiant de deux exclusions temporaires tchèques ne vont pratiquement pas profiter de ce surnombre. Qu’à cela ne tienne, le tableau d’affichage restait en faveur des hommes de Pierre Andry (29-28 à la 52ème). C’est à ce moment que Xavier Moreau, le 3ème Toulousain de la bande choisit d’exécuter l’infortuné Adamik grâce à trois buts en trois minutes. On est entré dans le money time, les Tchèques sont toujours là (32-30) mais ils vont tomber sur celui qui depuis deux jours, est le véritable baromètre de cette équipe française. Kentin Mahé ne va laisser à personne le soin de terminer le boulot notamment grâce à un avant dernier but dont Luc Abalo ne renierait pas la paternité. Score final, 34-31, les Français sont qualifiés pour le tour principal. Pas le temps de savourer car il reste un match et quel match ! Face au Danemark, qualifié lui aussi après un second succès (27-24) face à la Serbie. Ce match sera primordial, pour les raisons comptables que l’on connaît.

YM

Le coin des stats :
A Bratislava, Piasenky Sports hall
Le 31 juillet 2010 à 16h00
France – République Tchèque :  34-31 (mi-temps :  18-16  )
400  spectateurs
Arbitres : Jurinovic Dalibor & Mrvica Marko (Cro)

France : Andry, Bonnefoi (gardiens) – Mahé (12), Porte (8), Moreau (4), Aman (3), Guillermin (2), Gaillard (2), Grébille (1), Afgour (1), Molinié (1), Zens, Pintor, Capella,

République Tchèque: Adamic, Suchy (gardiens) – Hrstka (7) Kastner (6) Chudoba (4) Monczka (3) Broz (3) Linhart (3) Sustacek (1) Kolomaznik (1) Horky (1) Skvaril (1) Sustek (1) Vinkelhofer

Confidences au micro

Avec sa bouille de Viking qui a amarré son drakkar le long de la Garonne, le Toulousain Valentin Porte a tout justement été élu meilleur joueur de la rencontre. Mais pour lui, ce qui compte c’est la suite. Avec un nouvel acte, ce soir face aux Danois. Et une revanche à prendre : un 29-38 à effacer des tablettes (c’était en août 2008 pendant l’Euro des moins de 18 ans)

 

Même si tout n’a pas été parfait (les Français gagnent sans produire leur meilleur rendement et on se dit que c’est encourageant pour la suite), l’encadrement tricolore était bien sûr satisfait de cette qualification pour le Tour principal. Et comme hier, c’était un jumelage Dormagen-Toulouse qui était célébré, qui de mieux indiqué que Fred Pérez, patron du pôle espoirs de la cité des violettes pour apporter son analyse.

 

L’emballage final…. Il faut déjà penser aux Vikings
Français et Danois se respectent mais ne s’apprécient guère. Chez les jeunes, les Tricolores ont beaucoup à se faire pardonner. Que ce soit les juniors de 90/91 version Accambray-Perroneau ou ceux de moins de 18 ans de 2008, devenus juniors cette année, l’avantage est nettement en faveur des Vikings. Deux matches officiels, deux victoires. La cicatrice des 38 buts encaissés il y a deux ans à Brno en République Tchèque ne s’est toujours pas refermée. Le handball danois a toujours fait une large place à la détection. Preuve en est sur cet Euro, la présence officielle dans la délégation d’Ulrik Wilbek, l’homme du renouveau de la discipline dans le royaume et actuel entraîneur de l’équipe senior masculine. En atteste sa réussite aussi bien chez les filles (à la fin des années 90) que chez les garçons avec un titre européen en Norvège en 2008. On se rappelle qu’au Mondial croate en 2009, il n’avait pas hésité à lancer dans le grand bain, Niklas Landin, un gardien d’à peine 20 ans. Si le maître scandinave est présent à Bratislava, ce n’est pas anodin. Le creuset de la future génération se trouve peut-être parmi les Mads Larsen, l’arrière droit (photo ci-dessus) le demi centre Rasmus Schmidt, ou l’ailier droit Patrick Wiesmach Larsen. Mais les Danois ne sont pas des machines. Ils savent se faire peur. Hier par exemple, avec 10 buts d’avance, ils pensaient avoir tué leur match contre les Serbes. Ils ont du rapidement déchanter et remettre le bleu de chauffe lorsque les joueurs des Balkans sont revenus à moins 2. Sous les yeux des 16 joueurs et du staff français très attentifs et très déterminés. Cela promet !


St Raphaël en force….. dans les tribunes
Comparés à la déferlante danoise, ils ne sont pas nombreux les supporters français à Bratislava mais ceux qui garnissent les tribunes du Pasienki Sport Hall donnent de la voix pour soutenir les Bleus. Particulièrement remarqués, ceux des p’tits gars de St Raphaël : la maman de Tom Guillermin arrivée du Var il y a deux jours et les parents de Robin Molinié qui n’ont pas hésité à faire en voiture le périple depuis Grenoble. A l’applaudimètre, St Raphaël est donc déjà en tête du championnat de France  de D1.

Reportage en direct de Bratislava réalisé par Yves MICHEL (www.rtl-lequipe.fr)

Les Juniors ont un appétit de plus en plus aiguisé 

Euro

samedi 31 juillet 2010 - © Yves Michel

 7 min 34 de lecture

En battant la République Tchèque (34-31), les Juniors français se sont qualifiés pour le Tour principal de l’Euro 2010. Mais leur mission est loin d’être terminée. Il reste un match à disputer, ce dimanche, face aux Danois, avec en cas de victoire, une bien belle récompense : les deux points qu’ils conserveraient pour la suite de la compétition. 

Ces dernières années, notamment face aux « A » champions toutes catégories, la République Tchèque a toujours été un poison. Et même si le point commun s’arrête là, les juniors tchèques ont donné du fil à retordre à une sélection tricolore qui avait pourtant été mise en garde du danger. Sans présager que les futurs Jicha, Nocar ou Filip se trouvent actuellement à Bratislava, cette équipe slave a prouvé qu’elle avait des ressources et qu’elle n’abandonnait à personne le moindre centimètre.

Les Français s’attendaient à des joutes rustiques ? Eh bien, ils ont été servis ! Demandez par exemple à Mathieu Grébille et Valentin Aman. Le premier concerné a pris en pleine tête un ballon qui passait par là. Le trou noir au bout de cinq minutes. On ne le reverra plus sur le parquet. Le Montpelliérain va mettre très longtemps (bien après le coup de sifflet final) pour réaliser ce qu’il faisait un samedi de juillet, en Slovaquie alors que tous ses copains restés dans l’Hérault se la coulent douce sur le sable de la Grande Motte ou de Carnon-plage. Le Sélestadien lui, a été victime d’une agression caractérisée. Un « uchi mata » en règle, qui d’ailleurs ne va émouvoir ni son auteur (le pivot Radim Broz), ni les arbitres croates qui n’ont pas daigné prononcer la moindre sanction. Sept minutes de judo et de boxe s’étaient écoulées. Les retardataires n’avaient rien raté, les deux équipes étant à égalité (5-5).

Le jeu du chat et de la souris va se poursuivre très longtemps (7-7 à la 11ème, 7-9 puis 10-9 à la 16ème, 13-13 à la 21ème). Tout ça pour ça et une équipe de France en proie à un manque évident de sérénité, trop souvent isolée par rapport au jeu en mouvement des Tchèques.  Mais ce sont à la fois Kentin Mahé (le demi centre de Dormagen a été encore meilleur marqueur hier avec 12 réalisations) puis Kévin Bonnefoi dans ses buts, qui vont sonner la fin de la récréation pour atteindre la pause avec deux unités d’avance (18-16). Ce début de 2ème round, allait nous gratifier d’un pur chef d’œuvre. Une de ces combinaisons qui font le bonheur du vrai public de handball. Un magistral kung-fu de nos ninjas à nous, Martin Gaillard dans le rôle de rampe de lancement et Valentin Porte dans celui du canonnier. Les compères toulousains s’en souviendront longtemps, histoire de le retenter pour une grande occasion (et si c’était le week-end prochain ?). Les Tchèques étaient toujours là (19-17 à la 32ème) et leur travail de sape s’avérait payant puisqu’en deux minutes, ils revenaient à hauteur des Français (19-19). Le dénouement était encore lointain mais la roue semblait tourner dans le bon sens.

Gaillard et Portes (encore eux) puis Aman (qui avait retrouvé ses esprits) puis Molinié se démenaient sans pouvoir pour autant se débarrasser de leur nervi slave (25-23 à la 44ème). Mais il était écrit que le dernier quart d’heure allait encore réserver de l’émotion et de la tension sur et autour du parquet. Surtout lorsque les Français bénéficiant de deux exclusions temporaires tchèques ne vont pratiquement pas profiter de ce surnombre. Qu’à cela ne tienne, le tableau d’affichage restait en faveur des hommes de Pierre Andry (29-28 à la 52ème). C’est à ce moment que Xavier Moreau, le 3ème Toulousain de la bande choisit d’exécuter l’infortuné Adamik grâce à trois buts en trois minutes. On est entré dans le money time, les Tchèques sont toujours là (32-30) mais ils vont tomber sur celui qui depuis deux jours, est le véritable baromètre de cette équipe française. Kentin Mahé ne va laisser à personne le soin de terminer le boulot notamment grâce à un avant dernier but dont Luc Abalo ne renierait pas la paternité. Score final, 34-31, les Français sont qualifiés pour le tour principal. Pas le temps de savourer car il reste un match et quel match ! Face au Danemark, qualifié lui aussi après un second succès (27-24) face à la Serbie. Ce match sera primordial, pour les raisons comptables que l’on connaît.

YM

Le coin des stats :
A Bratislava, Piasenky Sports hall
Le 31 juillet 2010 à 16h00
France – République Tchèque :  34-31 (mi-temps :  18-16  )
400  spectateurs
Arbitres : Jurinovic Dalibor & Mrvica Marko (Cro)

France : Andry, Bonnefoi (gardiens) – Mahé (12), Porte (8), Moreau (4), Aman (3), Guillermin (2), Gaillard (2), Grébille (1), Afgour (1), Molinié (1), Zens, Pintor, Capella,

République Tchèque: Adamic, Suchy (gardiens) – Hrstka (7) Kastner (6) Chudoba (4) Monczka (3) Broz (3) Linhart (3) Sustacek (1) Kolomaznik (1) Horky (1) Skvaril (1) Sustek (1) Vinkelhofer

Confidences au micro

Avec sa bouille de Viking qui a amarré son drakkar le long de la Garonne, le Toulousain Valentin Porte a tout justement été élu meilleur joueur de la rencontre. Mais pour lui, ce qui compte c’est la suite. Avec un nouvel acte, ce soir face aux Danois. Et une revanche à prendre : un 29-38 à effacer des tablettes (c’était en août 2008 pendant l’Euro des moins de 18 ans)

 

Même si tout n’a pas été parfait (les Français gagnent sans produire leur meilleur rendement et on se dit que c’est encourageant pour la suite), l’encadrement tricolore était bien sûr satisfait de cette qualification pour le Tour principal. Et comme hier, c’était un jumelage Dormagen-Toulouse qui était célébré, qui de mieux indiqué que Fred Pérez, patron du pôle espoirs de la cité des violettes pour apporter son analyse.

 

L’emballage final…. Il faut déjà penser aux Vikings
Français et Danois se respectent mais ne s’apprécient guère. Chez les jeunes, les Tricolores ont beaucoup à se faire pardonner. Que ce soit les juniors de 90/91 version Accambray-Perroneau ou ceux de moins de 18 ans de 2008, devenus juniors cette année, l’avantage est nettement en faveur des Vikings. Deux matches officiels, deux victoires. La cicatrice des 38 buts encaissés il y a deux ans à Brno en République Tchèque ne s’est toujours pas refermée. Le handball danois a toujours fait une large place à la détection. Preuve en est sur cet Euro, la présence officielle dans la délégation d’Ulrik Wilbek, l’homme du renouveau de la discipline dans le royaume et actuel entraîneur de l’équipe senior masculine. En atteste sa réussite aussi bien chez les filles (à la fin des années 90) que chez les garçons avec un titre européen en Norvège en 2008. On se rappelle qu’au Mondial croate en 2009, il n’avait pas hésité à lancer dans le grand bain, Niklas Landin, un gardien d’à peine 20 ans. Si le maître scandinave est présent à Bratislava, ce n’est pas anodin. Le creuset de la future génération se trouve peut-être parmi les Mads Larsen, l’arrière droit (photo ci-dessus) le demi centre Rasmus Schmidt, ou l’ailier droit Patrick Wiesmach Larsen. Mais les Danois ne sont pas des machines. Ils savent se faire peur. Hier par exemple, avec 10 buts d’avance, ils pensaient avoir tué leur match contre les Serbes. Ils ont du rapidement déchanter et remettre le bleu de chauffe lorsque les joueurs des Balkans sont revenus à moins 2. Sous les yeux des 16 joueurs et du staff français très attentifs et très déterminés. Cela promet !


St Raphaël en force….. dans les tribunes
Comparés à la déferlante danoise, ils ne sont pas nombreux les supporters français à Bratislava mais ceux qui garnissent les tribunes du Pasienki Sport Hall donnent de la voix pour soutenir les Bleus. Particulièrement remarqués, ceux des p’tits gars de St Raphaël : la maman de Tom Guillermin arrivée du Var il y a deux jours et les parents de Robin Molinié qui n’ont pas hésité à faire en voiture le périple depuis Grenoble. A l’applaudimètre, St Raphaël est donc déjà en tête du championnat de France  de D1.

Reportage en direct de Bratislava réalisé par Yves MICHEL (www.rtl-lequipe.fr)

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