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Une histoire de suprématie capitale

LMSL

mercredi 8 septembre 2010 - © Yves Michel

 7 min 41 de lecture

Paris est de retour parmi l’élite et étrennera dès ce jeudi soir, son nouveau costume face à Ivry. Un derby pour commencer entre deux clubs qui ne partagent pas les mêmes ambitions cette saison. Le maintien pour les hôtes, le Top 4 pour les visiteurs.

Paris-Ivry, un derby qui a toujours réservé son lot d’émotions et de surprises. En dix saisons au plus haut niveau (entre 1999 et 2009) et donc 20 matches, le bilan est très serré avec 10 victoires pour Paris, 8 pour Ivry et 2 matches nuls. Des succès souvent étriqués, d’un ou deux buts, où le suspens du money-time est souvent de mise. Bref, ces deux là se vouent un amour…. plutôt vache.  Ce qui donne à cette opposition de proximité, une saveur particulière.

Désormais présidé par Jean Paul Onillon et dirigé par l’emblématique Bruno Martini, le Paris Handball a mis un trait sur les années Nicollin. Après  neuf mois passés au niveau inférieur, la leçon a été apparemment retenue. Le club de la capitale se doit désormais de rester parmi l’élite et dans les prochains exercices, retrouver sa place à la table des grands. Avec le 9ème budget de la LNH, le recrutement de l’intersaison n’a pas fait grand bruit. Deux joueurs majeurs sont venus tout de même renforcer l’effectif. Le puissant arrière gauche (ex-chambérien) Zacharia N’Diaye et un jeune gardien de 21 ans, venu du froid, insatiable travailleur, le norvégien Magnus Dahl.

Après une phase de préparation ponctuée par une encourageante victoire en finale du challenge Caraty, l’équipe toujours entraînée par Olivier Girault se serait passé du forfait de Kevynn Nyokas. Contre Cesson, il y a moins de deux semaines, l’arrière droit a été victime d’une rupture du tendon d’Achille du pied droit. Grave blessure qui l’éloignera des terrains jusqu’en janvier 2011. Autre handicap, l’absence de Saïd Ouksir, arrêté lui, depuis décembre dernier à cause d’une rupture des ligaments du genou gauche. Le remuant arrière gauche parisien qui termine sa rééducation, est espéré au sein de l’équipe vers la fin du mois, pour les 8èmes de finale de la Coupe de la Ligue contre Cesson.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour cette jeune formation parisienne (25 à 26 ans de moyenne d’âge). Bruno Martini est convaincu que le bon état d’esprit et le sérieux qui règnent actuellement au sein du groupe peuvent faire la différence.

La saison passée, c’est à l’arrachée, lors de la dernière journée, grâce à une différence de buts favorable, que Ivry a décroché la 5ème place, synonyme de qualification en coupe de l’EHF. Le club val-de-marnais qui a alterné le bon et le moins bon veut retrouver cette année, un peu plus de constance. Seule femme à la tête d’un club de LNH, Béatrice Barbusse a encore une fois, mis la barre assez haute. Ivry, 5ème budget de LNH cette année, et club formateur par excellence (11 joueurs de l’équipe 1 ont fréquenté le centre de formation) s’est fixé une place dans le Top 4 de l’élite. Un objectif réalisable en raison de la qualité du recrutement estival. Pour compenser les départs de Romain Guillard et Teddy Poulin vers Tremblay, de Benoit Doré vers Cesson et l’arrêt de Thomas Richard, les dirigeants ivryens ont eu la main plutôt heureuse en enrôlant deux arrières droits internationaux, le Tunisien Wissem Bousnina et le Tchèque Ondrej Sulc et l’arrière gauche, Xavier Lorgeré. Ce dernier, transfuge de Villeurbanne (D2) ne sera pas opérationnel dans l’immédiat, après une fracture du pouce qui devrait le tenir éloigné des parquets encore une quinzaine de jours. Malgré l’absence d’un Fabien Ruiz Margaria encore en convalescence après une opération de la cheville gauche et un Fabrice Guilbert à peine remis d’une infection dû au virus de la dengue, l’équipe entraînée pour la 3ème saison consécutive par Pascal Léandri, se présente à Coubertin avec de sérieuses dispositions.

Marroux ou l’ambition à l’état brut
L’ascension a été fulgurante. 2ème buteur de LNH avec Villefranche  en 2008, recruté quelques mois plus tard par Ivry, Olivier Marroux s’est très vite retrouvé en équipe de France A (1ère sélection en mars 2009 pour la qualification à l’Euro 2010 contre la Lettonie à Pau). Avant de partir pour Chambéry, l’été prochain, le p’tit gars de Valence compte bien faire (encore) parler de lui. En bleu-blanc-rouge mais aussi et surtout en rouge et noir.

Olivier, débuter la saison par un derby, qui plus est à Paris, c’est un cadeau ?
Ce n’est pas mal de commencer par un derby qui a un parfum particulier. On sait que cela donne toujours des matches assez serrés, au couteau, on n’a pas vraiment l’impression de se déplacer. On ne va pas dire qu’on est favoris mais ce sont eux qui montent, ils ont quelques blessés, nous, ça peut nous permettre de bien entamer le championnat.

Quelles peuvent être les ambitions d’Ivry dans ce championnat ?
Montpellier est encore au dessus, nous, l’objectif est fixé au Top 3 par les dirigeants et élargi à l’Europe par l’entraîneur. Maintenant il y a des équipes qui ont des moyens financiers que nous n’avons pas, d’autres ont fait un très bon recrutement, je pense par exemple à Toulouse. Depuis deux saisons, Ivry termine à la 5ème place et je trouve qu’on ne réussit pas trop mal. Tout peut arriver. Il faudra être moins irrégulier que l’an passé.

A titre personnel, cette saison sera particulière avec Ivry et peut-être avec l’équipe de France ?
Déjà pour l’équipe de France, je ne me mets pas la pression. Si je fais des bonnes perfs en club, j’ai des chances d’être sélectionné. De toute façon, le meilleur moyen de passer à travers, c’est me dire que c’est un objectif capital. Je vais tout faire pour y revenir mais je me rappelle avoir vécu un mois de janvier et février 2010, compliqués (ndlr : il avait fait partie de la préparation à Capbreton mais n’avait pas été sélectionné pour l’Euro autrichien). Le retour au quotidien après le stage, a été assez brutal. J’ai pris un an de plus, un peu plus d’expérience, je ne veux pas tomber de haut si malheureusement, je ne suis pas pris. A la fin de cette saison, c’est vrai, j’ai signé à Chambéry. J’ai tout clarifié assez tôt pour réaliser une super saison avec Ivry. C’est un club à qui je dois beaucoup.

Si je vous propose de partir en vacances avec Cédric Paty et Guillaume Joli, vos concurrents directs en équipe de France derrière l’intouchable Luc Abalo…
Nous n’avons pas forcément d’atomes crochus, je ne les connais pas plus que cela mais la concurrence est saine. Je ne pense pas qu’on se déteste. Si Cédric par exemple, est en pleine forme en ce moment, c’est tant mieux pour lui  et ça met de l’émulation. Les deux ont des qualités, sinon ils ne seraient pas à ce niveau là. Moi je bosse dans mon coin et je ne suis pas sélectionneur. Et puis, le boss au poste c’est Luc. Il n’y a qu’à voir les matches qu’il réalise. Après, s’il faut entrer trois minutes pour le faire souffler, c’est bon, je suis preneur !

En signant à Chambéry, vous allez retrouver Guillaume, votre petit frère…
Oui, si en plus, il peut signer un contrat pro, ce sera super. Quand on voit la préparation qu’il fait et ce qu’il a démontré à chaque fois qu’il a été appelé dans le groupe en D1, il a véritablement le niveau pour côtoyer les meilleurs. C’est vraiment un rêve partagé d’évoluer dans la même équipe. Maintenant, je ne fais pas ma carrière en fonction de lui et lui ne la fait pas en fonction de moi. On ne joue pas du même côté à l’aile, il y a quand même une réelle opportunité et on devra la saisir.

Contrairement à lui, vous n’êtes jamais passé par un centre de formation…
Je n’ai pas fait de pôle espoirs ni de centre et j’ai quand même évolué en N1 à Montélimar, de 17 ans à 21 ans et cette expérience de N1, jouer tous les week-ends à ce niveau, m’a permis de progresser. Pour moi, cela a été la meilleure formation qui soit. Il y avait une section sportive à Montélimar et je m’entraînais tous les jours avec et le soir, je retrouvais l’équipe 1. Ce qu’on ne peut pas faire lorsqu’on est en pôle espoirs. Et puis le constat que l’on peut faire sur les centres de formation, c’est qu’ils cherchent souvent des profils précis, des gars qui rentrent dans des moules, qui n’ont pas techniquement beaucoup de ballon et ils pensent leur apprendre des choses. Je ne suis pas le seul à avoir évité ces filières et cela montre que l’on peut y arriver sans.

Dossier réalisé par  Yves MICHEL (www.rtl-lequipe.fr)

Une histoire de suprématie capitale 

LMSL

mercredi 8 septembre 2010 - © Yves Michel

 7 min 41 de lecture

Paris est de retour parmi l’élite et étrennera dès ce jeudi soir, son nouveau costume face à Ivry. Un derby pour commencer entre deux clubs qui ne partagent pas les mêmes ambitions cette saison. Le maintien pour les hôtes, le Top 4 pour les visiteurs.

Paris-Ivry, un derby qui a toujours réservé son lot d’émotions et de surprises. En dix saisons au plus haut niveau (entre 1999 et 2009) et donc 20 matches, le bilan est très serré avec 10 victoires pour Paris, 8 pour Ivry et 2 matches nuls. Des succès souvent étriqués, d’un ou deux buts, où le suspens du money-time est souvent de mise. Bref, ces deux là se vouent un amour…. plutôt vache.  Ce qui donne à cette opposition de proximité, une saveur particulière.

Désormais présidé par Jean Paul Onillon et dirigé par l’emblématique Bruno Martini, le Paris Handball a mis un trait sur les années Nicollin. Après  neuf mois passés au niveau inférieur, la leçon a été apparemment retenue. Le club de la capitale se doit désormais de rester parmi l’élite et dans les prochains exercices, retrouver sa place à la table des grands. Avec le 9ème budget de la LNH, le recrutement de l’intersaison n’a pas fait grand bruit. Deux joueurs majeurs sont venus tout de même renforcer l’effectif. Le puissant arrière gauche (ex-chambérien) Zacharia N’Diaye et un jeune gardien de 21 ans, venu du froid, insatiable travailleur, le norvégien Magnus Dahl.

Après une phase de préparation ponctuée par une encourageante victoire en finale du challenge Caraty, l’équipe toujours entraînée par Olivier Girault se serait passé du forfait de Kevynn Nyokas. Contre Cesson, il y a moins de deux semaines, l’arrière droit a été victime d’une rupture du tendon d’Achille du pied droit. Grave blessure qui l’éloignera des terrains jusqu’en janvier 2011. Autre handicap, l’absence de Saïd Ouksir, arrêté lui, depuis décembre dernier à cause d’une rupture des ligaments du genou gauche. Le remuant arrière gauche parisien qui termine sa rééducation, est espéré au sein de l’équipe vers la fin du mois, pour les 8èmes de finale de la Coupe de la Ligue contre Cesson.

Les prochaines semaines seront déterminantes pour cette jeune formation parisienne (25 à 26 ans de moyenne d’âge). Bruno Martini est convaincu que le bon état d’esprit et le sérieux qui règnent actuellement au sein du groupe peuvent faire la différence.

La saison passée, c’est à l’arrachée, lors de la dernière journée, grâce à une différence de buts favorable, que Ivry a décroché la 5ème place, synonyme de qualification en coupe de l’EHF. Le club val-de-marnais qui a alterné le bon et le moins bon veut retrouver cette année, un peu plus de constance. Seule femme à la tête d’un club de LNH, Béatrice Barbusse a encore une fois, mis la barre assez haute. Ivry, 5ème budget de LNH cette année, et club formateur par excellence (11 joueurs de l’équipe 1 ont fréquenté le centre de formation) s’est fixé une place dans le Top 4 de l’élite. Un objectif réalisable en raison de la qualité du recrutement estival. Pour compenser les départs de Romain Guillard et Teddy Poulin vers Tremblay, de Benoit Doré vers Cesson et l’arrêt de Thomas Richard, les dirigeants ivryens ont eu la main plutôt heureuse en enrôlant deux arrières droits internationaux, le Tunisien Wissem Bousnina et le Tchèque Ondrej Sulc et l’arrière gauche, Xavier Lorgeré. Ce dernier, transfuge de Villeurbanne (D2) ne sera pas opérationnel dans l’immédiat, après une fracture du pouce qui devrait le tenir éloigné des parquets encore une quinzaine de jours. Malgré l’absence d’un Fabien Ruiz Margaria encore en convalescence après une opération de la cheville gauche et un Fabrice Guilbert à peine remis d’une infection dû au virus de la dengue, l’équipe entraînée pour la 3ème saison consécutive par Pascal Léandri, se présente à Coubertin avec de sérieuses dispositions.

Marroux ou l’ambition à l’état brut
L’ascension a été fulgurante. 2ème buteur de LNH avec Villefranche  en 2008, recruté quelques mois plus tard par Ivry, Olivier Marroux s’est très vite retrouvé en équipe de France A (1ère sélection en mars 2009 pour la qualification à l’Euro 2010 contre la Lettonie à Pau). Avant de partir pour Chambéry, l’été prochain, le p’tit gars de Valence compte bien faire (encore) parler de lui. En bleu-blanc-rouge mais aussi et surtout en rouge et noir.

Olivier, débuter la saison par un derby, qui plus est à Paris, c’est un cadeau ?
Ce n’est pas mal de commencer par un derby qui a un parfum particulier. On sait que cela donne toujours des matches assez serrés, au couteau, on n’a pas vraiment l’impression de se déplacer. On ne va pas dire qu’on est favoris mais ce sont eux qui montent, ils ont quelques blessés, nous, ça peut nous permettre de bien entamer le championnat.

Quelles peuvent être les ambitions d’Ivry dans ce championnat ?
Montpellier est encore au dessus, nous, l’objectif est fixé au Top 3 par les dirigeants et élargi à l’Europe par l’entraîneur. Maintenant il y a des équipes qui ont des moyens financiers que nous n’avons pas, d’autres ont fait un très bon recrutement, je pense par exemple à Toulouse. Depuis deux saisons, Ivry termine à la 5ème place et je trouve qu’on ne réussit pas trop mal. Tout peut arriver. Il faudra être moins irrégulier que l’an passé.

A titre personnel, cette saison sera particulière avec Ivry et peut-être avec l’équipe de France ?
Déjà pour l’équipe de France, je ne me mets pas la pression. Si je fais des bonnes perfs en club, j’ai des chances d’être sélectionné. De toute façon, le meilleur moyen de passer à travers, c’est me dire que c’est un objectif capital. Je vais tout faire pour y revenir mais je me rappelle avoir vécu un mois de janvier et février 2010, compliqués (ndlr : il avait fait partie de la préparation à Capbreton mais n’avait pas été sélectionné pour l’Euro autrichien). Le retour au quotidien après le stage, a été assez brutal. J’ai pris un an de plus, un peu plus d’expérience, je ne veux pas tomber de haut si malheureusement, je ne suis pas pris. A la fin de cette saison, c’est vrai, j’ai signé à Chambéry. J’ai tout clarifié assez tôt pour réaliser une super saison avec Ivry. C’est un club à qui je dois beaucoup.

Si je vous propose de partir en vacances avec Cédric Paty et Guillaume Joli, vos concurrents directs en équipe de France derrière l’intouchable Luc Abalo…
Nous n’avons pas forcément d’atomes crochus, je ne les connais pas plus que cela mais la concurrence est saine. Je ne pense pas qu’on se déteste. Si Cédric par exemple, est en pleine forme en ce moment, c’est tant mieux pour lui  et ça met de l’émulation. Les deux ont des qualités, sinon ils ne seraient pas à ce niveau là. Moi je bosse dans mon coin et je ne suis pas sélectionneur. Et puis, le boss au poste c’est Luc. Il n’y a qu’à voir les matches qu’il réalise. Après, s’il faut entrer trois minutes pour le faire souffler, c’est bon, je suis preneur !

En signant à Chambéry, vous allez retrouver Guillaume, votre petit frère…
Oui, si en plus, il peut signer un contrat pro, ce sera super. Quand on voit la préparation qu’il fait et ce qu’il a démontré à chaque fois qu’il a été appelé dans le groupe en D1, il a véritablement le niveau pour côtoyer les meilleurs. C’est vraiment un rêve partagé d’évoluer dans la même équipe. Maintenant, je ne fais pas ma carrière en fonction de lui et lui ne la fait pas en fonction de moi. On ne joue pas du même côté à l’aile, il y a quand même une réelle opportunité et on devra la saisir.

Contrairement à lui, vous n’êtes jamais passé par un centre de formation…
Je n’ai pas fait de pôle espoirs ni de centre et j’ai quand même évolué en N1 à Montélimar, de 17 ans à 21 ans et cette expérience de N1, jouer tous les week-ends à ce niveau, m’a permis de progresser. Pour moi, cela a été la meilleure formation qui soit. Il y avait une section sportive à Montélimar et je m’entraînais tous les jours avec et le soir, je retrouvais l’équipe 1. Ce qu’on ne peut pas faire lorsqu’on est en pôle espoirs. Et puis le constat que l’on peut faire sur les centres de formation, c’est qu’ils cherchent souvent des profils précis, des gars qui rentrent dans des moules, qui n’ont pas techniquement beaucoup de ballon et ils pensent leur apprendre des choses. Je ne suis pas le seul à avoir évité ces filières et cela montre que l’on peut y arriver sans.

Dossier réalisé par  Yves MICHEL (www.rtl-lequipe.fr)

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