Dominateurs pendant 50 minutes, les Bleus ont été rejoints par les Espagnols en fin de match. Ils démarreront le tour principal avec trois points, autant que leurs adversaires du soir.

C'est en voyant les Espagnols se congratuler comme s'ils étaient champions du monde que l'on comprend toute la crainte qu'inspire aujourd'hui l'équipe de France à la planète handball. Des scènes de joie pour un match nul, un point arraché aux Français après une remontée dans les dix dernières minutes. Un point qui leur permettra d'attaquer le tour principal de Jonköping avec trois points, soit le même capital que les Bleus.

Pourtant, les Bleus avaient tout fait pour calmer les ardeurs espagnoles. Défense agressive, montées de balle rapides, contre-attaques payantes. Tels deux fous intenables sur un plateau géant d'échecs, Guigou et Abalo roquaient pour proposer de nouvelles solutions au pivot. Et même en double infériorité numérique, les Bleus se permettaient de rester dangereux, comme sur ce tir de Karabatic qui les faisait passer à 7-4 (11e).

Sur le flanc droit, Xavier Barachet, après un début timide, a signé ce soir l'un de ses meilleurs matchs en bleu : 5/6 au tir, une passe décisive, et une volonté de création avec par exemple des rentrées au pivot - malheureusement pas payées. Un patron est en train de s'imposer à droite, mais un patron qui a fait des frayeurs à son banc lorsqu'il s'est retrouvé à terre, se tenant la cheville droite. Seulement une petite entorse, d'après le premier diagnostic de Pierre Sébastien. Ce qui ne devrait pas l'empêcher de tenir sa place dès samedi.

La belle machine française s'est pourtant enrayée à dix minutes de la sirène, reprenant les grandes lignes du scénario de l'Euro 2010, qui avait vu la France mener de six buts avant d'être rejointe (24-24). La faute à la fatigue, la faute aussi à Arpad Sterbik. Le gardien espagnol, en demi-teinte jusqu'alors, s'est soudainement réveillé pour faire douter les tireurs français et basculer le match. Bloquant tour à tour un 7 mètres de Guigou, puis un tir d'Accambray, et enfin une contre-attaque d'Honrubia, c'est lui qui a permis aux siens de revenir à 24-27 à la 54e, alors qu'ils étaient menés 21-27 cinq minutes plus tôt.

Honrubia se reprenait dans la foulée, toujours sur contre-attaque, mais les Français allaient rester bloqués à 28 buts. Les Espagnols revenaient à une longueur et pour une contestation un peu trop virulente, Claude Onesta écopait de deux minutes à 2 minutes et 13 secondes du terme. Après le 19e arrêt d'Omeyer, sur un tir d'Alberto Entrerrios, Rocas égalisait à 28-28 à une minute de la fin du match. Et malgré le temps mort judicieusement posé juste avant le retour à l'équilibre numérique, la France ne parvenait pas à forcer la décision, Luc Abalo ne concrétisant pas un audacieux kung fu initié par une passe millimétrée de Michael Guigou.

Déçus, évidemment, les Bleus. Désappointés, amers, comme le formulait Claude Onesta. "C'est bien la preuve que l'on est capables d'avoir des doutes", souriait le coach. Mais décidés à ne pas ruminer ce coup d'arrêt : "On va faire ce qu'on sait faire", lâchait Jérôme Fernandez en évoquant les trois matchs qui se présentent aux Français face à successivement la Hongrie, la Norvège et l'Islande. "C'est-à-dire ce qu'on a fait pendant quatre matchs... et trois quarts de match ".

A Kristianstad, Arena
Le 20 janvier 2011 à 20h15
France - Espagne : 28- 28 (Mi-temps : 18-13)
3 885 spectateurs
Arbitres :
MM OLESEN et EJBY PEDERSEN (Danemark)

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