Tout se perd ma bonne dame... Au fil des compétitions internationales, c'était un plaisir de fin gourmet : quelle mascotte délicieusement stupide allait sortir de l'imagination torturée des organisateurs ?
L'attente n'a rarement été déçue. On se souvient avec une émotion amusée du gesticulant mille-pattes qui arpentait les parquets croates tout au long du Mondial 2009, le drapeau à damiers rouges et blancs flanqué sur sa carapace. On sourit encore de l'étoile en peluche qui égayait les salles de Wiener Neustadt, d'Innsbruck et de toute l'Autriche pendant l'Euro 2010. En pensant à chaque fois, avec une compassion cynique, au martyre qu'enduraient les bénévoles dévoués engoncés dans ces déguisements transpirogènes.
Et en Suède ? Rien. Pas de Viking gentil avec son casque à cornes. Pas de renne joyeux peinturluré en bleu et jaune. La question se pose alors : pourquoi diable la Suède a-t-elle brutalement rompu avec la tradition ? Pourquoi ce pays de folklore et de légendes s'arroge-t-il le droit de briser cette chaîne de joie qui faisait le bonheur des petits et des grands ? Oui, décidément, tout se perd ma bonne dame.