Ils ont fait le boulot. Sans plus. Battre le modeste Chili (37-22) était dès le départ dans les cordes des Français mais tout le monde reste sur sa faim. Il a fallu l’entrée de quelques cadres et le brio d’un Maxime Gilbert (8 buts à 100%) décidément de plus en plus indispensable à cette équipe pour enfoncer le clou et faire la différence. Face à la Slovénie ce vendredi, que la France doit battre si elle veut se mettre en position idéale pour aborder le 8ème de finale, une autre rigueur va s’imposer.
A la 19ème minute de cette opposition inédite, les Tricolores réputés plus forts (du moins sur le papier) n’avaient inscrit que deux buts de plus que leur adversaire (12-10). Erwin Feuchtmann, le petit dernier d’une famille qui à elle seule résume tout le handball chilien, ayant à chaque fois montré la voie et entraîné dans son sillage des partenaires qui sans produire un jeu de haute voltige, avaient surtout profité de la suffisance des joueurs français. Et Il faudra, plus tôt que prévue, l’entrée de quelques cadres pour donner au score une apparence plus… « hiérarchique ».
Car en abordant cette rencontre, Guy Petitgirard avait plusieurs idées derrière la tête : tout d’abord, faire souffler ses cadres (Valentin Porte suspendu et Thomas Capella blessé à la hanche mais dont l’état va en s’améliorant, n’étaient pas sur la feuille de match) mais surtout (re)lancer des joueurs en déficit de temps de jeu. Dans ce registre, Nicolas Zens et Pierre Marche ont sérieusement rempli leur mission. A ces deux joueurs, il faut rajouter Maxime Gilbert. De jour en jour, le Toulousain s’avère aussi indispensable que polyvalent ! Il sait tout faire et bien ! Il avait montré l’étendue de sa palette sur la base arrière, il s’est désormais signalé sur l’aile gauche permettant à Guillaume Marroux de s’économiser. « J’ai occupé ce poste en club pour dépanner uniquement » précisait-il en descendant du bus ramenant la cohorte à l’hôtel. Pour le moment, l’arrière gauche, demi centre et ailier montre tellement de générosité et de lecture dans le jeu qu’il est le véritable ressort de cette équipe.
De ressort, Nicolas Huyghe semble en revanche, ne plus en avoir. Le gardien de but est en errance depuis le début de la compétition et ce jeudi, il a vécu un véritable cauchemar demandant lui-même à être remplacé vers la 19ème minute après un cinglant 2 sur 12, peu aidé, il est vrai par une défense bien docile où l’on attendait plus du géant Mayayo ou de son compère Barrère !
A 14-11 après 24 minutes de jeu, Guy Petitgirard lançait progressivement les cadres qu’il avait sous la main. Mais le tableau d’affichage n’évoluait guère, la pause étant atteinte sur le score de 18-13.
A la reprise, c’est un sept plus classique qui faisait son apparition, changeant ainsi la tournure des opérations. Maxime Gilbert était préservé (il reviendra en fin de rencontre), Guillaume Marroux reprenait son pré carré à gauche, Benjamin Afgour, Mathieu Grébille et Kentin Mahé, récupérant eux, la partie de terrain qu’ils avaient momentanément sous-louée. Changement radical puisque les Français vont passer de cinq à douze points d’avance en l’espace de 20 minutes, puis quinze points à la sirène (37-22).
Ils ont assuré l’essentiel : se qualifier. Ils auront désormais à choisir à quelle place, ils veulent terminer. Et leur comportement face à la Slovénie, ce vendredi, sur le coup de 18h30 sera primordial. Un match nul leur garantirait au pire, une 3ème place. Tout dépendra aussi, de l’écart enregistré par la Norvège dans son ultime opposition avec le Chili et de l’étonnante Tunisie du sorcier Alain Portes qui nourrit l’ambition de terminer sur une 4ème victoire d’affilée face à la Serbie.
A Thessalonique, Salle Mikra 3
Le Jeudi 21 juillet 2011 à 16h30
France - Chili : 37 - 22 (Mi-temps : 18-13)
Arbitres :
MM AL-MARXZOUQI Omar et AL-NUAIMI Mohammad (UAE)
Statistiques du match
France
N° |
Nom |
Tirs |
Pen |
PD |
BP |
AV |
2' |
TJ |
2 |
MARROUX G. |
6/8 |
2/2 |
|
2 |
|
|
00:22:47 |
3 |
MAHE Kentin |
1/1 |
|
1 |
1 |
1 |
|
00:38:20 |
4 |
ZENS Nicolas |
7/11 |
2/2 |
|
|
|
|
00:39:47 |
5 |
BARRERE Thomas |
2/7 |
|
|
1 |
|
1 |
00:43:47 |
7 |
MASSARD Steve |
|
|
|
1 |
1 |
2 |
00:17:07 |
8 |
GILBERT Maxime |
8/8 |
|
|
2 |
|
|
00:23:50 |
9 |
DENAT Julien |
2/4 |
|
|
4 |
|
|
00:57:18 |
10 |
GREBILLE Mathieu |
3/4 |
|
|
|
|
|
00:10:08 |
11 |
CAPELLA Thomas |
|
|
|
|
|
|
00:00:00 |
12 |
HUYGHE Nicolas |
|
|
1 |
|
|
|
00:18:55 |
16 |
BONNEFOI Kevin |
|
|
4 |
|
|
|
00:41:05 |
17 |
MARCHE Pierre |
4/6 |
|
|
|
|
|
00:23:50 |
20 |
AFGOUR Benjamin |
|
|
|
|
|
|
00:34:03 |
21 |
MORENCY Cyril |
|
|
|
|
|
|
00:09:55 |
22 |
MAYAYO Simon |
4/5 |
|
2 |
1 |
1 |
1 |
00:38:33 |
Gardiens |
Nom |
Arrêts |
Pen |
|
|
|
|
|
12 |
HUYGHE Nicolas |
2/12 |
0/2 |
|
|
|
|
00:18:55 |
16 |
BONNEFOI Kevin |
13/25 |
1/2 |
|
|
|
|
00:41:05 |
Chili
N° |
Nom |
Tirs |
Pen |
PD |
BP |
AV |
2' |
TJ |
1 |
LUCAS Pacheco |
|
|
|
|
|
|
00:30:00 |
2 |
JAVIER Riquelme |
1/2 |
0/1 |
|
2 |
|
|
00:38:14 |
3 |
FRANCISCO J. |
2/2 |
|
|
1 |
|
|
00:10:30 |
4 |
ERWIM Feuchtmann |
8/19 |
3/4 |
|
4 |
1 |
|
00:43:00 |
5 |
SEBASTIAN C. |
|
|
|
1 |
|
|
00:00:57 |
6 |
JAVIER Frelijj |
0/2 |
|
|
|
|
|
00:29:01 |
7 |
VICTOR Donoso |
2/4 |
|
1 |
1 |
1 |
|
00:36:16 |
8 |
JUAN PABLO Rubio |
1/1 |
|
|
|
1 |
|
00:25:34 |
9 |
LORENZO Petrini |
1/1 |
|
|
3 |
|
|
00:22:03 |
10 |
BENJAMIN Calleja |
1/3 |
|
|
4 |
|
|
00:28:59 |
11 |
ALVARO Diaz |
|
|
|
|
|
|
00:00:00 |
13 |
JAIME Estay |
3/7 |
|
1 |
|
|
2 |
00:56:04 |
14 |
ESTEBAN Salinas |
0/1 |
|
|
1 |
|
|
00:08:47 |
15 |
BASTIAN M. |
0/2 |
|
|
|
|
|
00:05:43 |
16 |
GABRIEL A. |
|
|
|
|
|
|
00:30:00 |
17 |
WLADIMIR Oyarzun |
3/3 |
|
|
1 |
|
1 |
00:54:24 |
Gardiens |
Nom |
Arrêts |
Pen |
|
|
|
|
|
1 |
LUCAS Pacheco |
8/27 |
0/2 |
|
|
|
|
00:30:00 |
16 |
GABRIEL A. |
3/21 |
0/2 |
|
|
|
|
00:30:00 |
LES REACTIONS
Satisfaction tout de même dans le camp français, Guy Petitgirard trouvant des circonstances atténuantes à la prestation en-deçà de certains de ses remplaçants : « on met sur le terrain des joueurs qui ne sont pas encore entrés dans le Mondial, dont c’était le premier match officiel avec des relations qui ne sont pas forcément très bien huilées. Ils avaient en plus, une pression affective importante à gérer, ceci pouvant expliquer cela » Désormais, il faut penser à la suite. L’entraîneur national attendait de connaître tous les résultats pour pouvoir s’avancer : « On peut commencer à se projeter vers un 8ème de finale qui sera de toute façon difficile puisque cela devrait se tourner vers le Danemark ou au mieux vers l’Algérie qui défend très haut et qui va obligatoirement nous poser des problèmes. Tout en sachant que si on bat la Slovénie, ce vendredi, c’est encore mieux pour nous. »
L’ogre slovène a véritablement fessé son voisin serbe ce jeudi en s’imposant 28 à 19. Les Slovènes étaient qualifiés bien avant cette rencontre. Ils sont désormais assurés de terminer premiers, quel que soit leur résultat de ce vendredi, face à la France.
Joueur de devoir, Nicolas Zens le « vétéran » de l’équipe (7 buts contre le Chili à 64%) a grandement apporté sa pierre à l’édifice. « J’attendais ce match avec impatience car je savais que j’aurais du temps de jeu. Dès le départ, je savais quel était mon rôle. Les choses étaient claires. Je prends ce qu’on me donne et j’essaie d’apporter le meilleur. » Et la Slovénie qui se profile dès ce vendredi dans un match sans enjeu ? «Oui, les Slovènes sont à l’abri. Ils vont peut-être vouloir faire souffler leurs cadres et ça peut être bénéfique pour nous. Ca serait très intéressant de grimper encore dans le classement. »
Attention toutefois à ne pas sombrer dans un excès de confiance. Les Slovènes ont certes des cadres à faire souffler mais une profondeur de banc à faire pâlir n’importe quel technicien. Sans oublier, Gasper Marguc, le petit prodige de Celje.
Marguc, une pépite à l’état pur
Comme Kentin Mahé chez les Français, Gasper Marguc est le baromètre de l’équipe slovène. Sacré co-meilleur buteur avec le demi-centre tricolore (photo ci-dessus) au dernier Euro en Slovaquie (49 réalisations chacun), le petit ailier droit de Celje n’en finit pas d’étonner et son culot est à toute épreuve. Durant la saison écoulée, par exemple, c’est lui le petit junior à la gueule d’ange, qui malgré la défaite de son équipe contre Kiel, avait marqué à huit reprises face à Titi Omeyer. Il avait récidivé une semaine plus tard, devant le futur vainqueur de la Ligue des Champions, le grand Barcelone en inscrivant dix buts. Ce n’est pas étonnant que le joueur né au bord de la rivière Savinja ait déjà son rond de serviette, à la table de Slovénie A. Dans ce Mondial, son coup de patte, sa précision horlogère se sont manifestés d’entrée (les Tunisiens s’en rappellent, il leur a infligé un 10/12 qui donne encore mal à la tête). Et quand ce n’est pas Marguc, c’est Zarabec, et quand ce n’est pas le demi-centre de Trebenje, c’est Medved, l’ailier gauche de Velenje. Bref, dans cette équipe qui avait terminé 3ème du dernier Euro slovaque en 2010, le danger peut venir de partout. Marguc lui, attend son heure et voudrait pourquoi pas rafler un nouveau titre de meilleur buteur du tournoi. Mais cette fois-ci en ne le partageant pas. Les Français sont prévenus.
Seule ombre au tableau slovène : la blessure depuis le match contre la Norvège de Ziga Mlakar. Le jeune arrière droit de Celje a subi une intervention chirurgicale au niveau de l’entre-jambes et est d’ores et déjà forfait jusqu’à la fin de la compétition.
Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !
De notre envoyé spécial à Thessalonique