Chez les A, programmer un France-Allemagne dans une compétition officielle est devenu une habitude. Chez les juniors, les confrontations sont plus espacées et surtout les Allemands depuis ces dernières années sont au rendez-vous des grandes échéances. Ce mardi soir, sur un seul match, les Français auront peut-être la bonne idée d’être ce grain de sable qui contrarie toujours, une machine bien huilée.
Si du côté des «A », les résultats ne sont pas au rendez-vous (la Mannschaft a été éliminée dès le tour préliminaire aux JO de 2008, 5ème au Mondial 2009, 10ème à l’Euro autrichien et 11ème en Suède au Mondial 2011) ce qui a d’ailleurs conduit au départ du moustachu Heiner Brand, Martin Heuberger son successeur annoncé (depuis le 4 juillet) connait de très bons résultats avec la sélection juniors.
Après avoir raté d’une marche, le podium de l’Euro slovaque, il y a un an avec cette même génération (défaite en demi-finale contre la Slovénie 25-30), Martin Heuberger a connu la plus belle de ses émotions, il y a deux ans en Egypte où à l’issue d’une finale d’un rare niveau technique, les juniors d’outre Rhin sont entrés dans l’histoire en s’imposant face au Danemark. C’était la génération des 88-89 des Patrick Wiencek, Kristian Nippes, Patrick Grotzki et autres Steffen Fath. Cette année encore, au même titre que les Danois et les Espagnols, les Allemands s’affichent en grandissimes favoris de la compétition. C’est donc à une montagne que vont s’attaquer les Français.
Pourquoi faut-il y croire ?
Tout d’abord parce que sur un match et à ce niveau de la compétition, tout peut arriver. Le Portugal (2ème du dernier Euro) donné grand favori pour le carré final en a vécu la triste expérience, éjecté dès les 8èmes par une équipe égyptienne très accrocheuse.
Ensuite, parce que les Français montent en puissance et leurs deux dernières prestations contre la Slovénie et l’Algérie se sont avérées plus que convaincantes. Et puis, c’est dans la douleur que s’est forgé l’état d’esprit des petits Français. Une poule difficile, un revers cuisant contre la Tunisie, rien n’a été simple au départ. Les Allemands eux, ont effectué une promenade de santé face au Bénin et à la Corée et n’ont jamais été inquiétés par l’Egypte, la Russie (+5) et le Brésil (+6). En 8èmes contre l’Iran, la hiérarchie a été vite établie. Les adversaires étaient tout autres que ceux proposés à la France.
Enfin, là où une équipe (l’Allemagne) applique des principes quasiment pré établis, les Français, eux, peuvent apporter ce trait de folie qui désorganise l’adversaire et qui l’oblige à s’engager sur un terrain qui n’est pas le plus avantageux pour lui.
Cela ne veut pas dire que les coéquipiers de Valentin Porte s’attendent à une partie de plaisir. Car côté allemand, le danger peut venir de partout. Il serait inutile de passer en revue chacun des joueurs de cette équipe, ils évoluent presque tous au diapason et leurs statistiques depuis ce début de Mondial, sont impressionnantes. Et du pivot Hendrik Pekeler, à l’arrière gauche Christian Dissinger en passant par Johannes Sellin, l’arrière droit (le Mr Pénalty et meilleur buteur de l’équipe) l’ailier gauche Niklas Russ, Félix König, son compère à droite, le demi-centre Cornelius Maas et un duo de gardiens très performants avec en n°1 Nils Dressrusse au top de sa forme, l’équipe de Martin Heuberger est complète, régulière et séduisante.
Battre les Allemands à ce niveau de la compétition relèverait de l’exploit. Les Français n’ont jamais été aussi concernés que lorsqu’ils ont été placés face à leurs responsabilités. Serbes, Slovènes et Algériens l’ont appris à leurs dépens.
Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !
De notre envoyé spécial à Thessalonique