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L’Allemagne de Heuberger s’adjuge un 2ème titre mondial

Mondial

dimanche 31 juillet 2011 - © Yves Michel

 6 min 59 de lecture

Martin Heuberger est un homme comblé. Deux ans après avoir remporté le titre mondial avec la génération des 88-89, l’entraîneur des juniors fait coup double. Comme en 2009 en Egypte, l’Allemagne a battu ce samedi, en finale des 18èmes championnats du Monde juniors, le Danemark, 27-18. Une juste récompense pour celui qui dans quelques jours, prendra les rênes de la Mannschaft des Gensheimer, Klein, Roggisch et autres Heinl.

Dans l’école allemande, tout part de la défense (une 6/0 en béton armé de préférence) et d’un excellent gardien. Le reste de l’équipe se met au diapason et tout semble facile. En quart de finale, la France l’avait appris à ses dépens et aurait du jouer à 120% pour avoir l’opportunité de s’imposer. Ce samedi soir, les Allemands ont encore appliqué leurs bonnes vieilles méthodes. Nils Dresrüsse, inviolable ou presque sur sa ligne de buts, Christian Dissinger véritable piston d’un Daimler-Benz parfaitement huilé et une équipe qui se met à l’unisson lorsqu’il s’agit d’appuyer là où c’est déjà douloureux.

On pourra toujours reprocher à Martin Heuberger, entraîneur comblé à la tête des juniors depuis 2009 de ne faire reposer son système que sur les mêmes joueurs. Mais quels joueurs !  Johannes Sellin et ses jambes de feu (meilleur buteur de cette finale avec un excellent 7/8), Hendrik Pekeler en défenseur intraitable du haut de ses 2.03, un duo Cornelius Maas et Christoph Steinert pour placer quelques missiles ont été les artisans de ce succès incontesté. Incontesté par des Danois qui se sont vite retrouvés enferrés dans cette défense tentaculaire au point de ne pouvoir riposter même en supériorité numérique (5-4 pour la Mannschaft à la 9ème). Trois buts, deux buts, longtemps le longiligne portier Jonas Hansen retardera l’échéance (8-7 à la 13ème). Quand ils vont eux-mêmes le décider, les Allemands vont emballer le rythme. Jeu rapide, justesse dans le dernier geste, tout, à ce moment-là, va leur réussir (12-9 à la 25ème puis 10-13 à la pause).

Au retour des vestiaires, le Danemark jouant son va-tout, va pourtant revenir au score. Hansen sur sa ligne et Wiesmach dans l’animation offensive vont entretenir l’illusion  (15-15 à la 42ème). Ce trop rare temps fort (le seul de la rencontre pour eux), les Danois ne vont pourtant pas le faire fructifier. L’exclusion pour 2’ de leur pivot Asbjorn Madsen et la charge sonnée par Christian Dissinger vont leur être fatales. L’Allemagne reprenait sa chevauchée fantastique (21-17 à la 50ème). Les dix dernières minutes ne seront que calvaire pour les Danois. Quand ce n’était pas Dresrüsse dans ses six mètres, c’était sa défense qui allait au contre, quand ce n’était pas Sellin qui foudroyait Hansen, c’était ses jeunes coéquipiers (Barsties, Forstbauer enfin lancés par Heuberger) qui enfonçaient un peu plus l’adversaire. Le Danemark prendra même dans les six dernières minutes, cinq buts consécutifs, pour une addition un peu trop salée à régler (27-18).

Alors qu’il ne restait à peine qu’une centaine de secondes à jouer, Martin Heuberger a lâché un sourire et comme délivré de la pression qui l’accompagne depuis qu’il est sur un banc, il a tapé dans ses mains. Juste ce qu’il faut, tout dans la retenue. Comme pour signifier qu’en bon commandant de bord, il avait conduit cette équipe juniors à bon port. A 47 ans, le technicien allemand va désormais s’aligner sur d’autres repères, sur d’autres ambitions. L’équipe A qu’Heiner Brand plus connu pour sa moustache que pour son talent, a conduit vers l’abîme. Heuberger sait déjà qu’il sera attendu au tournant. Il sait aussi que l’Allemagne compte aussi des jeunes de talent. Pourquoi dès lors, ne pas compter et construire sur eux ?

Une dream team et des interrogations
Deux Allemands, deux Danois, un Tunisien, un Suédois et un Russe, s’il fallait démontrer que le handball européen était tout puissant, on ne pouvait pas faire mieux. Mais ces nominations sont-elles logiques ? On peut légitimement se poser quelques questions. Si les désignations de l’Allemand Nils Dresrüsse comme meilleur gardien, de son compère Christian Dissinger comme meilleur arrière gauche et joueur du tournoi, du tunisien Oussama Boughanmi (que Handzone bien inspiré, vous a présenté durant la compétition) comme ailier gauche ne souffrent d’aucune contestation, le reste est assez inattendu.

Par exemple, au poste de pivot, le Tunisien Marouane Chouiref ne méritait-il pas meilleur sort que le Suédois Andreas Nielsen ? Mêmes réserves sur le poste d’ailier droit pour le Danois Patrick Wiesmach, l’Espagnol Victor Alonso ayant été plus incisif sur l’ensemble du Tournoi. Comme il fallait bien récompenser un représentant du Danemark, le demi-centre Mads Larsen était tout indiqué pour assurer le quota.

Que dire enfin, de la présence dans cette désignation, de l’arrière droit de la Russie (13ème nation de ce Mondial) Andrey Bespalov ?  Le Norvégien  Tonnesen  qui aurait été plébiscité mais qui a eu la mauvaise idée d’être prématurément rentré du côté d’Haslum paraissait un ton au-dessus. Le classement de buteur, lui, est implacable. Les deux Iraniens Sajad Esteki et Imam Jamali s’installent aux avant-postes avec respectivement 90 et 80 buts inscrits. Kentin Mahé, le 1er français est 7ème avec 50 unités. 

L’Afrique en bonne position
Ces 18èmes championnats du Monde juniors où Allemagne et Danemark survolent les débats, marquent le retour dans le peloton de tête de la Tunisie. La génération des 90-91 confirme sa 4ème place du Mondial cadets et tape de plus en plus à la porte de l’équipe A. Dans un futur proche, les Boughanmi, Chouiref, Bannour, Sanaï  et Sfar vont de plus en plus orienter leur regard hors du pays et s’affranchir de clauses contractuelles contraignantes mais surtout renouveler la génération désormais post trentenaire du Mondial 2005.  La Coupe d’Afrique des Nations pour une qualification aux prochains Jeux de Londres en 2012 figure parmi les objectifs.  Ce sont exactement les mêmes objectifs que va poursuivre l’Egypte, 4ème nation de ce Mondial juniors. Là aussi, de nouveaux éléments au talent prometteur pourraient faire leur apparition en A.

Derrière le quatuor de tête, on retrouve les deux autres grandes nations du handball européen. L’Espagne est 5ème, la France, selonl'entraîneur national  Guy Petitgirard, « à sa place, juste derrière, en 6ème position ». Rappelons que  cette même génération s’était classée 9ème du Mondial cadets en 2009 en Tunisie.

Le système de ce Mondial juniors avec des phases finales dès la fin du tour préliminaire a été préjudiciable au Portugal, 2ème du dernier Euro et éliminé cette fois-ci  dès les 8èmes par les Egyptiens qui un match plus tard, en quarts, ne feront qu’une bouchée de la Slovénie, qui elle aussi est tombée de haut surtout après les encouragements d’une belle 3ème place à l’Euro.  Bon comportement en revanche de l’Iran qui termine à une méritoire 12ème place devant des nations de handball, comme la Russie (13ème), l’Algérie (14ème), la Hongrie (17ème) et la Serbie (à une catastrophique 18ème place).  Grosse panne pour la Suède…. 3ème il y a deux ans en Tunisie, qui cette fois n’était pas tombée dans une poule facile, qui n’a chuté que d’un but en 8èmes de finale contre la Russie et qui termine 7ème . La déception est venue des représentants de la zone Amérique du sud. Même si le Brésil parvient à limiter la casse à un 11ème rang, la génération des Simonet, Vieyra et autres Vainstein n’a pas trouvé de successeur, l’Argentine prenant une bien modeste 20ème place. Le Chili avec dans ses rangs une révélation, l’arrière gauche Erwin Feuchtmann reste à la traine (21ème), le Venezuela, invité de dernière minute à la place de l’Uruguay, termine bon dernier.

Enfin le Bénin et le Canada qui…. découvraient l’environnement international, ont mesuré tout le travail qui leur restait à accomplir pour rivaliser avec les meilleurs mais ces nations auxquelles, on peut adjoindre la Corée, apportent du sang neuf.

Une génération tourne la page. Une autre arrive avec deux grands rendez-vous à venir : dans un an, l’Euro en Turquie et en 2013, les Mondiaux en Bosnie. 

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

L’Allemagne de Heuberger s’adjuge un 2ème titre mondial 

Mondial

dimanche 31 juillet 2011 - © Yves Michel

 6 min 59 de lecture

Martin Heuberger est un homme comblé. Deux ans après avoir remporté le titre mondial avec la génération des 88-89, l’entraîneur des juniors fait coup double. Comme en 2009 en Egypte, l’Allemagne a battu ce samedi, en finale des 18èmes championnats du Monde juniors, le Danemark, 27-18. Une juste récompense pour celui qui dans quelques jours, prendra les rênes de la Mannschaft des Gensheimer, Klein, Roggisch et autres Heinl.

Dans l’école allemande, tout part de la défense (une 6/0 en béton armé de préférence) et d’un excellent gardien. Le reste de l’équipe se met au diapason et tout semble facile. En quart de finale, la France l’avait appris à ses dépens et aurait du jouer à 120% pour avoir l’opportunité de s’imposer. Ce samedi soir, les Allemands ont encore appliqué leurs bonnes vieilles méthodes. Nils Dresrüsse, inviolable ou presque sur sa ligne de buts, Christian Dissinger véritable piston d’un Daimler-Benz parfaitement huilé et une équipe qui se met à l’unisson lorsqu’il s’agit d’appuyer là où c’est déjà douloureux.

On pourra toujours reprocher à Martin Heuberger, entraîneur comblé à la tête des juniors depuis 2009 de ne faire reposer son système que sur les mêmes joueurs. Mais quels joueurs !  Johannes Sellin et ses jambes de feu (meilleur buteur de cette finale avec un excellent 7/8), Hendrik Pekeler en défenseur intraitable du haut de ses 2.03, un duo Cornelius Maas et Christoph Steinert pour placer quelques missiles ont été les artisans de ce succès incontesté. Incontesté par des Danois qui se sont vite retrouvés enferrés dans cette défense tentaculaire au point de ne pouvoir riposter même en supériorité numérique (5-4 pour la Mannschaft à la 9ème). Trois buts, deux buts, longtemps le longiligne portier Jonas Hansen retardera l’échéance (8-7 à la 13ème). Quand ils vont eux-mêmes le décider, les Allemands vont emballer le rythme. Jeu rapide, justesse dans le dernier geste, tout, à ce moment-là, va leur réussir (12-9 à la 25ème puis 10-13 à la pause).

Au retour des vestiaires, le Danemark jouant son va-tout, va pourtant revenir au score. Hansen sur sa ligne et Wiesmach dans l’animation offensive vont entretenir l’illusion  (15-15 à la 42ème). Ce trop rare temps fort (le seul de la rencontre pour eux), les Danois ne vont pourtant pas le faire fructifier. L’exclusion pour 2’ de leur pivot Asbjorn Madsen et la charge sonnée par Christian Dissinger vont leur être fatales. L’Allemagne reprenait sa chevauchée fantastique (21-17 à la 50ème). Les dix dernières minutes ne seront que calvaire pour les Danois. Quand ce n’était pas Dresrüsse dans ses six mètres, c’était sa défense qui allait au contre, quand ce n’était pas Sellin qui foudroyait Hansen, c’était ses jeunes coéquipiers (Barsties, Forstbauer enfin lancés par Heuberger) qui enfonçaient un peu plus l’adversaire. Le Danemark prendra même dans les six dernières minutes, cinq buts consécutifs, pour une addition un peu trop salée à régler (27-18).

Alors qu’il ne restait à peine qu’une centaine de secondes à jouer, Martin Heuberger a lâché un sourire et comme délivré de la pression qui l’accompagne depuis qu’il est sur un banc, il a tapé dans ses mains. Juste ce qu’il faut, tout dans la retenue. Comme pour signifier qu’en bon commandant de bord, il avait conduit cette équipe juniors à bon port. A 47 ans, le technicien allemand va désormais s’aligner sur d’autres repères, sur d’autres ambitions. L’équipe A qu’Heiner Brand plus connu pour sa moustache que pour son talent, a conduit vers l’abîme. Heuberger sait déjà qu’il sera attendu au tournant. Il sait aussi que l’Allemagne compte aussi des jeunes de talent. Pourquoi dès lors, ne pas compter et construire sur eux ?

Une dream team et des interrogations
Deux Allemands, deux Danois, un Tunisien, un Suédois et un Russe, s’il fallait démontrer que le handball européen était tout puissant, on ne pouvait pas faire mieux. Mais ces nominations sont-elles logiques ? On peut légitimement se poser quelques questions. Si les désignations de l’Allemand Nils Dresrüsse comme meilleur gardien, de son compère Christian Dissinger comme meilleur arrière gauche et joueur du tournoi, du tunisien Oussama Boughanmi (que Handzone bien inspiré, vous a présenté durant la compétition) comme ailier gauche ne souffrent d’aucune contestation, le reste est assez inattendu.

Par exemple, au poste de pivot, le Tunisien Marouane Chouiref ne méritait-il pas meilleur sort que le Suédois Andreas Nielsen ? Mêmes réserves sur le poste d’ailier droit pour le Danois Patrick Wiesmach, l’Espagnol Victor Alonso ayant été plus incisif sur l’ensemble du Tournoi. Comme il fallait bien récompenser un représentant du Danemark, le demi-centre Mads Larsen était tout indiqué pour assurer le quota.

Que dire enfin, de la présence dans cette désignation, de l’arrière droit de la Russie (13ème nation de ce Mondial) Andrey Bespalov ?  Le Norvégien  Tonnesen  qui aurait été plébiscité mais qui a eu la mauvaise idée d’être prématurément rentré du côté d’Haslum paraissait un ton au-dessus. Le classement de buteur, lui, est implacable. Les deux Iraniens Sajad Esteki et Imam Jamali s’installent aux avant-postes avec respectivement 90 et 80 buts inscrits. Kentin Mahé, le 1er français est 7ème avec 50 unités. 

L’Afrique en bonne position
Ces 18èmes championnats du Monde juniors où Allemagne et Danemark survolent les débats, marquent le retour dans le peloton de tête de la Tunisie. La génération des 90-91 confirme sa 4ème place du Mondial cadets et tape de plus en plus à la porte de l’équipe A. Dans un futur proche, les Boughanmi, Chouiref, Bannour, Sanaï  et Sfar vont de plus en plus orienter leur regard hors du pays et s’affranchir de clauses contractuelles contraignantes mais surtout renouveler la génération désormais post trentenaire du Mondial 2005.  La Coupe d’Afrique des Nations pour une qualification aux prochains Jeux de Londres en 2012 figure parmi les objectifs.  Ce sont exactement les mêmes objectifs que va poursuivre l’Egypte, 4ème nation de ce Mondial juniors. Là aussi, de nouveaux éléments au talent prometteur pourraient faire leur apparition en A.

Derrière le quatuor de tête, on retrouve les deux autres grandes nations du handball européen. L’Espagne est 5ème, la France, selonl'entraîneur national  Guy Petitgirard, « à sa place, juste derrière, en 6ème position ». Rappelons que  cette même génération s’était classée 9ème du Mondial cadets en 2009 en Tunisie.

Le système de ce Mondial juniors avec des phases finales dès la fin du tour préliminaire a été préjudiciable au Portugal, 2ème du dernier Euro et éliminé cette fois-ci  dès les 8èmes par les Egyptiens qui un match plus tard, en quarts, ne feront qu’une bouchée de la Slovénie, qui elle aussi est tombée de haut surtout après les encouragements d’une belle 3ème place à l’Euro.  Bon comportement en revanche de l’Iran qui termine à une méritoire 12ème place devant des nations de handball, comme la Russie (13ème), l’Algérie (14ème), la Hongrie (17ème) et la Serbie (à une catastrophique 18ème place).  Grosse panne pour la Suède…. 3ème il y a deux ans en Tunisie, qui cette fois n’était pas tombée dans une poule facile, qui n’a chuté que d’un but en 8èmes de finale contre la Russie et qui termine 7ème . La déception est venue des représentants de la zone Amérique du sud. Même si le Brésil parvient à limiter la casse à un 11ème rang, la génération des Simonet, Vieyra et autres Vainstein n’a pas trouvé de successeur, l’Argentine prenant une bien modeste 20ème place. Le Chili avec dans ses rangs une révélation, l’arrière gauche Erwin Feuchtmann reste à la traine (21ème), le Venezuela, invité de dernière minute à la place de l’Uruguay, termine bon dernier.

Enfin le Bénin et le Canada qui…. découvraient l’environnement international, ont mesuré tout le travail qui leur restait à accomplir pour rivaliser avec les meilleurs mais ces nations auxquelles, on peut adjoindre la Corée, apportent du sang neuf.

Une génération tourne la page. Une autre arrive avec deux grands rendez-vous à venir : dans un an, l’Euro en Turquie et en 2013, les Mondiaux en Bosnie. 

Retrouvez dès à présent les anecdotes autour du Mondial juniors sur http://totalhand.canalblog.com . Avec en prime, le « Mahétoscope », à l’intérieur du groupe France, comme si vous y étiez grâce à Kentin Mahé !

De notre envoyé spécial à Thessalonique

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