Les jeunes de la génération 92-93 ont atteint leur 1er objectif : se qualifier pour les quarts de finale du championnat du Monde qui se déroule depuis une semaine en Argentine. Ils entrent désormais dans le dur avec comme adversaire, ce mercredi, la Croatie, champion d’Europe en titre.
Lorsqu’on parle d’un France-Croatie en handball, inévitablement, une foule de souvenirs remonte à la surface. Généralement, une telle affiche augure un match engagé, où tous les ballons sont disputés et où les attributs des uns et des autres sont mis à rude épreuve. C’est vrai pour les séniors, cela va sans doute se vérifier ce mercredi, pour France jeunes. Théophile Caussé et ses partenaires viennent de réaliser un sans faute dans le Tour préliminaire de ce Mondial argentin. Quatre matches, quatre victoires dont une dernière contre l’Egypte, médaille d’or aux Jeux olympiques de la Jeunesse l’an passé à Singapour, qui a prouvé que les Tricolores montaient en puissance. « Le match le plus abouti, confirme Sylvain Nouet, le patron de la filière jeunes à la Fédération et présent en Argentine, c’est ce match contre l’Egypte. L’équipe a grandi, elle a beaucoup plus répondu aux consignes des entraîneurs, notamment défensivement et des joueurs qui avaient peu évolué jusque là, ont pu prendre leurs responsabilités. » Car c’est aussi cela la force de cette équipe, la profondeur de banc existe.
Un seul exemple, lorsque Hugo Descat, magistral jusque là sur son aile gauche avec 84% de réussite et 31 buts inscrits en 3 matches, a été économisé contre les Egyptiens, Julian Emonet sur le même côté et Adrien Ballet, sur le côté opposé en doublure de luxe de Théophile Caussé, ont su tenir leur rang. « Ce match contre l’Egypte, poursuit Sylvain Nouet, a permis également à des éléments comme Quentin Minel ou Théo Derot qui n’étaient pas en confiance de se relancer. Ce qui est intéressant c’est que de match en match, le jeu est devenu plus cohérent et qu’il y a eu de moins en moins de fautes grossières» Lors de ces quatre premières rencontres, les deux coaches Pascal Person et Yoann Delattre ont donc pu prendre toute la dimension du groupe. Des joueurs ont été préservés lorsque le besoin s’en est fait sentir, d’autres ont été remis en selle au moment opportun.
Le tour préliminaire est déjà une histoire ancienne. Place désormais à la Croatie, championne d’Europe en titre mais qui n’a pas été aussi impressionnante qu’on aurait pu le penser (défaite de 4 buts contre la Suède, match nul contre la Serbie et succès d’à peine 2 buts sur la Slovénie). « Nous avons fait de la vidéo ce mardi matin, avoue Sylvain Nouet, je pense qu’on a le jeu pour perturber ces Croates mais ça reste toujours des Croates. Ce sont des tueurs qui n’hésiteront pas à nous monter dessus. Il n’y aura pas besoin de les piquer pour les faire réagir » Aux Français de travailler notamment sur plusieurs orientations défensives et sur une certain état d’esprit, peut-être plus patients en attaque pour pouvoir mettre en échec ce qui reste un modèle du handball européen. Les coaches tricolores, ni même le capitaine de l’équipe Théophile Caussé n’auront pas de longs discours à tenir pour motiver le groupe. « La Croatie en handball, ça parle à tout le monde, conçoit le Dunkerquois. Mais c’est vrai, tout le monde a envie de bien faire, tout le monde est soudé, tout le monde a une carte à jouer et personne ne traine la patte. » Les grands gabarits croates sont dans toutes les têtes mais chacun espère aller au-delà et pourquoi pas jusqu’au bout. «On est déterminé à faire quelque chose. Au fond de nous, chacun le pense, on a tous envie d’aller en finale. Ca fait quatre ans qu’on est ensemble, l’année prochaine, on change de catégorie, le groupe sera peut-être différent, donc on doit terminer sur une bonne note. » Pour les minots de 92-93, la dernière confrontation face à la Croatie remonte à deux ans lors des Jeux européens de la Jeunesse à Tampere (Finlande). En demi-finale, les Gutfreund, Bataille, Bonilauri et consorts s’étaient imposés de deux buts (30-28). Comme quoi, la Croatie est un obstacle certes, mais qui n’a rien d’infranchissable.
Le parcours des Français :
France-Brésil 32-31
France-N.Zélande 55-16
France-Qatar 25-22
France-Egypte 32-27
Les quarts de finale, ce mercredi (heure française)
18h Suède-Egypte
20h30 Espagne-Allemagne
23h France-Croatie
1h30 Danemark-Suisse
Trois questions à….. Mathieu Merceron
Avec près de 39% de réussite dans ses arrêts, Mathieu Merceron figure parmi le Top 3 des gardiens quarts-de-finalistes de ce Mondial. Le Chambérien est impatient d’en découdre avec la Croatie.
A titre individuel, tu peux être satisfait non ?
Je pense que je peux être encore meilleur. Contre le Brésil notamment, j’ai fait quelques erreurs. En plus, ils ont été tenaces et nous, on n’était pas au point défensivement. Contre le Qatar, ça s’est bien passé. Contre l’Egypte, j’étais bien au début mais je n’ai pas continué sur ma lancée. J’ai été remplacé au bon moment et je suis revenu sur la fin.
Maintenant, la Croatie…
On avait un objectif, c’était d’aller en quart. Maintenant que c’est fait, on devient plus gourmand. Pour ce match contre la Croatie, je suis assez confiant. Tout le monde est super motivé, il n’y a aucune raison de les craindre surtout si on reste sérieux. On sait que ça va être dur mais on peut y arriver.
Ce Mondial en Bleu, tu le vis comment ?
Lorsque le match est lancé, il n’y a aucun souci, c’est comme en club. Je suis concentré sur le match. C’est autour que je réalise. Notamment au moment des hymnes. Là, je réalise finalement que j’ai de la chance d’être là. C’est la raison pour laquelle je veux aller au bout.