Amère déception pour ceux qui dans quelques semaines, passeront juniors. Ils reviennent bredouilles du Mondial argentin, battus (24-28) en petite finale par une équipe suédoise plus réaliste et moins tétanisée face à l’enjeu.
Les Français se sont-ils vus sur le podium avec une médaille de bronze autour du cou avant même qu’ils aient mis un orteil sur le parquet ? L’avertissement et la leçon de réalisme donnée moins de 48 heures avant, en demi-finale par le Danemark (le futur champion du Monde) n’ont pas été d’un grand secours. Pire même, les Suédois n’ont pas eu à produire trop d’efforts pour forcer le verrou d’une défense tricolore étrangement friable dans les premières minutes de la rencontre. Après à peine 5 minutes, Théophile Caussé et ses camarades étaient menés 1-4. Bien aidée par les maladresses adverses et la réussite de son gardien, la Suède a enfoncé le clou et appuyé là où cela fait mal (2-8 à la 12’). Il faut dire qu’entre temps, Kevin Rondel blessé au genou, avait quitté ses partenaires, ce qui a eu pour effet de désorganiser encore un peu plus, le système défensif français. Jusque là, les Tricolores avaient été trop imprécis, trop perdu de ballons (16 sur l’ensemble du match). Au quart d’heure, et alors que 10 buts avaient été encaissés pour seulement 4 inscrits, Max Herrmann remplaçait Mathieu Merceron entre les barres. L’arrivée du jeune gardien de Dormagen va redonner de l’espoir et surtout remettre, l’espace d’une interception et de deux arrêts déterminants, ses partenaires dans le sens du but (8-10 à la 20ème). Deux petits buts à remonter, la mission n’était pas impossible d’autant que les Suédois avaient eux aussi montré quelques failles. Mais voilà, une série de nouvelles maladresses, mauvaises passes et autres fantaisies va stopper net, le temps fort tricolore. Les Suédois venaient de remettre un coup d’accélérateur et reprendre leur insolente domination de début de chrono (15-9 puis 15-10 à la pause).
Même scénario ou presque en début de seconde période. Des Suédois qui impriment leur rythme et affolent les compteurs pendant les 10 premières minutes (15-21). Du Mathieu Merceron comme on aime en voir qui sauve quelques ballons chauds, le duo 100% cristolien Minel-Descat qui convertit des ballons d’attaque ou de contre-attaque en buts, et voilà la France qui refait surface. A 3 minutes de la fin du temps règlementaire, rien n’était perdu mais les Nordiques étaient toujours devant (23-25). Les exclusions d’Adrien Ballet juste avant, puis de Quentin Minel dans les deux dernières minutes vont être fatales. Les Bleus s’inclinent de quatre buts (24-28). Ils n’ont pas eu la rigueur nécessaire pour inverser la tendance, au moment opportun. La peur de mal faire ?
Les Suédois n’auront finalement jamais eu à douter durant cette rencontre. Le sang-froid et la maîtrise viking étant décidément au hit-parade de la journée. C’est la troisième fois (en 4 éditions) que la Suède remporte le bronze de cette catégorie. Mince satisfaction pour les Français, Hugo Descat a été désigné meilleur ailier gauche de la compétition et termine notamment 2ème meilleur buteur du Mondial avec 55 réalisations (81% de réussite). Comme les moins de 18 au Festival de la Jeunesse à Trabzon et les juniors au Mondial de Thessalonique, sans parler des féminines, les jeunes, génération 92-93 ne ramènent rien dans leur valise pour alimenter la vitrine à trophées de la Fédération Française de Handball.
Le Danemark ne se pose même pas la question. Médaille d’or cette année, à l’Euro féminin juniors, l’argent à l’Euro féminin des moins de 17 et au Mondial juniors masculin et nouvelle médaille d’or en Argentine après avoir battu en finale l’Espagne, 24 à 22 et être revenu du diable notamment en 2ème période (mi-temps 13-17 en faveur des joueurs ibériques).
Mar del Plata, match pour la médaille de bronze
Samedi 20 août 2011
Suède bat France 28-24 (mi-temps : 15-10)
Arbitres :
MM Fonseca et Santos (Por)
Statistiques du match
Marqueurs : Hugo Descat (8/10) Quentin Minel (6/12) Adrien Ballet (3/4) Nicolas Boschi (2/6) Enzo Cramoisy (1/2) Caussé (1/3) Benjamin Bataille (1/4) Antoine Gutfreund (1/2) Kevin Rondel (1/1) Julian Emonet (0/1) Theo Derot (0/1)
Gardiens : Mathieu Merceron (9/32 – 46’) Max Herrmann (4/9 – 14’)