La dernière journée de poule du 18° EuroTournoi aura été un petit calvaire pour les géants européens que sont Rhein Neckar Löwen et Veszprém, les Hongrois battus sur le fil par un Chambéry malin et patient et Mannheim contraint au nul par Montpellier dans un match de grosse intensité ont du céder la finale au duo majeur du handball hexagonal. Comme l’an dernier ces deux là vont commencer ce qui devrait être une longue explication tout au long de la saison française.
Chambéry plus malin
Vainqueurs respectifs de Granollers, Chambéry et Veszprem devaient en découdre pour s'offrir le droit de jouer la finale. Et au vu des premiers matches et de la différence de gabarits, les Savoyards ne partaient pas favoris... Mais c'est en la jouant plus fine que Chambéry s'est imposé sur Veszprem à l'issue d'un match bien mené.
Toujours limité sur la base arrière, Chambéry pouvait envisager un scénario, défendre très haut et monter les ballons éventuellement récupérés. Côté défense haute, les Savoyards s'y tenaient mais c'est dans les intervalles que Basic et Bijanic allaient chercher les premiers avantages (2-0, 4ème). Les Hongrois récupéraient quelques pétards mouillés et Gulyas à la cueillette remettait Veszprem à égalité avant que Ivancsik ne trouve la lucarne de Grahovac (3-4, 9ème).
Payant, le harcèlement savoyard - Barachet grattant 3 ballons à son vis à vis - permettait à Paty de placer deux courses gagnantes et Chambéry prenait un tout petit peu d'aise (7-5, 15ème). Une course en tête qui n'allait pas durer. Sous l'éteignoir de ces cerbères, Ilyes en tête écopant de 2 exclusions, Barachet ne trouvait pas la faille dans la défense Magyar. Ainsi déséquilibrée, l'attaque Chambérienne s'en remettait à Basic et Nocar pour combler le déficit. Et l'ailier du CSH faisait plus que compenser, prenant parfaitement les décalages et passant un petit coucou en vol au dessus du nid de magyars. Dans ce match sans grande intensité, Chambéry résistait, et mieux que ça puisque les hommes de Gardent rentraient au vestiaire avec 2 buts de plus que des Hongrois un tantinet sur la retenue (13-11).
C'est avec un 3-0 que le CSH entamait la 2ème période. Detrez reprenait le ballon renvoyé par Busselier en échec au 7 mètres et Barachet ouvrait enfin son compteur personnel (16-12, 36ème). Un avantage qui paradoxalement sonnait le glas de la bonne entame savoyarde. 10 minutes et 7 buts plus tard, sans vraiment démontrer une supériorité dans le jeu, Veszprem avait repris les commandes, Gulyas et Vilovski - le pivot serbe impeccable avec un 6/6 - profitant des largesses des Chambériens pour monter les ballons (16-19, 45ème).
Mais Chambéry ne craquait pas, Grahovac se chargeant de faire les arrêts évitant de sombrer. Avec les moyens du bord - encore un peu plus restreint après la sortie de Barachet suite à la rencontre avec un des poids lourds de Veszprem -, le vice champion de France reprenait intelligemment le fil du match, laissant les grosses ficelles à ses adversaires. Le doublé de Vujin à 3 minutes du buzzer semblait pourtant sonner l'hallali des Chambériens (21-23) malgré le superbe "chabalobe" infligé par Busselier à Fazekas. Et à l'énergie, Paty et Bicanic ramenaient Chambé dans la course à la finale. Une finale que Nocar dans un dernier envol offrait à Chambéry, concluant en kung fu un match joué au courage. Et au plus malin.
A Strasbourg, Hall du Rhenus
18° EuroTournoi, le 27 aout 2011 à 18h00
Chambéry - Veszprem 24-23 (Mi-temps : 13-11)
5000 spectateurs
Arbitres : Nordine Lazaar et Laurent Reveret
Philippe Dairou
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Montpellier tient sa finale
Souvent séduisants mais quelque peu fébriles au moment de conclure, les Montpelliérains ont concédé le nul face aux Rhein-Neckar Löwen, mais se qualifient tout de même en finale où ils retrouveront Chambéry.
Chambéry ayant arraché sa place en finale en dominant Veszprem dans les dernières secondes, restait aux Montpelliérains à l'emporter face à Rhein-Neckar Löwen pour offrir au public du Rhénus de Strasbourg une apothéose franco-française. Le match nul (34-34) obtenu à l'issue d'un match prenant et enlevé leur permet, à la faveur de leur carton initial face à Saint-Petersbourg, de retrouver quand même les Savoyards pour jouer le titre dimanche.
Montpellier et Rhein-Neckar Löwen, deux équipes victorieuses pour leur premier match de Saint-Petersbourg. Mais si les Héraultais s'étaient imposés dans les grandes longueurs (+ 21, les Russes étant certes arrivés une heure avant le coup d'envoi la faute à un voyage rocambolesque), les Allemands avaient connu beaucoup plus de difficultés pour venir à bout de ce même adversaire. Quoi qu'il en soit, face à l'un des poids lourds de la Bundesliga, ce deuxième match de l'EuroTournoi était de toutes façons vrai test pour juger du potentiel de Montpellier.
Et un match dont le premier temps fort fleurait bon la poésie et la délicatesse. Celle d'Oliver Roggisch, qui détient désormais le record du deux minutes le plus rapide de l'histoire de l'EuroTournoi. Auteur d'un coup de coude aussi stupide que gratuit, le finaud défenseur est allé se rasseoir après moins de 30 secondes de jeu. En protestant, bien sûr. Et sourire aux lèvres, évidemment.
Feu d'artifice en revanche sur le plan du jeu : montées de balle rapides, combinaisons travaillées et efficacité offensive pour en arriver à 19 buts après seulement 15 minutes de jeu, avec un léger avantage aux Bundesligistes (9-10). Un retard que les Montpelliérains, répondant fièrement et franchement au défi physique allemand, comblaient en fin de première mi-temps grâce entre autres à un Vid Kavticnik étincelant (8/9 en première période dont 4/4 à 7 mètres, et 13/16 sur l'ensemble de la partie). Pour revenir aux vestiaires avec une avance de deux buts, Nikola Karabatic claquant sur la sirène une merveille de tir à la hanche.
En début de seconde période, un Montpellier irrésistible fait rapidement passer le score à 22-16. Et si le 4-0 était certes stoppé par Bielecki d'un parpaing made in Polska, il énervait passablement les hommes en jaune, et les échanges se font plus rugueux. Une montée en température qui se calme vite, et Montpellier continue sereinement à poser sa patte sur le match, maintenant les Allemands à distance des Allemands. Mais en se reposant un peu trop sur leurs cadres, les Héraultais voient revenir Rhein-Neckar à l'entrée du money time. Jusqu'à égaliser à deux minutes de la sirène. Plus costauds, plus réalistes, les champions de France assureront jusqu'au bout le match nul, et rejoignent leur meilleur ennemi en finale. Rendez-vous dimanche à 17 h...
A Strasbourg, Hall du Rhenus
18° EuroTournoi, le 27 aout 2011 à 20h00
Montpellier - Rhein Neckar Löwen : 34-34 (Mi-temps : 18-16)
5 200 spectateurs
Arbitres : Thierry Dentz et Denis Reibel