L’US Dunkerque met le cap sur la Pologne ce week-end afin de se frotter aux grands d’Europe et tenter de décrocher un billet en Ligue des Champions. Opposés ce samedi aux Allemands de Rhein Neckar Löwen, les Nordistes seront les plus inexpérimentés de ce tournoi des Wild Cards.
La saison passée déjà, Rhein Neckar Löwen s’était sorti du piège du groupe des « invités » pour finalement échouer en demi-finale de la Ligue des Champions, battu (28-30) par Barcelone, le futur vainqueur de l’épreuve. C’est dire si les Allemands de Mannheim ont l’expérience d’un tel rendez-vous. L’expérience, c’est assurément ce qui va manquer à l’US Dunkerque. Habitués aux places d’honneur dans le championnat français, les Nordistes n’ont jamais été conviés à la Ligue suprême et sont loin de partir favoris. « Il ne faut pas y aller du tout défaitiste mais c’est sûr que les Allemands sont mieux armés, admet Vincent Gérard, un des gardiens dunkerquois. Pendant la préparation, poursuit-il, on a joué contre León, Pampelune et St Petersburg et on a vu où on en était. Nous n’avons pas encore atteint le niveau pour bien figurer et nous allons être le petit poucet. ». Les Allemands qui ont connu quelques déboires pendant la préparation avec les blessures de leur ailier droit croate Ivan Cupic (opéré de l’épaule droite) et de leur pivot norvégien Bjarte Myrhol (tumeur aux testicules) étaient la semaine dernière à l’EuroTournoi où avec les Gensheimer, un des meilleurs ailiers gauches du Monde, son compère Groetzki à droite, Gunnarsson, Bielecki, Schmid, Sesum et l’insupportable Roggisch, ils sont parvenus à faire sensation, ne perdant le droit d’accéder en finale qu’à la différence de buts avec Montpellier.
Par le passé, Rhein Neckar a bâti ses succès sur la solidité de sa défense, la rapidité de ses ailiers mais aussi l’assurance de Slawomir Szmal dans les buts. Alors que le Polonais est retourné chez lui, à Kielce, c’est désormais sur Henning Fritz (toujours là), Goran Stojanovic et le pigiste de luxe au palmarès long comme le bras, le Suédois Tomas Svensson que repose la charge d’ultime rempart des jaune et noir. Ce qui fait dire à Vincent Gérard, non sans une pointe d’humour : « Avec le salaire de ces trois là, on ne doit pas être loin du total des salaires des gardiens de LNH. Pour le style, c’est plus Fritz que j’apprécie, je le mets sur la même ligne que Szmal ou Omeyer. Svensson reste un monstre dans son genre ». Face à cette armada, les Cazal boys n’auront rien à perdre. Ils ont des arguments et des joueurs aguerris au combat de près avec Momo Mokrani et de loin avec Seb Bosquet ou la nouvelle recrue hongroise Kornel Nagy. Sans oublier le duo de gardiens Annotel-Gérard. « Ce week-end sera très excitant à jouer, martèle l’ancien istréen. Chambéry a commencé en bas de l’échelle et lorsqu’on voit où ils en sont, cela ne peut que nous motiver ». Côté effectif, Dunkerque se rend en Pologne quasiment au complet, une incertitude planant sur la participation du jeune Jérémy Darras (souci au genou), l’autre ailier droit avec Jalel Touati.
Si les Dunkerquois réalisent l’exploit d’éliminer samedi, Rhein Neckar Löwen, ils quitteront la fosse aux serpents pour entrer dans la cage aux lions en retrouvant le vainqueur de l’autre match du groupe entre les Polonais de Kielce qui seront à domicile et les Espagnols de Valladolid. Là aussi le sous-titre de l’affiche pourrait être « David contre Goliath » tant les hôtes du tournoi poussés par 4000 supporters en délire, sont impressionnants. Un sentiment partagé par Guillaume Joli, l’ailier droit de l’équipe espagnole. « Il faut être réaliste, nous ne sommes pas sur la même planète mais bon, nous allons essayer de les embêter tactiquement. » Valladolid est même l’équipe inattendue de ce groupe Wild Cards, récupérant au vol, l’invitation lancée par l’EHF à Granollers qui faute de finances nécessaires, a préféré s’abstenir. « En plus, confirme l’ex-chambérien, nous ferons avec les moyens du bord avec un effectif qui a enregistré de nombreux départs et très peu d’arrivées parmi lesquelles, de jeunes joueurs inexpérimentés. Face à l’armada polonaise et des éléments qui sont presque tous internationaux, on ne va pas faire des miracles. » Pour ne rien arranger, Valladolid a perdu cette semaine son demi-centre Oscar Perales touché au ménisque du genou droit et peut-être aux ligaments croisés. A une semaine de la reprise de la Liga à Madrid contre l’Atletico de Dinart et Abalo, ce tournoi wild card arrive presque au mauvais moment. Mais comme Dunkerque, s’il ne part pas favori, Valladolid saisira sa chance à fond. En jeu, une place en Ligue des Champions, dans la fameuse poule B, ce que d’aucuns qualifient « poule de la mort » avec Berlin, Madrid, Veszprém, Silkeborg et Chekhov. Les battus, se retrouveront eux, en coupe de la Fédération Européenne. Dans tous les cas de figure, Dunkerque aura tout à gagner !
Programme du Tournoi Wild Card (à Kielce – Pologne):
Samedi 3 septembre
15h30 Rhein Neckar Löwen – Dunkerque
18h00 Valladolid – Kielce
Dimanche 4 septembre
15h30 match pour la 3ème place
18h00 finale