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Chaud l’effroi…

International

jeudi 22 septembre 2011 - © François Dasriaux

 5 min 22 de lecture

On avait laissé les Bleues souveraines hier soir après sans doute le plus beau match délivré depuis bien des années face à la Norvège, on les a retrouvés avec tous les doutes qui ont pu les assaillir pendant de longues saisons face à l’Allemagne.

C’est au forceps et en revenant sur les bonnes vieilles bases qui ont fait recette les saisons précédentes, la défense de fer, que les Françaises se sont sorties d’un piège savamment tissé par les Allemandes. Car c’est au piège dans lequel les Françaises avaient coincé la Norvège que la Mannschaft a failli renvoyer les Bleues dans l’avion dès demain matin. Sans une reprise en main sérieuse du côté défensif, notamment avec une Amandine Leynaud transfigurée en seconde période pour sa 100° sélection que la troupe d’Olivier Krumbholz a fini par se qualifier par la petite porte, au goal average général, pour les demi-finales de samedi prochain.

Mais honnêtement, après les 30 premières minutes de jeu, on ne voyait pas trop ce qui pourrait sauver la patrie d’un retour prématuré et bien douloureux à la maison mère. Sans tonus offensif, jouant sans cesse trop près d’une 6-0 très mobile et trop haute pour passer au dessus, sans application au tir face à une Clara Woltering de gala et surtout en perdant toute coordination défensive face à la puissance des tirs de Franziska Mietzner, les Tricolores étaient totalement perdues au bout de 30 minutes de jeu… le -9 à la pause avec la bagatelle de 18 buts encaissés en était la dure preuve, même si les filles du nouvel entraîneur danois de l’Allemagne Hans Jensen avaient flirté avec un taux de réussite proche des 100% dans quasiment tout ce qu’elles avaient entrepris. Car après le show Mietzner, c’était passé à la revue aux ailes avec quasiment du 100% dans le domaine. Tous les changements, adaptations et astuces défensives lancés par Olivier Krumbholz se retrouvaient vains et sans conséquences, l’Allemagne récitait un superbe handball pendant que les Bleues se prenaient régulièrement les pieds dans le tapis de l’Energy Halle d’Aarhus.

Heureusement la pause fut bonne conseillère, surtout défensivement, pour les Bleues. Recherchant un peu moins de hauteur partout mais en se concentrant plus sur les points forts allemands, retrouvant un semblant de coordination et surtout profitant des arrêts d’Amandine Leynaud, les Françaises allaient peu à peu refaire surface en seconde période. Oh, tout ne fut pas magique loin de là… Mariama Signate n’était que l’ombre de la joueuse vue hier, enchaînant les mauvais tris dans les passes ou les shoots, Audrey Deroin avait perdu toute efficacité au tir, mêlant zone et échec sur les gardiennes et même Alisson Pineau et Alexandra Lacrabère ne surnageaient que par de trop rares coups d’éclat. Mais comme en face, la réussite quasi miraculeuse initiale tendait à diminuer de façon drastique, l’écart reprenait enfin sa course dans le bon sens pour la France.

Pendant 10 longues minutes, l’Allemagne va se casser les dents sur la défense bleue et comme un symbole, juste avant Clara Woltering avait vu sa cheville gauche partir sur un nième arrêt face à Mariama Signate. Avec Katja Schulke, les Allemandes avait encore de quoi mettre en échec les tireuses tricolores mais largement moins qu’avec sa glorieuse ainée. De ces 10 minutes de disette, la France va se servir pour revenir à 4 buts avec une Claudine Mendy intenable et ainsi protéger la qualification en demi-finale. La fin sera encore bien crispante, à l’ancienne pourrait-on dire, mais suffisante pour ne pas voir tous les espoirs des deux premiers matches partir en fumée dans ce dernier match de poule.

Il va falloir oublier rapidement ce non-match pour repartir vers l’avant, on avait dit que l’on serait exigeants après le match face à la Norvège, le match face à l’Allemagne a rappelé que cela restait encore bien fragile, on espère que tout cela ne sera qu’un petit mais mauvais souvenir !

Les Réactions :
Olivier Krumbholz (entraîneur) :
« On a pris une leçon de handball, on a fait un mauvais match et on est malheureusement retourné dans nos travers. On a manqué d’agressivité, on est resté naïfs, notamment sur les ailes en défense et on fait briller leurs gardiennes. Cependant, on a le mérite d’aller chercher la qualification dans un contexte difficile car l’Allemagne a été très bonne ; Amandine nous a fait du bien en seconde période. Etait-ce dans la tête ou la fatigue ? Peut-être les deux ! Cela doit nous servir de leçon.»

Nina Kanto (pivot) : « Je suis surprise et pas surprise ! Pourquoi ? D’une part, les Allemandes m’avaient impressionnée lors du tournoi de Volklingen en avril dernier. Elles sont mobiles, grandes, ont des bras contrairement à la Norvège hier. D’autre part, peut-être que nous sommes usées par les enchainements de matches en championnat et ici. Mais il faut savoir rester toujours à fond et respecter les consignes, ce que nous n’avons pas fait même si nous n’avons pas baissé les bras en deuxième période et que nous sommes restées soudées. Il y a des claques qui font du bien, tout le monde doit se remettre en question et il faut en tirer la leçon. »

Audrey Deroin : « C’était un match dur, tout a réussi à l’Allemagne qui a fait une très bonne entame de match. Il y avait beaucoup de trous dans notre défense. Cela prouve qu’on peut perdre à tout moment et que rien n’est jamais gagné. Personnellement, je n’ai pas répondu aux attentes et je sais qu’il va falloir travailler et progresser. ».

A Aarhus, Energy Halle
Le jeudi 22 septembre 2011 à 14h00
France - Allemagne : 20 - 26 (Mi-temps : 9-18)

1 000 spectateurs
Arbitres :
MM M. Gubica et B. Milosevic (Croatie)

Statistiques du match
France
Gardiennes :
Leynaud (9 arrêts, 44 min.), Darleux (1 arrêt, 16 min.), Foggea
Buteuses : Goudjo (cap., 0/1), Dancette (2/3), Kanto (1/1), Ayglon, Pineau (3/6), Mendy (1/2), Baudouin (5/9 dt 4/5 pen.), Gnabouyou, Bruneau, Dembélé (2/5), Deroin (0/3), Tervel (2/2), Limal, Signaté (2/11), Lacrabère (2/7).

Allemagne
Gardiennes :
Woltering (10 arrêts, 32 min.), Schülke (7 arrêts, 28 min.), Englert
Buteuses : Klein (1/2), Jurack (0/3), Bülau (1/2), Mietzner (7/12 dt 2/2 pen.), Augsburg, Loerper (3/4), Hering (3/4), Gubernatis, Richter (8/12), Langkeit (1/1), Steinbach (0/1), Althaus (1/1), Wohlbold, Schulze (1/2).

Evolution du score : 2-4 5°, 3-6 10°, 4-10 15°, 4-14 20°, 6-15 25°, 9-18 MT - 11-19 35°, 13-20 40°, 15-20 45°, 17-23 50°, 17-25 55°, 20-26 FT.

Chaud l’effroi… 

International

jeudi 22 septembre 2011 - © François Dasriaux

 5 min 22 de lecture

On avait laissé les Bleues souveraines hier soir après sans doute le plus beau match délivré depuis bien des années face à la Norvège, on les a retrouvés avec tous les doutes qui ont pu les assaillir pendant de longues saisons face à l’Allemagne.

C’est au forceps et en revenant sur les bonnes vieilles bases qui ont fait recette les saisons précédentes, la défense de fer, que les Françaises se sont sorties d’un piège savamment tissé par les Allemandes. Car c’est au piège dans lequel les Françaises avaient coincé la Norvège que la Mannschaft a failli renvoyer les Bleues dans l’avion dès demain matin. Sans une reprise en main sérieuse du côté défensif, notamment avec une Amandine Leynaud transfigurée en seconde période pour sa 100° sélection que la troupe d’Olivier Krumbholz a fini par se qualifier par la petite porte, au goal average général, pour les demi-finales de samedi prochain.

Mais honnêtement, après les 30 premières minutes de jeu, on ne voyait pas trop ce qui pourrait sauver la patrie d’un retour prématuré et bien douloureux à la maison mère. Sans tonus offensif, jouant sans cesse trop près d’une 6-0 très mobile et trop haute pour passer au dessus, sans application au tir face à une Clara Woltering de gala et surtout en perdant toute coordination défensive face à la puissance des tirs de Franziska Mietzner, les Tricolores étaient totalement perdues au bout de 30 minutes de jeu… le -9 à la pause avec la bagatelle de 18 buts encaissés en était la dure preuve, même si les filles du nouvel entraîneur danois de l’Allemagne Hans Jensen avaient flirté avec un taux de réussite proche des 100% dans quasiment tout ce qu’elles avaient entrepris. Car après le show Mietzner, c’était passé à la revue aux ailes avec quasiment du 100% dans le domaine. Tous les changements, adaptations et astuces défensives lancés par Olivier Krumbholz se retrouvaient vains et sans conséquences, l’Allemagne récitait un superbe handball pendant que les Bleues se prenaient régulièrement les pieds dans le tapis de l’Energy Halle d’Aarhus.

Heureusement la pause fut bonne conseillère, surtout défensivement, pour les Bleues. Recherchant un peu moins de hauteur partout mais en se concentrant plus sur les points forts allemands, retrouvant un semblant de coordination et surtout profitant des arrêts d’Amandine Leynaud, les Françaises allaient peu à peu refaire surface en seconde période. Oh, tout ne fut pas magique loin de là… Mariama Signate n’était que l’ombre de la joueuse vue hier, enchaînant les mauvais tris dans les passes ou les shoots, Audrey Deroin avait perdu toute efficacité au tir, mêlant zone et échec sur les gardiennes et même Alisson Pineau et Alexandra Lacrabère ne surnageaient que par de trop rares coups d’éclat. Mais comme en face, la réussite quasi miraculeuse initiale tendait à diminuer de façon drastique, l’écart reprenait enfin sa course dans le bon sens pour la France.

Pendant 10 longues minutes, l’Allemagne va se casser les dents sur la défense bleue et comme un symbole, juste avant Clara Woltering avait vu sa cheville gauche partir sur un nième arrêt face à Mariama Signate. Avec Katja Schulke, les Allemandes avait encore de quoi mettre en échec les tireuses tricolores mais largement moins qu’avec sa glorieuse ainée. De ces 10 minutes de disette, la France va se servir pour revenir à 4 buts avec une Claudine Mendy intenable et ainsi protéger la qualification en demi-finale. La fin sera encore bien crispante, à l’ancienne pourrait-on dire, mais suffisante pour ne pas voir tous les espoirs des deux premiers matches partir en fumée dans ce dernier match de poule.

Il va falloir oublier rapidement ce non-match pour repartir vers l’avant, on avait dit que l’on serait exigeants après le match face à la Norvège, le match face à l’Allemagne a rappelé que cela restait encore bien fragile, on espère que tout cela ne sera qu’un petit mais mauvais souvenir !

Les Réactions :
Olivier Krumbholz (entraîneur) :
« On a pris une leçon de handball, on a fait un mauvais match et on est malheureusement retourné dans nos travers. On a manqué d’agressivité, on est resté naïfs, notamment sur les ailes en défense et on fait briller leurs gardiennes. Cependant, on a le mérite d’aller chercher la qualification dans un contexte difficile car l’Allemagne a été très bonne ; Amandine nous a fait du bien en seconde période. Etait-ce dans la tête ou la fatigue ? Peut-être les deux ! Cela doit nous servir de leçon.»

Nina Kanto (pivot) : « Je suis surprise et pas surprise ! Pourquoi ? D’une part, les Allemandes m’avaient impressionnée lors du tournoi de Volklingen en avril dernier. Elles sont mobiles, grandes, ont des bras contrairement à la Norvège hier. D’autre part, peut-être que nous sommes usées par les enchainements de matches en championnat et ici. Mais il faut savoir rester toujours à fond et respecter les consignes, ce que nous n’avons pas fait même si nous n’avons pas baissé les bras en deuxième période et que nous sommes restées soudées. Il y a des claques qui font du bien, tout le monde doit se remettre en question et il faut en tirer la leçon. »

Audrey Deroin : « C’était un match dur, tout a réussi à l’Allemagne qui a fait une très bonne entame de match. Il y avait beaucoup de trous dans notre défense. Cela prouve qu’on peut perdre à tout moment et que rien n’est jamais gagné. Personnellement, je n’ai pas répondu aux attentes et je sais qu’il va falloir travailler et progresser. ».

A Aarhus, Energy Halle
Le jeudi 22 septembre 2011 à 14h00
France - Allemagne : 20 - 26 (Mi-temps : 9-18)

1 000 spectateurs
Arbitres :
MM M. Gubica et B. Milosevic (Croatie)

Statistiques du match
France
Gardiennes :
Leynaud (9 arrêts, 44 min.), Darleux (1 arrêt, 16 min.), Foggea
Buteuses : Goudjo (cap., 0/1), Dancette (2/3), Kanto (1/1), Ayglon, Pineau (3/6), Mendy (1/2), Baudouin (5/9 dt 4/5 pen.), Gnabouyou, Bruneau, Dembélé (2/5), Deroin (0/3), Tervel (2/2), Limal, Signaté (2/11), Lacrabère (2/7).

Allemagne
Gardiennes :
Woltering (10 arrêts, 32 min.), Schülke (7 arrêts, 28 min.), Englert
Buteuses : Klein (1/2), Jurack (0/3), Bülau (1/2), Mietzner (7/12 dt 2/2 pen.), Augsburg, Loerper (3/4), Hering (3/4), Gubernatis, Richter (8/12), Langkeit (1/1), Steinbach (0/1), Althaus (1/1), Wohlbold, Schulze (1/2).

Evolution du score : 2-4 5°, 3-6 10°, 4-10 15°, 4-14 20°, 6-15 25°, 9-18 MT - 11-19 35°, 13-20 40°, 15-20 45°, 17-23 50°, 17-25 55°, 20-26 FT.

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