Suite de la 7ème J. de D.1.
Dans l'attente des trois matches dominicaux dont l'issue devrait clarifier notamment la tête du classement de LNH, le début de cette 7ème journée de championnat a livré son lot de surprises. Ce samedi, Ivry s'est incliné pour la 3ème fois de la saison à Charpy.
Dans la foulée d'un succès à Saint Raphaël, Chambéry s'est provisoirement emparé de la tête de la D.1. Montpellier qui se présente à Strasbourg face à Sélestat, sans Nikola Karabatic et Michael Guigou, tous deux blessés, ne devrait pas rater l'occasion de rejoindre les Savoyards en tête de classement. Trois autres rencontres ont eu lieu dans la foulée de l'affiche de cette 7ème journée de championnat. Vendredi, Istres boosté par un excellent Maxime Derbier (voir plus bas) est allé s'imposer à Cesson et Dunkerque n'a fait qu'une bouchée d'un fantomatique Paris Handball. Samedi, Ivry avait une bonne occasion de céder la lanterne rouge à un autre mais Nîmes a été plus tenace. Dans l'attente des affiches de ce dimanche et n'en déplaise aux rabat-joie, ce championnat reste animé.
La malédiction de Charpy
Charpy ne réussit décidément pas à Ivry. Après Paris et Montpellier, voilà Nîmes qui s’impose cette saison dans cette salle, face à une équipe val-de-marnaise qui peut regretter de n’avoir pas su tuer plus tôt le suspens. Durant le 1er acte, Ivry n’a presque rien à se reprocher, si ce n’est un coupable relâchement et trois buts encaissés juste avant le retour aux vestiaires. « En 1ère mi-temps, on a quasiment baissé la culotte jusqu’aux chevilles, reconnaissait Franck Junillon (photo de tête). Il fallait qu’on réagisse et on a gardé le même rythme après la pause. » Jusque là, Ivry avait réalisé un cavalier seul. Diego Simonet et son frère Sebastian, rentrés la veille du Mexique où ils disputaient les Jeux Panaméricains, avaient pris le jeu à leur compte, le minot Thomas Zirn se chargeant d’affoler le compteur (5/6 en 20’). Nîmes ne savait où donner de la tête et comme François-Xavier Chapon arrêtait tout ou presque devant sa ligne, la correction devenait… indigeste. (12-6 après 26’). Tout allait donc bien pour les Ivryens et on se demande encore pour quelle raison Pascal Léandri, leur entraîneur va poser son temps mort, juste à ce moment-là ? Les Nîmois n’en demandaient pas tant pour retrouver un second souffle et grignoter leur retard (12-9 à la pause). « Nous n’avons pas baissé les bras notamment en défense, poursuivait Franck Junillon, et à partir de là, nous avons pu développer un jeu de contre où Julien Rebichon a pu s’illustrer. »
C’est en effet Julien Rebichon (8 buts sur la soirée) mais également Guillaume Saurina (7 buts) qui vont sonner la charge (17-17 à la 41ème) et permettre à leur équipe de passer devant (18-20 à la 46ème). A chaque fois, Ivry va revenir grâce à Diego Simonet qui par sa classe et son handball millimétré a bien failli remporter la rencontre à lui tout seul. Neuf buts (sur dix tirs)... pour quelqu'un qui quatre jours auparavant avait disputé et gagné une finale qualificative aux Jeux Olympiques, ce n'est pas mal du tout ! Mais quelle frustration lorsqu'au coup de sifflet final, le goleador argentin va lever les yeux vers le tableau d'affichage et constater que son équipe avait encore laissé des plumes en route (score final: 25-27).
A Ivry, il n'y avait même pas de la colère, simplement du dépit, cette amertume d'être passé à côté d'un succès tant espéré. « Il faut qu'on réalise que rien ne nous sera donné, confiait Pascal Léandri. C'est dur car on va devoir encore puiser dans nos ressources, au plus profond de nous-mêmes pour aller chercher des points. Il va falloir être capable d'élever encore plus notre niveau d'exigence. Je suis déçu pour les garçons car sincèrement, ils ne méritaient pas ça. » Et les Nîmois dans l'affaire ? Tout est bénef' pour eux. Six points au compteur mais une vigilance qui reste de mise du côté de Franck Junillon: « Ce soir, on va dire qu'on rattrape notre défaite à domicile contre Créteil. Ce championnat est tellement dense que déterminer un adversaire direct est difficile. Pour le moment, l'objectif est toujours fixé sur le maintien. On aura toujours le temps de réévaluer nos ambitions.» Mais ce succès face à Ivry est très important pour les Nîmois. Tellement important qu'au buzzer, Jérôme Chauvet a bondi de son banc tel un cabri de quatre semaines. En retombant, l'entraîneur s'est claqué. Le kiné de l'Usam n'aura pas fait le déplacement pour rien !
Paris perd le Nord
Quelle dérouillée ! Trente-huit buts et un "plus 12" à l’arrivée, Dunkerque sait recevoir et Paris l’a vérifié à ses dépens. C’est avant la 6ème journée que les Nordistes étaient peut-être bon à prendre mais depuis le match nul à Nantes et le retour de Bastien Lamon, l’USDK a semble-t-il retrouvé son rang. Lorsqu’après 21 minutes, une équipe est en tête avec dix buts d’avance (13-3), il y a comme un malaise, voire une capitulation dans le camp d’en face. A ce moment-là, le lecteur de DVD marque une pause et on se dit que le scénario va basculer. Et pourtant, au retour des vestiaires (17-8), la situation n’a guère changé. Les buteurs dunkerquois sont toujours en réussite, Vincent Gérard, le gardien, toujours aussi hermétique et du côté des joueurs de Paris dont la devise "fluctuat nec mergitur" n’a plus guère de sens, le chloroforme fait toujours son effet. Piquée là où ça fait mal, l’équipe francilienne va pourtant réagir. Sans doute trop tard grâce à Nicolas Claire et Samuel Clémentia, les deux seuls à surnager face au tsunami nordiste (23-16 à la 43ème). Dunkerque n’a jamais levé le pied, Kornel Nagy et Pierre Soudry se sont régalés (sept buts chacun). Paris a rendu une copie presque blanche agrémentée d'une note proche du zéro pointé ! A très vite oublier pour les hommes de François Berthier.
Istres surprend Cesson
A domicile, Cesson n’y arrive plus. Après St Raphaël et
Nîmes, c’est au tour d’Istres de repartir de Bretagne avec les deux points de
la victoire (30-31). Jamais au cours du match, une équipe n’a pris l’ascendant
sur l’autre et même si les Provençaux ont souvent été devant au tableau d’affichage
(12-14 à la pause et 27-30 à trois minutes de la fin), les joueurs de David
Christmann ont toujours recollé au score. A 180 secondes de la sirène, Cesson va
profiter d’une infériorité numérique pour revenir à une longueur de son adversaire (29-30). Sans
céder à la panique, Istres va tenir le choc et Christophe Mazel poser son temps
mort. A la remise en jeu, arrêt de Yann Genty pour Istres et but dans la foulée
de Maxime Derbier. La dernière concrétisation de Jean-Baptiste Laz n’y changera
rien, les Provençaux enlèvent une victoire qui a eu du mal à trouver son camp.
A l’origine de ce succès, toute une équipe qui a fait corps et la réussite de
Maxime Derbier qui a surgi au bon moment (5 buts de champs sur 6 tirs) et dont
le bras n’a pas tremblé à hauteur des 7 mètres (5 penaltys sur 6). Dix buts
pour le p’tit gars de Belley qui ne doivent pas aussi éclipser les six
réalisations du capitaine Raphaël Tourraton. C’est ce qui fait la richesse de
cette équipe istréenne en ce moment. Quand ce n’est pas son arrière Ibrahim
Diaw qui affole le tableau d’affichage, c’est un autre qui prend le relais.
Champagne chez Maxim's
Un tantinet espiègle, Maxime Derbier apprécie qu’on vienne le
féliciter à la fin d’une rencontre, surtout lorsque la victoire est au bout et
que son capital buts s’est enrichi. « C’est une bonne opération surtout
avec le début de championnat qu’on avait. On perd d’un but à Toulouse et contre
Chambéry mais cette fois, c'est en notre faveur. » Istres est un club
qui n’a pas de marge et un budget qui ne permet pas de faire des folies. La
recette est très simple. « C’est la récompense du travail qu’on a effectué
depuis cet été, insiste le petit ailier droit. On fait preuve d’abnégation, on
ne lâche rien et on tient 60 minutes. Cesson a mis de l’intensité physique et ça
se joue tellement à pas grand-chose qu’on ne mérite pas plus qu'eux de
gagner. » Gagner avec la hargne, la lucidité et une réussite personnelle devant le but,
comme la saison passée où après 26 rencontres, Maxime Derbier avait terminé 3ème
sur le podium derrière Ayed et Butto. « On peut dire que c’est la cerise
sur le gâteau. Je préfère que le collectif gagne mais si en plus, à titre
perso, tu mets pas mal de « pions », c’est super. Tu es content car
tes coéquipiers viennent te remercier pour ce que tu as accompli. » Celui
dont le nom figurait il y a quelques mois, au bas d’une liste de
réservistes dressée par un certain Claude Onesta a de la suite dans les idées. « Mon
but c’est de sortir de cette réserve, de franchir un échelon et passer sur la
vraie liste ». Le sélectionneur national aura compris le message !