Formidable vainqueur d’un Randers assommé en seconde mi-temps, Metz devient le premier club français à accéder au tour principal de la Ligue des Champions féminine.
Peu importe, finalement. Peu importe qu’Hypo Niederösterreich gagne, perde ou déclare forfait à Györ, ce dimanche. Peu importe que l’arithmétique, éternelle rabat-joie, laisse encore une infime possibilité de remettre en cause la hiérarchie finale de ce groupe C sens dessous dessous. Les Dragonnes messines devaient à tout prix battre une seconde fois Randers, le troisième du championnat danois, pour verrouiller la deuxième place, porte d’entrée du tour principal de la reine des coupes d’Europe. De préférence par plus de trois buts d’écart. Elles l’ont fait. Avec le panache qui s’imposait.
Enfin admises parmi les huit meilleures formations du Vieux Continent, les partenaires de Nina Kanto ont changé de dimension. Mis les pieds là où jamais aucun autre club de l’Hexagone n’avait pénétré. Leur capitaine, encore exemplaire de bravoure et de combativité, y fait des premiers pas hésitants : « Je ne réalise pas. Je suis contente, mais j’ai une grosse pensée pour toutes mes anciennes coéquipières, avec qui on aurait autant mérité de passer. C’est une qualification pour toutes les joueuses qui sont passées au Metz Handball ».
« Venu à Metz pour la Ligue des Champions, la plus belle compétition du monde », son entraîneur savoure intensément le moment. A en bondir de bonheur sur le Taraflex des Arènes, dans la foulée de la sirène libératrice. « Il était hors de question de ne pas réentendre l’hymne, s’amuse Gardillou. Les filles m’ont fait un cadeau, vont me permettre de l’entendre encore d’autres fois. C’est encore plus fort qu’une finale de championnat du monde (2009, en l’occurrence), parce que c’est avec une équipe qu’on a au quotidien. On y met les tripes ».
Les tripes, précisément, son collectif les a sorties afin d’écrire une page d’histoire. A commencer par Allison Pineau, gratifiée d’un sept d’or (au tir) pour l’ensemble de son œuvre : des buts aussi somptueux les uns que les autres, un harcèlement défensif permanent. Par extension, c’est tout le secteur central mosellan qui a accompli un boulot titanesque. Claudine Mendy et ses réflexes d’ex-judokate, Ekaterina Andryushina et ses passes au pivot, débouchant la plupart du temps sur des penaltys. Que Svetlana Ognjenovic a transformé en quasi-totalité, dont celui de l’égalisation au-delà du temps réglementaire de la première mi-temps (12-12).
Et chez Amandine Leynaud, quoi de neuf ? La routine. Une rencontre à 23 arrêts, à 53 % d’efficacité. Bien que parfois mystifiée par l’un ou l’autre missile de Camilla Dalby ou Nina Wörz, qui ont donné quelques sueurs froides en première mi-temps, la gardienne a été encore touchée par la grâce. Comme toutes ses copines, irrésistibles après le repos, jusqu’à compter huit unités d’avance (23-15, 53’). « C’est absolument incroyable, s’exclame la pivot Yvette Broch. On a travaillé dur pour en arriver là », c'est-à-dire entrer dans le gotha européen à la troisième tentative. Et, selon toute vraisemblance, offrir à la France un deuxième représentant en Ligue des Champions la saison prochaine. Que du bonheur.
A Metz, Les Arènes
Le samedi 12 novembre 2011 à 18h30
METZ – RANDERS (DAN) : 25-20 (12-12)
4200 spectateurs.
Arbitres :
MM. Gubica et Milosevic (CRO).
METZ : Andryushina 5/8 ; Kanto (capitaine) 1/3 ; Mendy 3/5 ; Ognjenovic 7/9 (5/6 penaltys) ; Pineau 7/7 ; Ringayen 1/3 ; puis Broch 0/1 ; Limal 1/2 ; Luciano 0/1 ; Ngo Leyi ; Prudhomme.
Gardienne : Leynaud (23/43 arrêts en 60’, dont 1 penalty).
2 minutes : Kanto (28’), Limal (49’).
18 pertes de balle.
Entraîneur : S. Gardillou.
RANDERS : Aaen 0/2 ; Cuadrado 2/4 ; Dalby 6/13 (1/2 penaltys) ; Müller 1/6 ; Okkels 4/8 (1/1 penalty) ; Worz 3/9 ; puis Augustesen 0/1 ; Bohme 0/1 ; Cardoso 1/1 ; Melgaard 1/1 ; Srangholt 2/4.
Gardiennes : Masson (9 arrêts en 54’, dont 1 penalty) puis Aagaard (2 en 6’).
2 minutes : Okkels (35’).
12 pertes de balle.
Entraîneur : L. Jan.
Evolution du score : 3-1 (5’) ; 4-3 (10’) ; 6-5 (16’) ; 9-7 (21’) ; 10-11 (25’) ; 16-13 (35’) ; 17-14 (40’) ; 21-15 (45’) ; 23-15 (53’).