La France s’est imposée assez tranquillement sur Cuba 38-18. Au-delà de la relance nécessaire après le coup d’arrêt face au Brésil, on commence à entendre parler de compte à faire pour éviter la Suède en 8° de finale et pourquoi pas la Russie en suivant… Sauf que tout se joue sur un 40x20 et que pour aller au bout de toute façon il faut battre les meilleurs.
Côté meilleurs, Cuba n’a pas trop de droit de citer, face à la France, les Cubaines ont fait un premier quart d’heure consistant avant de s’écrouler complètement en manque de physique et de technique. Les Bleues ont aussi aidé un peu dans cette entame de match en mettant un peu de temps à se caler en attaque et surtout en défense. Côté défense, cela va aller de mieux en mieux ! Changeant de rythme, variant la profondeur et surtout étant agressives sur les bonnes joueuses, laissant les autres savonner les ballons dans les grandes largeurs, seul petit bémol, une Yenma Ramirez qui va faire souffrir la défens tricolore sur des tirs en appuis décalés. Au final 18 buts concédés à une équipe qui en avait marqué 21 au Brésil, 27 à la Roumanie et 29 à la Tunisie, dans ce domaine les choses furent plutôt positives.
Bien évidemment, qui dit bonne défense dit contre attaque ! Avec 11 de ses 38 buts dans le domaine, les Bleues ont largement profité des errements techniques des filles de la Havane. Pour le reste, en attaque placée cela fut parfois un peu plus compliqué. 15 pertes de balles et quelques mouvements bien loupés ont un peu terni la prestation tricolore, mais cela aura permis à Amélie Goudjo de prouver qu’elle était en bien là avec un 2/2 au tir et à Angélique Spincer de briller aussi bien au shoot qu’à la passe que sur les jets de 7 mètres. La dernière arrivée pourrait bien donner une rotation de plus à la France sur une base arrière qui parfois à tendance à arrêter de courir alors que c’est dans cette option qu’elles restent les plus dangereuses.
Donc pas de souci pour les Bleues face à une équipe de Cuba qui devra encore progresser sur bien des domaines, même si il est évident qu’il y a matière à faire une équipe de bon niveau international dans les années à venir. Reste le futur des Bleues maintenant… Les questions qui se posent sur le comment faire face à la Roumanie pourraient bien « manger » la tête des Tricolores. Mais quand on y regarde de plus près, perdre volontairement face à la Roumanie serait d‘abord un crime contre le jeu, mais surtout surement pas un gage pour éviter cette Suède vice championne d’Europe. Dans le groupe D va se jouer sur la dernière journée un Croatie Argentine où les Croates vont s’imposer sauf surprise majeure. Mais en même temps que le match des bleues va se jouer un Danemark – Suède qui contient toutes les clefs de cette poule D. Une victoire où un nul du Danemark et la Suède sera 3° et sans doute dévolue au Bleues, mais en cas de victoire de la Suède, tout serait alors bien compliqué avec 3 équipes à 8 points et un classement qui dépendrait complètement du résultat du match. Le Danemark est à + 4 sur la Croatie, la Croatie à +1 sur la Suède, si la Suède gagne de 5 buts ou plus elle serait alors première de la poule et ce serait la Croatie qui irait vers les Bleues si elles gagnent sur la Roumanie et le Danemark si elles laissent filer le match. Le genre de situation qui pourrait bien rendre encore plus compliqué le 8° de finale couperet !
Olivier KRUMBHOLZ (entraîneur de l’équipe de France) : « Je suis satisfait de notre match. J’avais donné la consigne de ne rien lâcher, de creuser le plus gros écart possible, au final il est important. On avait besoin de se relancer et de travailler des choses précises en défense, on l’a bien fait, même si on a raté le début de rencontre dans ce secteur. En attaque on a perdu quelques ballons bêtement, mais je n’irais pas jusqu’à dire qu’on a été en difficulté, on a quand même trouvé beaucoup de solutions. Par rapport au match de la Roumanie, je pense que c’est impossible de faire un calcul pour éviter la Russie en quarts de finale. Imaginons qu’on laisse au repos quelques joueuses, qu’on perde pour éviter la Russie mais qu’on se retrouve face à la Suède en huitièmes de finale, ce serait une catastrophe. Je pense qu’un huitième contre la Croatie ou le Danemark est préférable à un huitième contre la Suède. »
Cléopâtre DARLEUX (gardienne de but des Bleues) : « Ca fait du bien de rejouer et de prendre du plaisir sur un match. On sait que le goal-average peut être important, on s’est appliquées pour faire un gros écart. Chacune a fait des petites erreurs, mais je suis contente de notre match, et contente qu’Angel (Spincer) ait pu s’exprimer. C’est une victoire importante mentalement, elle nous redonne de la confiance. Il faut qu’on puisse encore se lâcher contre la Roumanie. Je pense qu’il faut gagner ce match, même si cela signifie un éventuel quart de finale contre les Russes. Ce n’est pas dans notre mentalité de perdre un match volontairement, on a la culture de la gagne. »
Blandine DANCETTE (ailière droite des Bleues) : « Ca fait plaisir de gagner de vingt buts. Notre entame a été mauvaise, on a été en difficulté dans les dix premières minutes quand on n’arrivait pas à trouver la bonne distance de jeu. Ensuite on a trouvé le rythme. L’objectif était de leur mettre la tête sous l’eau, de jouer jusqu’à la dernière minute, et on l’a fait. »
Angélique SPINCER (demi-centre des Bleues) : « Il ne faut pas se leurrer, ça n’était que Cuba. On verra ce que ça donne contre la Roumanie, mais je suis prête à tout mettre en œuvre pour apporter mon handball à l’équipe si Olivier fait appel à moi. Je pense pouvoir apporter mon expérience et mon énergie positive au groupe. »
Sao Paulo, Ibirapuera Gymnasium
Le jeudi 6 décembre 2011 à 20h15
France - Cuba : 38 - 18 (Mi-temps : 17-8)
1 000 spectateurs
Arbitres :
MM HIZAKI Kiyoshi et IKEBUCHI Tomokazu (Japon)
Evolution du score : 2-3 5°, 5-5 10°, 8-5 15°, 10-7 20°, 15-7 25°, 17-8 MT 22-9 35°, 26-11 40°, 28-12 45°, 31-14 50°, 33-16 55°, 38-18 FT.