Les Françaises ont assumé leur statut, elles ont franchi l’obstacle danois pour entrer pour la deuxième fois de suite en finale des championnats du Monde, elles y affronteront la Norvège, facile vainqueur de l'Espagne. Mais face à la jeunesse en rouge, les Bleues ont payé un lourd tribut avec la blessure d’Alisson Pineau apparemment sérieuse au genou au bout de seulement deux minutes de jeu.
Car ce coup du sort a bien failli assommer les Françaises qui étaient plutôt bien présentes sur l’entame de match. Sauf qu’entre le coup au moral pris en voyant leur leader aussi bien en attaque qu’en défense sortir en hurlant de douleur et la logique désorganisation qui en suivait, les choses auraient pu tourner vinaigre très rapidement. Christian Pedersen brillait de mille feux dans les buts du Danemark avec notamment deux jets de 7 mètres arrêtés et la défense française ne trouvait pas la bonne distance et voyait la gauchère Line Jorgensen faire un carton de loin. Au bout de 14 minutes, larguées à 3 buts tout cela ne sentait pas vraiment bon pour les actions nationales. Heureusement le temps mort d’Olivier Krumbholz pris en vitesse après ce mauvais passage allait régler pas mal de choses. Déjà la défense qui prenait un peu plus de volume autour de son guide, Raphaëlle Tervel, et quand la défense fonctionne, les ballons de jeu rapide tombent dans les mains tricolores. Alexandra Lacrabère ouvrait son compteur sur jet de 7 mètres, Camille Ayglon montait une belle balle et Paule Baudouin surgissait sur son aile pour égaliser en deux coups de cuillère à pot après ce temps mort.
Tout ce beau monde allait se regarder un peu en chiens de faïence avec quelques incidents de tables qui tuaient un peu le rythme, avant qu’une certaine Alexandra Lacrabère sorte de sa boîte pour mettre un gros coup de massue derrière les têtes blondes ! Une double supériorité cette fois superbement utilisée et un vent de tempête venu de Bordes via Brest soufflait à cheval sur les deux mi-temps. La gauchère du Béarn de la 26° minute à la 35° minute allait enfiler 8 de ses 10 buts mettant les Bleues dans une position cette fois de vraies finalistes potentielles. Tout y passait, les jets de 7 mètres impeccables, des shoots de loin à travers le mur danois où les perforations rageuses ! Elle arrivait même à se retrouver pivot pour finir le boulot là où on ne l’attendait pas vraiment. Et quand la demi-centre française se faisait un peu bloquer, on voyait Marie Paule Gnabouyou sortir du banc pour mettre deux missiles qui mettaient les Tricolores à 6 buts des Danoises après 40 minutes de jeu. Seules les ailières danoises arrivaient à tromper les gardiennes bleues dont une Cléopâtre Darleux royale sur le premier quart d’heure avec quelques arrêts magiques dont 1 « pastis » fabuleux sur Line Jorgensen.
Malheureusement, cela avait demandé une telle débauche d’énergie qu’inévitablement les Françaises payaient un peu cash ce gros passage. Alors on revoyait aussitôt la base arrière adverse reprendre du poil de la bête. Line Jorgensen et Trine Troelsen en tête et le Danemark arrivait presque à recoller au score, ratant même par deux fois une balle de -1 qui aurait pu changer la donne du match. Le temps pour le coach français de refaire le coup du temps mort bien senti, un recalage défensif malgré des organismes un peu dans le rouge et cette fois c’était les avants qui allaient prendre le match à leur compte offensivement. Nina Kanto trouvait les espaces, Amélie Goudjo lui emboîtait le pas et Audrey Deroin obtenait le penalty que la reine du match se faisait un plaisir de transformer pour tuer le match pour le compte cette fois. Malgré tous les coups durs, malgré un Danemark qui aura été à la hauteur de l’événement même avec ses jeunes joueuses, malgré deux passages à vide qui auraient pu coûter cher, les Françaises pouvaient faire la ronde au milieu du terrain, elles avaient assumé leur statut de favorites du match de très belle façon.
Il va falloir se remettre de toute cette débauche d’énergie, de tous les chocs et les coups distribués par une défense danoise peu avare dans le domaine, mais aussi de la victoire, pour attaquer cette finale qui tend les bras aux Bleues pour que cette équipe devienne l’égale de celle de 2003 qui avait fait décoller le handball féminin en France. Face à cette Norvège elle aussi qui a des stars absentes, la bataille des défenses sera encore la clef de la rencontre. Si la France est capable de ne pas perdre trop de ballons et de battre régulièrement Katrine Lunde, elle bloquera l'arme majeure des Norvégiennes, la montée de balle. Pour aider les Bleues à devenir pour la seconde fois championnes du Monde, il y aura l'entrée de Marion Limal, partie ce soir de France pour le Brésil, elle sera normalement dans le groupe dimanche.
Allison Pineau souffre d'une rupture des ligaments croisés. Les examens pratiqués dans un hopital à Sao Paulo ont confirmé que la demi-centre a été victime d'une rupture des ligaments croisés antérieurs en étant mal retombée après un tir à neuf mètres.
La réaction de la capitaine de l'équipe de France, Amélie Goudjo, sur RTL
D'autres réactions sur www.rtl.fr
A Sao Paulo, Ibirapuera Gymnasium
Le vendredi 16 décembre à 20h15
France - Danemark : 28 - 23 (Mi-temps : 14-12)
2 000 Spectateurs
Arbitres :
MM GUBICA M et MILOSEVIC B (Croatie)
Statistiques du match
Evolution du score : 2-1 5°, 3-5 10°, 5-7 15°, 9-8 20°, 10-11 25°, 14-12 MT - 18-14 35°, 20-15 40°, 21-18 45°, 22-19 50°, 24-22 55°, 28-23 FT.
Les réactions en vidéo avec Hand-TV
HandTV-17/12-Mondial au Brésil: réactions après... par ff-handball