Le rêve est passé, et même assez douloureusement, en panne de physique et donc de défense, un peu clouées par l’enjeu, les Bleues ont vu les Norvégiennes leur infliger une défaite sans contestation possible et donc finir au pied du rêve de sacre mondial.
Il va falloir encore une fois que cette génération se relève d’une défaite en finale, après 2009 en Chine face à la Russie, 2011 au Brésil aura été aussi cruel… Dommage, car avec un effectif au complet on peut penser que la Norvège aurait sans doute été beaucoup moins facile. Mais les cadres tricolores étaient un peu à la corde, sur les rotules à l’image d’une Alexandra Lacrabère au bout du rouleau et qui après sa demi-finale de rêve n’a pas eu le peps suffisant pour rebondir. Et surtout, c’est sur leur point fort que les Bleues ont craqué en première période. Car tout s’est joué pendant les 30 premières minutes.
Bien dans le match d’entrée avec une Siraba Dembele qui en faisait voir de toutes les couleurs à Linn Kristin Riegelhuth en défense et une Amandine Leynaud qui par deux fois stoppait Marit Frafjord en pivot, elle qui était préférée à Heidi Loke dans l’entame de match. Mais cette bonne entame était trop courte pour faire trembler et inquiéter les Norvégiennes ! En bute aux tirs longue distance du duo Lunde – Sulland, ne trouvant pas les bons intervalles pour leurs arrières, les Bleues étaient obligées de défendre, défendre et encore défendre. Seulement, la défense n’avait pas ce petit plus, un bon volume avec une lecture du jeu adverse, alors logiquement, les Françaises défendaient en réaction et inévitablement se faisaient beaucoup sanctionner pour des accrochages. Il n’en fallait pas plus pour que leurs adversaires reprennent la main sur le match et impriment elles une vraie pression défensive. Même si cela ne payait pas comptant pour des montées de balles cinglantes, le mal s’insinuait peu à peu dans les esprits tricolores… Camilla Herem déboulait sur son aile gauche, Amanda Kurtovic explosait à droite et Tonje Nostvold se régalait sur des tirs de loin avec son poignet de feu. -3, -4, -5, tout cela provoquait le 2° temps mort d’Olivier Krumbholz qui pouvait pester sur le manque de dynamisme de ses protégées.
Car le mal était bien là… C’était le physique qui ne suivait pas. Après avoir joué et battu dans la foulée, la Suède, la Russie et le Danemark, les cadres Françaises se retrouvaient rapidement sur les rotules et ne pouvaient rivaliser avec des Norvégiennes au parcours quand même plus calme. Comme en plus, le jeu nordique déroulait tout son savoir en termes de circulation, engagement et décalages, le -6 à la mi-temps ne sentait quand même pas très bon.
Et malgré une seconde période plus consistante, avec les entrées très payantes de Marie Paule Gnabouyou et surtout Audrey Bruneau qui s’offrait un vrai bel éclairage personnel sur cette finale, les sœur Lunde continuaient à faire souffrir les Bleues. La blonde dans les buts se payait un joli 44% d’arrêts alors que Cléopâtre Darleux ne pouvait rivaliser, et la brune distillait passes décisives et décalage à une Heidi Loke venue aux affaires pour faire plus que souffrir la France, quand elle ne prenait pas elle-même la responsabilité du tir de loin, avec un 4/6 royal dans le domaine. Les Bleues vont espérer un peu, revenant à 5 buts à l’entame des 10 dernières minutes, mais la machine adverse tournait trop bien pour la faire douter. Surtout quand à un but succédait deux pertes de balles toutes aussi bêtes les unes que les autres. En désespoir de cause, Olivier Krumbholz va lancer sa 4-2 si souvent salvatrice, mais entre le fait qu’elle commence à être bien décryptée et celui que les Bleues n’avaient plus les jambes pour la réaliser au mieux, cela ne va rien changer à l’affaire, les dernières minutes étant même assez cruelles pour les Françaises.
Elles ont donc du se contenter une nouvelle fois de la médaille d’argent, pas de 2° étoile sur leur maillot et surtout pas de ticket pour les JO. Car même si la logique voudrait que la Norvège étant déjà qualifiée via son titre européen la saison dernière, laisse celui du Mondial à la France, c’est au contraire les Suédoises, éliminées en 8° de finale par les Bleues qui récupèrent le précieux sésame pour Londres via leur place de finalistes de l'Euro 2010. Les Bleues devront affronter le Japon révélation de ce Mondial, la Roumanie qui va récupérer ses stars et le Monténégro de Bojana Popovic qui n’est pas non plus une sinécure. Heureusement que cela va se dérouler en France, sinon on aurait pu être inquiet quant à une place dans les deux premières dans ce TQO.
Réactions
Olivier Krumbholz (entraîneur de l'équipe de France): «On n'avait pas les armes aujourd'hui. On a été trahies par notre défense. On ne s'en est pas sorties. Les Norvégiennes sont fortes, elles ont joué tout le temps en confiance. On a couru derrière le score. Il y a eu de bonnes choses en attaque mais on a été trop faibles en défense aujourd'hui pour les inquiéter. On a été battu par beaucoup plus fort que nous aujourd'hui. On s'en doutait un petit peu, mais on espérait... Les cadres étaient fatiguées, elles ont été héroïques pendant ce tournoi. Il ne faut pas oublier la satisfaction du parcours. Ce soir on était trop handicapées. Si on avait été au complet à partir des 8e de finale, on aurait plus faire tourner et arriver plus frais sur la finale.»
Raphaëlle Tervel: « Ca a été très dur, elles nous sont marchées dessus en première mi-temps. C'était trop pour nous aujourd'hui. Les Norvégiennes ont une qualité de passes tellement extraordinaire... Elles ont vraiment été plus fortes que nous ce soir. Ce sera pour les jeux olympiques cette médaille d'or.»
Les réactions avec Hand-TV
HandTV-19/12-Mondial au Brésil: réactions après... par ff-handball
A Sao Paulo, Ibirapuera Gymnasium
Le dimanche 18 décembre à 20h15
France - Norvège : 24 - 32 (Mi-temps : 13-19)
2 000 Spectateurs
Arbitres :
MM GUBICA M et MILOSEVIC B (Croatie)
Statistiques du match
Evolution du score : 3-1 5°, 6-4 10°, 7-8 15°, 9-12 20°, 11-14 25°, 13-19 MT - 15-23 35°, 19-26 45°, 21-26 50°, 24-29 55°, 24-32 FT.
All Star Team....
Alisson Pineau a été nommée dans le meilleur sept du Mondial-2011. Juste récompense pour la Messine qui n'a pas pu prendre part à la finale, victime, deux jours plus tôt en demi-finale face au Danemark, d'une déchirure des ligaments croisés du genou gauche. "Ca comble le vide. Ca me redonne un peu le sourire", a déclaré la joueuse après le match. "Ca me permet de me dire que j'étais bien là et qu'il n'a pas manqué grand-chose pour obtenir ce que j'attendais, c'est à dire le titre." Avant de rajouter: "La marche était trop haute en étant autant affaiblies. C'était trop difficile pour le groupe. On a quand même surmonté beaucoup de choses. Je suis très fière de tout ce qu'on a fait sur la quinzaine."
Ailière gauche: Emilia Turei (RUS); ailière droite: Carmen D. Martin (Espagne); pivot: Heidi Loke (Norvège); arrière gauche: Andrea Penezic (Croatie); demi-centre: Allison Pineau (France); arrière droite: Line Jorgensen (Danemark), gardienne: Chana Masson (Brésil)