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Guillaume et Bertrand Gille rentrent à Chambéry

LMSL

vendredi 17 février 2012 - © Yves Michel

 8 min 13 de lecture

A peine l'amère pilule de l'élimination de la Ligue des Champions avalée, Chambéry n’a pas attendu longtemps pour officialiser le retour en Savoie de Bertrand et Guillaume Gille en Savoie. Après dix saisons passées à Hambourg, le pivot et l’arrière gauche de l’équipe de France reviennent dans leur club formateur. 


Dire que l’annonce est aussi surprenante qu’inattendue serait extravagant car depuis quelques semaines la rumeur enflait. Et puis ce matin, à peine remis du coup de massue pris la veille en Suisse, à Schaffhausen, l’écartant des phases finales de la Ligue des Champions, Chambéry a officialisé l’arrivée de Bertrand et Guillaume Gille, la saison prochaine, en Savoie. Un contrat de trois ans pour le premier, deux saisons pour le second. A 33 et 35 ans, ils retournent au bercail. Ils y retrouveront Benjamin, le plus jeune de la fratrie qui fête cette saison, sa seizième année sous les mêmes couleurs. 

Ce vendredi midi, sitôt l’entraînement avec Hambourg terminé, Guillaume Gille a bien voulu nous accorder quelques minutes pour évoquer ce changement



Ce transfert était devenu un secret de polichinelle…
Pas tant que ça car si cela n’a pas été annoncé plus tôt, c’est parce que rien n’était fait. Il nous restait une année de contrat avec Hambourg et en aucune façon, on ne pouvait s’avancer avec Chambéry. 

Qu’est ce qui a fait que cela a été rendu possible ?
Rien de particulier. Nos sommes rentrés de l’Euro et nous avons rencontré les dirigeants de Hambourg en leur faisant part de notre volonté de donner une nouvelle orientation à notre carrière. Je dois reconnaître qu’ils ont été très conciliants. Je dirai même qu’ils ont été extraordinaires car ils auraient pu nous mettre plus de difficultés. Dans un monde où tout est régi par le business et l’argent, ils auraient pu mettre en avant notre contrat, notre valeur et demander des sommes importantes à Chambéry. Chose qu’ils n’ont pas faite.  

La décision de l’un dépendait de celle de l’autre ? 
Pas obligatoirement. Chacun a réfléchi de son côté. En fonction de ses envies, de sa famille. De toute façon, ce type de décision n’est pas facile à prendre surtout lorsque tu es resté dix saisons dans le club que tu vas peut-être quitter. Même si c’est pour envisager un retour au pays ! Donc en aucune façon, nos destins étaient liés. 

Quitter Hambourg ne sera donc pas si facile ? 
Bien-sûr ! On va y laisser beaucoup de choses après les années extraordinaires qu’on y aura passées. On était présent à l’éclosion du club. Ensemble, on a avancé et gagné les galons de grand club européen. On a acquis des titres majeurs dans le championnat le plus compliqué au monde. On a une plateforme à Hambourg, vis-à-vis des médias, vis-à-vis de nos supporters qui est extraordinaire. Ce n’est pas un hasard si on a la plus grosse affluence tous clubs de handball confondus dans le monde. En terme de projet sportif, on sait évidemment ce qu’on laisse derrière nous. Et puis du point de vue familial, avec mon épouse qui est de Chambéry, si nous nous n'étions pas sentis bien en Allemagne et à Hambourg, nous n’y serions pas restés dix ans. 

Vous allez être attendu avec impatience à Chambéry…
Nous ferons partie intégrante de l’équipe, du projet sportif, un point c’est tout. Pendant les années où on n’a pas été là, Chambéry ne s’est pas endormi, bien au contraire. L’évolution a été constante et intéressante. On veut désormais faire partie de ce projet là et mettre à disposition du club, nos qualités et notre expérience pour continuer à construire quelque chose en Savoie. 

La présence de Benjamin a-t-elle compté ? 
C’est forcément un plus quand on évoque un retour. Le fait de pouvoir rejouer avec le dernier de la fratrie a du sens mais ce n’est pas l’essentiel de la décision. 

Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de Chambéry ? 
Evidemment que l’année du titre en 2001 a une valeur particulière. C’était le premier du club. Pour nous qui avions tout connu avec Chambéry, c’était la consécration après tant de galères, de roustes infligées par les cadors du championnat. Et puis, l’effectif s’est mis à progresser, les jeunes se sont aguerris et ont pris de l’envergure, l’équipe est devenue un prétendant au titre, capable de rivaliser avec les meilleurs. Ce titre avait été l’aboutissement d’un paquet d’années de travail et c’est certain qu’il reste gravé dans les têtes. 

La suite de la carrière, tu la vois comment ? Après joueur, entraîneur ? 
Pour le moment je me suis engagé deux ans avec Chambéry pour être joueur. Le reste n’est pas d’actualité. Et puis, notre travail à Hambourg n’est pas tout à fait terminé. Il y a quatre mois encore à faire avec plein de choses sympas à disputer. On va essayer d’embêter Kiel jusqu’à la fin même s’il semble être sur les bons rails pour être le prochain champion, on est encore présent en coupe d’Allemagne et en Ligue des Champions, on a donc beaucoup de belles émotions à partager et j’espère que cette fin d’année sera bien remplie. 


Hambourg a d’ores et déjà annoncé qu’une grande fête serait organisée en fin de saison pour rendre hommage à Bertrand et Guillaume. Un match amical est même programmé vraisemblablement le 16 août entre Chambéry et Hambourg. 

Du côté de la Savoie et même si cette annonce intervient à une période où l’équipe traverse une mauvaise passe, la nouvelle a été accueillie avec satisfaction. A commencer par Benjamin Gille, le dernier des trois frères qui se défend d’être intervenu dans la décision. « Bien-sûr que je suis ravi. Toutes les parties ont bénéficié d’une belle opportunité car ce n’était pas gagné d’avance. » Ce n’est pas la 1ère fois que les frangins se retrouveront sous le même maillot, c’est ensemble qu’en 2001, ils étaient  devenus champions de France, le seul titre national acquis d’ailleurs par le club savoyard. « Moi je commençais tout juste ma carrière dans le haut niveau. Mais c’est vrai que je n’avais pas le même rôle que celui qui est le mien aujourd’hui. On a eu des trajectoires de carrière bien évidemment différentes, du coup le fait de pouvoir se retrouver aujourd’hui dans d’autres circonstances, c’est vraiment très sympa, j’espère qu’on aura de bons moments à partager et surtout que leur arrivée va nous permettre de gagner en régularité et en performance. »  Eliminée de l’Europe et vraisemblablement de la course au titre national, l’équipe de Chambéry, comme l’explique Philippe Gardent sur le site du club ne pourra que progresser avec l’apport de Bertrand et Guillaume. « La puissance de Bertrand et sa polyvalence seront un atout indiscutable pour l’effectif. L'expérience de Guillaume et son charisme seront pour nous un véritable plus, car il arrive parfois à ce groupe de manquer de bouteille dans des moments clés. » Sans avoir fait une croix sur le présent exercice avec pourquoi pas, un parcours en Coupe de France à construire et assurément en championnat, une place de dauphin à défendre derrière Montpellier, Chambéry a résolument le regard tourné vers l'avenir. Avec l'arrivée des frères Gille et du jeune arrière droit bosniaque Marko Panic, c'est quand même la première année que les contours du recrutement savoyard sont connus si tôt. 

Nikola Karabatic à Montpellier, Jérôme Fernandez à Toulouse, les frères Gille à Chambéry, d’autres internationaux comme Daniel Narcisse (St Raphaël) Didier Dinart (Toulouse) Thierry Omeyer (dès cet été ou dans un an à Montpellier) et Guillaume Joli, pourraient leur emboîter le pas et revenir en France. Dans un même temps, Xavier Barachet ira renforcer les rangs de l'Atletico Madrid tandis que Cédric Sorhaindo a décidé de rempiler au FC Barcelone. 

Guillaume et Bertrand Gille rentrent à Chambéry 

LMSL

vendredi 17 février 2012 - © Yves Michel

 8 min 13 de lecture

A peine l'amère pilule de l'élimination de la Ligue des Champions avalée, Chambéry n’a pas attendu longtemps pour officialiser le retour en Savoie de Bertrand et Guillaume Gille en Savoie. Après dix saisons passées à Hambourg, le pivot et l’arrière gauche de l’équipe de France reviennent dans leur club formateur. 


Dire que l’annonce est aussi surprenante qu’inattendue serait extravagant car depuis quelques semaines la rumeur enflait. Et puis ce matin, à peine remis du coup de massue pris la veille en Suisse, à Schaffhausen, l’écartant des phases finales de la Ligue des Champions, Chambéry a officialisé l’arrivée de Bertrand et Guillaume Gille, la saison prochaine, en Savoie. Un contrat de trois ans pour le premier, deux saisons pour le second. A 33 et 35 ans, ils retournent au bercail. Ils y retrouveront Benjamin, le plus jeune de la fratrie qui fête cette saison, sa seizième année sous les mêmes couleurs. 

Ce vendredi midi, sitôt l’entraînement avec Hambourg terminé, Guillaume Gille a bien voulu nous accorder quelques minutes pour évoquer ce changement



Ce transfert était devenu un secret de polichinelle…
Pas tant que ça car si cela n’a pas été annoncé plus tôt, c’est parce que rien n’était fait. Il nous restait une année de contrat avec Hambourg et en aucune façon, on ne pouvait s’avancer avec Chambéry. 

Qu’est ce qui a fait que cela a été rendu possible ?
Rien de particulier. Nos sommes rentrés de l’Euro et nous avons rencontré les dirigeants de Hambourg en leur faisant part de notre volonté de donner une nouvelle orientation à notre carrière. Je dois reconnaître qu’ils ont été très conciliants. Je dirai même qu’ils ont été extraordinaires car ils auraient pu nous mettre plus de difficultés. Dans un monde où tout est régi par le business et l’argent, ils auraient pu mettre en avant notre contrat, notre valeur et demander des sommes importantes à Chambéry. Chose qu’ils n’ont pas faite.  

La décision de l’un dépendait de celle de l’autre ? 
Pas obligatoirement. Chacun a réfléchi de son côté. En fonction de ses envies, de sa famille. De toute façon, ce type de décision n’est pas facile à prendre surtout lorsque tu es resté dix saisons dans le club que tu vas peut-être quitter. Même si c’est pour envisager un retour au pays ! Donc en aucune façon, nos destins étaient liés. 

Quitter Hambourg ne sera donc pas si facile ? 
Bien-sûr ! On va y laisser beaucoup de choses après les années extraordinaires qu’on y aura passées. On était présent à l’éclosion du club. Ensemble, on a avancé et gagné les galons de grand club européen. On a acquis des titres majeurs dans le championnat le plus compliqué au monde. On a une plateforme à Hambourg, vis-à-vis des médias, vis-à-vis de nos supporters qui est extraordinaire. Ce n’est pas un hasard si on a la plus grosse affluence tous clubs de handball confondus dans le monde. En terme de projet sportif, on sait évidemment ce qu’on laisse derrière nous. Et puis du point de vue familial, avec mon épouse qui est de Chambéry, si nous nous n'étions pas sentis bien en Allemagne et à Hambourg, nous n’y serions pas restés dix ans. 

Vous allez être attendu avec impatience à Chambéry…
Nous ferons partie intégrante de l’équipe, du projet sportif, un point c’est tout. Pendant les années où on n’a pas été là, Chambéry ne s’est pas endormi, bien au contraire. L’évolution a été constante et intéressante. On veut désormais faire partie de ce projet là et mettre à disposition du club, nos qualités et notre expérience pour continuer à construire quelque chose en Savoie. 

La présence de Benjamin a-t-elle compté ? 
C’est forcément un plus quand on évoque un retour. Le fait de pouvoir rejouer avec le dernier de la fratrie a du sens mais ce n’est pas l’essentiel de la décision. 

Quel est le meilleur souvenir que tu gardes de Chambéry ? 
Evidemment que l’année du titre en 2001 a une valeur particulière. C’était le premier du club. Pour nous qui avions tout connu avec Chambéry, c’était la consécration après tant de galères, de roustes infligées par les cadors du championnat. Et puis, l’effectif s’est mis à progresser, les jeunes se sont aguerris et ont pris de l’envergure, l’équipe est devenue un prétendant au titre, capable de rivaliser avec les meilleurs. Ce titre avait été l’aboutissement d’un paquet d’années de travail et c’est certain qu’il reste gravé dans les têtes. 

La suite de la carrière, tu la vois comment ? Après joueur, entraîneur ? 
Pour le moment je me suis engagé deux ans avec Chambéry pour être joueur. Le reste n’est pas d’actualité. Et puis, notre travail à Hambourg n’est pas tout à fait terminé. Il y a quatre mois encore à faire avec plein de choses sympas à disputer. On va essayer d’embêter Kiel jusqu’à la fin même s’il semble être sur les bons rails pour être le prochain champion, on est encore présent en coupe d’Allemagne et en Ligue des Champions, on a donc beaucoup de belles émotions à partager et j’espère que cette fin d’année sera bien remplie. 


Hambourg a d’ores et déjà annoncé qu’une grande fête serait organisée en fin de saison pour rendre hommage à Bertrand et Guillaume. Un match amical est même programmé vraisemblablement le 16 août entre Chambéry et Hambourg. 

Du côté de la Savoie et même si cette annonce intervient à une période où l’équipe traverse une mauvaise passe, la nouvelle a été accueillie avec satisfaction. A commencer par Benjamin Gille, le dernier des trois frères qui se défend d’être intervenu dans la décision. « Bien-sûr que je suis ravi. Toutes les parties ont bénéficié d’une belle opportunité car ce n’était pas gagné d’avance. » Ce n’est pas la 1ère fois que les frangins se retrouveront sous le même maillot, c’est ensemble qu’en 2001, ils étaient  devenus champions de France, le seul titre national acquis d’ailleurs par le club savoyard. « Moi je commençais tout juste ma carrière dans le haut niveau. Mais c’est vrai que je n’avais pas le même rôle que celui qui est le mien aujourd’hui. On a eu des trajectoires de carrière bien évidemment différentes, du coup le fait de pouvoir se retrouver aujourd’hui dans d’autres circonstances, c’est vraiment très sympa, j’espère qu’on aura de bons moments à partager et surtout que leur arrivée va nous permettre de gagner en régularité et en performance. »  Eliminée de l’Europe et vraisemblablement de la course au titre national, l’équipe de Chambéry, comme l’explique Philippe Gardent sur le site du club ne pourra que progresser avec l’apport de Bertrand et Guillaume. « La puissance de Bertrand et sa polyvalence seront un atout indiscutable pour l’effectif. L'expérience de Guillaume et son charisme seront pour nous un véritable plus, car il arrive parfois à ce groupe de manquer de bouteille dans des moments clés. » Sans avoir fait une croix sur le présent exercice avec pourquoi pas, un parcours en Coupe de France à construire et assurément en championnat, une place de dauphin à défendre derrière Montpellier, Chambéry a résolument le regard tourné vers l'avenir. Avec l'arrivée des frères Gille et du jeune arrière droit bosniaque Marko Panic, c'est quand même la première année que les contours du recrutement savoyard sont connus si tôt. 

Nikola Karabatic à Montpellier, Jérôme Fernandez à Toulouse, les frères Gille à Chambéry, d’autres internationaux comme Daniel Narcisse (St Raphaël) Didier Dinart (Toulouse) Thierry Omeyer (dès cet été ou dans un an à Montpellier) et Guillaume Joli, pourraient leur emboîter le pas et revenir en France. Dans un même temps, Xavier Barachet ira renforcer les rangs de l'Atletico Madrid tandis que Cédric Sorhaindo a décidé de rempiler au FC Barcelone. 

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