Le miracle n’aura pas eu lieu, Montpellier s’est incliné et dans les grandes largeurs à Barcelone, concédant même la plus grande déroute de son histoire de la compétition, avec un -16 qui va certainement laisser quelques traces dans les corps et surtout les esprits montpelliérains.
Les raisons de cette déroute sont multiples… A commencer, et c’est la chose la plus criarde qui a pu être relevée face au Barca, par l’absence de Vid Kavticnik. Sans gaucher et surtout un gaucher de la trempe du Slovène, le MAHB semble totalement privé de solutions claires de jeu placé. Toutes les phases d’enclenchement sont quasiment faite avec et souvent pour lui, sa blessure au match aller aura été le tournant de cet affrontement. Le fait de voir Barcelone passer d’un -6 plus qu’embarrassant et surtout à une incapacité à bloquer les attaques du MAHB à gérer à un -2 beaucoup plus tranquille et un match retour à travailler tranquillement avec des options claires à choisir a totalement changé la donne de ce 8° de finale. Mais il est évident que les choses auraient pu et auraient du tourner mieux que sur cette correction. Seulement hormis Vid Kavticnik le genou en berne, Montpellier devait faire avec un William Accambray en pleine béchamel depuis le retour de l’Euro serbe, un Mladen Bojinovic sans doute plus concerné par ses bagages que par le jeu depuis son annonce de départ mais aussi jamais trop à l’aise sur les défenses à plat, un Wissem Hmam qui n’a plus de bras pour être dangereux à 9 mètres. Trop d’insuffisances sur la base arrière où seul la jeunesse de Mathieu Grébille aura été un vrai apport à un Nikola Karabatic encore une fois trop surveillé et ne pouvant jouer que par intermittence. Quand il était sur le poste d’arrière, cela arrivait à peu près à fonctionner mais il manquait alors dans la conduite de jeu et quand il était demi-centre, il venait s’empaler sur le duo de fer Jernemyr – Sorhaindo ou Noddesbo.
La solution aurait pu venir de la défense, mais il aurait fallu un show de gardien comme avec Primoz Prost au match aller, mais le show a été fait par celui d’en face. Un certain Danijel Saric qui fut souvent le cauchemar de Chambéry et qui allait le devenir pour Montpellier sur ce match. Ne pouvant choisir entre défense haute qui bloquait un peu la surpuissance de Laszlo Nagy mais qui ouvrait toutes les solutions aux ailiers et surtout aux pivots catalans et une défense à plat ou l’Hispano-Hongrois se régalait avec des shoots totalement imparables, le tout bien saupoudré par une grosse pincée de Siareh Rutenka beaucoup plus à son affaire qu’au match aller, même si ce superbe joueur va encore être un homme détestable avec en point d’orgue une charge dans le dos de Nikola Karabatic qui lui vaudra d’aller prendre sa douche avant tout le monde.
Une défense aux abois, restait le parfait en attaque pour espérer sauver la maison héraultaise et dans le domaine on a vu donc une base arrière manquant par trop de liant et de percussion et des avants qui n’avaient plus la liberté du match aller. Dragan Gajic sera obligé de s’en remettre aux jets de 7 mètres pour martyriser un peu Danijel Saric, Michael Guigou n’aura pas pu transformer son retour en magie, la marche étant un peu haute pour un joueur qui n’a quasiment pas joué depuis 6 mois, Samuel Honrubia tentera quelques tirs mais quand tout était plié et Issam Tej sera encore une fois vaillant, mais même en obtenant une pelleté de jets de 7 mètres et quelques superbes buts, cela ne pouvait compenser la déferlante adverse.
En fait le suspens ne va durer que 10 minutes quand les jambes tournaient encore assez vite pour se faufiler dans les mailles du grillage catalan, après, la défense blau grana va faire son œuvre, le diable bosniaque va se réveiller dans les buts et le ciel de Catalogne tomber sur la tête des hommes de Patrice Canayer. 7-3, 10-4, 14-6, dès la fin de première mi-temps les choses étaient pliées et le match tournait en corrida où le futur supplicié était à l’évidence français. Le Barca allait même appuyer le plus possible, là ou cela fait mal, à l’ego montpelliérain avec un déroute qui devrait rester un moment dans les têtes. Dani Sarmiento fera un show en mode majeur, Juanin va prouver qu’il avait encore de sacrée jambes, même à presque 35 ans et sur le départ du mythe catalan et le Barca va appuyer jusqu’à la fin pour finir sur un +16 retentissant.
Beaucoup de questions pourront être posées après cette échec, mais il est une chose sure, c’est que la 4° place en phase de poule aura amené le MAHB à rencontrer un monstre de la trempe du Barca. Les échecs à Szeged et Léon, les défaites à la maison face à Kiel et Copenhague auront pesé bien trop lourd dans cette aventure finie très tristement dans une implosion complète sous le soleil de Catalogne.
A Barcelone, Palau Blau Grana
Le dimanche 25 mars 2012 à 17h00
FC Barcelona Intersport - Montpellier AHB : 36 - 20 (Mi-temps : 17-8)
6 700 spectateurs
Arbitres :
MM Nenad Krstic et Peter Ljubic (Slovénie)
Evolution du score : 3-2 5°, 5-3 10°, 7-3 15°, 10-4 20°, 14-6 25°, 17-8 MT - 20-11 35°, 22-13 40°, 25-14 45°, 27-17 50°, 31-18 55°, 36-20 FT.