Ils n’ont pas attendu le 3ème épisode et un succès sur la Slovénie pour valider leur billet pour l’Euro. Samedi, après avoir fait plier la Roumanie et la Hongrie, les juniors français étaient assurés de passer début juillet à Ankara en Turquie et vivre une compétition européenne qui sera une nouvelle fois très relevée.
Qualifiés avant même de se rencontrer, Français et Slovènes n’étaient pas disposés à lâcher un centimètre carré de terrain. Même si dans l’esprit de chacun des deux staffs techniques, cet ultime rendez-vous était une aubaine pour procéder à de nouveaux ajustements en vue de joutes autrement plus importantes, les joueurs eux, se sont battus jusqu'au bout. Cette finale va tenir toutes ses promesses puisque dans la dernière minute, les deux équipes étaient encore dos à dos (23-23).
Il va falloir un tir plein d’audace de Mike Brasseleur, (notre photo de tête) le nouveau venu dans la famille des juniors, pour permettre aux Tricolores de s’imposer dans les dernières secondes (24-23). Meilleur réalisateur de la sélection avec 19 buts, l’arrière droit de Tremblay est une des satisfactions de ces trois journées. La puissance de son bras gauche qui le rend quasi irrésistible lorsqu’il est en position de tir ne doit pourtant pas occulter l’immense travail encore à accomplir notamment dans les duels et les un contre un. A sa décharge, Il y a à peine plus de trois ans, le handball lui était totalement étranger puisqu’il tapait dans un ballon de… football. Quand il aura su canaliser toute sa fougue et renforcer son bagage technique, le gamin de Seine Saint Denis peut être un atout majeur pour cette équipe.
Mission remplie pour les camarades du Cristolien Hugo Descat (notre photo) qui ont obtenu leur qualification après avoir fait plier de coriaces Roumains (33-29) et de pugnaces Hongrois (26-24) et qui terminent donc, invaincus de ce tournoi de qualification à l’Euro turc. « Ce n’était pas un groupe facile, souligne Guy Petitgirard face à des nations qui ont une tradition handballistique éprouvée. Pendant ces trois jours, j’ai relevé de nombreux paramètres intéressants même s’il faudra procéder encore à certains réglages. Jusque là, les joueurs n’avaient eu que le tournoi des 4 Nations en janvier au Portugal pour se retrouver. » Car d’une année sur l’autre, le groupe a subi quelques modifications. Blessés, certains cadres comme Antoine Gutfreund, Julian Emonet, Kevin Rondel, Théo Derot et Quentin Minel étaient absents, Mike Brasseleur, Jérémy Toto et Quentin Mouret ont fait leur apparition et d’autres comme Timothey N’Guessan et O’Brian Nyateu revenaient de blessure. « Il ne faut pas perdre de vue, renchérit le sélectionneur national, que cette sélection est avant tout un outil de formation, le résultat brut est important en cas de qualification mais moins en cas de match amical. » Les motifs de satisfaction sont multiples. Même en incorporant de nouveaux éléments, cette génération est restée solidaire et aspire toujours aux mêmes objectifs de conquête. « Il y a surtout une très bonne dynamique dans ce groupe, constate Guy Petitgirard. Il y a des meneurs de jeu qui sont complètement différents sur le poste de demi-centre avec Bataille, Ferrandier et Nyateu, et il y a un vrai leader, le capitaine Théophile Caussé. C’est très intéressant quand il y a une âme dans un groupe.» L'autre point positif réside dans la complémentarité des deux gardiens. L'eau et le feu réunis pour garder inviolé un espace de 6 m². L'expansif Rémi Desbonnet véritable stimulateur de la défense tricolore tranche avec un Mathieu Merceron, beaucoup plus réservé mais tout aussi efficace. « Sur l'ensemble du tournoi, je les ai trouvés à leur avantage. Maintenant il faut voir dans la durée ce que cela va donner. La problématique de nos gardiens, c'est qu'ils ont beaucoup de temps de jeu en N1, est-ce que cela suffit pour jouer dans les quatre premiers d'un championnat d'Europe ou du Monde, c'est à voir. » L'équipe de France juniors se retrouvera à pied d’œuvre au grand air des Alpes, dès le 3 juin à la Toussuire pour un stage intensif de préparation avant de débuter, un mois plus tard, l’Euro en Turquie.
Baptiste Bonnefond dans son élément
Même s’il a été préservé lors du 3ème match contre la Slovénie (douleur au pouce de la main droite), le Montpelliérain Baptiste Bonnefond s’affirme de jour en jour sur la base arrière tricolore. Il pourrait tôt ou tard en devenir le véritable patron.
Quelle est l’ambiance dans ce groupe ?
Tout le monde s’entend à merveille et même lorsqu’on est derrière comme face à la Slovénie, on voit qu’on peut revenir et que ce groupe reste solidaire. Les nouveaux se sont très bien intégrés. Ce n’est pas toujours évident pour ceux qui arrivent, de s’immiscer dans une équipe qui a l’habitude de jouer ensemble depuis plusieurs années. Chacun comme Mike (Brasseleur) ou Jérémy (Toto) a apporté sa contribution, sans complexe et c’est très intéressant.
Les places vont devenir très chères
Il y a, c’est vrai beaucoup de qualité dans ce groupe car il ne faut pas oublier que certains cadres blessés n’étaient pas là. On voit qu’on s’en sort très bien et on arrive à combler leur absence.
Désormais, l’objectif, c’est l’Euro…
Je n’ai pas fait le mondial en Argentine et je ne vais pas revenir là-dessus. Je suis persuadé que si on récupère tout le monde, on a vraiment les armes pour faire quelque chose en Turquie.
Les Juniors, c’est le bon train pour aspirer aller plus haut ?
Oui forcément mais là aussi, il y a peu d’élus et beaucoup de travail encore à accomplir avant de penser aux A.
Le papa, entraîneur de hand (entraîneur des filles de Lyon-Vaulx en Velin depuis deux saisons) doit être fier du fiston ?
Oui, enfin j’espère. J’ai pu retrouver les miens en début de semaine lorsqu’on a joué à Vaulx en Velin contre la Suisse (Baptiste est né à Lyon en janvier 1993). Je fais tout pour qu’ils soient fiers de moi. J’ai commencé par d’autres sports comme le basket et sans me forcer, mon père m’a fait aimer le hand, il m’a entraîné en moins de 16 et en N.2 (à Villeurbanne) mais il m’a laissé vivre ma vie et je l’en remercie.
Le tournoi de qualification à Dreux (Eure et Loir)
Vendredi 6 avril :
Slovénie – Hongrie 25-22
France – Roumanie 33-29 (21-14)
Meilleurs buteurs France : Descat (9) Brasseleur (9) Bonnefond (4)
Samedi 7 avril :
Slovénie – Roumanie 31-26
France – Hongrie 26-24 (11-10)
Meilleurs buteurs France : Descat (6) Bonnefond (6) Toto (3)
Dimanche 8 avril :
Hongrie – Roumanie 34-27
France – Slovénie 24-23 (11-11)
Meilleurs buteurs France : Brasseleur (8) Descat (3) N’Guessan (3)
Classement :
1- France 6 pts
2- Slovénie 4 pts
3- Hongrie 2 pts
4- Roumanie 0 pt
Le tirage au sort des poules du tour préliminaire de l’Euro turc (5 au 15 juillet à Ankara) aura lieu selon l’EHF, le vendredi 13 avril. A l’issue de la phase de qualification de ce week-end, aucune surprise n’est à relever. La Turquie en tant que pays organisateur, la Croatie et l’Espagne, 1er et 2ème du dernier Euro étaient déjà qualifiés. Ils ont été rejoints par le Danemark (champion du Monde en titre) la Russie, l’Allemagne, la République Tchèque, la France, la Slovénie, la Norvège, la Serbie, la Suisse, la Suède, le Portugal, l’Islande et la Pologne.