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Thierry Weizman : « Un sentiment de honte »

LBE

lundi 30 avril 2012 - © Lionel Willems

 5 min 50 de lecture

Metz connaît sa première saison blanche depuis vingt-deux ans. Quatre internationales françaises quittent le navire et l’entraîneur, Sébastien Gardillou, est sacrifié sur l’autel des résultats. Le point avec le président Thierry Weizman.

HANDZONE. - Pourquoi avez-vous décidé aussi brusquement de vous séparer de Sébastien Gardillou ?
Thierry Weizman :
 Ce n’est pas moi seul, c’est le club et son conseil d’administration qui ont décidé de cette issue. C’est un échec sportif que nous avons enregistré : c’est la première fois en vingt-deux ans de D1 féminine que nous n’avons aucun titre. De plus, nous déplorons la manière de certaines défaites comme à Issy, à Fleury, les deux fois au Havre (NDLR : en championnat et en coupe) ou les deux fois à Brest en phase régulière et en play-off. »

N’empêche, cette éviction a fortement surpris.
Nous souffrons d’un déficit d’image et un sentiment de honte nous a conduits à prendre cette mesure. J’ai écouté les joueuses-cadre qui m’ont fait part de difficultés relationnelles internes. Le message de Sébastien était peut-être le bon, mais il n’est pas passé. Ensuite nos partenaires actuels et futurs sont liés à l’image d’une équipe qui gagne. Enfin, j’ai interrogé les collectivités. 

Le vestiaire a-t-il lâché votre coach ? La décision de Nina Kanto est-elle liée à cette décision ?

Non, la décision de Nina  de poursuivre avec nous n’a rien à voir avec le départ de Sébastien. En revanche, Katty Piejos a demandé à réfléchir encore quelques jours. Je serais très heureux qu’elle reste. En ce qui concerne le vestiaire, il n’a pas lâché. La victoire (23-13) samedi chez nous ? C’était une réaction d’orgueil de l’équipe, des joueuses pour elles-mêmes, le public, nos partenaires.

Pourtant, vous aviez fait le forcing pour faire venir Sébastien.
J’admire son travail, son honnêteté, sa gentillesse et ses compétences. J’espère qu’il reviendra. Il est peut-être venu un peu trop tôt ou alors deux ans ça use ?

Faire porter le chapeau à un seul homme n’est-ce pas une manière de dédouaner votre collectif, notamment la base arrière. Vous avez également pris des risques en recrutant trois joueuses relevant tout juste de blessure.
Andryushina est exceptionnelle quand elle évolue à son poste, celui d’arrière droit. Limal ? On pensait que c’était un très bon choix. Elle était à Hypo, qui est une référence. C’est une déception pour elle comme pour nous. Quant à Prudhomme, l’objectif était qu’elle revienne en janvier. C’était un pari pour remplacer Horvat. Et si la base arrière est en échec, c’est aux ailes et au pivot que la situation doit aussi se débloquer. On peut me reprocher une certaine frilosité sur le recrutement, mais un miracle n’arrive qu’une fois. Quand on vient d’où l’on vient (au bord du dépôt de bilan, Metz devait être rétrogradé en D2 au 30 juillet 2005 suite à un déficit abyssal, tout cumulé, de 1,4 M€), on tire les leçons du passé pour ne pas revivre de tels moments. Nous avons recruté avec l’argent qu’on avait. Et puis faire l’impasse sur la coupe de la Ligue était une erreur : si nous l’avions gagnée, on aurait sans doute été dans une excellente dynamique.

Quel est le profil de l’entraîneur que vous recherchez ?
Nous avons pris contact avec Sandor Rac qui connaît bien la maison pour y avoir dirigé l’équipe de 2006 à 2009. Il a accepté de revoir son salaire à la baisse (le Serbe était sur le banc de Bascharage, au Luxembourg) car le challenge l’intéresse. Mais nous sommes également en pourparlers avec des techniciens qui coachent des garçons. Notre futur entraîneur devra être plus âgé que Sébastien, plus consensuel avec des méthodes de travail différentes, peut-être plus intenses mais moins longues. Il faudra surtout qu’il ait l’adhésion du groupe.

De quoi demain sera-t-il fait puisque Pineau et Leynaud partent à Valcea, Mendy à Podgorica, Limal à Nîmes et que l’incertitude demeure toujours concernant Piejos ?
J’ai reçu l’accord verbal de deux internationales étrangères dont je vous donnerai les noms dans les jours à venir, car leur décision est prise mais elles n’en ont pas encore fait part à leurs clubs. Une est gauchère et jouera arrière droit et l’autre arrière gauche (NDLR : on parle d’un retour possible de Franic !). Csaki et Ringayen ne seront pas conservées et nous attendons la décision de Katty qui sera épaulée par Luciano sur l’aile droite. Sur le flanc gauche, Ognjenovic recevra l’aide de la Bisontine Christelle Manga (21 ans, 1,68 m, 58 kg) qui est aux portes de l’équipe de France et qui s’est engagée pour un an. Broch et Kanto seront toujours au pivot alors que le but sera gardé par l’ancienne Nîmoise Gervaise Pierson, Laura Glauser et la jeune et grande espoir Deborah Dangueuger. Au poste de demi-centre vous retrouverez Andryushina et Liscevic. A l’arrière gauche, nous aurons cette étrangère, plus Liscevic et Zaadi et à droite l’autre étrangère en alternance avec Prudhomme. Zaadi et Ngo Leyi ont renouvelé leur contrat. Nous réfléchissons aussi sur le cas d’Abdellahi qui marque but sur but avec Yutz.

Reverrez-vous vos ambitions à la baisse ?
Nous serons compétitifs, croyez-moi. Nous viserons le titre de champion de France et le gain d’une coupe d’Europe quelle qu’elle soit. »

Propos recueillis par Lionel Willems


Communiqué de Metz Handball
« Nous avons dû avoir une réflexion sur l'entraîneur qui était en fin de contrat. Sur le plan sportif, il est vrai que nous n’avons pas obtenu le titre de champion de France et qu'il est apparu une fragilité dans le relationnel interne avec l'équipe, si bien que le club a décidé de ne pas renouveler le contrat de l'entraîneur. Nous avons des contacts avec un entraîneur expérimenté qui connaît bien le groupe et le championnat de France. Cependant, concernant la saison 2011-2012 nous avons atteint le top 8 européen et nous pouvons être fiers d'avoir valorisé nos joueuses au point d'aller renforcer les plus grands clubs européens. Metz Handball a acquis une notoriété et une popularité jamais atteintes jusqu'à ce jour avec une affluence augmentée de 30% en spectateurs sur la saison. Nous avons fait preuve de responsabilité et acquis une stabilité financière à une époque où les clubs sportifs ont de plus en plus de mal à équilibrer leur budget après une Champion's League très exigeante et très coûteuse. J'ai une pensée pour les collectivités, nos partenaires, supporters, bénévoles et l'ensemble des membres de Metz Handball. Un cycle est fini, la reconstruction sportive est pleinement en cours, soyez certain que nous aurons l'an prochain une équipe de reconquête. Nous avons reconstruit financièrement en 2005, nous le ferons sportivement en 2012. Ce challenge motive d'ores et déjà le futur entraîneur, l'équipe dirigeante et les joueuses. L'objectif de la saison prochaine sera le titre de champion de France et le gain d'une Coupe d'Europe quelle qu'elle soit. »

Thierry WEIZMAN
Président de Metz HB

Thierry Weizman : « Un sentiment de honte » 

LBE

lundi 30 avril 2012 - © Lionel Willems

 5 min 50 de lecture

Metz connaît sa première saison blanche depuis vingt-deux ans. Quatre internationales françaises quittent le navire et l’entraîneur, Sébastien Gardillou, est sacrifié sur l’autel des résultats. Le point avec le président Thierry Weizman.

HANDZONE. - Pourquoi avez-vous décidé aussi brusquement de vous séparer de Sébastien Gardillou ?
Thierry Weizman :
 Ce n’est pas moi seul, c’est le club et son conseil d’administration qui ont décidé de cette issue. C’est un échec sportif que nous avons enregistré : c’est la première fois en vingt-deux ans de D1 féminine que nous n’avons aucun titre. De plus, nous déplorons la manière de certaines défaites comme à Issy, à Fleury, les deux fois au Havre (NDLR : en championnat et en coupe) ou les deux fois à Brest en phase régulière et en play-off. »

N’empêche, cette éviction a fortement surpris.
Nous souffrons d’un déficit d’image et un sentiment de honte nous a conduits à prendre cette mesure. J’ai écouté les joueuses-cadre qui m’ont fait part de difficultés relationnelles internes. Le message de Sébastien était peut-être le bon, mais il n’est pas passé. Ensuite nos partenaires actuels et futurs sont liés à l’image d’une équipe qui gagne. Enfin, j’ai interrogé les collectivités. 

Le vestiaire a-t-il lâché votre coach ? La décision de Nina Kanto est-elle liée à cette décision ?

Non, la décision de Nina  de poursuivre avec nous n’a rien à voir avec le départ de Sébastien. En revanche, Katty Piejos a demandé à réfléchir encore quelques jours. Je serais très heureux qu’elle reste. En ce qui concerne le vestiaire, il n’a pas lâché. La victoire (23-13) samedi chez nous ? C’était une réaction d’orgueil de l’équipe, des joueuses pour elles-mêmes, le public, nos partenaires.

Pourtant, vous aviez fait le forcing pour faire venir Sébastien.
J’admire son travail, son honnêteté, sa gentillesse et ses compétences. J’espère qu’il reviendra. Il est peut-être venu un peu trop tôt ou alors deux ans ça use ?

Faire porter le chapeau à un seul homme n’est-ce pas une manière de dédouaner votre collectif, notamment la base arrière. Vous avez également pris des risques en recrutant trois joueuses relevant tout juste de blessure.
Andryushina est exceptionnelle quand elle évolue à son poste, celui d’arrière droit. Limal ? On pensait que c’était un très bon choix. Elle était à Hypo, qui est une référence. C’est une déception pour elle comme pour nous. Quant à Prudhomme, l’objectif était qu’elle revienne en janvier. C’était un pari pour remplacer Horvat. Et si la base arrière est en échec, c’est aux ailes et au pivot que la situation doit aussi se débloquer. On peut me reprocher une certaine frilosité sur le recrutement, mais un miracle n’arrive qu’une fois. Quand on vient d’où l’on vient (au bord du dépôt de bilan, Metz devait être rétrogradé en D2 au 30 juillet 2005 suite à un déficit abyssal, tout cumulé, de 1,4 M€), on tire les leçons du passé pour ne pas revivre de tels moments. Nous avons recruté avec l’argent qu’on avait. Et puis faire l’impasse sur la coupe de la Ligue était une erreur : si nous l’avions gagnée, on aurait sans doute été dans une excellente dynamique.

Quel est le profil de l’entraîneur que vous recherchez ?
Nous avons pris contact avec Sandor Rac qui connaît bien la maison pour y avoir dirigé l’équipe de 2006 à 2009. Il a accepté de revoir son salaire à la baisse (le Serbe était sur le banc de Bascharage, au Luxembourg) car le challenge l’intéresse. Mais nous sommes également en pourparlers avec des techniciens qui coachent des garçons. Notre futur entraîneur devra être plus âgé que Sébastien, plus consensuel avec des méthodes de travail différentes, peut-être plus intenses mais moins longues. Il faudra surtout qu’il ait l’adhésion du groupe.

De quoi demain sera-t-il fait puisque Pineau et Leynaud partent à Valcea, Mendy à Podgorica, Limal à Nîmes et que l’incertitude demeure toujours concernant Piejos ?
J’ai reçu l’accord verbal de deux internationales étrangères dont je vous donnerai les noms dans les jours à venir, car leur décision est prise mais elles n’en ont pas encore fait part à leurs clubs. Une est gauchère et jouera arrière droit et l’autre arrière gauche (NDLR : on parle d’un retour possible de Franic !). Csaki et Ringayen ne seront pas conservées et nous attendons la décision de Katty qui sera épaulée par Luciano sur l’aile droite. Sur le flanc gauche, Ognjenovic recevra l’aide de la Bisontine Christelle Manga (21 ans, 1,68 m, 58 kg) qui est aux portes de l’équipe de France et qui s’est engagée pour un an. Broch et Kanto seront toujours au pivot alors que le but sera gardé par l’ancienne Nîmoise Gervaise Pierson, Laura Glauser et la jeune et grande espoir Deborah Dangueuger. Au poste de demi-centre vous retrouverez Andryushina et Liscevic. A l’arrière gauche, nous aurons cette étrangère, plus Liscevic et Zaadi et à droite l’autre étrangère en alternance avec Prudhomme. Zaadi et Ngo Leyi ont renouvelé leur contrat. Nous réfléchissons aussi sur le cas d’Abdellahi qui marque but sur but avec Yutz.

Reverrez-vous vos ambitions à la baisse ?
Nous serons compétitifs, croyez-moi. Nous viserons le titre de champion de France et le gain d’une coupe d’Europe quelle qu’elle soit. »

Propos recueillis par Lionel Willems


Communiqué de Metz Handball
« Nous avons dû avoir une réflexion sur l'entraîneur qui était en fin de contrat. Sur le plan sportif, il est vrai que nous n’avons pas obtenu le titre de champion de France et qu'il est apparu une fragilité dans le relationnel interne avec l'équipe, si bien que le club a décidé de ne pas renouveler le contrat de l'entraîneur. Nous avons des contacts avec un entraîneur expérimenté qui connaît bien le groupe et le championnat de France. Cependant, concernant la saison 2011-2012 nous avons atteint le top 8 européen et nous pouvons être fiers d'avoir valorisé nos joueuses au point d'aller renforcer les plus grands clubs européens. Metz Handball a acquis une notoriété et une popularité jamais atteintes jusqu'à ce jour avec une affluence augmentée de 30% en spectateurs sur la saison. Nous avons fait preuve de responsabilité et acquis une stabilité financière à une époque où les clubs sportifs ont de plus en plus de mal à équilibrer leur budget après une Champion's League très exigeante et très coûteuse. J'ai une pensée pour les collectivités, nos partenaires, supporters, bénévoles et l'ensemble des membres de Metz Handball. Un cycle est fini, la reconstruction sportive est pleinement en cours, soyez certain que nous aurons l'an prochain une équipe de reconquête. Nous avons reconstruit financièrement en 2005, nous le ferons sportivement en 2012. Ce challenge motive d'ores et déjà le futur entraîneur, l'équipe dirigeante et les joueuses. L'objectif de la saison prochaine sera le titre de champion de France et le gain d'une Coupe d'Europe quelle qu'elle soit. »

Thierry WEIZMAN
Président de Metz HB