Qui aurait pu prédire qu’à trois journées de la fin de l’exercice 2011-2012 du championnat de France de D.1 masculine, la lutte pour le 2ème billet en Ligue des Champions serait toujours d’actualité ? Même si Chambéry garde son destin en main, Saint Raphaël reste en embuscade. Ce mercredi, les Varois se déplacent sans pression en Savoie.
Pour Chambéry, ce match contre Saint Raphaël devait être celui de la confirmation, celui de la validation du billet pour la Ligue des Champions. Ça le sera peut-être mais la gifle (pour rester poli) reçue il y a moins d’une semaine en déplacement à Nantes (défaite 27-22 après avoir été mené de 11 buts) a laissé quelques traces. En expert avisé, Philippe Gardent, l’entraîneur savoyard n’a pas attendu trop longtemps pour remettre la pression sur ses joueurs en programmant par exemple dimanche, une séance d'entraînement dès 9h ! Il est vrai qu’à l’issue du match de Beaulieu et après la pitoyable prestation des siens, l’ancien Barjot avait piqué une colère à faire décoller le plâtre des murs nantais.
Pour autant, la situation est loin d’être catastrophique. Au classement, Chambéry compte une longueur d'avance sur son adversaire du jour et une différence particulière de 3 buts en sa faveur. « Quoi qu’il arrive, il va falloir se ressaisir, nous confiait Cédric Paty (notre photo de tête). En gagnant à Nantes, on pouvait avoir un match de sécurité, là, il faut rester vigilant. C’est vrai que la situation est nouvelle par rapport aux dernières saisons où la place en Ligue des Champions était acquise bien plus tôt. Mais, notre destin est entre nos mains. Je peux vous assurer que tout le monde est concerné par l’enjeu. Le contraire serait malheureux à seulement trois journées de la fin et alors que la qualification à la Champion’s League est au bout du parcours. » Si elle est valable côté chambérien, l'argumentation vaut également côté varois.
Depuis sa remontée parmi l'élite en 2007, Saint Raphaël n'a cessé de grandir et accrocher l'Europe devient une habitude (avec la coupe de l'EHF depuis deux ans et la garantie de participer dès octobre prochain, à la nouvelle coupe d'Europe). « On arrive à Chambéry, sans aucune pression, souligne le buteur varois Raphaël Caucheteux (notre photo). On va tenter un coup et on a travaillé pour cela à l'entraînement, si ça marche, tant mieux ! On s'attend aussi à se faire taper dessus (sic) on est prêt à recevoir mais aussi à rendre. » Après 23 journées disputées depuis septembre, et à trois matches du baisser de rideau, Saint Raphaël peut nourrir quelques regrets. « Le match à Istres, il y a dix jours, nous reste en travers de la gorge, souffle l'ailier longiligne, excepté Jan Stehlik, ce jour-là, nous avons été nuls. Et puis à l'aller, chez nous contre Chambéry, on avait tenu longtemps avant de prendre un carton rouge qui nous a fait beaucoup de mal. » Après le déplacement de cette semaine à Chambéry, les Varois accueilleront une équipe de Montpellier, toute auréolée d'un quatorzième titre national. Une équipe héraultaise qui n'offrira pas pour autant le match à leurs hôtes. Mais Saint Raphaël peut se mettre à rêver à une Ligue des Champions à portée de mains. « J’ai connu la Ligue des Champions avec Montpellier en étant sur le banc, renchérit Raphaël Caucheteux, la vivre en la jouant vraiment, c’est excitant. Maintenant, il faut être réaliste, je ne pense pas qu’on ait le collectif pour pouvoir enchaîner Ligue des Champions et championnat. Mais bon, si on a la possibilité de la disputer, on ira sans problème. » En attendant, l'ailier gauche qui fête ce mercredi ses 27 ans (oui, le jour du match !) tentera d'alimenter son compte personnel. Avec 106 buts (dont 51 à 7m), il est sur sa moyenne des saisons passées. « C'est important d'être constant. Cette année, avec la nouvelle défense en 5-1, j'ai moins de ballons en contre-attaque donc pas question de rater les décalages et les penaltys qui me sont offerts. » Devant les caméras de la chaîne cryptée, ce match promet de nombreux rebondissements et un mano a mano entre les deux meilleurs gardiens du moment, le chambérien Cyril Dumoulin et l'azuréen Slavisa "Micha" Djukanovic.
Recrues en vue à Saint Raphaël
Alors qu'à Chambéry, Cédric Paty pourrait répondre aux offres du club de Cesson (le joueur nous a d'ailleurs confirmé toutes les informations précédemment révélées par Handzone le concernant), à Saint Raphaël, on ne s'attend pas à de gros chamboulements dans l'effectif. D’ores et déjà, les joueurs en fin de contrat ont renouvelé leur bail et le club devrait attirer dans ses filets, le pivot Rémi Salou (que Montpellier a décidé de laisser libre malgré une année de contrat encore à honorer) et son ancien coéquipier dans l’Hérault, Adrien Di Panda. L’arrière droit qui avait opté deux ans pour Leon, l’été dernier, pourrait franchir une nouvelle fois les Pyrénées. Malgré un parcours très honorable en Ligue des Champions, le club espagnol est comme bien d’autres, frappé de plein fouet par la crise financière et va connaître un exode retentissant. Après Caucheteux, Juricek, Krantz, Megannem et Tomas, Saint Raphaël suit toujours le filon montpelliérain et jusque là, ce choix a été plutôt judicieux.