Vendredi 3 juin 2011, le SCT clôture sa première saison parmi l’élite par une victoire sans discussion face à Cesson : 31-27 et signe son dixième succès pour décrocher une honorable 8 ème place. Un maintien acquis huit jours avant en terre ivryiènne. Tous les clignotants sont au vert pour que la fête batte son plein… Le zougoulou, la danse victorieuse des joueurs, était lancée depuis belle hurette avec public, dirigeants et bénévoles et pourtant, sur le parquet, aux rires et à la joie viennent se déverser des tonnes de larmes, de sanglots. Oui, le SCT vivait ses derniers instants …
« Quand les finances prennent le pas sur le sportif… »
Aussi, lassé par des démarches incessantes auprès des collectivités, Christophe Bouhour, l’homme providentiel du club, avait choisi, quelques jours avant, de jeter l’éponge. Un retrait personnel et la fuite en avant des partenaires économiques … Sous peu, il ira remettre les clés du camion « S.C.T. » au tribunal. Cruel instant pour toute la communauté handball de la région qui vivait là une pure tragédie…
« Des bénévoles à temps plein… »
Pourtant meurtris dans leur chair, des dirigeants du « ex SCT » et la bande des bénévoles reprirent le flambeau. Tels les « sans culottes » de la Convention, ils sonnèrent la révolte…Pour eux, pas question de laisser disparaitre un club et toute son école de handball. Autour de Yann Morlet, élu président, tous s’unirent main dans la main pour relancer la machine et, ceci, sans compter son temps ni rechigner sur l’énergie à déployer. Les collectivités locales sont sollicitées pour redonner un second souffle. La partie administrative rédige l’acte de naissance du nouveau club et durant l’été, le Saint Cyr Touraine Agglomération Handball voit le jour. Les licences affluent de plus belle… Le pari est réussi, la petite balle continuera de rebondir du coté de la salle Guy Drut …
« Des minots en première ligne… »
Coté sportif, l’équipe fanion repart en Nationale 3. Toutes les catégories jeunes sont représentées. Le challenge a relever est excitant. Jérôme Delarue et Jessica Perron se voient confier les manettes de l’embarcation, bien épaulés par des encadrants dévoués. La mise en route connait quelques soubresauts. Cela nécessite des réglages… L’équipe première vit une entame de championnat délicate. L’effectif est « serré » … Quelques jeunes de la N3 2010-2011, et des – de 18 le composent. Seuls « Mamath » Soille, resté fidèle et « le vieux gourou » Ibrahim Baradji (qui rechausse les « Hummel » remisées depuis deux saisons) amènent des heures de vol à l’équipage juvénile… Aussi le vol « SCTAH en N3 » connait de sacrés trous d’air. Rien de plus normal. L’équipe constituée dans l’urgence, n’a aucun vécu. Il faut du temps pour allier jeunesse et expérience. Pourtant, l’envie d’apprendre et de bien faire est bien là. Les déplacements se font dans la bonne humeur, les blagues Carambar sont de mise, les problèmes de GPS aussi (Oui, je sais, je sais, on apprend aussi !...). Ca sent l’esprit juvénile… Un bon bain de jouvence …
Après six rencontres d’affilées soldées d’autant de revers, c’est l’heure du premier succès à Villeparisis, club de Cristian Stamate, une légende du SCT… Cela met du baume au cœur au commandant Delarue et à ses troupes. Celui-ci va étoffer les rangs en rappelant un « vieux coucou » Stéphane Mourlon (38 ans), un ancien artilleur de la maison SCT pour apporter une touche de maturité. Or, avec seulement une victoire en onze matchs à fin 2011, le SCTAH figure dans les profondeurs du classement. La tâche s’annonce ardue mais pas insurmontable Dans les coulisses, l’activité administrative ne manque pas. Le nombre de licenciés est supérieur à l’exercice précédent, les partenaires n’abandonnent pas le navire et les équipes jeunes briguent les podiums. La clique des bénévoles conserve le moral et redouble d’énergie pour animer les après matchs comme à la grande époque…
« Un Mars d’attaque… »
La trêve des confiseurs digérée, la troupe à Soille redémarre la seconde partie du championnat, le mors aux dents. Il va falloir cravacher dur. Deux succès précieux à Levallois (41-34) et surtout un + 11 (36-25) infligé à Falaise, un concurrent direct pour le maintien, relance la machine. Un nul, certes frustrant, à domicile contre Sully et un 28-27 décroché à St-Lô qui écarte la menace saint-louisienne donne à la machine ligérienne un rythme de croisière plus confortable.
Un rythme qui s’accélérera en Mars avec une passe de trois salvatrice. Un 40-23 ramené avec panache et brio de la cité rouennaise, une Stella St Maur épinglée (34-24) à Guy Drut et Dreux qui trébuche (31-25). Le SCTAH a pris ses distances avec Falaise, premier relégable pour aborder le sprint final avec une marge confortable. L’équipe a pris confiance et aussi conscience de ses capacités. Il a fallu laisser du temps au temps même si les choses se sont construites dans l’urgence. Aussi, une série négative de cinq revers de rang et un Falaise revenu à pleins badins dans le money time, jette un doute dans la bergerie tourangelle. Heureusement, Granville met fin au rêve de maintien, non sans mal, de son voisin normand Falaise. Ce dernier ne pourra plus revenir. Le SCTAH tient là son maintien et le parachève même de la plus belle des façons à Falaise : 34-33. L’essentiel est fait, l’apprentissage en cours est déjà bien avancé.
Bilan final, une équipe fanion qui se maintient à l’échelon national. Une réserve qui accède à l’échelon supérieur, des – de 18 ans qui vont passer « Nation » et des équipes jeunes aux résultats prometteurs… « Non, non, non, St Cyr n’est pas mort !... ». Avec 276 licenciés, le club phare du département, malgré ses déboires, peut être fier du travail accompli par l’équipe de Yann Morlet, coté coulisses et de Jérôme Delarue and Co, coté tarmac. Il pourra fêter et souffler dignement sa première bougie, le 2 juin prochain, jour de la fête du handball au SCTAH. Pour repartir de plus belle à la rentrée, avec toujours comme ambition de grandir et de réussir encore…
L’avis de Jérôme Delarue, entraineur du SCATH.
« Quand j’ai pris la décision de rester à St Cyr, je m’attendais à connaitre des instants difficiles mais pas à ce point. Il a fallu batailler juridiquement, administrativement et sportivement. Cela a demandé de l’énergie à tout instant et nous aurions pu mettre plus d’efficacité dans les résultats. Pour la N3, je ne pensais pas connaitre une première partie de championnat aussi délicate. Il a fallu du temps pour certains. Dans les catégories jeunes, le niveau est bon et les résultats sont là pour attester. Notre réserve monte en excellence régionale. Cela nous réconforte dans l’idée de s’être battus pour maintenir le club en vie. L’avenir ? Il faut maintenir la formation au sein du club. Elément important, les moins de 18 intègrent le niveau national. Pour la N3, il faut franchir un cap et viser plus haut en matière de résultats et de classement. »