Depuis de nombreux mois, les questions se posent autour du Poitiers Etudiants Club. En cause, la situation financière extrêmement fragile du club Pictavien pose la question de son équipe une, pensionnaire actuellement de N1 Féminine. Mais pour combien de temps encore, le PEC a t'il toujours les moyens de jouer à ce niveau ?
Premier élément annonciateur, l'entraîneur Philipp Bangemann avait indiqué il y a quelques semaines déjà sa volonté de ne pas poursuivre avec le club du Poitou. Et dans le même sens, le départ de joueuses cadres s'est accéléré au fur et à mesure : Chantal Okomba, meilleur buteuse de N1, s'est ainsi engagée avec le club voisin de Celles sur Belle. Aubine Menet, Amelia Okombi et Christiane Guédé ont elles aussi annoncé leur départ du PEC.
La situation pourrait en rester là... mais on apprend aujourd'hui, par le biais du papier de Jean-Jacques Cecconi du quotidien La Nouvelle République, que Poitiers est en proie à de graves difficultés financières. Ambiance pesante au sein du club car les joueuses ne sont plus payées depuis le mois d'avril. Une catastrophe pour les premières concernées, à l'image de Chantal Okomba. La Congolaise, fer de lance de l'attaque Pictavienne, ne peut désormais plus payer ses frais quotidiens (gaz, téléphone notamment). "Cela fait des semaines que nous appelons le président. Plusieurs fois par jour. Comment puis-je faire ?" s'inquiète l'arrière du PEC dans les colonnes du quotidien régional.
Le PEC indiquait début mai à ses joueuses de patienter car il était en attente d'une subvention municipale pour pouvoir honorer le paiement des salaires. Mais depuis, plus de nouvelles... d'où cette situation devenue extrêmement précaire pour ces joueuses. Une absence de réponse qui les a donc poussé à envisager une action en justice, les joueuses Pictaviennes ont fait appel à un avocat. Le nouveau président Hassan Zouitina attend une bonne nouvelle rapidement : "j'ai gelé les salaires car nous n'étions plus en mesure de faire face à la situation. Mais j'ai renvoyé les documents demandés par la Région et nous allons recevoir les premières subventions" indique M. Zouitina au journaliste de La Nouvelle République.
Au delà de ce problème de salaires non payés, c'est toute la structure du PEC qui pose question depuis de nombreux mois déjà. La démission brutale de Bernard Lhervois en novembre 2011 avait déjà fait couler beaucoup d'encre. Depuis cette date, Poitiers semble naviguer à vue... sans réel projet sportif à présenter. Une interrogation aussi chez les collectivités locales (région, département et ville de Poitiers) qui souhaitent avoir des renseignements sur le club (statut, nombre de salariés, revenus et une certification des comptes).
Si le club Poitevin n'est pas en mesure de présenter très vite ces documents, alors il faudra envisager une cessation de paiement. La rétrogradation sportive est de plus en plus probable... avec désormais la crainte d'un dépôt de bilan et plus grave, la question de l'existence-même du PEC à la rentrée prochaine. Les semaines qui arrivent s'annoncent plus qu'inquiétantes pour le club de la Vienne. Poitiers en difficulté, Rennes et Rochechouart St-Junien (relégués en N2) ou encore Dreux (4ème en N2) pourraient en tirer profit pour repartir en N1 en septembre prochain.