Le Girondin Gawain Vincent revient sur la participation de l'équipe de Grande-Bretagne aux Jeux-Olympiques de Londres.
Tout d’abord, comment s'est déroulée ta sélection dans l’équipe ?
Comme ma mère est anglaise, j’ai toujours eu un passeport britannique. A 18 ans, mon entraîneur à Torcy m’a averti que la fédération britannique recherchait des joueurs à la double nationalité. Je ne savais même pas que le hand existait en Grande-Bretagne. Je suis allé sur leur site où il y avait en effet une annonce. Par curiosité, j’ai envoyé un mail et, cinq minutes plus tard, j’avais une réponse ! J’ai ensuite participé à un stage à Liverpool avec 80 jeunes venus de partout. Après avoir été retenu avec les moins de 21 ans et avoir fais quelques stages, j’ai intégré l’équipe seniors.
Quel souvenir marquant retiendras-tu de ces jeux, sur le plan personnel et sur le plan collectif ?
C'est difficile de ne retenir qu'un souvenir tellement ces deux semaines ont été riches sur le plan émotionnel. Mais je peux tout de même en citer quelques uns avec, bien sûr, en premier la cérémonie d'ouverture. Lorsque nous rentrons dans le stade avec toute la délégation britannique, c'est un moment très fort et très particulier, au-delà des 80 000 personnes présentes dans le stade qui nous acclament. C'est aussi le monde entier qui a les yeux braqués sur nous, mais encore plus important toute la nation et tous nos proches qui sont derrière nous.
Un autre moment particulier, c'est le premier match, car lorsque nous rentrons sur le terrain c'est la première fois que nous jouons devant autant de personne. De plus, nous évoluons à domicile ce qui rend la situation encore plus spéciale. D'un point de vue personnel, ce match était spécial car nous jouions l'équipe de France que je regarde à la télé depuis tout petit et qui compte les meilleurs joueurs du monde dans ses rangs.
Quels joueurs t'ont le plus impressionné sur le terrain ?
Beaucoup de joueurs m'ont impressionné durant la compétition, mais je dois dire que Daniel Narcisse est sûrement le joueur le plus spectaculaire que j'ai affronté. Dans un autre registre, je dirais l'islandais Valur Sigurdsson qui est un ailier vraiment athlétique et particulièrement efficace.
Malgré votre dernière place, quel est l'avenir de cette équipe d'Angleterre ? Et suite à l'engouement des JO, votre fédération a-t-elle un plan d'action pour développer le handball en Grande-Bretagne ?
Pour le moment, l'avenir est indécis, on ne sait pas qui sera notre entraîneur ni même si notre programme sera conservé. On attend d'avoir confirmation, mais apparemment les journaux ont publié des articles sur la politique sportive dans les années à venir qui sera de financer les sports avec des potentiels de médailles pour Rio 2016. Ce sont donc les sports mineurs comme le handball qui risquent fortement d'en pâtir.
Il y a tout de même une véritable envie de développer le sport de la part de la fédération britannique de handball afin de surfer sur la vague JO. On espère donc une forte croissance de licencié au sein des clubs pour l'année prochaine. Pour l'instant, il est encore trop tôt pour mesurer un quelconque effet.
Qu'as-tu appris de cette expérience olympique qui pourrait te servir dans le futur ?
Je pense avoir appris énormément surtout au niveau de mon expérience. Jouer contre les meilleurs joueurs du monde ça fait forcément progresser. Évoluer devant un public aussi nombreux, ça permet aussi de mieux gérer la pression au niveau individuel. Même si je pense avoir appris, on peut toujours progresser davantage et j'espère continuer cette progression à Bordeaux.
Tu es de retour en France depuis peu, es-tu impatient de retrouver tes partenaires de jeu Bordelais ?
Effectivement je suis impatient de reprendre, même si j'aurais aimé avoir de plus longues vacances. Je pense que c'est une bonne chose de se replonger assez rapidement dans le handball et cela m'évite de gamberger un peu trop après ces deux semaines incroyables que j'ai eu la chance de vivre. Je vais aussi reprendre les études à Bordeaux, après une année sabbatique, en troisième année de licence de gestion bilingue anglais à Bordeaux 4.
Pour finir un petit message à tous les supporters des Girondins...
J'espère vous voir nombreux cette saison et nous allons tout faire pour vous offrir un beau spectacle.
La question + : pas trop déçu de ne pas avoir récupérer le maillot de Karabatic ?
Non pas vraiment, car de toute manière je savais bien que les joueurs ont besoin de leur maillot jusqu'à la fin de la compétition. Mais si je devais choisir, je demanderais le maillot de Narcisse ou bien d'Abalo qui sont des artistes à part dans le monde du handball.
Communiqué des Girondins de Bordeaux HBC