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Loic Van Cauwenberghe, le pivot décomplexé

LMSL

mardi 2 octobre 2012 - © Yves Michel

 8 min 39 de lecture

Fenix Toulouse – Montpellier est une des affiches de la 4ème journée de D.1 masculine. Le pivot toulousain Loïc Van Cauwenberghe attend cette opposition avec une certaine délectation. Et pour cause, le Lodévois d’adoption a fait tout son apprentissage au centre de formation de Montpellier. 

Pour Loïc Van Cauwenberghe, un match contre Montpellier est toujours particulier. Très jeune,  encore licencié à Lodève, il n’avait qu’une envie, prendre son sac et faire les 45 kilomètres qui séparent la petite localité et le chef lieu de l’Hérault. A l’époque, les stars de Bougnol ont pour nom Anquetil, Dinart ou Guigou, Nikola Karabatic faisait aussi ses grands débuts. Quelques années plus tard, le blondinet est repéré et accueilli au pôle espoir de Montpellier. Il fait ses classes au poste d’arrière gauche. Le joueur offre déjà des possibilités athlétiques intéressantes mais lorsqu’en 2007, il arrive au centre de formation du MAHB, Fred Anquetil en fait un pivot. « J’ai tout de suite aimé ce poste, assure le joueur, il y a tout, le combat, la mentalité, l’abnégation. Et comme je ne suis pas à sans cesse rechercher la lumière, cela me convient parfaitement. » Ses références en la matière, s’appellent Issam Tej mais également Greg Detrez. « C’est un peu un poste de p… mais j’assume. Ça peut paraître ingrat comme job mais j’adore. » Arrivé dans la ville rose pendant l’été 2010 après avoir été contacté par Raphaël Geslan, l’entraîneur de l’époque, Loïc est tout de suite intégré à l’équipe première. « C’est sûr que la différence entre Montpellier et Toulouse est énorme. Ma dernière année dans l’Hérault, même si je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu, j’ai pu fêter le titre avec la médaille autour du cou, un an plus tard avec Toulouse, on se battait pour le maintien. Je me dis que j’ai eu la chance de signer pro dans un club de D1 et que je dois en accepter tous les aléas. On ne peut pas vivre tout le temps comme à Montpellier. » Depuis que le Lodévois est arrivé sur les bords de la Garonne, il n’a pas eu trop le loisir de goûter à une saison tranquille, notamment l'an passé. 


La saison dernière, Toulouse a souvent joué avec la peur au ventre, flirtant jusqu’à la fin du championnat avec la zone rouge de la relégation. La situation s’est même dégradée lorsqu’en août dernier, Patrick Salles (le futur ex président) a laissé le club se débrouiller tout seul, le privant par la même occasion, d’un apport  de 300 000 euros. Les joueurs ont dans leur grande majorité, dû consentir à une baisse de salaire et les jeunes n’ont pas été épargnés. « J’ai fait un effort mais avais-je le choix ? questionne le jeune pivot de 23 ans. Les opportunités d’aller ailleurs n’étaient pas nombreuses. La plupart des clubs avait bouclé le recrutement et était en plein, dans leur prépa.  Quand tu es un jeune joueur, tu es bien content de sentir que tes parents sont derrière toi, prêts à t’aider. Je n’ai pas un train de vie de malade mental, non plus. » Autre effet et non des moindres, la Commission de Contrôle et Gestion de la Ligue a refusé de valider les contrats des nouvelles recrues. Depuis, Rock Féliho est revenu à Nantes, Xavier Moreau et surtout Miha Zvizej ont raté les trois premières journées de championnat. Depuis ce mardi soir, le jeune arrière du centre de formation toulousain, passé pro cet été et le pivot slovène arrivé de Silkeborg (Dan) sont qualifiés. Jusque là, Loïc Van Cauwenberghe a tenu le choc, dans la "boîte", sachant pertinemment que désormais il ne sera plus seul sur le poste, et la saine concurrence débute ce mercredi face à Montpellier. « Je ne vais pas revendiquer jouer une heure, c’est sûr, ce n’est pas dans mon caractère mais en continuant à travailler à l’entraînement, et en progressant bien, je pense avoir ma place en D1. En plus, depuis que Miha est arrivé, on échange beaucoup ensemble, c’est quelqu’un de très ouvert, on a le même état d’esprit.»   


Ce mercredi soir donc, Loïc Van Cauwenberghe retrouvera face à lui des couleurs qu’il connait bien. Des potes qui pour certains, l’ont accompagné dans l’Hérault durant ses six années d’apprentissage. Mais ces derniers temps, Montpellier est dans l’œil du cyclone. Le pivot toulousain s’informe comme il peut sur les péripéties de cette affaire naissante, tiraillé entre colère et compassion. «Au début, je n’ai pas voulu y croire. La ficelle était trop grosse. Au final, ils viennent d’avouer qu’ils ont parié de l’argent et contre leur propre club. Déjà, je ne joue jamais mais en plus, je ne me permettrai jamais de miser sur la défaite de mon équipe. Sincèrement, je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. » Le déferlement médiatique qui entoure le handball depuis une semaine, les interpellations suivies des gardes à vue qui se sont déroulées entre dimanche et lundi, ne mettent pas Montpellier dans une position idéale. « Ceux qui vont remplacer les absents, notamment les jeunes comme Grébille vont être sur motivés, prévient ‘’Van Cau’’,  et la pire des choses, c’est que de notre côté, on les prenne de haut et qu’on perde le match. Il y aura la télé, la salle sera pleine et Montpellier s’emploie déjà à redorer son blason et surtout à montrer que le club reste debout. Je connais la maison, c'est vrai que tout est possible, que tout peut arriver mais ce dont je suis convaincu, c’est que le club n'a rien à se reprocher.» Sur cette affaire qui empoisonne tout le handball français, Loïc Van Cauwenberghe ne s’étendra pas plus, préférant se concentrer sur le défi qui l’attend, lui et son équipe. 

La saison passée, dès la 1ère journée, Toulouse avait pris la foudre d'entrée (28-37). "Van Cau" n'était pas sur la feuille de match, il s'était blessé juste avant pendant la préparation. Ce mercredi, sa motivation sera double. Prouver à son équipe qu'elle peut compter sur lui et tenter de briller face à ce Montpellier qu'il admire toujours. Avec humilité mais sans complexe ni regret d'en être parti. 

Ça bouge à Toulouse….

Les deux "nouvelles" recrues qualifiées

Le dernier document est enfin parvenu à la Ligue Nationale de Handball et à une voix près, la Commission nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion (CNACG) a décidé de qualifier dès la 4ème journée, Xavier Moreau et le Slovène Miha Zvizej (notre photo).


Un nouveau venu dans le cercle très fermé des présidents de club

C’est un véritable passionné de sport qui a pris en main depuis ce mardi soir, les destinées du club toulousain. Philippe Dallard est PDG du Groupe Dallard Citroën, un groupe de trois concessions automobiles installées dans l’agglomération toulousaine. Le nom de cette société qui rassemble 150 salariés pour un chiffre d'affaire de 90 millions d'euros, est associé au partenariat de nombreux clubs sportifs comme le Stade Toulousain (rugby) le TFC (football) et les Dauphins du TOEC (natation). Cet épicurien se définit souvent comme « un rugbyman refoulé ». Qu’à cela ne tienne, la famille du hand l’accueille à bras ouverts. Le club qui fêtera en 2014, ses cinquante années d’existence espère avec le sang neuf que va lui amener ce président dynamique, repartir de l’avant. 

La réaction de Philippe Dallard sitôt sa nomination entérinée :
« C’est un grand honneur pour moi que de prendre la présidence du club. C’est un projet qui me ressemble, je suis un passionné de la vie toulousaine et des valeurs du sport en général et du handball en particulier. Mon but aujourd’hui est de reconstruire et de créer un nouveau cycle. Malgré le contexte du club depuis le mois d’août, les joueurs continuent à se battre sur les parquets, je les en félicite et les en remercie. Je souhaite que l’équipe continue à bien travailler ainsi et à produire du beau jeu devant nos spectateurs. »


Loic Van Cauwenberghe, le pivot décomplexé 

LMSL

mardi 2 octobre 2012 - © Yves Michel

 8 min 39 de lecture

Fenix Toulouse – Montpellier est une des affiches de la 4ème journée de D.1 masculine. Le pivot toulousain Loïc Van Cauwenberghe attend cette opposition avec une certaine délectation. Et pour cause, le Lodévois d’adoption a fait tout son apprentissage au centre de formation de Montpellier. 

Pour Loïc Van Cauwenberghe, un match contre Montpellier est toujours particulier. Très jeune,  encore licencié à Lodève, il n’avait qu’une envie, prendre son sac et faire les 45 kilomètres qui séparent la petite localité et le chef lieu de l’Hérault. A l’époque, les stars de Bougnol ont pour nom Anquetil, Dinart ou Guigou, Nikola Karabatic faisait aussi ses grands débuts. Quelques années plus tard, le blondinet est repéré et accueilli au pôle espoir de Montpellier. Il fait ses classes au poste d’arrière gauche. Le joueur offre déjà des possibilités athlétiques intéressantes mais lorsqu’en 2007, il arrive au centre de formation du MAHB, Fred Anquetil en fait un pivot. « J’ai tout de suite aimé ce poste, assure le joueur, il y a tout, le combat, la mentalité, l’abnégation. Et comme je ne suis pas à sans cesse rechercher la lumière, cela me convient parfaitement. » Ses références en la matière, s’appellent Issam Tej mais également Greg Detrez. « C’est un peu un poste de p… mais j’assume. Ça peut paraître ingrat comme job mais j’adore. » Arrivé dans la ville rose pendant l’été 2010 après avoir été contacté par Raphaël Geslan, l’entraîneur de l’époque, Loïc est tout de suite intégré à l’équipe première. « C’est sûr que la différence entre Montpellier et Toulouse est énorme. Ma dernière année dans l’Hérault, même si je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu, j’ai pu fêter le titre avec la médaille autour du cou, un an plus tard avec Toulouse, on se battait pour le maintien. Je me dis que j’ai eu la chance de signer pro dans un club de D1 et que je dois en accepter tous les aléas. On ne peut pas vivre tout le temps comme à Montpellier. » Depuis que le Lodévois est arrivé sur les bords de la Garonne, il n’a pas eu trop le loisir de goûter à une saison tranquille, notamment l'an passé. 


La saison dernière, Toulouse a souvent joué avec la peur au ventre, flirtant jusqu’à la fin du championnat avec la zone rouge de la relégation. La situation s’est même dégradée lorsqu’en août dernier, Patrick Salles (le futur ex président) a laissé le club se débrouiller tout seul, le privant par la même occasion, d’un apport  de 300 000 euros. Les joueurs ont dans leur grande majorité, dû consentir à une baisse de salaire et les jeunes n’ont pas été épargnés. « J’ai fait un effort mais avais-je le choix ? questionne le jeune pivot de 23 ans. Les opportunités d’aller ailleurs n’étaient pas nombreuses. La plupart des clubs avait bouclé le recrutement et était en plein, dans leur prépa.  Quand tu es un jeune joueur, tu es bien content de sentir que tes parents sont derrière toi, prêts à t’aider. Je n’ai pas un train de vie de malade mental, non plus. » Autre effet et non des moindres, la Commission de Contrôle et Gestion de la Ligue a refusé de valider les contrats des nouvelles recrues. Depuis, Rock Féliho est revenu à Nantes, Xavier Moreau et surtout Miha Zvizej ont raté les trois premières journées de championnat. Depuis ce mardi soir, le jeune arrière du centre de formation toulousain, passé pro cet été et le pivot slovène arrivé de Silkeborg (Dan) sont qualifiés. Jusque là, Loïc Van Cauwenberghe a tenu le choc, dans la "boîte", sachant pertinemment que désormais il ne sera plus seul sur le poste, et la saine concurrence débute ce mercredi face à Montpellier. « Je ne vais pas revendiquer jouer une heure, c’est sûr, ce n’est pas dans mon caractère mais en continuant à travailler à l’entraînement, et en progressant bien, je pense avoir ma place en D1. En plus, depuis que Miha est arrivé, on échange beaucoup ensemble, c’est quelqu’un de très ouvert, on a le même état d’esprit.»   


Ce mercredi soir donc, Loïc Van Cauwenberghe retrouvera face à lui des couleurs qu’il connait bien. Des potes qui pour certains, l’ont accompagné dans l’Hérault durant ses six années d’apprentissage. Mais ces derniers temps, Montpellier est dans l’œil du cyclone. Le pivot toulousain s’informe comme il peut sur les péripéties de cette affaire naissante, tiraillé entre colère et compassion. «Au début, je n’ai pas voulu y croire. La ficelle était trop grosse. Au final, ils viennent d’avouer qu’ils ont parié de l’argent et contre leur propre club. Déjà, je ne joue jamais mais en plus, je ne me permettrai jamais de miser sur la défaite de mon équipe. Sincèrement, je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. » Le déferlement médiatique qui entoure le handball depuis une semaine, les interpellations suivies des gardes à vue qui se sont déroulées entre dimanche et lundi, ne mettent pas Montpellier dans une position idéale. « Ceux qui vont remplacer les absents, notamment les jeunes comme Grébille vont être sur motivés, prévient ‘’Van Cau’’,  et la pire des choses, c’est que de notre côté, on les prenne de haut et qu’on perde le match. Il y aura la télé, la salle sera pleine et Montpellier s’emploie déjà à redorer son blason et surtout à montrer que le club reste debout. Je connais la maison, c'est vrai que tout est possible, que tout peut arriver mais ce dont je suis convaincu, c’est que le club n'a rien à se reprocher.» Sur cette affaire qui empoisonne tout le handball français, Loïc Van Cauwenberghe ne s’étendra pas plus, préférant se concentrer sur le défi qui l’attend, lui et son équipe. 

La saison passée, dès la 1ère journée, Toulouse avait pris la foudre d'entrée (28-37). "Van Cau" n'était pas sur la feuille de match, il s'était blessé juste avant pendant la préparation. Ce mercredi, sa motivation sera double. Prouver à son équipe qu'elle peut compter sur lui et tenter de briller face à ce Montpellier qu'il admire toujours. Avec humilité mais sans complexe ni regret d'en être parti. 

Ça bouge à Toulouse….

Les deux "nouvelles" recrues qualifiées

Le dernier document est enfin parvenu à la Ligue Nationale de Handball et à une voix près, la Commission nationale d’Aide et de Contrôle de Gestion (CNACG) a décidé de qualifier dès la 4ème journée, Xavier Moreau et le Slovène Miha Zvizej (notre photo).


Un nouveau venu dans le cercle très fermé des présidents de club

C’est un véritable passionné de sport qui a pris en main depuis ce mardi soir, les destinées du club toulousain. Philippe Dallard est PDG du Groupe Dallard Citroën, un groupe de trois concessions automobiles installées dans l’agglomération toulousaine. Le nom de cette société qui rassemble 150 salariés pour un chiffre d'affaire de 90 millions d'euros, est associé au partenariat de nombreux clubs sportifs comme le Stade Toulousain (rugby) le TFC (football) et les Dauphins du TOEC (natation). Cet épicurien se définit souvent comme « un rugbyman refoulé ». Qu’à cela ne tienne, la famille du hand l’accueille à bras ouverts. Le club qui fêtera en 2014, ses cinquante années d’existence espère avec le sang neuf que va lui amener ce président dynamique, repartir de l’avant. 

La réaction de Philippe Dallard sitôt sa nomination entérinée :
« C’est un grand honneur pour moi que de prendre la présidence du club. C’est un projet qui me ressemble, je suis un passionné de la vie toulousaine et des valeurs du sport en général et du handball en particulier. Mon but aujourd’hui est de reconstruire et de créer un nouveau cycle. Malgré le contexte du club depuis le mois d’août, les joueurs continuent à se battre sur les parquets, je les en félicite et les en remercie. Je souhaite que l’équipe continue à bien travailler ainsi et à produire du beau jeu devant nos spectateurs. »


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