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Desbonnet-Gervelas, les doublures atypiques

LMSL

samedi 20 octobre 2012 - © Yves Michel

 6 min 40 de lecture

Rémy Gervelas et Rémi Desbonnet ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, les points communs entre le gardien d’Ivry et celui de Montpellier ne manquent pas. Leur prénom bien-sûr avec une terminaison différente, leur taille (1.81 et 1.82) mais surtout ce bouillonnement qui les anime. Même quand ils ne sont pas sollicités, ils ne peuvent s’empêcher de se lever du banc ou de sortir de leur cage et encourager leurs coéquipiers. Ce dimanche, ils seront une des principales attractions de la rencontre Ivry-Montpellier.


Rémi Desbonnet, le lutin malin

Ce n’est pas faire injure à Rémi Desbonnet de dire qu’il compense sa petite taille (pour un gardien) par une activité débordante. Son point fort : la relance. Dimanche dernier, en Ligue des Champions face à Hambourg, la doublure de Mickaël Robin dans les buts montpelliérains a sorti une de ses fulgurances dont il a le secret. La vidéo a d’ailleurs tourné à plein régime sur le net. La 2ème mi-temps a débuté depuis 2’50, en infériorité numérique Montpellier est mené de 4 buts, l’enclenchement tarde à se finaliser, et Mathieu Grébille sollicite son portier qui a bien senti le coup. Rémi s’avance aux 9 mètres et tire sans se poser de questions ; le ballon est écarté par Beutler, revient dans le jeu et au nez et à la barbe de Duvnjak, le gardien le récupère et lobe son homologue allemand (1.93 m). «Je ne me suis pas posé de questions. A vrai dire, j’ai débranché le cerveau (sic), je pensais même que les arbitres allaient siffler jeu passif. J’ai insisté après que Beutler ait repoussé et ça a marché. » Jusque là, Rémi Desbonnet avait fait quelques apparitions en équipe une sans ne jamais décevoir. Les circonstances ont accéléré son intégration. « Je ne peux pas dire que je suis dans un rêve alors que mon club et mon équipe éprouvent des difficultés en ce moment. Je saisis l’opportunité car si je suis handballeur, c’est aussi pour vivre des sensations comme dimanche dernier. Quand tu as 9000 personnes autour du terrain qui t’encouragent, tu arrives à facilement te transcender. » Rémi Desbonnet est un pur produit du MAHB, voilà douze ans qu’il traine son profil à la Tom Sawyer autour de Bougnol. Il a gravi tous les échelons et n’a jamais laissé indifférents ceux qui l’ont entraîné. 


A commencer par l’incontournable Frédéric Anquetil (notre photo), le mentor de l’équipe réserve. « Le problème de Rémi, c’est que c’est un gardien et qu’il a tout du joueur de champ. C’est un moteur, un fédérateur, il a dans son comportement, tout ce qu’on peut espérer du sportif sur un terrain et même en dehors. Il est doué avec ses mains et avec l’équipe réserve, je le fais participer au jeu. J’ai avec lui une relation d’échange, de confiance et quelque part, je me reconnais en lui. Il a cette ‘’grinta’’ qui lui permet de combler ses lacunes morphologiques. » Rémi Desbonnet, meneur de jeu refoulé qui aurait raté sa voie en devenant gardien de buts ? On pourrait le penser. Pourquoi a-t-il persisté ? « Mais parce que c’est un très bon gardien, rétorque Fred Anquetil. C’est un gagneur qui déteint sur son équipe. » Le principal intéressé avance sans se poser de question. "Carpe diem" serait devenu sa maxime préférée. Mais le gardien de buts d’un mètre 82 est désormais prêt à toute éventualité. Du retour en équipe réserve qu’il n’aurait peut-être pas quittée si l’affaire des paris suspects n’avait pas amputé l’équipe à pourquoi pas, un changement d’air en fin de saison. En attendant, Patrice Canayer lui fait confiance et le manager général du MAHB ne regrette pas son choix. 



Rémy Gervelas, retour aux sources

L’ancrage dans le département du Val-de-Marne, Rémy Gervelas le revendique haut et fort. C’est sur cette terre que le gardien de buts d’Ivry a appris à gagner les duels et à se forger une âme de combattant. Cette saison, après une parenthèse de trois ans à Cesson, l’enfant prodigue fait un retour aux sources, pour mieux appréhender la suite de sa carrière. « Je m’identifie à ce département qui est un département d’ouvriers, une terre communiste. Mes parents m’ont transmis les valeurs du travail et j’ai pu faire fructifier tout cela. Après être passé par Bonneuil et le centre de formation d’Ivry, je suis allé à Cesson pour m’aguerrir, je reviens à Ivry, avec un peu plus d’expérience, du temps de jeu et de la détermination.» Et chez les Rossoneri, Rémy retrouve les mêmes repères, quasiment le même environnement et surtout François-Xavier Chapon, devenu depuis, capitaine de l’USI et gardien n°1 de l’équipe. « Quand je suis parti en 2008, "FX" était en concurrence avec Pocuca et là, il a plus de responsabilités. On va bien se compléter. » L’eau et le feu réunis dans le même bocal ! Car sur un terrain, Rémy est loin de passer inaperçu. Il ne tient jamais en place, sur le banc mais également lorsqu’il est devant ses cages et que son équipe est à l’attaque. «J’ai toujours été comme cela et je ne vais pas changer maintenant. J’ai un besoin de participer, de sentir le jeu. C’est aussi une façon de mieux se concentrer. Je n’aime pas rester seul dans mon but, je m’ennuie. Je suis à l’affût de la moindre brèche pour aller titiller la défense adverse. » A Delaune ou ailleurs, il s’aventure souvent aux abords de la ligne médiane, quitte à piquer un sprint lors du repli défensif. Comme pour Rémi Desbonnet, on pourrait l’imaginer conduire le jeu ou décalé sur l’aile mais malgré ses 1.81, c’est dans le but qu’il s’épanouit. « Si j’avais voulu être joueur de champ, je l’aurais été. Mon jeu dégage un trop plein d’énergie, il faut que j’arrive à canaliser tout ça. C’est peut-être pour cela que je cours partout sur le terrain. Je reconnais que c’est à double tranchant car par moment, je peux manquer de jus. » Cette année, Rémy Gervelas est à l’image d’Ivry, très ambitieux. « Ces dernières saisons, le club a fait avec les moyens du bord et a du gérer ses nombreux blessés mais on s’aperçoit que quand le groupe est au complet, on peut réaliser de bonnes performances. Ivry n’est pas un club de bas de tableau, les résultats de début de saison sont là pour le prouver. » Lucide et gourmand, le gardien de buts ivryen !  Ce dimanche après-midi, au moment de la présentation des deux équipes, peut-être serrera-t-il la main de son vis-à-vis, peut-être échangeront-ils quelques mots ? Ensuite, ils regagneront sans doute leur banc respectif. Prêts à répondre à la moindre sollicitation de leur entraîneur. 

Desbonnet-Gervelas, les doublures atypiques 

LMSL

samedi 20 octobre 2012 - © Yves Michel

 6 min 40 de lecture

Rémy Gervelas et Rémi Desbonnet ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, les points communs entre le gardien d’Ivry et celui de Montpellier ne manquent pas. Leur prénom bien-sûr avec une terminaison différente, leur taille (1.81 et 1.82) mais surtout ce bouillonnement qui les anime. Même quand ils ne sont pas sollicités, ils ne peuvent s’empêcher de se lever du banc ou de sortir de leur cage et encourager leurs coéquipiers. Ce dimanche, ils seront une des principales attractions de la rencontre Ivry-Montpellier.


Rémi Desbonnet, le lutin malin

Ce n’est pas faire injure à Rémi Desbonnet de dire qu’il compense sa petite taille (pour un gardien) par une activité débordante. Son point fort : la relance. Dimanche dernier, en Ligue des Champions face à Hambourg, la doublure de Mickaël Robin dans les buts montpelliérains a sorti une de ses fulgurances dont il a le secret. La vidéo a d’ailleurs tourné à plein régime sur le net. La 2ème mi-temps a débuté depuis 2’50, en infériorité numérique Montpellier est mené de 4 buts, l’enclenchement tarde à se finaliser, et Mathieu Grébille sollicite son portier qui a bien senti le coup. Rémi s’avance aux 9 mètres et tire sans se poser de questions ; le ballon est écarté par Beutler, revient dans le jeu et au nez et à la barbe de Duvnjak, le gardien le récupère et lobe son homologue allemand (1.93 m). «Je ne me suis pas posé de questions. A vrai dire, j’ai débranché le cerveau (sic), je pensais même que les arbitres allaient siffler jeu passif. J’ai insisté après que Beutler ait repoussé et ça a marché. » Jusque là, Rémi Desbonnet avait fait quelques apparitions en équipe une sans ne jamais décevoir. Les circonstances ont accéléré son intégration. « Je ne peux pas dire que je suis dans un rêve alors que mon club et mon équipe éprouvent des difficultés en ce moment. Je saisis l’opportunité car si je suis handballeur, c’est aussi pour vivre des sensations comme dimanche dernier. Quand tu as 9000 personnes autour du terrain qui t’encouragent, tu arrives à facilement te transcender. » Rémi Desbonnet est un pur produit du MAHB, voilà douze ans qu’il traine son profil à la Tom Sawyer autour de Bougnol. Il a gravi tous les échelons et n’a jamais laissé indifférents ceux qui l’ont entraîné. 


A commencer par l’incontournable Frédéric Anquetil (notre photo), le mentor de l’équipe réserve. « Le problème de Rémi, c’est que c’est un gardien et qu’il a tout du joueur de champ. C’est un moteur, un fédérateur, il a dans son comportement, tout ce qu’on peut espérer du sportif sur un terrain et même en dehors. Il est doué avec ses mains et avec l’équipe réserve, je le fais participer au jeu. J’ai avec lui une relation d’échange, de confiance et quelque part, je me reconnais en lui. Il a cette ‘’grinta’’ qui lui permet de combler ses lacunes morphologiques. » Rémi Desbonnet, meneur de jeu refoulé qui aurait raté sa voie en devenant gardien de buts ? On pourrait le penser. Pourquoi a-t-il persisté ? « Mais parce que c’est un très bon gardien, rétorque Fred Anquetil. C’est un gagneur qui déteint sur son équipe. » Le principal intéressé avance sans se poser de question. "Carpe diem" serait devenu sa maxime préférée. Mais le gardien de buts d’un mètre 82 est désormais prêt à toute éventualité. Du retour en équipe réserve qu’il n’aurait peut-être pas quittée si l’affaire des paris suspects n’avait pas amputé l’équipe à pourquoi pas, un changement d’air en fin de saison. En attendant, Patrice Canayer lui fait confiance et le manager général du MAHB ne regrette pas son choix. 



Rémy Gervelas, retour aux sources

L’ancrage dans le département du Val-de-Marne, Rémy Gervelas le revendique haut et fort. C’est sur cette terre que le gardien de buts d’Ivry a appris à gagner les duels et à se forger une âme de combattant. Cette saison, après une parenthèse de trois ans à Cesson, l’enfant prodigue fait un retour aux sources, pour mieux appréhender la suite de sa carrière. « Je m’identifie à ce département qui est un département d’ouvriers, une terre communiste. Mes parents m’ont transmis les valeurs du travail et j’ai pu faire fructifier tout cela. Après être passé par Bonneuil et le centre de formation d’Ivry, je suis allé à Cesson pour m’aguerrir, je reviens à Ivry, avec un peu plus d’expérience, du temps de jeu et de la détermination.» Et chez les Rossoneri, Rémy retrouve les mêmes repères, quasiment le même environnement et surtout François-Xavier Chapon, devenu depuis, capitaine de l’USI et gardien n°1 de l’équipe. « Quand je suis parti en 2008, "FX" était en concurrence avec Pocuca et là, il a plus de responsabilités. On va bien se compléter. » L’eau et le feu réunis dans le même bocal ! Car sur un terrain, Rémy est loin de passer inaperçu. Il ne tient jamais en place, sur le banc mais également lorsqu’il est devant ses cages et que son équipe est à l’attaque. «J’ai toujours été comme cela et je ne vais pas changer maintenant. J’ai un besoin de participer, de sentir le jeu. C’est aussi une façon de mieux se concentrer. Je n’aime pas rester seul dans mon but, je m’ennuie. Je suis à l’affût de la moindre brèche pour aller titiller la défense adverse. » A Delaune ou ailleurs, il s’aventure souvent aux abords de la ligne médiane, quitte à piquer un sprint lors du repli défensif. Comme pour Rémi Desbonnet, on pourrait l’imaginer conduire le jeu ou décalé sur l’aile mais malgré ses 1.81, c’est dans le but qu’il s’épanouit. « Si j’avais voulu être joueur de champ, je l’aurais été. Mon jeu dégage un trop plein d’énergie, il faut que j’arrive à canaliser tout ça. C’est peut-être pour cela que je cours partout sur le terrain. Je reconnais que c’est à double tranchant car par moment, je peux manquer de jus. » Cette année, Rémy Gervelas est à l’image d’Ivry, très ambitieux. « Ces dernières saisons, le club a fait avec les moyens du bord et a du gérer ses nombreux blessés mais on s’aperçoit que quand le groupe est au complet, on peut réaliser de bonnes performances. Ivry n’est pas un club de bas de tableau, les résultats de début de saison sont là pour le prouver. » Lucide et gourmand, le gardien de buts ivryen !  Ce dimanche après-midi, au moment de la présentation des deux équipes, peut-être serrera-t-il la main de son vis-à-vis, peut-être échangeront-ils quelques mots ? Ensuite, ils regagneront sans doute leur banc respectif. Prêts à répondre à la moindre sollicitation de leur entraîneur. 

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