Qui inscrira cette année, son nom au palmarès de la coupe de la Ligue ? Chambéry, Dunkerque, Nantes et Sélestat sont tous candidats à la succession de Montpellier. Pour le capitaine de l’équipe de France Jérôme Fernandez, aucun favori ne se dégage de ces finalités organisées, « chez lui » à Toulouse.
Jérôme Fernandez est encore convalescent. Il y a deux mois, pratiquement jour pour jour, lors du 1er tour de la coupe de la Ligue face à Cesson, le Toulousain quittait le parquet en raison d’une fracture du pouce droit. Pendant son absence, le Fénix n’a pas brillé et après une élimination en quarts à Chambéry, ne participera même pas aux finalités de la compétition organisée ce week-end dans son propre palais des sports. En observateur avisé, le capitaine de l’équipe de France qui lundi prochain devrait retoucher un ballon s’est penché sur les forces en présence. Et de son propre aveu, contrairement aux précédentes éditions où Montpellier écrasait tout sur son passage, chacune des quatre équipes a sa chance.
Jérôme, je présume que Toulouse aurait aimé se qualifier à ces finalités ?
Oui, c’est frustrant de ne pas participer à une compétition dont les phases finales ont lieu à domicile. Le tirage au sort du quart de finale ne nous a pas été très favorable. Aller gagner à Chambéry était très compliqué. C’est vrai que si on les avait reçus, le scénario aurait pu être différent. On envie un peu Sélestat qui est une équipe de notre niveau.
Les Alsaciens sont les petits poucets….
Sélestat est présenté comme le petit poucet mais si j’étais Nantes et les autres, je m’en méfierai. C’est une équipe qui joue bien au ballon, qui a tendance à faire de bons matches contre les gros et gagner contre les équipes de leur niveau. Ils ne sont pas là par hasard et ils risquent d’être un poison pour Nantes.
Il y a une hiérarchie…
Quelle hiérarchie ? En championnat, excepté Paris, tout le monde a battu tout le monde. C’est vrai qu’à moins d’un improbable cataclysme, on connait le nom du champion. Six points d’avance à mi-saison, c’est colossal. En plus, les Parisiens n’ont pas de coupe d’Europe à disputer. Ils ont aussi une qualité que les autres n’ont pas, c’est que quand ils n’arrivent pas à faire la différence collectivement, les individualités prennent l’ascendant.
Donc tout est ouvert…
Je pense qu’il n’y a pas de favori qui s’impose. C’est vrai que Dunkerque a l’habitude de ce type de compétition et a pris confiance en remportant la Coupe de France et le Trophée des Champions. Les Nordistes ont à ce niveau-là, un avantage sur les trois autres mais encore faut-il qu’ils arrivent à éliminer Chambéry en demi-finale.
Chambéry n’est pas au mieux…
Je ne m’en fais pas pour Chambéry, même si ils ont des blessés, ça fait longtemps qu’ils n’ont rien gagné donc la motivation sera là… Ils se rappellent aussi qu’il y a deux saisons, c’est Dunkerque qui les avait empêchés de gagner la coupe de France et le scénario s’est répété en septembre, au Trophée des Champions, donc, les Savoyards seront revanchards. De plus, Dunkerque est sur un très mauvaise série, ils avaient des garanties avec leur gardien Vincent Gérard qui ces derniers temps, est dans le dur. L’avantage je le répète, c’est que les Nordistes sont spécialistes de ce type de confrontation, s’ils passent, ce sera logique, s’ils se font éliminer, ce sera contre une équipe de leur niveau.
Nantes n’a encore rien gagné….
Ils ont quand même réussi l’exploit de se qualifier face au PSG, à Paris. C’est une équipe qui monte en puissance depuis plusieurs saisons et remporter le trophée peut être la consécration du projet nantais. Nantes a pourtant des résultats irréguliers. Ils ont plus à perdre que leur adversaire en demi-finales. Je ne serais pas étonné que Sélestat batte Nantes et se retrouve contre une équipe de Dunkerque ou Chambéry en difficulté en finale et là, tout est possible.
Les places pour l’Europe sont de plus en plus chères
C’est vrai, il y a cette saison, une place de moins en Coupe d’Europe. Si Paris et Montpellier terminent aux deux 1ères places du championnat, cette coupe de la Ligue revêt une importance capitale pour son vainqueur. Chambéry est d’ores et déjà éliminé de la Ligue des Champions, pour Nantes ce sera très dur de remporter l’EHF, Dunkerque n’a pas accédé à l’Europe cette année. Ces trois équipes se battent pour le podium de la D1… si une d’entre elles remporte la Coupe de la Ligue, elle aura moins de pression pour la suite.
On l’aura compris, la grosse côte c’est Sélestat.
Oui, car il y a des doutes chez les autres et ce début décembre, personne n’est au top de sa forme.
Un dernier mot Jérôme, parle nous de cette expérience sur le banc
Ça ne remplace pas le plaisir de jouer mais j’ai vite compris qu’être dans les tribunes, ce n’est pas une situation qui me convenait. Entraîneur, je ne l’ai jamais caché, c’est quelque chose qui m’intéresse pour l’avenir. Mais il n’y aucune ambiguïté avec Joël Da Silva, je n’interviens pas sur la préparation des matches. Je ne suis là que pour aider et encourager les mecs lors des matches.
Et si Sélestat se prenait pour Istres ?
La coupe de la Ligue n’aimerait-elle pas les petits poucets ? Pour preuve, en onze éditions, Montpellier a inscrit huit fois son nom au palmarès. Istres est la dernière équipe à avoir contrarié l’hégémonie héraultaise. C’était en avril 2009 à… Miami. Le soleil de la Floride avait plutôt bien réussi à la troupe de Christophe Mazel. Le souvenir doit être aussi tenace dans la tête de Jordan François-Marie. Prêté alors par Montpellier, l’arrière droit sélestadien avait été un des artisans du succès provençal. Il a donc les recettes de cette compétition en deux temps. Cette saison, Sélestat est encore sur la corde raide. Le 12ème budget de LNH n’a pas permis aux Alsaciens de faire des folies et l’entraîneur Jean Luc Le Gall a composé avec l’ossature (relativement rajeunie) de la saison passée. Au complet et sécurisée par un Ivezic ou un Fulop en état de grâce dans les buts, l’équipe de Sélestat est capable de tout. Elle l’a prouvée récemment en prenant un point à Montpellier et Chambéry. Cette demi-finale face à Nantes sera également l’occasion de voir sur le parquet, deux des plus séduisantes gâchettes de la D1. Le Sélestadien Pawel Podsiadlo (à gauche sur notre photo) et ses 52 buts et surtout le Nantais Valero Rivera et ses 74 réalisations qui le placent en 2ème position des buteurs du championnat, derrière un certain Basic. Nantes a une belle équipe avec son armada ibérique, les meilleurs supporters (en terme d’assiduité) mais n’a toujours rien gagné si ce n’est la reconnaissance du monde du handball.
Cette saison entre Nantes et Sélestat
1ère journée en D1 (15/09) Sélestat-Nantes 24-29
Chambéry et Dunkerque, deux équipes dans le doute
Le Bosnien Edin Basic (91 buts) sera encore une fois la plaque tournante de Chambéry où cette 1ère partie de saison s’apparente plus à un chemin de croix, notamment en Ligue des Champions. Sept matches, sept défaites dont la dernière à Skopjé a sonné la fin de l’aventure (même s’il reste encore trois rencontres à disputer). Juste avant, il y avait eu le championnat, et un nul concédé au Phare face à… Sélestat. Basic en forme descendante, Guillaume Gille en dedans (Bertrand, touché à la cuisse gauche est arrêté au moins jusqu’à la fin décembre), Nyokas et Busselier (Laurent a fait le déplacement à Toulouse) en proie à des soucis physiques récurrents, Chambéry est en manque de repères. Le dernier succès remonte au 15 octobre dernier et c’était face à… Dunkerque. Les Nordistes ne sont pas mieux lotis. Ils courent après un succès depuis leur quart de finale de coupe de la Ligue face à Montpellier, il y a presqu’un mois et demi. Privée depuis l’été de son meneur Bastien Lamon, l’USDK va peut-être trouver dans son escapade toulousaine, une occasion de goûter à nouveau au plaisir. La guerre des nerfs a commencé. Les mano a mano Dumoulin-Gérard dans les buts, Detrez-Mokrani (notre photo) au pivot et Basic-Nagy , les deux artificiers de chaque camp, seront autant de singularités intéressantes à observer.
Cette saison entre Dunkerque et Chambéry
Finale du trophée des champions (09/09) Dunkerque-Chambéry 26-25
9ème journée en D1 (15/11) Chambéry-Dunkerque 31-27
Le programme des Finalités de la Coupe de la Ligue
Lieu: Palais des Sports de Toulouse
Demi-finales samedi 8 décembre 2012
Nantes-Sélestat 14h (arbitres : Thierry Dentz-Denis Reibel)
Dunkerque-Chambéry 16h15 (arbitres : Laurent Reveret-Stevann Pichon)
Finale dimanche 9 décembre à 15h45