Depuis deux ans, Vincent Gérard est un modèle de régularité et d'efficacité. Ce samedi, il a encore été l'assurance tous risques d'une équipe de Dunkerque qui a éliminé Chambéry, pour la 2ème fois de la saison, dans une compétition nationale. Le portier nordiste pourrait-il être appelé très prochainement par Claude Onesta, en sélection ?
Que peut-il bien arriver à Dunkerque lorsque Vincent Gérard est "en chaleur" ? Comme ce fut le cas, début septembre en finale du Trophée des Champions, comme ce fut le cas lors des 1ères journées de championnat face à Saint Raphaël (16 arrêts) face à Nantes (18) à Cesson (18) ou à Sélestat (19) et donc contre Chambéry, en demi-finale de la Coupe de la Ligue. Pas grand chose ! Ce samedi, la statistique officielle a recensé 17 parades mais le gardien de buts a surtout arrêté cinq jets de 7 mètres, histoire de dégoûter les tireurs adverses et se mettre encore un peu plus en transe pour offrir sur un plateau, la 2ème finale de la saison aux supporteurs nordistes.« Dans ce type de rencontre, il n’y a pas de demi-mesure, il y a 14 gars qui pleurent et 14 qui rient. J’ai l’habitude de ce genre de match qui peut basculer sur un rien. Prenez Chambéry, c’est une équipe très régulière qui termine depuis quelques années, 2ème du championnat mais en coupe, ils se retrouvent souvent à la mauvaise place. Sur un match en tout cas, on a prouvé qu’on était capable de se hisser à leur niveau et de les dépasser. C’est très bien d’être en finale, c’est cool, on a gagné mais si on perd contre Nantes, cela n’aura servi à rien de passer Chambéry ».
La prestation de Vincent Gérard n’a pas du laisser insensible Claude Onesta. Le sélectionneur national venu en voisin assister à cette coupe de la Ligue et apprécier la forme des joueurs pouvant postuler au groupe qui effectuera la préparation en vue du Mondial espagnol, compte-t-il dans un avenir très proche, convoquer le portier nordiste ? L’intéressé s’est lui-même refusé à commenter la question, en revanche, son entraîneur de club ne s’est pas gêné pour le faire. « Je trouve que Vincent a trouvé le bon endroit pour montrer qu’il était inadmissible qu’il ne soit pas encore en équipe de France, du moins pour un essai, s’est agacé Patrick Cazal. Vincent est régulier depuis deux ans, je vois qu’il y a des compétitions, des tournois, on fait des essais et je trouve dommage que sur ce poste-là, on reste verrouillé. Surtout après les performances qui sont les siennes. Je pense qu’aujourd’hui, il faut l’encourager, qu’il y a des matches non officiels, et cet encouragement passe par ce genre de récompense. » Présent aux côtés de son entraîneur pour la traditionnelle conférence de presse d’après-match, Vincent Gérard a écouté sans broncher les propos de l’ancien Barjot, esquissant par moments, un léger sourire au coin des lèvres. Patrick Cazal ne voulait pas pour autant, mettre mal à l’aise son gardien. « J’observe beaucoup mes joueurs. Je les côtoie au quotidien et je ne peux pas m’empêcher de penser que le relâchement qu’a connu Vincent coïncide au même moment avec une liste où encore une fois, son nom ne figure pas. En plus sur le match de championnat contre Chambéry, on a voulu le mettre en confrontation directe par rapport à un concurrent sur son poste, il s’est mis beaucoup trop de pression comme jamais je ne l’avais vu préparer un match et malheureusement, il est passé au travers. Mais au-delà d’un entraîneur qui aimerait que tous ses joueurs soient en équipe de France, je trouve que lui mérite d’y aller. Mais ça ne reste que mon avis. » Claude Onesta connaît les qualités du gardien nordiste mais sera-t-il tenté de le lancer à court terme dans le grand bain ? A un mois du début du Mondial en Espagne, c'est peu probable.
Marouenne Maggaiez, l'anti-star
Ce dimanche, Vincent Gérard retrouvera dans les buts adverses Marouenne Maggaiez. Les deux hommes ont largement contribué à la qualification de leur équipe en finale. Comme d’habitude, chacun essaiera, à distance, de prendre l’ascendant sur l’autre. Autant après chaque parade, le Dunkerquois est expansif, autant le Nantais parait calme et posé. « Le rôle d’un gardien dans ce type de match est très important, souligne Marouenne Maggaiez, car c’est la coupe et en plus, en demi-finale, on était favori sur le papier. » Sauf que rien n’est acquis et le Tunisien sait parfaitement s’adapter à toutes les situations. Pour se mettre rapidement dans l’ambiance, il a son truc à lui. « J’arrive à sentir quand je vais être dans un bon jour. Face à Sélestat, je fais mon 1er arrêt dès le 4ème tir, quand je rentre rapidement dans le match, de cette façon, je prends de plus en plus confiance. En plus, lorsque la défense fonctionne, je peux mieux m’exprimer. » Résultat face aux Alsaciens, une vingtaine d’arrêts qui ont fait de lui, un des artisans du succès nantais. Pour le « H », ce dimanche peut être un grand jour, celui d’inscrire pour la 1ère fois dans l’histoire, son nom au palmarès d’une compétition nationale et en prime non négligeable, s’assurer un billet pour la coupe de l’EHF. « Je ne connais pas encore l’adversaire (l’interview a été réalisée avant la 2ème demi-finale), mais quel qu’il en soit, il sera de qualité car ils sont devant nous au classement du championnat. Nous sommes en confiance mais conscient que ce sera très difficile. » A côté des deux Coupes d'Afrique des Nations qu'il a remportées avec la sélection nationale de Tunisie, Marouenne Maggaiez rêve d'ajouter cette coupe de la Ligue.
Humeur...
Organiser des finalités de la Coupe de la Ligue à Toulouse était au départ une excellente idée. Mais lorsqu'à quelques menus kilomètres, le rugby propose une belle affiche européenne, que le club résident (Fénix) ne fait pas partie du carré final et que la ville a été désertée par des nuées de skieurs avides des 1ères neiges pyrénéennes, il était fort à parier que les 4000 places du palais des sports auraient du mal à trouver preneurs. Si l'enceinte sportive s'est un peu plus garnie lors de la 2ème demi-finale, le match d'ouverture, malgré un prix des places revu à la baisse, s'est déroulé devant une maigre assistance. Espérons que la finale saura bouter hors du canapé, les fans dominicaux de Michel Drucker et que Nantes et Dunkerque sauront nous gratifier d'un spectacle de haut vol.
Des Alsaciens présents en finale
Si Sélestat ne s'est pas qualifié pour la finale, l'Alsace ne sera pas totalement absente de l'évènement. Le sifflet sera confié à la paire mulhousienne Thierry Reibel - Denis Dentz (ou à moins que cela ne soit le contraire comme pour Dupont et Dupond). Ces deux-là ne faisant qu'un, on arrive à les confondre.
Avantage Dunkerque
Les deux finalistes ne se sont rencontrés qu'à une seule reprise, cette saison. Lors de la 3ème journée de championnat et dans le Nord, Dunkerque s'était imposé 28-25 face à Nantes. Ce dimanche après-midi, confirmation pour les uns ou revanche pour les autres ?